haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
Do not disturb ϟ Aube



 
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Do not disturb ϟ Aube
Désiré Chanteloup
Made of brimstone and hell fire
Désiré Chanteloup
Feat : Do not disturb ϟ Aube F9548cb65813b1d711aab40867103ace
Âme : Puma
Age : 37
Métier : Propriétaire de l'Hôtel Chanteloup + Bookmaker
Double compte : Clarence + Igor
Lenss : 189
Messages : 156
Date d'inscription : 26/04/2022
Ven 20 Mai - 11:08
You may find
my smile deceitful
But after it all
Who else can you trust?
Who else can you trust?
Les yeux pochés, le torse marbré de meurtrissures, la voix rocailleuse.
Désiré est affalé dans le fauteuil, trône de velours pourpre, de son bureau, un espace clos, l’odeur du tabac froid y empeste. Pas de rêves ni de cauchemars pour précéder l’arrivée de l’aurore, son rendez-vous hebdomadaire avec Aube. Les heures de pleine conscience ont donné naissance à de nouveaux mirages funèbres, de ceux où les osselets de ses ennemis sont des cure-dents, bâtonnets nacre polis. Ils ont alimenté son dessein funeste, des rouages emboités lentement, et conduit le fauve à la conclusion brûlante qu’un chaos est en marche.
Il y sera le protagoniste, c’est un doute qui n’existe pas.

Désiré craque l’’échine, les vertèbres une par une, l’épaule qui gémit.
Désiré, cet animal, n’a pas chercher de chemise, il n’a rien à cacher.
Ni les plaies qui lézardent, des serpents au soleil, ni le corps roué mille fois, le parchemin d’une vie menée avec les poings, rage exhibée de la flamme dansante des mirettes aux crocs d’un sourire mauvais.

Son informatrice connaît des reliefs plus honteux : la quête de son fils, ses choix infamants, sa paranoïa latente, autant de secrets, qui n’ont d’exquis que le nom, sur les atrocités commises et à venir. Sa loyauté acquise, elle a glissé de pion à confidente, parfois quand l’angoisse, le sort des Chanteloup, le taraude, un démon qu’il n’a pas mis au tapis, elle est l’oreille et les lèvres cousues. Pas de pitié, des silences, et peu à peu, un espace privilégié à la frontière du travail et d’une complicité.

Parce qu’il ne saurait empêché l’un de basculer vers l’autre.
Parce qu’une fois encore les limites lui sont abstraites.
Parce que d’Aube il accepte la présence sans en souhaiter l’absence.

Face à lui, les papiers d’un rapport détaillé, marre de noms, de chiffres et d’arrestations, découpent les actions de la Milice en faits, la cartographie de leurs manoeuvres. Ca le met de bonne humeur. La flicaille incapable, un coup de retard, de mettre la main sur les auteurs de la renommée grandissante de son arène, lui et lui-seul, qui égrène toujours plus de maille, fait couler toujours plus de sang.

_Bon travail. Ses yeux ne se détachent pas des noms récurrents, ceux qui fouinent et font du zèle, devraient peut-être disparaître, Mortimer est tout trouvé pour cette mission. Les iris turquoise transpercent à nouveau celle de son espionne. Tu t’es pas pris de carton en venant jusqu’ici ?

Le puma laisse couler son regard le long du minois, dévisage sans pudeur les traits, pas d’esclandre pourtant. Les pulsions, envie de sang et de misère, se diluent face à elle. Il a fait fermer son bureau pour la matinée, des hurlements sur le personnel dont les pieds empreintes désormais des détours pour ne agiter le couloir du maître.

Emme


_________________
Do not disturb ϟ Aube Yaq5  Do not disturb ϟ Aube YqNkczs

Moodboard:
Désiré Chanteloup
https://haklyone.forumactif.com/t280-desire-violent-waste#1744 https://haklyone.forumactif.com/t281-go-on-bare-your-teeth-at-me-desire-rs
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Dim 22 Mai - 16:49


Do not disturb ϟ Aube 3b3b

You can trust me

C’est dans un silence plat que les yeux péridots de la jeune femme guettaient chaque mouvement de la part du fauve, qu’elle observait chaque geste avec attention, qu’elle attendait qu’il ne daigne prononcer les premiers mots qui auront pour mérite de chasser la tension dans ses muscles crispés. Elle voit très bien la situation dans laquelle il se trouve – sait très bien qu’il a vu bien pire. Les quelques dernières années auront été suffisantes pour le lui prouver – pourtant, Aubépine ne peut s’empêcher de s’inquiéter, même si ses traits demeurent complètement impassibles devant les mouvements de Désiré, d’une lenteur qu’elle ne lui reconnaissait pas.

L’échine et les vertèbres craquent, symphonie étrangement macabre que l’anima zébrée aurait préféré ne pas entendre. La tension remonte, s’installe à nouveau dans ses muscles. Sa mâchoire se crispe légèrement, les sourcils se froncent. L’expression devient plus sévère, plus expressive, trahit cette inquiétude latente qu’elle n’avait pas voulu montrer.

Mais Aube n’en dit rien, préfère écouter son supérieur alors que le regard de ce dernier scrute les moindres détails gribouillés dans le rapport qu’elle est venue déposer sur son bureau, à peine un moment plus tôt. Ce n’était rien d’officiel – un document manuscrit, liste de noms, d’arrestations, d’effectifs et une idée générale de ce qui se trame au sein de la Milice. La jeune femme avait pris toutes les précautions nécessaires afin d’éviter de laisser des traces dans le système – aucune impression, aucune note électronique. Tout soigneusement consigné à la main de sa graphie impeccable, à la lueur d’une bougie lorsque seule chez elle.

Heureusement, il semblait que son travail acharné avait porté ses fruits – ça lui avait mérité un compliment de la part de Désiré, en plus de lui arracher un infime sourire.

Elle prend une grande inspiration, libérée de la tension qui s’était manifestée une seconde fois dans ses membres. Savoir qu’elle avait bien fait son travail suffisait amplement à la calmer un minimum. Prunelles pâles plongent dans celles océaniques du fauve, à qui elle daigne enfin adresser la parole pour la première fois depuis son arrivée, après qu’il ait posé sa question.

« Comme toujours, aucun ennui sur la route. Même la navette était plutôt vide. »

Aubépine se tient droite comme une barre, hoche la tête légèrement comme pour confirmer ses dires à cent pourcent. Elle a l’air toute crispée, la pauvre.

Mais elle a bien raison de l’être.

Elle le connaît, Désiré. Elle le connaît bien, même – les secrets n’ont plus leur place, entre eux. Elle connaît son caractère, sait déchiffrer ses états d’âme, sait reconnaître les moindres signes que quelque chose ne va pas. C’était bien cela qu’elle avait remarqué en pénétrant dans son bureau, avant même d’avoir pu distinguer les blessures marbrant sa peau. Que quelque chose n’allait pas, que ces pulsions meurtrières le travaillaient certainement depuis un temps. L’anima zébrée avait caché son inquiétude par peur qu’on la confonde avec une forme de pitié.

Mais la curiosité l’avait piquée, forcée à finalement ouvrir la bouche.

« T’es vraiment dans un sale état. Qu’est-ce qui t’est arrivé ? »

Petite profiteuse qu’elle était avait bien vu que le fauve s’était calmé un minimum. Alors elle s’était risquée à poser la question, à briser son silence qui, d’ordinaire, était facile à garder.

Mais elle s’inquiétait, tout de même. Car au fond, au-delà de cette carapace impassible qu’elle s’était créée, Aube devait bien admettre qu’elle l’appréciait, Désiré. Comprendre ce qui lui était arrivé l’aiderait sûrement à trouver ce qu’elle pouvait faire pour l’aider à s’en remettre.

Halloween
For I am loyal to you.
Invité
Revenir en haut Aller en bas
Désiré Chanteloup
Made of brimstone and hell fire
Désiré Chanteloup
Feat : Do not disturb ϟ Aube F9548cb65813b1d711aab40867103ace
Âme : Puma
Age : 37
Métier : Propriétaire de l'Hôtel Chanteloup + Bookmaker
Double compte : Clarence + Igor
Lenss : 189
Messages : 156
Date d'inscription : 26/04/2022
Lun 23 Mai - 19:14
You may find
my smile deceitful
But after it all
Who else can you trust?
Who else can you trust?
Aubépine est un soldat de fer.
Le cœur de pierre, les mots doux restés coincés en travers de la jugulaire, c’est d’avoir été trop souvent jetée face contre terre. Désiré connaît sa date d’anniversaire. Désiré ne cherche pas à lui témoigner sa colère. Désiré se surprend à la juger fière.
Pas arrogante, pas hautaine, plutôt altière. Il est motus.

Le fauve se lève, les pieds de chaise crissent, et serre deux verres, le liquide est rouge, un bordeaux épais, qui colle le palais et les idées. Il souffle un soupir apaisé, le dos tourné, ses paluches enroulé sur la carafe, du cristal qui brille même à l’ombre. Le corps bariolé, l’histoire de sa vie, répète en geste précis un apéritif, beaucoup trop tôt, les insomnies ça commencent à diluer même la chronologie de ses jours.

Il tend le grand ballon, l’élégance moderne des beuveries, à son informatrice et pousse un ronronnement amusé à la mention de la navette.

_C’est Morty qui devait être ravi. Les mirettes sarcelles épousent celles de la jeune femme, l’intensité un instant adouci. Si ça devait arriver, viens ici.

Je veillerai à ce qu’il ne t’arrive rien. Les tendresses c’est pour l’ivresse. Le puma se garde de donner des explications, la hiérarchie aime la mystique. Il tourne le pieds du verre sous les phalanges, la robe du cru s’enroule, drape en pourpre les parois. C’est toujours l’excellence dans sa cave. Ca participe à la réputation de l’hôtel, son héritage et son devoir, nourrit sa vanité personnelle. Sans se rasseoir, le fauve vient se poster devant la fenêtre, en contrebas son labyrinthe et l’articulation harmonieuse de ses jardiniers, affairés à terminer avant de croiser, triste infortune, le chemin de leur maître.

_La routine. Baston. Business. Castagne. Recrue. Brimade. Morty. Insolvable. Tuerie. Tu dois avoir l’habitude maintenant. Le félin ne connaît pas vraiment de semaines vierges de frasque. Il a toujours une excuse toute trouvée pour un carnage, tapisser en écarlate même le portail des crèches, le monde entier est excédé par ses allures tyranniques, et lui, ça lui plaît. T’es comme Morty, toi, tu fais attention à pas t’abîmer. Du moins, pas sur ce plan-là.

Il enfile un gorgée, liquide qui coule le long des parois de l’œsophage, et savoure sans un mot. Les iris plaquées sur l’extérieur, Désiré songe. Ses balafres c’est la vue des autres qui les supporte, toujours amoché, pour être plus redouté, pour être plus mauvais. Il ne cherche pas les sourires quand il bat le pavé, avec ses souliers vernis trop souvent maculés d’hémoglobine, mais les grimaces, inspirer l’angoisse fait gagner du temps. Même sur la scène de la Fosse, il avance masqué, le dessin d’un crâne plus effroyable que sa gueule.

_Je ne vais pas te retenir si tu veux te casser. Les rapports sont irréprochables alors il n’a pas vraiment de raison de la faire rester, il ne pas tonner, la foudre ce n’est jamais sur Aube qu’elle s’abat, depuis quelques années maintenant. Mais j’ai une affaire où j’aimerai bien que tu jettes un œil. On peut en parler dans les jardins, j’ai quelques petits merdeux à remettre à leur place.

Parce que le personnel n’est pas censé être visible une fois l’hôtel ouvert.
Parce qu’il veut fumer mais ignore si Aubépine apprécierait.
Parce qu’il est harassé de rester cloîtrer.

L’héritier Chanteloup, pose le verre, rien n’obligé à terminer, pour esquisser un pas dans la direction de la blonde, lueur interrogatrice au fond des prunelles, traits austères.

Emme


_________________
Do not disturb ϟ Aube Yaq5  Do not disturb ϟ Aube YqNkczs

Moodboard:
Désiré Chanteloup
https://haklyone.forumactif.com/t280-desire-violent-waste#1744 https://haklyone.forumactif.com/t281-go-on-bare-your-teeth-at-me-desire-rs
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Dim 12 Juin - 19:51


Do not disturb ϟ Aube 3b3b

you can trust me

Prunelles péridot suivent chacun des mouvements du fauve, exactement comme elle le faisait depuis le début de leur échange. Pas parce que la jeune femme ne lui faisait pas confiance – elle savait, depuis quelques années maintenant, qu’elle jouissait d’une place privilégiée dans son cercle. Plutôt parce qu’il l’intrigue, qu’il l’inquiète. Car plus aucun secret n’existe entre eux deux – Aube le sait très bien. Et voilà qu’elle hausse un sourcil face à sa réponse, après s’être versé l’équivalent de quelques gorgées de l’alcool que Désiré lui avait si gentiment offert.

« En tout cas, elle ne t’a pas épargné cette fois, la routine. »

Non, visiblement, celle-ci était une bien cruelle maîtresse envers lui. La peau balafrée du fauve était peut-être une vision à laquelle elle était habituée, depuis le temps. Pourtant, à chaque fois qu’elle le voit dans cet état, il y a cette lueur inquiète présente dans le regard du zèbre. Elle trahit cette façade impassible, ce port altier de la tête, l’attitude dénuée de sentiments qu’elle conserve en tout temps. Parce qu’elle a fini par s’attacher, au bout de ces quelques années passées à travailler pour son compte. Parce qu’elle a fini par en apprendre beaucoup trop sur lui pour simplement ne pas s’inquiéter. Parce qu’elle sait comment ça peut l’affecter, quand ces blessures sont trop graves, trop profondes, trop blessantes.

Cette fois, cependant, l’inquiétude scintillant dans son regard est vite remplacée par une certaine curiosité.

Le coin droit de sa bouche se retrousse en un demi-sourire, alors qu’Aubépine le fixe avec un intérêt renouvelé.

« Ah bon ? Et en quoi est-ce que je pourrais t’être utile, aujourd’hui ? »

Elle questionne, car c’est plus fort qu’elle. Elle demande, car en règle générale, quand l’héritier Chanteloup lui fait ce genre de demandes, l’affaire est beaucoup trop intéressante pour simplement passer outre sans en contempler les détails. Qu’est-ce que ça pouvait bien être, cette affaire dont il lui avait fait la mention ? Une nouvelle mission, une nouvelle tâche qu’il souhaitait lui confier, peut-être ? Dans tous les cas, le zèbre n’avait pas l’intention de quitter les lieux sans en apprendre davantage. Elle était convaincue, d’ailleurs, que l’homme le savait très bien, lui aussi, qu’elle ne partirait pas avant d’avoir entendu ce qu’il a à lui partager.

Alors, Aube finit rapidement son verre, en vidant son contenu d’une traite, avant de le poser, vide, non-loin de celui de Désiré. Elle hoche la tête, tourne les talons en direction de la porte, attend qu’il passe devant elle.

« Je te suis. »

Halloween
– For I am loyal to you –

Invité
Revenir en haut Aller en bas
Désiré Chanteloup
Made of brimstone and hell fire
Désiré Chanteloup
Feat : Do not disturb ϟ Aube F9548cb65813b1d711aab40867103ace
Âme : Puma
Age : 37
Métier : Propriétaire de l'Hôtel Chanteloup + Bookmaker
Double compte : Clarence + Igor
Lenss : 189
Messages : 156
Date d'inscription : 26/04/2022
Lun 27 Juin - 21:15
You may find
my smile deceitful
But after it all
Who else can you trust?
Who else can you trust?
Désiré la langue passe sur les lèvres, essuie liquide et méfait, la trace avinée d’une nuit passée sur les comptes, les tables et les factures. Aubépine, corrompue jusqu’aux os, pour lui, et il ne voudrait, pour rien au monde, que ça ne change. Elle est bien ici. Son fidèle valet, aux pupilles étincelantes de dévouement, à sa place, près de lui, et toutes les requêtes noircies de secrets qu’il a encore à lui soumettre. Le fauve plonge les babines dans le verre, fait miroiter l’épaisseur d’un grand cru à la lumière. Il est accablé par la fatigue et les envies qui démangent, s’immiscent comme l’habitude dans les plis de son visage mûr.

_Non.

Laconique, le puma ne change pas, il a la sensation dense d’être un peu à l’abri, au moins pour quelques instants, de la paranoïa des maîtres. Avec elle, sa silhouette taillée par la rigueur militaire, il peut se permettre de défaire les maillons du fou furieux, celui que rien n’arrête et nombre redoute. Désiré chasse de son esprit les tourments salés qui font de la pénombres des cauchemars, vermeil âcre qu’il préfère répandre que subir.

Désiré, l’échine en forme de voûte terrible s’intéresse à l’espièglerie de son élève aux lèvres retroussées de curiosité. Elle est un peu unique en son genre, fait pleuvoir sur le monde sa froideur lapidaire et, par-dessus tout, le mystère de ses pensées. Il la voit et s’interroge sur le monde qui l’a fait naître, sculptée, bâtie, comme la pointe d’une lame, comme un avant-goût de funérailles.

_Tu m’es toujours utile Aubépine. Tu es toujours à la hauteur de mes attentes. Les yeux céruléens se perdent sur la poignée de la porte. C’est qu’il a des salopards à redresser là dehors. Il a les ongles qui fripent la poche où est rangée le zippo, désire s’enfumer et surtout presser la blonde de ses souhaits, investigations, peut-être mortelles, tout dépendra d’elle. On va causer dehors. Faut que je fume.

La démarche ample, Désiré enjambe abandonne coupe et bureau après s’être saisit d’un cigare épais. Il n’a pas souvenir de l’avoir vu refuser. Elle était toujours dans l’ombre des affaires, prête à mettre sa vie en ligne de mire, même s’il ne se l’explique pas, c’est une soldate comme on en rencontre qu’une fois, ou même jamais.

Désiré tonne dans le couloirs, c’est pour qu’on dégage le passage.
Désiré, le torse bombé, n’a que faire des meurtrissures sur sa face.
Il tient dans sa main le monde étroit des infamies, et, peut-être même, la plus loyale des Delacroix.

Les yeux rougis d’impatience, il rugit à son égard, par intérêt, même si c’est agressif.

_Comment vas-tu ? Tu ne me dis jamais rien. Tu ne me proposes jamais de parler de toi. Désiré mène la marche et esquive soigneusement tout regard, lui, qui ne se soucie de rien sauf des Chanteloup, peine à admette qu’Aube n’est pas une étrangère. Tu ne réclames pas d’argent non plus. Tu es trop modeste Aube.

C’est vrai qu’elle n’entache jamais les entrevues de gourmandises sonnantes et trébuchantes. C’est vrai qu’elle écoute, ne laisse pas les mièvreries teintées leurs échanges, le fauve le sait, ça le torture cette droiture, maculée de trahison pour la milice. Il dévale les escaliers le pas pressé, pas de bruit dans le couloirs, chacun déserte quand il arrive accompagnée d’Aube. A l’hôtel, le mot court qu’ils ont des affaires secrètes, alors Désiré souvent fait pleuvoir des retenues sur salaires, congédient pour l’éternité ceux qui ont l’audace d’insinuer qu’Aubépine ne serait pas une femme vierge de transgressions. Il a ça dans le sang. La fierté de ce à quoi il tient, la barrière translucide et indétectable qui sépare les personnes d’intérêt des vermisseaux qu’il veut écrabouiller du talon.

Il pousse les portes des jardins avec force, laisse l’air, le printemps c’est joli, imprégner ses poumons avant de brûler l’embout du cigare, pour tout polluer, tout corrompre, de la bouffée, aussi intoxicante que réconfortante. La fauve rugit, étire les lombaires et craque les cervicaux, les bras qui tirent et s’étendent pour réclamer délassement.

_Je veux que tu enquêtes sur Astreos Sideris.

Il le dit sans la regarder, les mirettes perdues sur la cisaille de jardiner tremblant qu’il distingue à peine avec cette mauvaise vue. Il pourrait les écorcher un par un, il a la soif de sang qui grésille sous les veines, mais il les regarde et ça suffit, ils disparaissent sans qu’il hausse le ton. Le torse se gonfle de ce pouvoir exécrable qu’il exerce sur son domaine, luxuriant et, un jour, étendu aux confins de l’île.


Emme


_________________
Do not disturb ϟ Aube Yaq5  Do not disturb ϟ Aube YqNkczs

Moodboard:
Désiré Chanteloup
https://haklyone.forumactif.com/t280-desire-violent-waste#1744 https://haklyone.forumactif.com/t281-go-on-bare-your-teeth-at-me-desire-rs
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Lun 25 Juil - 19:16


Do not disturb ϟ Aube 3b3b

you can trust me



Le tonnerre des pas du fauve résonne dans les couloirs, alors qu’Aubépine le suit sans mot dire, ses mouvements à peine perceptibles derrière lui. Devant eux comme derrière, aucune âme n’est en vue. Elle avait l’habitude, maintenant, de ces espaces dégagés où personne n’osait se montrer la face lorsque passait le Chanteloup. Ça ne lui faisait plus rien de voir que ces pauvres âmes étaient terrifiées par sa présence, par la rage se traduisant en pas lourds et sonores. De toute manière, elle n’était pas là pour les prendre en pitié, les employés de l’hôtel. Même si, parfois, elle se disait que Désiré en faisait peut-être un peu trop. Ce n’était pas sa place de lui dire de telles choses, alors, elle se taisait à ce sujet. Qu’il gère ses sous-fifres comme il le veut, ça ne la regarde pas.

Pas plus que ça ne le regarde lui, les raisons pour lesquelles elle préfère se taire sur ce sujet si délicat qu’est « parler d’elle.

Mirettes péridot se fixent un instant sur la nuque du fauve, alors qu’elle le suit toujours de près. Les sourcils se froncent, le front se plisse légèrement, les billes forestières brillent d’une confusion certaine. Elle ne comprend pas, Aube, en quoi ce serait intéressant qu’elle parle d’elle. De comment elle se porte, de ce qui se passe dans sa vie, de ce qu’elle fait en-dehors de la Milice et des tâches parfois ingrates qu’on lui fait faire depuis qu’elle travaille pour le compte des Chanteloup. Elle ne comprend pas, la pauvre, ce qui porterait qui que ce soit à s’intéresser à elle, de toutes personnes présentes sur Haklyone.

« C’est qu’il n’y a rien d’intéressant à dire, si c’est de moi qu’on parle, » qu’elle aurait envie de répondre. Mais elle n’en dit rien, car elle ne sait pas quel genre de réaction anticiper de la part de Désiré, alors qu’il lui dit être trop modeste. Alors elle ne fait qu’hausser les épaules, les muscles du faciès se détendant d’un coup.

« Ça va. Je n’ai juste… Jamais grand-chose à partager, honnêtement. Ma vie en-dehors de la Milice et de mon travail ici n’est pas exactement des plus palpitantes. »

Qu’on l’accuse de mentir, Aube ne se défendrait pas pour autant, ni même irait-elle dévoiler quoi que ce soit. Car elle sait très bien que malgré ce fond de vérité – sa vie actuelle est effectivement d’une banalité effarante –, beaucoup n’ont pas oublié le scandale qu’elle a déclenché et fait subir aux Delacroix. Beaucoup se souviennent de la gamine qui a refusé de retourner auprès de sa famille, lors de sa cérémonie du vœu. Heureusement, avec les années, son visage s’est dissocié de cette image terrible qu’elle avait créée, qui s’est plutôt projettée sur Auguste et Ophélie après son départ. C’est ce qui lui permettait de mener sa double-vie, depuis quelques temps maintenant, sans qu’on vienne l’emmerder.

Les rayons solaires aveuglent presque l’anima zébrée lorsque son supérieur ouvre tout grand les portes menant aux jardins. Elle doit porter une main à ses yeux, bloquer la lumière pour ne pas finir désorientée. Ne remarque qu’à peine les quelques jardiniers effrayés qui finissent rapidement leur tâche avant de déguerpir. Sûrement sous le regard furieux de Désiré, qui ne se retourne même pas alors qu’il lui adresse finalement sa requête.

« Astréos Sideris ? »

Le nom lui est vaguement familier. Aubépine hausse un sourcil, réfléchit longuement.

« … C’est pas un combattant de la Fosse, lui ? Je suis sûre d’y avoir entendu un nom semblable, à quelques reprises… »

La main qui bloquait la lumière de l’astre diurne gratte maintenant la tempe, alors qu’un sourcil est haussé. Lueur curieuse danse dans ce regard qui se veut pourtant impassible, alors que la soldate se demande bien ce qui peut pousser le félin à lui assigner une telle tâche.

Halloween
– For I am loyal to you –

Invité
Revenir en haut Aller en bas
Désiré Chanteloup
Made of brimstone and hell fire
Désiré Chanteloup
Feat : Do not disturb ϟ Aube F9548cb65813b1d711aab40867103ace
Âme : Puma
Age : 37
Métier : Propriétaire de l'Hôtel Chanteloup + Bookmaker
Double compte : Clarence + Igor
Lenss : 189
Messages : 156
Date d'inscription : 26/04/2022
Ven 5 Aoû - 18:04
You may find
my smile deceitful
But after it all
Who else can you trust?
Who else can you trust?
Le pas lourd écrase marche après marche, le tapis rouge de la descente aux jardins, et, les mains enfoncées dans les poches du froc, Désiré balance des coups d'œil intenses aux traits froid de la soldate, son employée. Ça lui fait plaisir d’être le maître des lieux, le maître des gens, l’instinct qui murmure qu’il a sa place au sommet, de la chaîne alimentaire comme du territoire insulaire. Aube, elle n’a rien à dire, ce n’est pas une fille éparpillée, que c’est triste de mourir, son emploi du temps rigide comme le fer. Désiré, il y glisserait bien une griffe ou deux, dans le morne de cette existence, allait chahuter le regard implacable dans des endroits dégueulasses, y rire à gorge déployée et surtout ébrécher les pintes à force de trinquer.

C’est naze Aube. Tiens. Tu me mettras un message, jeudi prochain j’ai un peu de temps. J’t’emmène à l’Ace Casino. On va faire un peu de grabuge. Le sourcil haussé et le rictus impatient, il a le rire qui lui secoue les côtes. Ca te fera pas mal de faire des trucs de gonzesses normales, j’vais te mettre une branlée au black jack.

Ca lui plaît, l’argent qui brûle, les parties de poker menteur à crever, quand on a sous les doigts les cartes rebattus et qu’on peut l’emporter même sur le pire tirage, un peu comme lui. La Delacroix, dans une robe satinée avec des perles sur l’échancrure, ça n'enlèvera rien au tableau grisant des liasses et des grasses corruptions, idée un peu trop captivante pour qu’il ne la chasse pas d'un revers de la main, au dessus de son crâne. Trop vieux Désiré, pour lorgner les minettes comme un adolescent, alors il fait pousse la porte qui mène à fierté du manoir d’un geste de main brutal, cède le passage, dans une galanterie dépassée.

De l’autre côté, c’est la débandade et même les râteaux, ils finissent abandonner dans le parterre, Désiré ça le flatte, l’idée risible d’être le propriétaire d’un clapier qui détale à l'apparition du matou. Les mains emmêlées en bas de lombaires, le félin craque les cervicales en plissant les yeux, satisfait de ne pas entrevoir la fin du domaine.

Oui. Lui-même. C’est un de mes champions. Et aussi le copain de mon fils. C’est pour ça que je veux que tu le tiennes à l'œil. Ca finit jamais bien ces histoires. En expirant la fumée blanche amère, le fauve baille bruyamment la nuit clairsemée par le nez et ébroue le corps pour se débarrasser des morsures douloureuses dont ses muscles sont parsemés. Tu dois vérifier qu’il a pas de famille et aussi me tenir courant de combien de types en veulent déjà à se peau. Ca devrait faire l’affaire pour l’instant.

La démarche nonchalante, l’héritier avance jusqu’aux premiers arbustes, des hortensias vanilles fraise dont les rameaux lourds font ployer les branches, ça lui pique déjà le nez, qu’il aurait dû tout brûler et tant pis pour les sermons de maman. De sa main libre, il fait signe à la blonde de suivre, l’allure traînante pour ne pas l’obliger à courir, aux abords du labyrinthe qui porte son nom, referme les taillis sur les visiteurs naïfs, comme lui referme les crocs sur les ennemis de son sang.

Tu sais que ton frère est un sacré casse-couille ? Tu peux pas lui dire de te ressembler un peu plus. Tenir ses engagements par exemple.

Emme


_________________
Do not disturb ϟ Aube Yaq5  Do not disturb ϟ Aube YqNkczs

Moodboard:
Désiré Chanteloup
https://haklyone.forumactif.com/t280-desire-violent-waste#1744 https://haklyone.forumactif.com/t281-go-on-bare-your-teeth-at-me-desire-rs
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut Page 1 sur 1
Sauter vers:
nos partenaires