haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
Give me back my things [ft. Tatiana]



 
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Give me back my things [ft. Tatiana]
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Mer 8 Juin - 17:33
Give me backmy things
La navette de Joris s’arrête non loin de l’appartement de Tatiana. Ce dernier laisse échapper un soupir, tandis que ses poings se serrent doucement. Il n’a pas envie d’être là, il aurait préféré être ailleurs. De nouveau, il a la sensation d’être forcé de se trouver ici. Et cela, tout simplement parce que son ex femme est partit avec de nombreuses chemises à lui.

Joris pousse un juron, tandis qu’il descend et attrape son portable, ouvrant ses anciens messages avec Tatiana. Il ne les a jamais véritablement supprimé, ni même enlevé la jeune femme de ses contacts. Ce n’est pas par bonté d’âme, et encore moins parce qu’il ressent encore des sentiments pour elle - du moins, c’est ce dont il se persuade -. C’est simplement pour... Il n’en sert rien.

Il grogne et se décide finalement à avancer, rangeant son cellulaire dans la poche arrière de son pantalon. Il y a milles choses qu’il aurait voulu faire à la place. Est-ce de la lâcheté ? D’aucun le penseraient, mais à ses yeux, c’est juste parce qu’il n’aime pas être forcé de faire ce qu’il ne veut pas.

Comme quoi, il n’a pas encore intégré que dans la vie, nous n’avons pas toujours ce que l’on veut. Joris verrouille sa voiture et progresse sur le parking, rejoignant l’appartement de Tatiana. Au fond, il n’est pas prêt à la voir. L’envoyer loin, c’était une façon de ne pas assumer davantage le poids de ses responsabilités.

Le blond n’a pas prévenu Tatiana, il avait peur qu’elle fasse tout un plat de cette visite. Parce qu’il sait qu’elle l’aime encore. Leur rupture ne s’est pas faite d’un commun accord, et elle fut douloureuse pour la jeune femme. Même Joris le sait. Mais, ce n’est pas pour autant qu’il compte présenter la moindre excuses ou encore, prendre la responsabilité de ses actes. Ce serait très mal le connaître. En fait, il espère surtout que Tatiana lui remettra toutes ses affaires, et qu’elle aura pensé à les repasser. Histoire qu’il ne s’embête pas à payer le pressing.

Après un coup bref sur la sonnette, il se passe quelques minutes, avant qu’enfin, la porte ne s’ouvre. Joris pose le regard sur la jeune femme, dont les yeux s’illuminent - il croit -. Peut-être espère-t-elle encore qu’il reviendra sur sa décision ? De son côté, il est prit d’un long moment de vide alors qu’il observe le visage de son ex-femme.

Avait-il oublié à quel point elle est belle ? A quel point elle a su le faire chavirer ? A quel point il l’a désiré ? Non. Les souvenirs de leur vie ensemble, des premiers mois de couple, de leurs flirts, lui reviennent en mémoire. Ils l’assaillent de toute part, si bien que cela le trouble durant un faible instant. Il pousse une grande inspiration pour chasser ces pensées parasites de son esprit avant de prendre la parole.

-Mes chemises.

Il lâche sans un bonjour, sans détour.

-Je sais que tu les as pris. Rends-les moi.

Un ordre tonné, un parmi tant d’autres qu’il a lâché à l’égard de son ancienne employée qui faisait fondre ses barrières et qu’il voulait obtenir à tout prix.
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Sam 11 Juin - 12:22
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Je m'en fous... Enfin, je crois. Et si tu m’entends, ne laisse pas ton cœur. Donner du sens à mes jeux d’acteur. Je suis pourrie jusqu’au passé. Je meurs d’envie à petit feu.

Dans le pavillon, il y a le salon enfilé sur la cuisine, le nuancier des taupes et des bleus et la silhouette de Tatiana plié en quatre sous la hotte.  Les doigts dans les rainures pour se débarrasser des pellicules de graisse, Tatiana pense. Il y aura beaucoup de monde au super marché. Elle pourrait aller voir Primerose (le trésor). Elle ne doit pas oublier d’arroser les plantes de Mélissa (la voisine Alzheimer). La brune jette les gants de caoutchouc rose au fond de l’évier. Splash. Pas une seule goutte ne vient ramper sur les murs. Ses yeux se jettent avec curiosité sur la porte.

Pas de colis. Pas de courrier. Pas d’invitation. Pas d’amis assez proche.

La Cimerêve pince les lèvres et presse ses pas devant le miroir de l’entrée. Il y a le jean élimé par des heures à frotter à quatre pattes, une blouse lavande ruinée par les projections de javel et l’expression embêtée de l’orque qui noue expressément un tablier ivoire autour de ses hanches, resserre le nœud du fichu sur ses cheveux. Le soupir traverse ses lèvres comme un sort de courage. Les lippes remontées, elle tire la poignée.

_Bonjour, je peux vou….

Écarquillés les yeux, refermée la bouche, coincée la salive, bloquée le souffle, blême la peau : l’éclair de la stupeur ne dure qu’une fraction de secondes.

Joris, ex patron, ex-mari, exexex, n’attend pas pour dépasser l’encadrement de la porte.

Joris, les yeux dorés prometteurs et l’odeur familière, est revenu.

Joris, le plus beau jour de sa vie et le plus terrible des naufrages, est chez elle.

Il y a la débâcle de l’irréel de le voir ici après presque un an de silence radio et l’espoir ténu que la silhouette fièrement campée nourri au fond du cœur de la psy. Tatiana ferme les paupières, fais le ménage dans le désordre sous son crâne. Elle aurait du mieux s’habiller. Il a peut-être changé d’avis. Il n’a même pas prévenu. Ça lui ressemble. Elle devrait refaire ses lacets. Ce n'est pas assez solide comme noeud, il pourrait tomber. La mâchoire se contracte et elle respire lentement. Le sourire tranquille, les yeux espiègles, Tatiana cherche à peine à dissimuler son profond désintérêt pour la requête de Joris – un prétexte créé de toutes pièces pour le voir mettre les pieds ici.

_Joris. Elle fait quelques pas pour être devant lui, fixe le regard sur ses pommettes et sa mâchoire, avec le bout des phalanges elle repousse un cil tombé sur les joues brûlées de soleil. Je suis ravie de te voir moi aussi. Je ne vois pas de quelles chemises tu parles, chercher va me prendre du temps.

Tatiana s’écarte pour rejoindre la cuisine. La faïence bleue et blanche brille de mille feux et les placards s’ouvrent à la volée. La brune noie l’arrivée impromptue de Joris sous quantité de gestes précis et de reproches à voix basse.

_Tu aurais pu appeler parfois. Pour tout. Pour n’importe quoi. J’aurais pu aider pour le travail. J’aurais pu venir pour prendre soin des aromates. Je n’aurais pas dit non. Tu sais bien. Tu sais bien que j’aurais donné un coup de main avec plaisir.

Tatiana murmure pour elle-même, la voix qui gronde et s’écorche d’avoir été oubliée si vite, si douloureusement. Sous ses mains habiles, apparaît son plus joli service à café dont les tasses n’ont même pas été ébréchées une seule fois. La psychologue tasse les grains moulus dans la cafetière italienne, allume la gazinière et jamais n’arrête le flot de mots.

_Tu as pensé à faire renouveler la garantie de la machine à laver ? et Kosmil tu lui a rendu sa raquette de tennis ? tu continues de faire les courses chez le primeur que j’aimais bien ? l’orque fait pleuvoir des questions sur sa vie volée. Il n’y a pas que Joris qui lui a filé entre le doigts le jour fatidique. Elle dresse deux soucoupes et tasses sur la table basse et lance un regard hésitant au Van Heeckeren. … Tu vis seul du coup ?

Tatiana jalouse, Tatiana veut savoir pour se faire encore plus de mal, pour alimenter ses obsessions de fouine et même enterrer pour de bon ce qu’elle éprouve encore pour Joris.



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Sam 18 Juin - 15:43
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Joris fixe son regard sur Tatiana tandis qu’elle ouvre la porte. Il la laisse dans sa stupeur, n’attendant pas d’invitation pour passer le pas de la porte. Le blond est comme ça, il ne patiente pas, il prend ce qu’il désire, il fait ce qu’il veut. Il jette un regard circulaire à la pièce dans laquelle il se trouve. L’appartement n’est pas désagréable à voir, mais il est bien moins que le sien, c’est indéniable.

Bientôt, la jeune femme se place devant lui. Il entend son nom soufflé de ses lèvres fines, comme si elle avait attendu une éternité de pouvoir prononcer à nouveau ces syllabes. Sa main se lève, ses doigts rejoignent sa mâchoire. Le trentenaire fronce les sourcils, et recule le visage alors que le doigt de son ex-femme glisse pour faire fuir un cil de son épiderme. Elle croit encore qu’elle a le droit de poser la main sur lui, qu’elle comporte encore ce privilège. Une chose qu’il va devoir lui expliquer qu’elle a perdu.

- Ne fait pas comme si tu ne savais pas de quoi je parle.

Lâche Joris, acerbe. Il n’a pas de patience aujourd’hui, il ne veut pas jouer à ce petit jeu. Celui où Tatiana va chercher à se venger, ou alors, à s’amuser pour garder le blond le plus longtemps possible dans son sillage. Le temps, ce n’est pas que le faisan doré ne l’a pas, c’est qu’il ne veut pas lui donner.

- Hm.

Le blond regarde la jeune femme marmonner, tout en rejoignant la cuisine. Elle attrape une belle faïence pour préparer le thé, ou du café. Il ne sait pas, et il s’en fiche. Il ne veut pas traîner ici. Ils ont divorcé, ils ne sont plus censés être en contact. Plus rien ne les relie tous les deux. Joris est agacé par les questions, par le fait que Tatiana croit encore avoir le droit de savoir... La possibilité d’avoir encore un pied, un orteil dans l’existence de son ex-mari.

- Je n’ai pas besoin de ton aide. Adopte un gamin, si tu désires tant régir la vie de quelqu’un.

Il répond avec agacement, alors qu’il la regarde dresser deux soucoupes et deux tasses sur la table basse. Il note la dernière question et ne détourne pas les yeux. Il a envie de la voir être jalouse, il a envie de la sentir encore le désirer. Il aime ce désir qu’elle a, de vouloir encore être dans sa vie, qu’il reste le soleil de sa vie.

- Dépêche-toi de me trouver ces chemises. Ma petite-amie ne va pas apprécier que je passe encore du temps avec toi.

Une bombe lâchée sans aucune considération pour la femme qu’il a jadis aimé, et qu’il aime probablement encore.
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Sam 25 Juin - 1:01
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Je m'en fous... Enfin, je crois. Et si tu m’entends, ne laisse pas ton cœur. Donner du sens à mes jeux d’acteur. Je suis pourrie jusqu’au passé. Je meurs d’envie à petit feu.

Il y a l’impression que ça ne s’est jamais arrêté. La ronde des petites phrases est une berceuse. Les reproches intermittentes sans conviction sont un ronronnement. Le dressage de la table est une succession de bruits feutrés. Tatiana valse du comptoir aux placards. C’est pour échapper aux expressions froides de Joris (exexex). Tatiana fait la sourde oreille. C’est pour embrasser autre chose que l’amertume. Tatiana ravale sa salive nerveusement. C’est pour faire passer la sensation diffuse que le temps c’est arrêté.

Il est toujours aussi peu loquace. La tessiture de sa voix est alourdie d’une lassitude désarmante. Il marche avec la même nonchalance. La présence suffocante de son odeur familière est une source de danger. Il ne maquille jamais son irritation. Les piques blessantes sont une pluie acide depuis que les relents de la tendresse en ont disparus.

_... on n’adopte pas des enfants pour remplacer un mari Joris. Malgré elle, un rictus sincère étire la commissure de ses lèvres. Le nez fripé par l’idée fixe qu’elle n’est pas assez à son avantage pour le revoir. Elle ose un coup d’œil curieux, le regrette aussitôt. Il n’y a pas longtemps. Un an c’est quoi ? Elle posait le bout des phalanges le long des lignes de la mâchoire. Elle murmurait des promesses. Elle ne pensait qu’à lui. …Si… Si tu es plus heureux c’est tout ce qui compte.

Tatiana blême avec les yeux qui tombent sur la pointe des baskets usées.
C’est faux. Elle peut le crier dans sa tête. C’est injuste. C’est terrible. C’est terrifiant. Le prix du bonheur de Joris (exexex), c’est le cauchemar du célibat. C’est le chassé-croisé de la ville portuaire. C’est le regard mesquin des anciens collègues. C’est la hantise d’avoir failli, encore. Les mains se referment autour de la tasse. L’orque distrait son attention.

De l’autre côté de la baie vitrée, la mer, étendue noire, ne s’émeut jamais de rien. La brune veut prendre exemple. Le sourire dégoulinant d’hypocrisie quand elle demande. Les prunelles plissés pour scruter la moindre ride sur le visage qu’elle connaît par cœur, le moindre mensonge éhonté dans les lueurs vives des iris qui ont  un jour gagné son cœur.

La tasse lui échappe des mains.
Ca fait un étalage d’éclats bleues et blancs. La tache brune s’étale sur le tapis gris perle. Le fracas réveille quelques couleurs sur le visage devenu livide de la Cimerêve.

_Quelle maladroite. Elle se penche pour ramasser les fragments. Il n’y a pas de petite amie. Elle a regardé tous les réseaux dont Joris est absent. Elle a appelé tous les anciens collègues pour prendre des nouvelles. Ou plutôt garder un œil sur ce qui se tramait. Elle a même, une seule fois, Haklyone lui pardonne, était jusqu’à son ancien logement avec sa clé pour inspecter l’odeur des draps, s’est fait violence pour ne pas remettre de l’ordre dans le bordel des effets personnels de son exexex (Joris). Une petite amie … ? Quelle… merveilleuse nouvelle. Et elle s’appelle ?

Sa raison lui hurle que c’est un bobard méchant. Il veut la voir ramper. Crier. Hurler. Tambouriner. Il veut des disputes plus terribles encore que les intempéries d’Ithloreas. Accroupie sur le sol, elle serre ce qu’il reste de tasse avec une ardeur pleine de rancœur. La tête baissée pour que le rideau de cheveux ébène noie ses traits déformés de colère. L’envie est une parure laide. Les mains lacérées par la porcelaine maculent la carpette de gouttes épaisses et rouge sombre. Les idées grondent comme l’orage.

Elle est plus jeune n’est-ce pas ? elle est plus belle, je m’en doute. Elle s’occupe mal de toi c’est certain. Il n’y a qu’à voir comme tu es fatigué. Il n’y a qu’à entendre comme tu es pressé. Elle est juste nouvelle. Elle ne te mérite pas alors je devrais veiller à ce qu’elle disparaisse de ta vie. C’est pour ton bien.

Tatiana expire lourdement. Elle presse avec application ses paupières pour retrouver son sang-froid.

_Sous l’évier comme chez nous… chez toi et ta petite amie. Tatiana déglutit et ferme ses poings plus fort. La douleur dilue la détresse. La frustration de la brune s’affute et elle reprend, le timbre cinglant. Il y a des torchons. Tu peux m’en attraper un s’il-te-plaît ? C’est malheureux mais je vais foutre en l’air tout ce que j’ai nettoyé si je fais un pas.

Elle ne voudrait pas qu’il croit que c’est parce que ses jambes sont cotonneuses. Elle ne voudrait pas qu’il la voit verte de jalousie. Elle ne voudrait pas lui donner raison après quatre saisons de silence.




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Sam 25 Juin - 16:00
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Joris sait, Joris voit.
Il a bien compris que Tatiana n’a pas oublié leur histoire. Elle ressent encore des sentiments puissants à son égard. Ses pupilles pétilles quand elles se posent sur la silhouette de l’oiseau. La jeune femme espère encore, désire toujours avoir de l’emprise sur le coeur du blond. Elle voudrait pouvoir l’enfermer, le garder auprès d’elle et tout savoir de sa vie. Et Joris aime... Oh oui, il aime la voir se débattre, il aime savoir que les battements de son coeur sont comme une montagne russe. Il veut la voir plonger dans le vide pour lui, il veut savoir qu’elle hurle seule, pour son amour. Plus heureux ? Le faisan doré l’est à chaque fois qu’il ne se sent plus sous l’emprise de quelqu’un. Il s’est libéré de Tatiana qui commençait à l’étouffer et voulait le garder en cage, croyant encore qu’il est possible de conserver ses belles plumes rien que pour elle.

Et puis, les mots sont lâchés comme des griffes acérées qui lacèrent la peau. L’orque tremble, coule, peine à respirer. La tasse se brise en morceaux éparses sur le sol. Et Joris regarde la jeune femme se mettre à genoux pour ramasser son petit coeur en miettes. Et le visage et pâle, dénué de ces jolies couleurs qui happaient jadis le regard du phénix. Le silence se fait, tandis que le blond fixe celle qui est à terre... Le tableau est triste, dépeignant la position que Joris eut auparavant : « veux-tu m’épouser ? », voilà ce que la mélodie chantait sur ses lèvres. Désormais, il observe sans bouger, sans aider. Son ex-femme se réjouie ? Non, elle souffre. Elle bouillonne. Elle se débat.

Tatiana est belle dans sa colère, terriblement magnifique. Le rideau de ses cheveux d’ébène ne laisse rien entrevoir et pourtant Joris devine le regard hargneux plein de jalousie. Il l’aime quand elle est comme ça, cruellement amoureux lorsqu’elle défend ce qu’elle désire. Ils se ressemblent en ce point... Refusant de laisser passer ce qu’ils veulent, se battant pour obtenir l’objet de leur convoitise. Paradoxalement, l’oiseau apprécie sentir la jeune femme vouloir l’enfermer, tout essayer pour le garder auprès-d’elle. Il adore lui filer entre les doigts et la regarder s’acharner davantage à ne l’avoir, rien que pour elle. C’est dont cette femme qu’il s’est épris. Et c’est à elle qu’il laissera toujours ses plumes.

Joris n’a toujours pas répondu à Tatiana, ignorant toutes ses questions et remarques. Il se de la jauger du haut de son arrogance. Ce goût de souffrance qu’il lui inflige est bon sur sa langue, il en voudrait plus... Comme une drogue épineuse dont il ne peut se passer. Enfin, il bouge, se dirigeant vers l’évier et ouvrant le placard. Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres quand il constate que tout est comme avant. Elle cherche à reproduire tout ce qui faisait le bonheur de sa vie. Joris en attrape alors un et s’approche de la jeune femme. Il s’accroupie devant elle, gardant ainsi une certaine hauteur. Ses iris glissent sur les mains de Tatiana et il remarque alors qu’elle s’est entaillé le doigt. Quelques gouttes de sang nappent maintenant la tâche de café.

Sans un mot, il glisse alors le torchon autour des phalanges de son ex-femme. Leurs regards se croisent... Les cheveux de la jeune femme glissent tout autour de son visage, dévoilant ses pupilles. Joris lit la jalousie, la colère, et l’envie de se battre contre vents et marées. Le blond sent son coeur chuter dans le vide, avant que ses battements ne deviennent encore plus rapides. Il la désire ce petit bout de femme, dont le sourire le faisait jadis chavirer. Il brûle pour cette rage qu’il lit dans ses yeux, et convoite la hargne de son amour. Il a oublié les chemises, il a oublié l’agacement qu’elle faisait naître en lui. Joris ne convoite que la passion qui fera bouillonner le sang de Tatiana. Il approche son visage, comme pour l’embrasser. Et puis, ses lèvres soufflent.

- Terra... Elle se nomme Terra.

Le temps reste en suspend durant quelques secondes et l’oiseau observe le résultat de sa jalousie. Il s’en délecte autant qu’il se réjouissait auparavant de sa présence. Enfin, Joris se redresse, laissant l’orque se débattre hors de l’eau et accuser la nouvelle. Il n’a aucune idée que les deux femmes se connaissent... S’il le savait, il aurait joué à un jeu bien plus dangereux que cela.

- Oui, je suis plus heureux. Je me sens plus léger... Je n’ai plus l’impression d’étouffer. Je ne m’attendais pas à ce que tu trouves cette nouvelle merveilleuse. Je suis content que tu ne sois pas rancunière... Elle me comble de bonheur, pour être honnête.

Ils sont fait l’un pour l’autre... Le prédateur qui chasse le petit oiseau. Le phénix qui brûle de liberté et cherche à consumer le coeur de l’orque. Qu’elle le dévore si elle le désire, parce que c’est quand elle lutte qu’elle est la plus belle.

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Dim 26 Juin - 0:18
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Je m'en fous... Enfin, je crois. Et si tu m’entends, ne laisse pas ton cœur. Donner du sens à mes jeux d’acteur. Je suis pourrie jusqu’au passé. Je meurs d’envie à petit feu.

Dans le séjour où Tatiana tient toujours tout en ordre, il y a sa silhouette cassée entre l’angle du canapé blanc et la table basse, un drôle de grondement qui rampe le long des tripes et des éclairs noirs en pagailles sous les mèches. Les nerfs étirés rappellent les filament d’une toile prête à briser. La chaleur au creux de ses paumes poisseuses qu’elle s’imagine jeter à la figure de la responsable, est insoutenable, comme le silence de Joris (exexex) et tous les points de suspensions qu’il a mis entre eux au fil du temps. Elle lorgne avec une amertume comprimée le dos de ses vœux d’éternité. La cuve d’une jalousie macérée boue en elle, fait remonter le sang dans son crâne à en déformer ses idées sages et bien rangées. Et elle s’interroge.

Qu’est-ce qu’elle a de plus ?
Qu’est-ce qu’elle lui cuisine quand il est maussade ? et quand il est de bonne humeur ? Qu’est-ce qu’elle connaît de sa passion des grands espaces ? et de ses talents pour l’évasion ? Qu’est-ce qu’elle lui murmure les lumières éteintes contre l’oreiller ?
Qu’est-ce qu’elle a de plus ?

Tatiana enfonce les incisives dans les lèvres à y laisser l’empreinte de son fiel salé. L’idée l’obsède. Les cils battent deux fois sur le visage mémorisé mieux que les manuels, appris cent fois dans la volupté de l’intimité, invoqué à chaque fois qu’elle scandait avec la fierté d’une dame : mon mari.

Mon mari est un homme brillant. Mon mari ne fait pas de concession sur ses libertés. Mon mari, vous, les autres, vous ne le connaîtrez jamais comme moi je la connais. Mon mari, je l’aime et c’est pour la vie, cette fois, même Haklyone était témoin.

L’orque pense qu’elle divague lorsque les doigts emprisonnent les siens dans le tissus. Elle se dit qu’elle rêve à demi à cause des vapeurs de javel lorsqu’elle sent son souffle tiède. Elle croit que c’est la colère qui l’a embrumée dans une illusion teintée de nostalgie et, sans même y penser, les paupières ferment pour prolonger un conte où sa chair est hérissée et sa gorge asséchée.

Terra.

Le charme rompt. Elle rejette ses épaules vers l’arrière, presse torchon et mains contre sa poitrine, animée d’une rage farouche. La brune assimile. Terra (la fille invincible) est de ce genre. L’acidité contamine tous les mots et elle récite avec ferveur, déformation de bonne élève.

_Terra Hortensia. Un mètre quatre-vingt-cinq. Âme Loxodonta Africana. Fleuriste à Régalia. Boxeuse thaï. Assez inapte sur le plan social, très autonome et avec un bon fond. Tatiana lâche un rire sec. Enfin, en apparence seulement si je comprends bien. Les mirettes brûlent Joris (exexex) et elle se remet debout sans même chercher à nettoyer. J’ai oublié quelque chose ?

Elle à l’échine raide mais la voix mielleuse. Le sourire se force à en devenir effrayant. C’est le portrait contrasté de l’orage terrible à venir. Elle garde les épaules détendues. Sous son crâne, elle se martèle qu’il n’attend que ça. Elle l’aime espiègle. Elle l’aime provocateur. Elle l’aime ainsi. Tatiana immédiatement veut du temps pour échafauder un plan à la mesure de la trahison, retrouver une composition et réfléchir soigneusement à comment elle réduira l’esquisse de cette relation à néant.

_Tu le fais exprès Joris. Mais, moi, je ne vais pas tomber dans le panneau. On a été mariés. Qu’est-ce que ça peut me faire que tu perdes ton temps dans une relation frivole ? Elle balaye les airs dans un mouvement calculé de sa main entaillée pour manifester tout son mépris envers un statut aussi risible que petite amie. Avec une fille plus jeune qui plus est. Ses yeux roulent et elle ravale un soupir irrité. Tatiana vieille n’est pas bonne à marier, finira aux coin du feu à recoudre les boutons des enfants de Lila (Valeryane). Tu es d’un cliché. Moi, je me fais juste du soucis pour toi. J’espère qu’elle n’est pas avec toi pour l’argent.

Sans transition, la psychologue s’accroupit pour essuyer sommairement sang et café, emballe les éclats et traverse son séjour sans un regard pour Joris. C’est qu’elle pourrait céder. Elle dévoilerait tout : le fond de sa pensée, la sensation chatouilleuse de l’envie et toutes les nuances de la rancœur. Elle est mieux à l’abri de son comptoir pour décliner des semi-vérités, l’air tout ce qu’il y a de plus raisonnable.

_Et puis moi aussi je vois des hommes. C’est normal après un divorce. Elle envoie valser les débris dans la poubelle et ouvre en grand le robinet. La sensation de l’eau froide sur sa paume apaise à peine la fureur qu’elle souhaite diriger contre elle. Elle coupe le courant fermement, la voix gonflée de sarcasme. Simplement, je n’ai pas besoin d’en faire l’étalage devant toi. Ca, c’est un truc de gamin.




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Dim 26 Juin - 18:24
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La réaction est comme l’avait escompté Joris. Il voit les traits de son visage se tendre, il voit les muscles se contracter. L’oiseau observe du haut de son perchoir, il regarde la femme qu’il a aimé s’agacer... Bouillonner de jalousie et se demander ce qu’il a bien pu se passer pour que les deux êtres se déchirent de la sorte. Et puis après un long silence, la belle sirène rejette ses cheveux en arrière, presse ses mains contre sa poitrine. Elle retient son coeur, prêt à exploser, Joris en est sûr. Il attend, là, devant elle... Il espère la voir exploser, la voir hurler, crier, se battre. Il veut voir dans son regard son désir maladif de le garder pour elle, la voir réaliser qu’encore une fois, il lui file entre les doigts. Brusquement, les mot se jettent sur le sol d’un ton monotone.

L’orque récite sa leçon si bien apprise. Et à mesure que le flux de parole coule, Joris se décontenance un peu. Tatiana décrit à la perfection la femme qu’il s’est échiné à séduire, celle qu’il désire depuis quelques mois. Elles se connaissent... Par le ciel, la brune sait parfaitement qui est Terra Hortensia. Les lèvres à demies closes, il regarde son ex-femme se redresse, le visage fermé, ne laissant rien paraître. Tout le corps de l’oiseau frissonne, et une poussée d’adrénaline le prend. Il imagine Tatiana se jeter sur le corps de Terra et la dévorer toute entière pour montrer que son ex-mari n’appartient qu’à elle. Un sourire enveloppe ses lèvres tandis que la prédatrice lui tourne le dos. Il trouve cela magnifique... C’est une chose les hasards, cela offre de parfaits petits timings.

- Je vois que vous vous connaissez... Tu auras probablement oublié combien elle peut être belle, et qu’elle sait briller par sa discrétion. Elle est particulièrement douée pour ne pas me taper sur le système. Une qualité dont tu es dénouée, n’est-ce pas ?

Ses plumes sont des armes dont il se sert sans aucune compassion. Encore habillé de rancoeur envers Tatiana, il fait pleuvoir sa colère d’avoir perdu du temps. La haine se drape d’amour pour ne pas avoir à regretter, pour ne pas avoir à repenser aux souvenirs heureux.

- Ne cherche pas à me contrôler, même si elle était là pour mon argent, cela ne te concerne plus.

L’orque titille la patience de Joris. Elle sait où frapper pour l’agacer, et venir taquiner son esprit de contradiction, son envie d’être libre en toutes circonstances. C’est lui qui a lutté pour obtenir Terra, elle ne peut pas être là pour son argent. Et même si c’était le cas, qu’importe. Il la veut, point barre. Tatiana se défend, lâchant des vérités auxquelles Joris ne croit pas. Elle ne voit pas d’autres hommes, elle l’aime encore, cela se voit. Il refuse de croire à ce mensonge qui pourtant, le fait grincer des dents. Il a beau être celui qui s’est débarrassé de l’orque, de s’être lassé d’elle et de son besoin de tout contrôler, il n’apprécie pas l’idée qu’elle ne pense plus à lui et l’ait oublié aussi facilement.

- Pourquoi est-ce que tu t’évertues à essayer de mentir ?

Il demande en faisant quelques pas vers elle. Il n’apprécie guère ces calomnies hideuses. Si elle l’avait oublié, elle lui aurait rendu ses chemises, elle n’aurait pas réagit de la sorte, et surtout... Surtout, elle n’aurait pas ce regard.

- Tu ne m’as pas oublié.

Et lui non plus, il ne l’a pas oubliée. Il drape juste son coeur d’une indifférence forcée. C’était une erreur de la retrouver.

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Lun 27 Juin - 19:01
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Je m'en fous... Enfin, je crois. Et si tu m’entends, ne laisse pas ton cœur. Donner du sens à mes jeux d’acteur. Je suis pourrie jusqu’au passé. Je meurs d’envie à petit feu.

Les genoux à plat et la tête basse, Tatiana laisse s’égoutter le poison de l’envie. Hors de portée, Joris (exexex) prend encore plaisir à presser du sel sur les plaies. Le dos droit et les lèvres dégoulinantes de contentement il a dit. Elle peut être belle. Briller par sa discrétion. Pas comme toi, Tatiana. Même les genoux pliées contre le cœur les nuits sur le lit froid, même vide d’envies propres, Tatiana, prenait encore trop de place. L’orque mord dans ses ongles. La corne se détache de la chair esquintée des produits nettoyants bon marché. Le regard papillonne en furie un peu partout. Elle ferme les poings pour refreiner ses tics anxieux, marche avec élégance sur son parquet, chancèle au-dedans. Le venin amer suppure de chacun des mots.

_Belle et effacée. Un vrai pot de fleur. Je suis tellement contente que tu trouves enfin quelqu’un qui te corresponde Joris.

Tatiana, elle voudrait crier. Ne parle pas d’elle chez moi. Va-t’en. Ne reviens plus jamais. Et aussitôt s’alarmer et réclamer. Je veux tout savoir, tout. Si vous l’avez fait. Depuis combien de temps. Votre première rencontre. Si tu lui a dit que tu l’aimes.

_C’est vrai. Ca ne me concerne pas. Rien de ce que tu fais ne me concerne. Encore une fois pour elle-même, les mains au-dessus de l’évier, elle murmure. Rien. Ses yeux bruns se voilent de nostalgie. Avant les papiers du divorce, avant tout ça, elle était encore légitime à lui dire. Que le col de sa chemise est mal repassé. Qu’il devrait faire un bilan sanguin. Qu’il sort trop souvent en semaine. Avant. Avant. D’être remplacée par la première traînée trouvée sur le trottoir.

Tatiana siffle rageusement sans même s’en apercevoir, sa voix à moitié couverte par le bruit du robinet. Les mains bien à plat des deux côtés de l’évier, l’orque s’exhorte au calme. Elle a un tintamarre acide de bile qui racle au fond des tripes. Les paupières fermées, la milicienne souffle par le nez. Elle ne doit pas faire de scène.

_Pourquoi je te mentirais Joris ? Tatiana daigne lever le regard vers lui en esquivant soigneusement les iris mordorés et lâche un rire sans joie. Il a le don de la faire sortir de ses gonds. Tu croyais quoi ? que j’allais rester assise dans ce pavillon où tu m’as exilée en t’attendant désespérément ? tu croyais que j’allais me laisser crever d’humiliation ? Tu pensais quoi Joris ? que je ne savais pas exister sans toi ?

La brune enfouit ses mains abimées dans les poches du tablier.

_Ca changerait quoi si je n’avais pas oublié ? hein Joris ? Quoi ?

Les phalanges se serrent sous le tissus à en blanchir les jointures. Les insinuations lui font mal.  

Elle a erré des heures la nuit noire dans la ville de son enfance. Elle a regardé tous les étrangers de cette ville avec la plus totale indifférence. Elle a cherché, sans jamais se l’avouer, dans le détour de quelle ruelle elle tomberait enfin sur lui. Elle a usé leurs souvenirs à se les rappeler trop souvent. Elle était pathétique mais elle a fait semblant.

Alors elle peut bien prétendre encore un peu.

_J’ai tiré un trait sur toi le jour où on a signé les papiers du divorce Joris. C’est tellement faux que ça lui brûle la gorge de le dire. Je fréquente des personnes charmantes. Le directeur de l’hôtel. Un galeriste célèbre. Le maître du Palais des Rois. Elle marque un pause, mordille ses lèvres. Elle ne voulait pas en arriver là. Elle voulait l’observer de loin, remplir ses yeux de tout ce qu’elle a perdu et épier chaque intonation familière. Il faut toujours qu’il aille trop loin. En fait, je te remercie. Moi aussi j’étais prisonnière de ce mariage.

Mais Tatiana tout bas elle pense. Ca m’allait très bien. J’étais très heureuse. Je déteste ça. D’être libre.



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Dim 3 Juil - 14:19
Give me backmy things
Joris laisse échapper un long soupir, ne cherchant pas à dissimuler son agacement. Ce petit jeu était amusant mais là, il commence à en avoir marre. Il voit bien que Tatiana tente de lui mentir, de lui cacher ses véritables sentiments. Le blond est vexé qu’elle le pense aussi idiot. Elle s’évertue à critiquer Terra, à lui trouver des adjectifs tous plus péjoratifs les uns que les autres. Quelqu’un qui n’en aurait rien à faire, ne prendrait même pas la peine de réagir.

-Penses-tu vraiment que tes insultes font mouche, Tatiana ? Tu te comportes comme une collégienne.

Lâche l’oiseau d’un air de mépris.

-En revanche, j’apprécie que tu reconnaisses que tu es facilement remplaçable.

Répond-il en faisant quelques pas en sa direction. L’agacement se lit sur son visage, se voit sur son corps et s’entend dans ses intonations.

-Je  te conseille d’arrêter de mépriser Terra. Elle a réussi là où tu as échoué, me garder.

Ajoute-t-il avec un sourire sardonique. Il braque son regard dans le sien, tandis qu’elle tente de le rendre jaloux. Elle y parvient néanmoins bien qu’il essaye de ne rien en montrer.

-Bien sûr que tu m’as attendue désespérément. Parce que sinon, tu m’aurais renvoyé mes chemises. Tu n’aurais pas essayé de gagner du temps et tu aurais encore moins été agacée que je me tape cette fille que tu connais. Tu sais très bien que tu ne peux pas me mentir.

Il inspire, jetant un oeil sur sa montre.

-Je n’ai pas que ça à faire, Tatiana. Arrête de me faire perdre mon précieux temps. Et surtout, arrête de me raconter de tels bobards. Tu es tellement une femme intéressée que tu es incapable de sortir avec quelqu’un d’autre qu’un type haut placé. En plus d’être chiante, tu es vénale ?

Il crache en se dirigeant déjà vers la chambre à coucher.

-Dépêche-toi de me rendre mes chemises, que je n’ai plus à me coltiner ta présence.

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Dim 3 Juil - 15:07
Give me back
my things
Je m'en fous... Enfin, je crois. Et si tu m’entends, ne laisse pas ton cœur. Donner du sens à mes jeux d’acteur. Je suis pourrie jusqu’au passé. Je meurs d’envie à petit feu.

Dans la cuisine où même le dessus des placard est vierge des peluches de poussière, il y a les cendres de la plus naïve des histoires qui tâchent pour l’éternité. En exhalant toute la lassitude du monde, Joris a dit. Tu te comportes comme une collégienne. Tu es facilement remplaçable. Tu as échoué. Tu m’as attendue désespérément. Tu ne peux pas me mentir. Le portrait sans retouche d’une Tatiana à archiver, les lèvres se scellent. Le sang s’enfuit de son visage. Livide, Tatiana, accroche la parcelle de jardin où elle a fait fleurir des roses trémières sur les bons conseil de Terra (la fille invincible). Elle a l’amertume à la commissure des lèvres retroussées sur un sourire douloureux.

Épuisée.
Tatiana presse ses paupières avec ardeur. Un corps, ça veut toujours trahir. Il faut toujours se battre contre soi-même. Il faut toujours finir par dire. J’abandonne. Je n’y tiens pas. Prend tout.

_Crois bien ce que tu veux Joris. Je ne sais pas très bien ce que tu essayes de me faire payer mais je ne veux pas y être mêlée.

Les cils battent pour éteindre la colère. La vengeance est une mauvaise compagne. La rancœur est un broderie dont personne ne veut orner son blason. Le remous dans les tripes fait un ravage de sensations. L’orque se domine tout entière, obnubilée par les contractions nauséeuses qu’elle sent grandir. Pour la première fois depuis qu’elle a rencontré Joris, elle est focalisée sur autre chose que lui en sa présence. L’inconnu l’étonne, le débordement la rattrape.

Les projections brunes et jaunes maculent la porcelaine de l’évier et la psychologue halète une paume pressée sur le ventre, l’autre ouvrant déjà la vanne d’eau claire. Les mirettes ébahies figent sur la bouillie déglutie. L’acide ronge la trachée. La transpiration perle sur les tempes. Les lèvres pressent, en tremblant.

_Je… Je suis malade.

Les maladies ça n’arrivent jamais. Pas à Tatiana. Le dire rend la chose plus réelle. Abasourdie, la brune assemble un puzzle terrifiant. Le souffle se raccourcit. Il y a toute la panique qui traverse les vertèbres, la chair et les pensées. Ca vient gonfler ses jambes, les alourdir au point de transformer en supplice la station debout et un éclair parcourent nerfs.

_Je ne suis pas en état de te recevoir. Il est grand temps que tu partes. Je chercherai tes chemises quand j’aurais le temps. Jamais. Tu as les moyens de t’en racheter. Ne remets pas les pieds ici si c’est pour me faire une scène pareille.

Elle veut qu’il s’en aille.
Le plus tôt sera le mieux.


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