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apologies & sorrow - ft. alysse



 
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apologies & sorrow - ft. alysse
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Eliott Fauvel
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Eliott Fauvel
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(05 décembre 2097 x ponton solaris)

il avait fini le taff plus tôt, à 17h, juste avant le début de la soirée. en service de journée ce jeudi, il avait pu accepter l’invitation d’alysse. de toute manière, même s’il avait dû bosser, il serait quand même venu. parce qu’eliott a compris que les amis passaient avant le travail.
avant son égo.
avant sa honte.

accoudé contre le ponton du lac magenta, la tête baissée vers les reflets de l’eau, il repense à la veille. ses yeux sont perdus dans le vide.
il a neigé hier, mais le froid n’a pas duré assez longtemps pour geler le lac. il reste cependant encore un peu de poudreuse sur le sol, éparpillée par les pas de quelques passants.

si habituellement eliott aime la neige, celle d’hier avait un goût amer.
il revoit la colère et la rage de celian. son regard brisé par le manque de nouvelles et la peur de l’avoir perdu à jamais. est-ce que ça sera pareil pour alysse ? est-ce qu’elle va avoir le même regard ? est-ce qu’il l’a blessé en disparaissant six putain de mois ?
c’était pas sa faute, évidemment. il n’a pas choisi, et s’il avait pu, rien de tout ça ne se serait passé. mais le mal et fait, et la culpabilité ne disparaît pas.
surtout après que celian l’ait engueulé, encore. parce qu’évidemment que non, eliott n’a pas pensé à prévenir alysse les jours d’avant.

d’où les messages de ce matin. il s’est prit des remarques mais n’a pas moufté, parce que c’était mérité. six mois hein ? plus que certains prématurés. c’était pas faux dans l’absolu. combien de temps encore est-ce que ses proches vont lui cracher à la gueule ce foutu chiffre qu’il commence à détester ?
six mois…
une demi année de vie gâchée.
la sienne et celle des autres.

il a peur, eliott. peur de ce qu’il va découvrir dans les yeux d’alysse quand elle arrivera.
ils ont jamais été proches au point de se livrer entre eux ou de parler vraiment. mais quand ils étaient là, quand ils étaient trois, avec celian, c’était des bons moments.
plus de deux ans qu’il les connaît. qu’ils ont affronté les rues et les nuits d’hakylone ensemble. que ce soit celian qui payait sa tourné les soirs où il était libre, eliott qui les récupérait à l’arrière du casino complètement bourrés et prêts à se battre avec le vigile, alysse qui les rejoignait devant sa boutique pour manger un burger dégueulasse du fast-food d’en face.
deux ans de souvenirs qui refont soudainement surface.
et parmis ces deux ans.
six mois d’absence.

seul sur le ponton à nager dans les regrets et la culpabilité, eliott se demande pourquoi alysse n’est pas encore là. il finit par regarder son portable qui affiche 19h10. en profite pour envoyer un sms.
pas pour lui demander ce qu’elle fait, elle ne lui doit rien. mais simplement pour prévenir.
prévenir qu’il est là.
pour de vrai, après six mois.

“j’suis là.”

le sms part et eliott se redresse. cette fois adossé au ponton solaris, le bois dans son dos, il range son portable dans sa poche. de son autre main, il sort son briquet et son paquet pour allumer une clope.
seul avec ses pensées, il patiente dans le froid de l’hiver et dans la fumée.
dans le sac à dos à ses pieds, deux canettes et un paquet de chips pour se faire pardonner.

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Alysse Seth
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5 décembre 2097

Cling. Cling. Tu relèves tes yeux rapidement vers les notifications de ton téléphone.

Salut alysse
C’est eliott

Ton cœur rate un battement, tu manques même de faire un trait tout le long du bras de ton client. Tu t’excuses dans un bafouillement qui ne te ressembles pas et lui fait comprendre assez soudainement qu’il pouvait partir en pause clope. Il lève un sourcil, perplexe mais finit par décoller son cul du fauteuil de tatouage pour aller s’en griller une. Tu arrêtes tout, enlève tes gants et regarde les autres messages qui défilent. Le contact est bel et bien enregistré, ça ne peut pas être une blague. C’était bien Eliott. Des sentiments partagés se battent dans ta petite tête et comme à ton habitude, c’est la colère qui l’emporte. Tu tapes agressivement sur ton téléphone une série de messages. Tu te rends compte lorsque tu envoies le message amer sur les prématurés que tu commences à divaguer. Alors tu reprends ton souffle. De simple messages ne suffiront pas à s’expliquer sur l’absence du félin. Tu te calmes et lui donne rendez-vous. Ce n’est pas une proposition mais bel et bien un ordre. Puis tu te rends compte que c’est peut-être trop agressif. Et s’il redisparaissait six mois de plus ? Celian ne le supporterait surement pas. TU ne le supporterais surement pas. Alors tu en rajoute une couche, expliquant maladroitement que vous ne comptiez pas pour du beurre avec le Corbeau. Tu conclus avec un ramène ton cul sans pouvoir répondre plus, ton client est déjà revenu de sa pause clope et souhaite reprendre rapidement sa séance avant que son tatouage tout neuf ne soit complètement froid.

Ta dernière séance est plus longue que ce que tu aurais espéré. Un Anima opossum qui n’avait visiblement pas la lumière à tous les étages car, dès la pause du stencil, il t’avait demandé en se regardant dans le miroir s’il était possible de faire le même dessin pour qu’il ne soit pas à l’envers. Manifestement, le jeune homme ne connaissait pas le principe d’un miroir. Tu avais été obligé de prendre en photo le stencil sur son bras pour lui prouver que le dessin était dans le bon sens. Ce genre de cas prend toujours plus de temps et tu faisais toujours ton possible pour qu’ils sortent malgré tout contents de ton shop. Même si ça t’exaspérait profondément de devoir expliquer le fonctionnement d’un miroir à un abruti. Lorsqu’il passe la porte de sortie de ton salon de tatouage, il est déjà 19h00. Tu ranges tout rapidement, tu n’as jamais été aussi négligée pour ton shop. Tant pis, demain tu as un jour off, tu feras le ménage à ce moment-là. Tu aurais peut-être dû lui proposer demain d’ailleurs ? Non, tu n’aurais pas pu attendre. Tu voulais savoir ce qu’il y avait derrière ces six mois d’absence aussi soudains qu’inexpliqués. Une autre notification. Tu parcours les derniers messages envoyés rapidement tout en te préparant à sortir. Celian l’avait déjà vu. Il bosse dans un bar maintenant. Il sera là, c’était promis. Cling. Il était là. Culotté. Mais tu avais déjà 10 minutes de retard dans la vue. Tu ne lui réponds pas pour autant. Tu as enfilé une veste chaude sur ton pull et des bottes fourrées. Tu pars prendre la première Navette en direction du lac Magenta qui passait. Tu fouilles tes poches. Eh merde. Ton paquet de clopes était dans ton autre veste. Tu ne pouvais même pas décompresser pendant le trajet. Tu soupires et regarde dehors le paysage qui défile, des villes jusqu’à la nature plus paisible et calme, ça t’apaise presque qu’autant qu’une cigarette.

Quand tu arrives, il est peut-être 19h15, voir 20… Tu n’as jamais été un modèle de ponctualité. Tu espérais qu’Eliott s’en souvienne. Un frisson te parcourt et tu finis de piétiner le peu de neige qu’il restait sur le ponton Solaris. De loin tu reconnais la tête aux cheveux châtains du matou de la forêt. Cette même trogne que tu avais rencontrée il y a deux ans par le biais de Celian, un caractère presque aussi piquant que le tien mais à sa manière, des bons plans lorsqu’ils étaient dans la galère financière et les soirées alcoolisées pour oublier ces mêmes galères. Le courant ne pouvait que passer. Mais tu n’avais pas forcément appris à le connaître plus que ça, tu avais fait un tas de connerie en sa compagnie mais tu ne serais même pas dire une seule des difficultés qu’il a pu rencontrer dans sa vie contrairement à Celian que tu connaissais maintenant sur le bout des doigts. Tu aurais aimé apprendre à mieux le connaître mais sa disparition avait détruit cette possibilité. Tu te souviens de la détresse de Celian, tu ne l’admets pas mais tu la partage. Vous vous étiez même répartis certains hôpitaux pour savoir si Eliott n’y était pas.

Tu arrives à son niveau, le visage froid, fermé par ce souvenir qui te traverses l’esprit pourtant, tes yeux brillent d’une inquiétude et incompréhension qui ne te ressembles pas. Toi la grande gueule, toi la fille bruyante et expansive, devant le barman tu es bien silencieuse. L’odeur de cigarette vient chatouiller tes narines et trigger ton addiction au tabac. Alors tout naturellement, tu viens attraper sa main… Lui piquant sa cigarette déjà entamée pour venir lui voler une taffe qui réchauffe tes poumons autant qu’elle ne les tue. Tu viens t’adosser à la barrière à ses côtés, recrachant la fumée par le nez, prenant la parole pour briser le silence avant qu’il ne puisse se plaindre du vol de nicotine.  

« Non, je ne vais pas m’énerver. Si tu as vu Celian, tu as déjà dû passer un sale quart d’heure. Et j’suis pas ta daronne. J’ai pas à t’engueuler… »

Tu n’étais pas TA mère. Celle qui te hurlais dessus pour un rien. Celle qui t’a brûlé la main avec laquelle tu tenais la cigarette du chat forestier, à coup de briquet quand elle avait appris que tu fumais. Tu ne voulais pas lui ressembler. Et la comédie dramatique était plus du ressort de Celian. Toi tu gueulais pour un rien mais quand on ne t’entendait plus, c’est que tu étais déçu. Parfois, tes connaissances préféraient t’entendre hausser le ton que te voir aussi calme. Tu plantes ton regard ambre dans le sien noisette. Les effusions de joie des retrouvailles seront pour plus tard. À cet instant tu veux juste comprendre ce qui a poussé Eliott à faire le mort aussi longtemps.

« J’espère que tu as une bonne raison à tout ça, sinon tu risques de finir dans l’eau gelé du lac le matou. »

C’était ta façon de lancer le sujet. De l’inviter à le laisser parler. Ton regard n’exprimait aucunement le jugement, simplement l’inquiétude mélangé à de la déception, car tu ne l’aurais pas cru capable de faire ça. Regard que tu n’avais jamais porté comme ça à qui que ce soit. Même pas ta sœur avec qui tu partageais ton ADN d’Anima. Tu lui tends sa cigarette pour lui rendre, tu ne veux pas non plus abuser et la finir. Tu pouvais te montrer cruelle mais pas à ce point-là.

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le sms part et eliott attend, avec pour seule compagnie sa cigarette fraîchement allumée. les minutes passent, une, deux, cinq, dix… finalement, un bruit de pas tire l’homme de sa léthargie. il reconnaît le son du bois qui craque sous quelques pas. il tourne la tête pour voir qui arrive, se surprend à ressentir une pointe d’appréhension.
à raison.
cette tignasse verte, il la reconnaîtrait entre mille. son cœur s'accélère, mais pas trop. parce qu’il est suffisamment détaché pour ne pas paniquer. pour rester calme et neutre. ou du moins, le paraître.

eliott est rassuré, tout de même, de voir qu’elle n’a pas changé. il ne sait même pas quelle est sa couleur naturelle, n’a jamais pris la peine de lui demander. il se rend compte que même après un an et demi à ses côtés, il y a plein de chose qu’il a manqué.
au moins, sa teinture est un invariant du passé. ça le rassure que de retrouver ses marques. aussi maigres soient-elles.

elle arrive et son corps se tend un peu. le silence les englobent une fois qu’elle a planté ses pieds devant lui. il arque un sourcil, curieux de la suite, mais bien incapable de murmurer quoique ce soit.
pourtant, c‘est à lui d’ouvrir le bal, non ? de lui adresser la parole après six mois sous les radars. lui dire bonjour, ou même bonsoir. lui demander si ça va. simplement les bases de la communication entre animas.
mais eliott n’y arrive pas.

ils restent là à se fixer, sans rien qui ne sort de ses lèvres si ce n’est la fumée.
alysse à la décence de bouger. sa main fraîche se pose sur celle d’eliott, et lui pique la cigarette des mains. le brun se laisse faire. d’une part parce qu’il ne peut rien faire d’autre; et d’autre par parce qu’il ne voudrait pas la brûler par mégarde. elle tire une latte et vient s’adosser à ses côtés.
alysse à la douceur de parler. de briser la glace et le silence. de lui tendre la main à sa façon, comme une invitation à se livrer. à se justifier. il ne moufte pas, se laisse faire, malléable. sourit tout de même à la mention de celian. alysse est loin d’être bête, c’est même plutôt l’inverse. peut-être que c’est pour ça qu’il l’aime bien.

bonsoir, alysse.

petit murmure. ça l’aide que d’initier la conversation par ce qu’une discussion classique comporte. comme un mode d’emploi à suivre pour quelqu’un qui a du mal avec les codes sociaux.

merci pour la compassion. je ne compte pas finir dans le lac, je te rassure. sourire discret. t’as refais ta teinture, non ?

il faudrait qu’il arrête l’humour de mauvais goût dès qu’il se sent un peu vulnérable. mais il n’y arrive pas, eliott. il refait les mêmes dérapages qu’avec celian la veille. c’est pas de sa faute, il est comme ça.
à se sentir cible quand il est sensible.
vulnérable s’il s’ouvre un peu.
alors il se protège d’un peu de sarcasme et de fausse distance.
ça fera moins mal si chute il y a.

mais c’est aussi une manière, dans sa dernière phrase, que de parler discrètement du bon vieux temps. comme si la dernière fois qu’ils s’étaient vu était la semaine dernière.
et pas il y a six putain de mois.

celian t’as rien dit, je suppose ? il ne masque pas son air contrarié. ça aurait été bien plus simple si le corbeau lui avait mâché le travail. c’est qu’il est lâche, le félin. au fait, j’ai ramené ça.

il se penche pour ramasser son sac à dos en toile noire. il en sort deux canettes. une de bière, une de soda.

choisis, je prendrai l’autre. j’ai des chips aussi.

c’est sa manière à lui de se faire tout petit et de préparer le terrain. ça lui permet de temporiser, aussi de tourner autour du pot. du coin de l’œil, les canettes en main, il juge alysse. s’il sent qu’elle finit par s’agacer, il sera bien obligé d’arrêter de lui dire la vérité.
de toute façon, il sait que ça ne va pas tarder. les canettes et la bouffe, c’est bien mignon, mais c’est futile. face à six mois de disparition, il sait bien que ça n’a aucune chance de compenser.
comme si le pardon, ça s’achetait.

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5 décembre 2097

Tu attends, plantée à ses côtés, qu’il dise quoi que ce soit qui pourrait tout justifier. Et quelque part, il ne te doit rien. Un instant tu songes au fait que tu n’as peut-être pas été une assez bonne amie. Tu ne connais même pas sa couleur préférée, comment tu pourrais connaître son parcours de vie ? Il est trop tard pour se morfondre. Tu t’attends à ce qu’il lance directement le sujet. Mais non, il te salue courtoisement, ça sonnait faux. À quoi il jouait ? Tu ne te sentirais pas responsable, tu te serais énervée. Il n’avait pas l’air de savoir comment t’annoncer les choses et, à vrai dire, tu ne savais pas comment tu allais digérer ses raisons. Si toutefois il y en avait.

Tu soupires, à mi-chemin entre l’exaspération de te faire patienter ainsi et la joie d’entendre à nouveau sa voix après quasi une année sans nouvelles.

Ça t’avait manquée.

« Garde ta politesse pour quelqu’un qui en a quelque chose à foutre. »

Tu n’es pas du genre à t’encombrer avec les formules de politesse. Surtout avec tes amis. Les conversations commencent rarement par un bonjour ou bonsoir avec toi, les merde, bordel et putain sont plus fréquents. Tu te souviens même que le trio n’avait parfois pas besoin d’ouvrir la bouche pour se comprendre. Des échanges de regards pouvaient suffire pour se faire comprendre "c’est la merde, on se casse", "ment, dit pas la vérité", "fait gaffe"… De quoi se sortir des merdiers dans lequel le trio avait l’habitude de se fourrer.

Tu lèves un sourcil à l’évocation de ta teinture. Il était vrai qu’avant qu’Eliott ne disparaisse, tes cheveux commençaient à perdre de leur couleur vibrante. Tu ne pensais pas qu’il remarquait ce genre de détails. Au final, la question t’arracha un petit rire. Tu secoues la tête en levant les yeux au ciel.

« Non non, mes cheveux repoussent de cette couleur. T’en as d’autres des questions flinguées comme ça ? »

Tu étais habituée à des questions plus intelligentes que ça de la part du Chat forestier. Ton envie de savoir ce qu’il s’était passé pendant ces quelques mois prenait le dessus sur l’humour de l’Anima. Ça t’était passé complètement au-dessus de la tête.

« Il ne m’a même pas prévenu de ton retour mais je suis sûr qu’il t’a mis la pression pour m’appeler. Et qu’au final tu as envoyé un message. Pas vrai ? »

Tu penches la tête sur le côté, lui lançant un regard perçant, comme si tu lisais dans son âme. Ton fort caractère n’empêchait en rien d’apprendre à connaître les gens, même si tu avais peut-être l’air de t’en cogner en apparence. Ce n’était pas pour autant un sarcasme ou un reproche. Juste un fait. Tu n’as toutefois pas le temps de t’attarder sur le sujet. Le Chat fouille dans son sac à la recherche de quelque chose. Tu aurais pu t’agacer s’il n’avait pas sorti des canettes et qu’un paquet de chips traînait au fond de son sac.

De la bouffe et des boissons. Vous aviez connu la même galère, des repas sautés et des petits vols isolés dans les magasins pour pouvoir vous nourrir parfois, avant que tu ne réussisses à avoir des revenus un peu plus fixe grâce à ton shop. Il savait vraiment ce qu’il faisait. Ton regard fait quelques allers-retours entre le visage du Chat et les boissons avant de saisir la canette de soda, lui laissant la bière. Les confidences seraient-elles plus faciles si Eliott buvait ? Il lui en fallait plus de mémoire. Tu n’es pas stupide pour autant, tu sais qu’il cherche à se racheter avant même d’avoir expliqué quoi que ce soit. Voir à gagner du temps, comme s’il avait trop de mal ou d’honte à se confier. Tu fais tourner la canette dans tes mains.

Tu n’as pas de tact, tu le sais et tu te fiches bien de l’impact de tes mots, tu en ris lorsqu’ils sont mal pris. Mais là c’est différent. Tu ne veux pas qu’il se renferme sur lui-même. Qu’il ne dise rien… Qu’il reparte. Alors tu choisis tes mots pour partager le fond de ta pensée sans débordements pour une fois dans ta foutue vie. Parce que, ça te coûte de l’admettre, mais tu tiens à lui comme tu tiens à Celian. Les amis sont la famille du cœur. Et si tu ne t’étais jamais vraiment sentie seule, c’était en grande partie grâce à eux.

« Eliott… Je crois… Je crois que tu ne comprends pas. Ce n’est pas ce que tu vas dire qui va me faire changer d'avis sur ce que je pense déjà de toi. Au final, peu importe ce que tu as fait de ces six mois. »

Tu ouvres la canette dans un pchit bruyant, mais son contenu ne déborde pas sur tes doigts pour une fois.

« Ce que j’aimerai surtout savoir c’est… Qu’est-ce… Qu’est-ce qui qui t’as fait croire qu’on ne serait pas assez…  Ouverts pour que tu nous confies tes problèmes ? Est-ce qu’on n’est pas de bons amis… ? »

Ta voix se brise. Tu ne sais plus vraiment si tu attends une réelle réponse de la part du Chat. Tu fermes les yeux et te rends compte que tu n’as pas respiré une seule fois pendant ce flot de questions. Merde. Tu ne peux pas t’arrêter de penser que tu dois avoir l’air con devant lui. S’il raconte ça à quelqu’un, ta fierté va en prendre un coup. Pourtant tu ne peux t’empêcher de lui montrer à quel point ça t’a affecté. Est-ce qu’il sait qu’il y a un homonyme, un "Eliott Fauvel" qui est décédé pendant ces six mois. Est-ce qu’il s’imaginait ce que tu avais pu ressentir avec Celian en l’apprenant ? Et le soulagement en apprenant que cet Eliott était un Anima Girafe de 85 ans, bien loin du Chat forestier recherché. Tu te ressaisis. Ou presque.

« Est-ce que tu vas bien au moins ? »

Tu te le demandais vraiment, des problèmes qui durent six mois, ce n'était pas anodin.

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(05 décembre 2097 x ponton solaris)

un soupir pour accueillir ses dires. mais connaissant alysse, c’est plutôt bon signe. le genre de soupir exaspéré mais amusé. celui qui est habituellement suivi d’une remarque désobligeante ou d’un peu de cynisme, mais toujours pour plaisanter.
et c’est exactement ce qu’il se passe. la demoiselle l’envoi balader et eliott ne peut s’empêcher de sourire. la dynamique continue alors qu’alysse finit par éclater de rire à la mention de ses cheveux. inconsciemment, cet éclat le détend. il a l’impression que l’air est plus respirable et la situation moins anxiogène.
l’espace d’un instant, il lui semble que c’est comme avant.

mais ça ne dure pas. le répit est de courte durée puisque alysse finit par mettre les pieds dans le plat en mentionnant celian et les sms. le visage d’eliott se referme un peu, avant de lâcher à son tour un soupir.

ouais. c’est ça.

il marque une pause, il y a un silence. mais finalement, soucieux de ce qu’elle pourrait penser, il commence par se justifier. parce qu’il n’a pas envie qu’elle pense qu’elle n’est pas assez  importante pour lui. que c’est pour ça qu’il ne l’a pas contacté.
il ne veut pas qu’elle croit qu’elle n’est pas importante tout court.

en fait… j’ai récupéré mon téléphone y’a pas longtemps. une semaine max, je dirai ? il était déchargé. normal puisqu’à l’abandon depuis six mois. quand je l’ai eu,  j’étais incapable de le rebrancher pour regarder ou prévenir. le déni sans doute. rire amer. alors je l’ai rallumé il y a trois jours. et celian m’a écrit le lendemain. contrairement au six mois passé, cette fois-ci j’ai répondu.

avec une absence de tact terrible et un désintérêt total. en repensant à son pauvre “yo celian” et “arrête de maj”, le félin a un peu honte. ce n’était pas cool de sa part, mais il était bien incapable de dire quoique ce soit d’autre, rongé par la honte et la culpabilité.
mais alors qu’il raconte, il se rends compte que alysse n’a pas le contexte, et qu’elle est juste en train d’apprendre qu’il a passé six mois sans cellulaire.
sans savoir pourquoi.

nouveau silence.
elle choisit le soda, très bien, il prendra la bière. tant pis s’il a bu hier, combattre le mal par le mal, il n’y a que ça de vrai, non ?
et finalement alysse prend la parole. eliott écoute, en silence. c’est la première fois qu’il la voit se confier autant. la première fois qu’il la voit si vulnérable. elle parle en continue sans respirer, et sans aucune remarque sarcastique. ça le choque de la voir comme ça, mais il la laisse parler.
il a des flash de la veille en entendant ses mots. la plupart, celian les a prononcé également. leur voix brisée par l’émotion et par les regrets se mélangent dans sa tête.
il se mord la lèvre. s’en veut, se sent con.

surtout quand elle lui demande s’il va bien.
les putains de même mot que celian hier.
bordel, qu’est-ce qu’ils ont à s’inquiéter autant pour lui ? ça aurait été tellement plus simple qu’ils l’abandonnent. tellement plus simple qu’ils lui en veulent.
ce serait tellement plus simple d’être seul.

alors il soupire.
pas un soupire exaspéré, pas un soupire soûlé.
un soupir d’inspiration pour se donner du courage.
parce qu’il n’est pas seul. il le réalise.
il a, dans sa vie, des gens qui tiennent à lui. et ce même après six mois de disparition.
ça lui fout une claque.
eliott à toujours été lâche. eliott à toujours été réservé.
eliott n’a jamais su s’ouvrir ni accepter ses sentiments.
trop con ou trop bourré d’égo pour essayer d’être honnête.
surtout avec lui-même.
mais là, ce soir froid d’hiver, eliott se réveille.

alysse… je suis désolé.

il commence par des excuses. des excuses sincères. le ton un peu coupable.  il passe sa main dans ses cheveux pour ramener ses mèches en arrière, porte l’alcool à ses lèvres, jette un regard vers alysse.
il voudrait la prendre dans ses bras, faire quelque chose de réconfortant, lui montrer qu’il tient à elle. mais il en est incapable. pas démonstratif pour un sou. alors il tend la main, s’arrête, et la remet bien droite contre son corps.
c’est bizarre, un peu gênant. il se sent bloqué et maladroit.
il jette un regard vers le sol.

non. vous êtes les meilleurs amis que je n’ai jamais eu. et les seuls aussi. je tiens à vous plus que quiconque… c’est pour ça que… que…

sa voix se brise. première fois qu’eliott se montre ainsi. si avec celian il était resté silencieux, il semblerait que la douceur d’alysse le force à parler sans qu’il ne s’en rende compte.

que j’ai pas réussi. à vous contacter après six mois, quand je… il bute sur ses mots. ‘fin, j’avais trop honte, j’ai toujours honte. je m’en veux. d’avoir disparu, de vous avoir inquiété. mais c’était trop dur de vous écrire.

il ne lui dit pas qu’il a pensé à ne jamais les contacter. à faire le mort pour de vrai. à changer de vie, à rester seul à jamais. il ne lui dit pas qu’il s’en veut au point de ne plus dormir la nuit. au point de vouloir disparaître.
non, il ne va pas bien. il ne se l’avoue pas, mais ça ne va pas.

il relève la tête, plonge ses yeux dans les yeux. son expression est indescriptible. la bouche tordue par les regrets et par l’amertume; les yeux tristes et coupables de tout ce qu’il a fait.
et finalement, bien conscient qu’il ne peut pas tourner autour du pot six mois de plus.

j’étais en taule.

il prononce ces foutus mots encore une fois, et ce n’est pas plus facile la deuxième fois.
ça lui arrache toujours autant la gueule. ça lui fait toujours aussi mal de le vocaliser.
parce que ça le ramène à ses erreurs, à ses échecs. et ça lui rappelle qu’il a merdé.

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5 décembre 2097


Tu ne lâches pas le regard noisette du Chat forestier. Ce regard que tu avais connu bien plus malicieux. Il admet que c’est Celian qui l’a poussé à reprendre contact. Tes épaules se tendent légèrement. Tu l’avais poussé à l’admettre mais tu le savais déjà au fond. Tu étais à la fois contente qu’il l’ait fait mais aussi quelque peu blessée qu’il n’ait pas pensé à le faire aussitôt, sans que Celian ait besoin de lui demander. Tu ne trouves rien à ajouter à ça. Après tout, c’est toi qui avais demandé à l’entendre. Tu te mordilles l’intérieur de la joue jusqu’à sentir le goût du sang, soudainement perdue dans tes pensées. Eliott reprend la parole et tu réprimes un sursaut. Ça te surprend d’être ainsi, tu ne te connaissais pas aussi vulnérable… Aussi atteignable.

« Il était éteint pendant six mois ?... Tu l’as récupéré depuis une semaine ?... Ça n’a pas de sens. »

Tu l’écoutes se justifier sans forcément enregistrer tout ce qu’il racontait. Il te manquait des pièces du puzzle pour comprendre ce qu’il venait de dire. Une simple perte de portable ne pouvait pas justifier six mois d’absence. Il aurait surement débarqué au Palais des Rois ou au Shop pour expliquer la nouvelle connerie qu’il avait fait et demander s’ils n’avaient pas un téléphone de secours. Tu restes silencieuse, manifestement confuse. Tu attends plus d’explications. Tu fais tourner le liquide dans ta cannette que tu n’as pas encore entamé. La nervosité du Félin est contagieuse, tu n’as plus vraiment soif. Tu te contentes de jouer avec le liquide comme pour évacuer cette tension présente dans l’air. Tu n'avais jamais vu Eliott aussi soucieux. Tu l’entends soupirer, comme si l’air allait lui manquer pour pouvoir parler.

Des excuses.

Le froid hivernal te pique soudainement les yeux. En tout cas, c’est ce que tu diras si les larmes se mettent à couler. Eliott est comme toi, pas du genre à présenter des excuses. Ou du moins, pas de manière aussi sincère et formelle. L’ironie et le sarcasme comme seconde langue, les deux animas sont trop fiers ou trop bornés pour s’excuser. Tu détournes le regard une seconde, clignant des yeux et tu trouves la canette de soda comme échappatoire, buvant également une gorgée de soda qui a du mal à passer à cause de l’émotion. Tu vois sa main se lever, un appel discret au relâchement total. Tu aurais eu une vie différente, tu te serais jeté dans ses bras et l’aurais serré si fort qu’il aurait eu du mal à respirer. Mais tu es une Seth qui n’a jamais vraiment reçu de câlins. Alors ton cœur se serre, face à cet acte manqué. Ce n’est pas toi qui feras le premier pas. Tu en es incapable. Tu essaies de sauver les meubles mais aucun son ne sort de ta bouche. Toi qu’on pourrait qualifier de bavarde, voir gueularde, tu étais contente que personne ne soit présent sur ce fichu ponton pour vous entendre discuter. L’hiver pouvait avoir du bon finalement.

Tu n'arrives pas à comprendre pourquoi il a été absent mais tu te rends compte qu’avec Celian, vous n’avez pas été les seuls à être affecté par celle-ci. Eliott vide son sac, tu laisses le flot de parole s’écouler et mord avec plus de vigueur l’intérieur de ta joue. Toi qui n’avais pas la moindre once d’empathie, tu pouvais ressentir sur le moment tous ces sentiments qui le traversaient. Des meilleurs amis. Vous aviez tissé plus de liens en deux ans sans vraiment se connaître qu’en 26 ans avec ta propre jumelle. Avant qu’il parte, cela ne faisait aucun doute. Toutefois, l’entendre le dire à haute voix, même après son absence, te retire un poids des épaules. Celui de ne pas avoir fait assez. De ne pas avoir été assez – comme pour ta famille-. Tu ne sais toujours pas ce qui a pu lui faire aussi honte pour qu’il décide de ne plus donner de nouvelles, d’hésiter à reprendre contact et d’avoir autant de mal à donner la raison de son absence mais tu es sûre d’une chose : Il est déjà tout pardonné. Habituellement, tu n’accordes pas aussi facilement ton pardon.
Une larme creuse son chemin sur ta joue, une larme de joie que tu chasses rapidement d’un revers de la main tant qu’il fixe toujours le sol. Tu reprends ton souffle et réalises qu’il a surement besoin de l’entendre. Que tu n’as pas besoin d’entendre son explication pour lui pardonner, car après tout, lui aussi avait souffert. Il n’y avait pas besoin d’être empathique pour le déceler sur son visage, dans son regard noisette perdu dans le vague.

« Si tu es désolé… Alors tu es pardonné. Je suis contente que tu sois revenu. »

Ta voix est faible, tu ne sais même pas s’il t’a vraiment entendu. Tu te rapproches d’un pas vers Eliott et cherche un contact visuel. Quand ses yeux se relève finalement, son expression te touches d’autant plus. Son expression était déformée par un mélange de honte, de tristesse et de culpabilité. Tu ne sais pas quoi ajouter de plus pour l’apaiser, alors tu attends la raison. La raison de cette si longue et déchirante absence qui a manqué de faire disparaître définitivement le trio infernal.

La taule.

Tu hausses les sourcils de stupéfaction. Et tu te sens à la fois si conne. Vous aviez fait le tour des hôpitaux et des morgues sans même penser à la putain de case prison. Tu aurais dû y penser. Tu sais qu’Eliott n’est pas un enfant de cœur. Même si sa vie t’est totalement inconnue, vous avez assez galéré pour voler quelques fois dans les magasins de la nourriture. Pas par plaisir, par pure nécessité. Une question reste toutefois en suspens, le vol d’un paquet de pâtes ne mènerait jamais à autant de temps au mitard. Tu prends quelques secondes pour digérer l’information, ta main déformant légèrement l’alliage d’acier et d’aluminium de la cannette.

« Je crois que j’ai besoin d’une clope. »

Tu l’avais dit tout haut ? Merde, tant pis. Tu serres un peu les dents, en colère de ne pas avoir pu aider le Chat pour qu’il évite de purger une peine, même si tu ne connaissais pas les chefs d’accusation.

« Laisse-moi devenir, des connards de miliciens ? J’aurais jamais pensé que tu te ferais gaulé. On a tout vérifié. Les hôpitaux… Les morgues… Je pensais que seules la maladie ou la mort aurait pu t’emporter. »

A défaut d’une cigarette, tu décides de t’intoxiquer aux fortes de doses de sucre que contenait ton KoalaCola. Tu grimaces un peu sans trop savoir si c’est parce que les paroles du Chat t’ont donné une nouvelle raison de tester la Milice ou parce que tu aurais préféré une boisson chaude -du café- par un temps aussi froid. Tes nerfs se sont relâchés et, de ton côté, la pression est retombée. Tu es en partie soulagée. Tu t’autorises à lui sourire pour lui faire quitter cette affreuse expression que tu espères ne plus jamais revoir sur son visage.

« Ils t’ont choppés pour quoi ? Un paquet de chips et des cannettes ça fait léger pour six mois. »

Tu ris un peu et essaies de dédramatiser comme tu peux. Toutes les pièces du puzzle s’étaient réunies, tu y voyais plus clair et comprenais à présent la raison de sa honte. Tu fais tomber de la neige du ponton dans l’eau du lac gelé avec ta cannette.

« Tu sais, de la prison, je ne sais pas comment je n’en ai pas encore fait jusqu’à présent. Pourtant, entre les vols et les fois où je me suis battue dans des lieux publics… Ouais, j’ai pété quelques nezs...»

Avec Eliott, tu avais beaucoup volé dans les magasins, mais il ne t’avait jamais vu t’énerver au point de recourir à la violence avec quelqu’un. Et tu es bien contente qu’il n’ait jamais eu à voir ça. Tu n’as pas un parcours très facile et ta relation compliquée avec la Milice aurait pu faire de toi une parfaite taularde. Tu avais juste eu assez de chance jusqu’à présent pour ne pas finir au poste ou en prison.

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elle ne comprend pas, alysse. elle ne comprend pas l’histoire du téléphone. c’est normal, c’est trop flou. il manque des pièces au puzzle. mais elle à le respect de ne pas poser trop de question et de le laisser parler. visage qui s’adoucit alors qu’il prononce des excuses. eliott lui, à la douceur de ne pas relever la larme qui creuse la joue d’alysse. il la sait au moins aussi fière que lui.
son pardon sonne comme un salut. ça lui enlève un poids des épaules.
mais il n’y a pas que ça.
pas que ça qui importe.
elle ne sait pas encore.
pour la prison.

et quand le couperet tombe, il y a comme un bug. quelque chose de différent, quelque chose de cassé. comme si ils venaient d’être rattrapés par la réalité.
eliott se rend compte maintenant, après une existence de 27 ans.
il finit toujours par se faire rattraper.

le garçon ne sait pas quoi dire de plus non plus, et décide de se raccrocher à tout ce que alysse dit et exige. alors il s’exécute, sort une clope de son paquet, la lui tends et l’allume de son briquet. ça sera toujours mieux pour elle que de boire frénétiquement son soda.
la bombe de révélation qu’est la prison délie soudainement la langue d’alysse qui doit probablement ne pas vraiment savoir quoi dire ni comment réagir. ça n’étonne pas eliott. il n’est pas du genre à ménager les autres par ses réactions. il est toujours un peu entre tout, virevoltant, et on ne sait jamais trop comment réagir avec lui. aucun effort n’est fait pour mettre à l’aise son interlocuteur, au contraire.
c’est pour ça que ce qui marche le mieux avec lui, c’est le sarcasme et l’ironie. avoir un peu de répondant pour lui donner matière à répondre lui-même. c’est pour ça qu’alysse et celian sont ses (seuls) meilleurs amis.

alors il ricane quand alysse parle des chips. ça le soulage de la retrouver.

à moins d’en voler tout un entrepôt, non, je ne pense pas non plus.

il marque une pause, écoute alysse finir de parler.
écouter, c’est important.
écouter ses amis, encore plus.
surtout après six mois sans entendre leur voix.

c’est vrai que t’es pas mal dans ton genre non plus, alysse seth.

si la phrase semble cynique, eliott à une expression étrangement douce. prononcer le son d’alysse sonne comme une jolie mélodie entre ses lèvres. si elle est suffisamment attentive, elle devrait pouvoir sentir l’affection qu’il a pour elle.

de nous trois, avec celian, tu es probablement celle qui en est le plus arrivée aux mains ! tu payes pas de mine, mais je sais que moi je ne viendrai pas me risquer à te faire chier.

ironie de la vie, mais de cette bande de trois, c’est bien alysse la plus solide malgré le faigt que ce soit la seule fille. eliott est le cerveau, alysse les muscles, et celian est l’âme.

fin bref… pour répondre à ta question. il faut bien. j’ai fais tombé une compagnie d’assurance.  assurance toucan. t’as dû en entendre parler.

une des plus grosses compagnies de l’île qui à fait faillite il y a 7 ou 8 mois, dégringolant en bourse. l’affaire avait fait couler beaucoup d’encre dans les divers journaux.
et derrière tout ça, un homme.
eliott fauvel.
Il craint un peu la réaction d’alysse. c’est une grosse révélation. celian et alysse ne sont pas au courant de tout ça. de tout ce qu’il fait en réalité. il n’en a jamais parlé, trop risqué. pour ses amis, c’était juste un croupier arnaquant quelques clients, volants par-ci par là et défiant la milice.
mais eliott est secret.
et traînait dans des magouilles plus grosses que lui.

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5 décembre 2097

De manière mécanique, tu récupères la cigarette qu’Eliott te tends du bout des doigts, le laissant porter la flamme du briquet au bout de celle-ci. Tu poses la cannette sur le rebord du ponton et prends une bouffée de fumée toxique après l’avoir remercié pour la cigarette. Ton esprit divague un peu, tu as du mal à t’imaginer le Chat Forestier derrière les barreaux. Et surtout ces six mois. Chaque seconde devait paraitre interminable dans l’établissement pénitencier. Sans compter tous les types qui sont détenus, avec qui il faut cohabiter qui sont loin d’être des enfants de cœurs. Tu refuses de te dire qu’Eliott est dans la même catégorie que ces autres connards derrière les barreaux. Puis, de la même manière qu’une sœur l’aurait fait, tu t’inquiètes. C’est normal, Eliott fait bien plus partie de ta famille plus que n’importe quel autre membre de ta famille de sang. Tu espères qu’il n’a eu aucun ennui là-bas.

La blague sur l’entrepôt de chips à le bénéfice de te détendre un peu malgré ton imagination débordante qui fonctionnait à plein régime. Tu essaies de cacher ton inquiétude derrière un rictus en coin. Tu sais maintenant qu’avec Celian vous n’avez pas été les seuls à souffrir de cette séparation. Lui aussi devait crever d’impatience de sortir de cette foutue taule. Mais il est enfin là et l’entendre prononcer ton nom d’une manière aussi douce te fait moins culpabiliser d’avoir été pendant un moment en colère de cette absence qui commençait à s’éterniser. Toi qui détestes ton nom de famille, Seth -le nom de ta génitrice-, dans la bouche du Chat il ne sonnait pas comme une insulte.

Tu ne t’en es pas rendu compte mais tu as grillé en un rien de temps la moitié de ta cigarette, tu ne sais pas si c’est ça ou l’instant présent passé auprès du barman qui t’as un peu calmée. Tu échappes même un léger rire. Tu as l’impression qu’il va te prendre pour une folle à force de passer par toutes les émotions. Quoi que, c’est déjà peut-être le cas. Avec Celian vous êtes loin d’être des personnes très rationnelles. Et tu te plais à croire que cette folie est bénéfique au Chat.

« Faut dire que j’ai pas la même patience que toi Eliott. J’arrive pas à me laisser marcher dessus sans réagir physiquement. Heureusement que j’ai une âme de Dragon de Komodo au final, avec une âme de souris j’aurais moins fait la maline. »

Et tu le penses sincèrement, tu t’es toujours considérée chanceuse de ne pas avoir besoin de foutre les pieds dans la moindre salle de sport pour être capable de décrocher un coup de poing qui peut mettre K.O. un adversaire plus coriace que toi. Même si ton caractère belliqueux en fait reculer certain.e.s et qu’en venir aux mains n’est la plupart du temps pas nécessaire, tu n’as pas l’intelligence qu’à Eliott. Lui est capable de se sortir d’une sale histoire sans jamais avoir à utiliser ses poings. Et tu l’admires pour ça.

« Tu vois, moi sans mon âme, je me serais cogné à plus fort que moi depuis longtemps. Toi tu réussis à les avoir avec ta tête. Et sans avoir à donner de coup de boule. »

Si tu es la plus forte physiquement et que tu fais croire par ta force de caractère que tu l’es aussi psychologiquement, ce n’est pas vraiment le cas. Tu comptes plus facilement les moments où tu t’es senti perdue, où tu as été rongée par le doute que des moments où tu t’es senti en accord avec tous tes choix. Heureusement que le Corbeau et le Chat étaient là, ils sont tes soleils les jours où il fait trop gris, trop sombre.

Puis la nouvelle tombe. Soudaine. Tranchante. L’intelligence de ton ami est à double tranchant. Tout comme ses ambitions. Il a eu les yeux plus gros que le ventre et s’est fait coffrer. Tu étais au courant que le Chat n’était pas entièrement clean et s’amusait à faire des petites arnaques, dont tu ne comprenais pas vraiment le fonctionnement, mais que tu savais qu’elles rapportaient de l’argent. Mais de là à s’attaquer à une société complète. Une énorme compagnie d’assurance qui avait coulée peu avant sa disparation. Tu lèves les sourcils d’étonnement. Tu ne sais pas trop si tu dois être impressionnée qu’il ait organisé ça seul ou trouver ça totalement idiot de ne pas avoir pensé aux conséquences qu’allaient avoir le naufrage d’une des plus grosses compagnies d’assurance de l’île. Milles questions te viennent en tête. Tu comprends facilement que s’il vous avait parlé de ce genre d’escroquerie, vous seriez tombés tous les trois, Celian et toi comme complices de cette grosse arnaque. Mais quelque part, tu ne le savais pas aussi… Secret.

« Putain. »

De toutes ces questions, il n’y a qu’une grossièreté qui a réussi à franchir tes lèvres. Rien d’étonnant de ta part. Tu finis la cigarette et éteint le mégot sur la barrière du ponton. Les six mois te paraissent d’un seul coup justifiés, ils ont même presque un goût de trop peu pour une énorme compagnie qui s’est pété la gueule, entraînant surement tous ses salariés avec.

« Je ne vais pas te demander comment tu as fait, de toute façon, j’y comprendrais rien. J’ai déjà du mal à comprendre tous les papiers administratifs que je dois remplir pour le Shop alors ça… »

Tu reprends une gorgée de soda qui te sembles bien plus sucrés après la cigarette, tu grimaces un peu et repose la canette.

« En fait, je suis déçue » Tu relèves ton regard vers lui et plante ton regard intensément dans le sien. « Déçue par ton intelligence, toi qui t’en ventes, je pensais pas que tu te ferais coffrer. Même pour une grosse arnaque comme ça. »

Tu éclates de rire, incapable de garder ton sérieux plus de quelques secondes. L’air sérieux sur l’instant était surtout là pour le faire paniquer l’espace d’un instant mais tu n’arrivais pas à en vouloir au Chat. Il avait essayé et avait perdu à son propre jeu, en se brûlant les ailes qu’il s’était construite au passage. Tu te retournes et t’accoude à la barrière, posant ton visage dans la paume de tes mains et prenant soin de ne pas faire tomber la canette dans le lac. Tu laisses tes yeux se perdent sur l’eau quasi gelée et frissonne un peu, comme si tu avais repris contact avec la réalité. Ça caille. Quelle idée de merde de se rejoindre dehors alors qu’il faisait aussi froid. Ce genre d’idée à la con te ressemblait bien.

« Tu as eu une remise de peine pour sortir au bout de six mois ou le juge a été clément ? Ça me parait étrangement peu six mois… Mais je me trompe peut-être. »

Tu tournes le regard vers Eliott et regrette un peu toutes ces questions. Il n’était peut-être pas prêt à en parler. Il voulait probablement ne plus en parler et tourner la page pour avancer. Mais tu ne peux pas t’empêcher de poser à haute toutes les interrogations qui tournent dans ta tête. Une fois les réponses obtenues, tu ne remettras plus le sujet sur le tapis mais tu avais besoin de savoir si cette situation se reproduirait.

« Dis… Honnêtement… Tu vas retenter un coup du genre sans te faire attraper ? »

Tu as besoin de savoir.
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il l'écoute déblatérer sur la puissance de son âme. eliott ne dit rien, ne l'interrompt pas, mais il n’est pas d’accord. dragon de komodo ou pas, alysse reste alysse seth. la seule, l’unique. elle aurait eu la même ténacité, la même hargne, avec une autre âme. alysse est forte, l’a toujours été et le restera toujours. et dans un autre univers, ce sera exactement pareil.
eliott n’est pas de ceux qui pensent que l’âme définit qui les gens sont.
mais il ne dit rien. il écoute. car on ne coupe pas la parole d’alysse seth. il le sait. et, il finit par comprendre que ce qu’elle essaye de baragouiner, c’est un compliment. flatté d’être reconnu pour son intelligence, eliott ne peut s’empêcher de rire dans un souffle amer.
il n’est plus sûr de ça. plus sûr d’être le meilleur. plus sûr d’être vraiment une tête.

un travail de longue haleine. un travail de sape. je t’épargne les détails, ce n’est pas intéressant. mais c’était satisfaisant.

avant la prison, en tout cas.
il fixe le lac, eliott. il fixe droit devant lui, les yeux qui brillent. il pense à ce qu’il a fait, les pièges qu’il a tendu pour arriver à ce résultat. il est un peu fier de lui. et c’est la première fois qu’il en parle à un proche. première fois qu’il montre cette facette de lui.
il redescend face à la remarque d’alysse. tourne la tête un peu surpris. déçue ? vraiment ? il cligne des yeux. se mord la lèvre inférieur. elle n’a pas tort.
il hausse les épaules, un peu vexé. l’air un peu renfrogné.

j’sais pas. ça devait bien finir par arriver, non ? en dix ans de conneries à jouer avec le feu.

c’était pas sa première fois. loin de là. il se demande s’il doit lui en parler, s’il doit leur en parler, un jour, de tout ce qu’il a fait. est-ce qu’ils sont prêts à ça, au moins ?

promis, y’a jamais eu mort d’homme.

du moins c’est ce qu’il croit. ou ce qu’il espère.
alysse finit par rire, ça le détend. elle le vannait juste une fois de plus, en fin de compte. il remarque qu’elle tremble, elle doit avoir froid.

j’ai un très bon ami avocat.

dit-il avec un sourire amer. c’était l’idée. une conduite exemplaire en taule, un contact joué habilement pour sortir plus vite, et une énorme amende.
il y a de nouveau un blanc. eliott se rend tout à coup compte que la nuit est tombée depuis longtemps, et que le froid commence à s’infiltrer dans sa veste bien que doublée de fourrure.
il n’a pas neigé pour rien, hier.
le temps de latence indique qu’alysse est en train de réfléchir. qu’elle cherche ses mots. alors eliott attends, patient.
et la question tombe.
comme un couperet.
il s’y attendait.

non.

elle lui a demandé d’être honnête, alors elliot l’est. il ne tourne plus autour du pot comme au début de la conversation. il se livre à elle avec franchise.

je dis pas que je compte être un bon anima. je ne le serait objectivement jamais. mais je veux faire profil bas. arrêter de tremper dans des affaires plus grosses que moi.

il ne veut plus retourner en taule.
il ne veut plus retourner là-bas.
il ne veut plus décevoir personne.
il ne veut plus voir la désillusion dans les yeux de ceux qu’il aime.

j’taff en temps que barman du coup. croupier c’est fini. on se rachète comme un peu. un petit taff honnête pour un nouvel homme qui tente d’être honnête. j’abandonne pas les vols à l’étalage, ni les outrages à agent avec vous, promis.

sourire et douceur dans ses yeux.
on essaye de changer, de s’améliorer, mais on ne se refait pas.

il fait froid, tu veux qu’on rentre ?

il lui aurait bien proposé sa veste, mais il n’est pas sûr qu’elle accepte. alysse est fière, ce ne serait pas son genre. et lui-même aurait trop froid face à la nuit hivernale d’haklyone.

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5 décembre 2097

Complimenter tes proches n’a jamais été quelque chose de simple pour toi, et tu vois bien que tu as été maladroite. Après un échec pareil, Eliott n’a pas l’air d’être d’accord avec tes éloges bancals. Pourtant, échouer ne remet pas tes compliments en question. A tes yeux, Eliott n’a pas échoué parce qu’il a été stupide, non. Il a échoué car il a été trop avide. Pour de l’argent, beaucoup sont prêts à se lancer dans des combats perdus d’avance -et tu comprends-. S’attaquer seul à une compagnie d’assurance aussi encrée et influente, c’est comme si toi tu t’attaquais à un type de la fosse qui n’a jamais perdu un match. Pas impossible mais dangereux. La notion de danger est vite oubliée face à une liasse importante de Lenss, -et encore une fois, tu comprends, la galère tu as connu et tu connais encore à moindre échelle-.

Si ça t’a appris un truc, c’est bien qu’on ne peut pas être tout le temps fort.

Ou tout le temps intelligent.

Tu soupires -rien de négatif, tu as juste besoin de digérer toutes les informations qu’il te donne-. Tu pensais être la tête brûlée du groupe -on te la souvent répété- mais Eliott, secrètement, te faisais bien plus d’ombre. Un travail de longue haleine pour faire tomber une société d’assurance et finir en prison. Et c’était toi la délinquante ?

Tu n’arrives pas à lui en vouloir pour autant. Et ce malgré la peur -de ne jamais le revoir-, malgré les larmes -d’avoir cru qu’il était mort-, malgré l’angoisse -d’être la raison de sa disparition-.

Tu n’arrives pas à lui en vouloir d’avoir tenté parce que tu aurais fait pareil. Tu te retrouves un peu dans Eliott.  

Tu souris alors, essayant de lui faire passer l’amertume de son échec.

« Ce n’est pas intéressant ? C’est une nouvelle expression pour dire t’es trop conne pour comprendre ? »

Tu éclates d’un rire franc et lui donne un petit coup dans l’épaule, pour lui faire détourner le regard du lac, certes joli, mais déprimant à regarder en cette période, surtout avec leur discussion du moment. D’autant plus après ta blague de mauvais goût. Tu es, au final, celle qui est mal à l’aise quand il se vexe, quand il semble prendre la remarque bien trop à cœur -si ça n’était pas le cas, il ne se serait renfrogné comme ça-. Mais c’est aussi la plus belle preuve de considération qu’il puisse te faire.

Après avoir fini ta clope, tu reprends une gorgée de soda frais -le mélange est immonde, mais ça te permet d’éviter de te mordiller la lèvre, envahie par la nervosité de l’avoir blessé avec ta vanne à la con-.

« Je déconnais, je crois que j’aurais tenté aussi. Et, je sais bien qu’il n’y a pas mort d’homme. Ce sont juste quelques types qui ont perdus une partie du paquet de fric qu’ils avaient. Personne ne les pleurera ou les plaindra, ils trouveront surement une autre entreprise sur laquelle miser. En un rien de temps ils recommenceront leur magouille et gagneront peut-être même plus que ce qu’ils ont perdus. »

Tu ne penses pas judicieux de rajouter quoi que ce soit lorsqu'il ajoute qu'il a un bon ami avocat. Le moment est à la confidence et à la confiance. Pas aux remarques ironiques qui pourraient être prises comme acerbe, tu as bien trop fait de dégâts avec ton faux "je suis déçue". Surement quelque chose qu'il n'avait pas besoin d'entendre. Tu t'y attendais en plus à cette réponse. Entre ça et la bonne conduite, Eliott avait réunit simplement toutes les bonnes conditions pour sortir plus tôt, peu importe sa peine initiale.

Puis la réponse que tu attendais le plus tombe. Il n'a pas hésité une seconde. Tu tournes ton regard ambre vers lui, un sourire satisfait -d'habitude plus ironique ou acerbe- se dessinant sur les traits de ton visage. Tes ongles longs naturels cliquetant contre la cannette de soda presque vide. Tu le crois. Et sa remise en question prouve, encore une fois, que tu as raison de penser que le Chat est intelligent. Il comprend ses erreurs et sait se remettre dans le droit chemin -contrairement à toi, qui évite tes problèmes-.

« C'est tout ce que j'avais besoin de savoir, je te ferais plus chier avec ça. »

Faisant tourner le liquide au fond du récipient métallique, tu l'écoutes se confier. C'est autant un soulagement pour lui que pour toi. Fini d'être croupier. Fini les arnaques. Fini la double vie secrète. Eliott ne disparaîtra plus. Un Chat ne serait toutefois pas un Chat sans le Corbeau, le Dragon et des conneries à n'en plus finir.

Une part de toi te hurle que vous avez votre part de responsabilité dans toute cette histoire.

Et si Celian et toi avaient essayé de le remettre sur le droit chemin ? Est-ce que vous auriez gagné six mois de plus ensembles ?

Tes pensées te torturent mais tu ne laisses rien paraître. Cachant toutes ces angoisses sous des remarques cinglantes, comme à ton habitude.

« Oh merde, tant mieux, j'ai cru que tu étais sur le point de m'annoncer que tu allais te reconvertir comme milicien et que barman était juste un job en attendant. Me refait pas de peur comme ça. Ah et faudra que tu me dises dans quel bar tu bosses, j'viendrais à l'occas'. »

Un sourire plus doux se dessine sur tes lèvres, en réponse à celui envoyé par le Chat. C'est bien vrai, la douceur appelle la douceur. La fraîcheur de la nuit balaye rapidement cette expression presque niaise pour une autre plus neutre voir grimaçante. Tes instincts de reptile à sang froid se sont réveillés. L'hiver n'est pas ta saison préférée en tant que Varan.

Le félidé semble l'avoir remarqué et te proposes de rentrer. Tu jettes ton mégot encore chaud dans le fond de soda de ta cannette pratiquement vide et hoche la tête.

« On rentre, ça caille bordel. Quand j'ai des idées à la con comme ça, faut me dire. »

Tu commences à t'avancer vers le petit chemin à la fin du ponton, jetant ta cannette dans la poubelle publique pleines de déchets et de neige fondue.

Cette discussion a toutefois un goût d'inachevé. Du coin de l'œil, tu observes le barman et marque un moment d'hésitation avant de te tourner entièrement vers lui. Toi qui est fière. Toi qui n'est absolument pas tactile. Tu lui tends les bras ouvertement, l'air un peu gênée et de déjà regretté ton geste.

« Viens là avant que je change d'avis... Et si tu t'es fait des ennemis en prison, tu sais qui venir chercher -même si je ne prétends pas pouvoir péter la gueule d'une bande entière de taulards-. »

Tu cherches à dissiper le malaise mais tes bras tendus et tes yeux détournés ne trompent personne. Pas même toi.
(c) opalescence

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Alysse Seth
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