haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
a walk down memory lane - Ft. Faïr



 
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a walk down memory lane - Ft. Faïr
Invité
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Anonymous
Mer 6 Juil - 20:46
a walk down memory lane
you're still young, that’s your fault
there’s so much you have to know


Il y a longtemps que Sage ne se lève plus aux cris d’un réveil-matin. Lui a toujours préféré se lever aux chants des oiseaux, debout dès les premiers rayons du soleil aux côtés de dame nature.
Cheveux attachés, tablier enfilé, une chanson sur le bout des lèvres et c’est la journée qui commence, la routine qui s’installe. La première fournée de chouquettes repose sur le coin de la fenêtre depuis quelques minutes à peine que le grand ours remet déjà la main à la pâte. Sage est peut-être ici tout en chair entre quatre murs de bois, mais il est aussi là-bas en pleine forêt, l’esprit voguant à travers les bourgeons naissants et l’écorce des arbres. En ayant la tête dans les nuages, il peut au moins prétendre ne pas être confiné dans la petite boulangerie, parfaire cette illusion que le temps s’écoule plus vite ainsi.

Pain déposé dans le four, l’homme soupire, jette un œil par la fenêtre pour voir à quelle vitesse passent les nuages, en espérant que les minutes suivent un rythme plus rapide. La solitude, ça le connaît, pourtant il s’y complait moins qu’il ne l’aurait cru. Madame Keres passera-t-elle en coup de vent en compagnie du petit Noah, aujourd’hui? À moins qu’il n’aille faire un tour chez Terra dans l’après-midi. Aimerait-elle un dessert en ce beau jour de printemps?

L’ours s’empare d’un balai, les poils effleurent le sol, capturent poussière et restant de farine renversée par mégarde. C’est toujours tranquille à cette heure-ci et il a encore tant à faire d’ici à ce que le ciel se soit obscurci.

Quelle surprise lorsque la petite clochette à l’entrée chante, signe qu’un client vient d’entrer.

- Bienvenue.


Saluer pour être paraître aimable, pour être plus poli, parce que Dahlia disait que c’était important et que ses avertissements résonnent toujours dans sa tête des années plus tard. Pourtant, l’ours ne se tourne pas, yeux rivés sur le plancher, concentré sur son ménage bien que sa tête soit ailleurs.

elirose
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Anonymous
Sam 9 Juil - 3:48
Vol au dessus d'un nid de coucou




Le petit jour a salué le rouquin par la lucarne, entortillé ses traits diurnes sur la surface craquelée des murs. Le môme a lorgné sur la surface du réveil, la moue revêche et la tignasse hirsute. Dès potron minet, la paresse lui sort bruyamment par le nez. Du hamac à la salle d’eau, à genoux de s’être pris les pieds dans le tapis, Faïr fait voler de la poussière sous la plante des pieds nus. Il ne va s’en empiffrer des tartines calcinées que la sonnerie espiègle du grille-pain lui jette en travers de ses yeux collés de sommeil. Le garçon, embrumé, courbe l’échine sous les poutres et enroule sur le corps ses sapes meurtries de mites sur mailles criblées de térébenthines indélébiles. D’où il vient, c’est pas commun de réclamer du neuf. Là où il va, on fait la charité aux garçons en guenilles. Les mirettes divaguent sur des contes de sa chronologie désordonnée. Le pêle mêle de regards céruléens et de voix comme des enchantements lui vrille cœur et tympans, extorque de ses lèvres un gazouillis de sifflements mélodieux.

Marche, un petit moment, et ne se rappelle de rien sauf que les derniers frimas de la saison piquent sa peau et son goût de l’excentrique. Le mirage nappe la ville désertée comme de la crème et le soleil blanc mire de l’extraordinaire à la surface des fenêtres découpées de lierres. Il guette sur les veinures de pierres l’esquisse de vivant et se prend à rire bon train, de lui-même, le dernier des fripons à battre le pavé les pieds mauves menacées d’engelures.

Le truffe au vent et sur les lèvres un quantique sifflant, il écume le parfum tiède et enivrant. Pour une bouchée de pain, Faïr veut bien écraser la tête sur n’importe quelle dalle, pourvu que les mains en coupe soient remplies de victuailles. Faïr, il a l’odeur qui lui lèche la naseaux, maquille la commissure des lèvres de salive et l’engloutit dans des rêvasseries de pâtisserie. Il repousse le battant de l'échoppe, le tintement familier fait rougir les joues et grandir la risette.

Minuscule et affable, tanné comme s’il n’avait connu que le zénith, le teneur lui inspire le meilleur. C’est la fournée de chouquettes qui exhale encore plus fort que les effluves de musc. Pourvu qu’il soit bien vertueux et bien charitable aussi, que Faïr s’en foute la plein la panse, ressorte d’ici bâfrée pour six jours et repu de quelques mots tendres.

Yo, ça sent partout dans les rues, j'ai d'la chance de pas faire la queue.


Les épaules affaissées, il traîne ses pieds terreux, alléché des mignardises en vitrine mais encore plus par la foule de choux exquis de l’autre côté du comptoir. Les iris dorées ne se détachent plus du foisonnement des plateaux, l’eden des gourmets et il échappe un sifflement admiratif.

Ca en fait des douceurs dis. Vraiment beaucoup. C’est vraiment impressionnant. Oui oui oui. Un maître de la brioche. D'ailleurs, Papa est boulanger. Alors c’est pas du flan, si j'te le dis.


Faïr éclate en rire de batterie, des répercussions claires qui viennent fripper et les nez et le front, sans daigner sortir de la contemplation du festin.

Capryss

 



 


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