haklyone
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Walk tall, Son // PV : Hector



 
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Walk tall, Son // PV : Hector
Jayson Wymer
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Lun 21 Nov - 7:52
Au travers des grandes fenêtres, se faufilent quelques rayons chaleureux.

Les doux murs bruns réverbèrent, adoucissent, la clarté solaire, emplissant les lieux d’une lueur crépusculaire. La lumière joue sur le mobilier hétéroclite, les banquettes en patchwork, le bois doux, le métal miroitant. Les plantes, grimpantes ou suspendues, offrent ici et là une pénombre réconfortante.

Le balai caresse le parquet, ramasse les miettes, les rassemble, le chien de berger court après les moutons de poussières, les rassemble en troupeau au fond de la pelle. Jayson se penche, grimace contre son vieux dos, porte une main à ses reins. Il vide le contenu de la pelle dans la poubelle et se dirige vers les cuisines pour se laver les mains.

Une sonnerie brève lui fait tourner la tête, il ouvre le four, s’arme de mitaines et dépose sur le plan de travail. Son nez remue avec gourmandise aux fragrances parfumées qui remontent à ses narines. La chair beurrée et sucrée des brioches, à la surface rutilante. L’écorce de leur peau dorée se fend sur une texture moelleuse, un nuage fibreux qu’il déchire de ses lèvres.

_ C’est pour toi ou les clients ?

Jayson sursaute, avale de travers, tousse, derrière son poing. Son fils est paisiblement adossé contre le coin de la porte, les bras croisés sur son torse, le visage éclairé d’un sourire malicieux.

_ Merde. Je vais devoir acheter ton silence.

_ On me corrompt pas comme ça, qu’est-ce que tu crois ?

Ashe s’approche. Il adresse une œillade vers les brioches et se mord la lèvre. Jayson, amusé, lui en pose une sur une assiette et la lui donne. Ashe affiche une petite moue mais accepte docilement l’offrande. Il s’adosse au comptoir et croque à son tour.

_ Ouch, ch’est chaud !

_ Eh oui, je viens de les sortir du four, fais attention… Tu veux du lait ?

Ashe hoche simplement la tête. Son père lui verse un verre de lait, s’en verse n aussi, boit deux gorgées avant de soupirer d’aise.

_ J’ai changé le chocolat que j’utilisais. Celui là est moins sucré, mais son parfum est bien plus prononcé. Pour être sûr que ce soit pas trop aigre, j’ai mis un peu de sirop d’érable dans la pâte, et beaucoup de levure pour que ce soit bien aéré. Qu’est-ce que tu en penses ?

_ Ah, c’est ça, le petit goût… Ca rend pas mal ouais. T’en as des natures aussi ?

_ Oui, bien sûr, y’en a pour tous les goûts comme ça. T’as prévu quelque chose toi aujourd’hui ?

_ Je vais aller voir des potes. Je rentrerai ce soir.

_Tu as tout ce qu’il faut ?

_ Oui, t’en fais pas. A ce soir, papa. Et merci pour le goûter.

Ashe sourit, salut son père d’un geste de la main, avant de sortir du salon de thé. Jayson finit de préparer la vitrine. Il dispose les brioches, en rang, à côté, celles au chocolat. Une dizaine de pumpkin pie, à la pâte d’un doux clair, la chair, d’un orange crémeux, recouverte d’ornements chocolatés. Chauves-souris, toiles d’araignées, collines recouvertes d’arbres tortueux, Jayson s’est amusé. Des cucpakes mauves fourrés à la myrtille, d’autres d’un noir malicieux, recouvert d’un nuage de chocolat blanc, d’autres oranges, au citron et à l’orange. Des pancakes, crêpes et gaufres sont disponibles à la commande. En pâtisserie, du carrot cake, quelques Opera, au café et au chocolat, une Citrouinoise. Un gâteau en forme de citrouille, orné de quelques feuilles vertes en pâte d’amande. L’intérieur est constitué d’un pain moelleux à la citrouille, fourré d’un cœur coulant au chocolat.

Il essaye de renouveler régulièrement les recettes et a la fierté d’annoncer que tout est maison. Sur son temps libre, il réfléchit ou cuisine, crée et améliore des recettes, se perd dans ses pensées. Créativité libératrice, un monde imaginaire, bien loin de l’autorité de son père,  il s’est détourné de la peinture. Artiste, c’est dans la cuisine qu’il s’est épanoui.

Un mouvement l’invite à redresser les yeux, la porte s’ouvre sur une silhouette familière. Ce lieu devient un refuge, non pas seulement pour lui, mais pour tous les autres en quête de répit. Un sourire éclaire ses lèvres, il se redresse et, d’un geste, invite le jeune homme à s’installer. Récupérant une carte, il vint la lui apporter.

_ Bonjour, Hector. Qu’est-ce que je te sers, aujourd’hui ?

Demande-t-il.

Dans ces lieux reposants, le vieux guerrier est venu depuis longtemps déposé son épée.
L’ancien chevalier garde de son passé une stature solide, des épaules développées, un port droit et noble. Sa taille n’est plus aussi marquée, sous son t-shirt un peu ample, se devine un embonpoint qu’il tente tant bien que mal de dissimuler. Comme toujours, le vêtement à manches longues dissimule ses bras épais couverts de cicatrices. Ses mains, aux doigts courts et épais, sont visibles : leur dos est lacéré de plaies que le temps n’a pas effacé.

Ses cheveux noirs sont à présent méchés de gris, les yeux sont cernés, les traits tirés. Le nez, à force d’être cassé, est dévié. Les rides se devinent au coin des lèvres, des yeux, trahissent le sourire chaleureux qui adoucit ses prunelles noires, tapies sous ses longs cils. Un regard doux, malgré les pommettes et les arcades sourcilières tranchantes, les mâchoires carrées, sous la barbe de quelques jours qui hérisse sa peau. Dissimulant, bien que mal, les plaies qui ont déchiré les coins de son visage.

Il se découvre berger, cuisinier, gardien d’un domaine qu’il a construit de ses propres mains, protecteur d’un lieu où de nombreuses âmes viennent s’égarer. S’oublier ou penser, travailler ou rêvasser. Sa présence, malgré son apparence, reste discrète, inconsciente. Une silhouette adossée au comptoir, ou dehors, près de la porte. Parfois, à une table ou devant l’écran.

Il est libre d’agir, de parler, de ne rien faire s’il le désire.

Et il est si bon de vivre.  


Jayson Wymer
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Hector V. Roussos
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Mar 21 Fév - 17:27
pleurer
c'est
sale
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plus gros que la ville
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un million
n'aies pas peur de toucher le fond


Les sutures tirent, la douleur est encore vive dans la poitrine et les pensées s'emmêlent dans l'engrenage dévastateur de la colère.
Il y a sur son visage les traits tirés des enfants dont les problèmes d'adulte s'évertuent à les aggraver. Les cernes fendent le dessous de ses yeux cramoisies des nocturnes à compter les étoiles et à nommer les constellations. Il n'en a oublié aucune, s'est forcé à toutes les apprendre sur le bout des doigts, à repérer l'étoile Polaire et à toujours faire des vœux lorsque l'une d'elle traverse les cieux sans s'arrêter.
C'était un peu comme s'il était encore là. Qu'il n'avait pas besoin d'en parler à qui que ce soit, parce que d'une certaine matière, il n'avait qu'à regarder les étoiles pour le voir.

Dans les foules, Hector se sent toujours aussi seul. Il y a la chaleur abrasive des souffles tièdes et des torses filiformes, les poignes de ceux qui veulent passer et qui bousculent, serrent les jointures jusqu'à lui faire mal et sans qu'il ne rétorque, Hector flanche et s'éloigne.
Il n'a jamais recherché la compagnie et s'est souvent accommodé des fonds de classe et de bibliothèque.
Mais les habitudes ont changé, il y a eu l'apparition d'un père sans prétention, de l'abandon soudain et des milliers de maux abrupts dans la face.
Alors il n'a pas su y faire, Hector. Il n'avait plus l'habitude de se pavaner seul à l'orée de la forêt, à corriger des écrits qui n'étaient pas les siens, à geindre que ce n'était pas comme ça, qu'il fallait se comporter en père.
Il n'y a plus les petites habitudes mignardes des enfants qui apprennent à connaître.
Il n'y a plus que l'odeur entêtante des jolis mots que les plus grands murmurent au creux de l'oreille, à promettre qu'on s'en remet un jour, qu'il faut se fier au temps.

Hector ne lui a jamais fait confiance, au temps. Il a appris à le mépriser, à lui en vouloir, à maudire son existence toute entière et son impunité à s'en réchapper toujours. Parce que personne n'en veut au temps. Mais lui si. Les pieds traînent dans la beauté des flaques colorées par le ciel azuré, du bitume brisé sur les trottoirs. Les mains s'enchevêtrent l'une dans l'autre pour ne pas arracher de sa face les fils qui maintiennent les quelques souvenirs encore vifs du jour où l'univers a tourné à l'envers, du jour où les astres n'ont pas su correctement s'aligner, que les constellations se sont rompues.
Dans les allées sacrées d'une ville qu'il néglige comme le reste, il y a les hameaux presque enchantés qui se dessinent, les habitants qui se sont éveillés depuis longtemps, jacassent, comme si rien n'était jamais arrivé.

Alors Hector s'arrête un instant devant ceux qui embrassent la vie, le visage frustré. Il a les sourcils qui froncent, le nez de-même et les babines retroussées comme les carnassiers qui veulent dévorer le monde.
Il se le demande bien, Hector, comment son monde a t-il pu basculer sans que ça n'influence un peu celui des autres. Ils ont tous le même, pourtant. C'est sur la même planète qu'ils essuient leurs échecs.
La colère, il ne l'a jamais trouvé ravissante.
La colère, il ne l'a jamais trouvé agréable.

Pourtant aujourd'hui, elle s'est revêtue de ses plus beaux apparats et de sa plus grande tendresse pour mijoter dans les entrailles, saupoudrer les idées déjà noires de ses vengeances cupides.

Le café se dessine doucement sur la place Marygold, là où les réverbères éteints s'additionnent sans fouillis, les étales s'alignent et les voix se haussent sans appréhender le petit mammifère mal dans ses souliers.
Pour sa sortie, Hector a enfilé un pull trop large pour ses épaules, dégringole jusque le bas de ses hanches, d'un jean qui s'effiloche de partout et qui n'accroche pas correctement le bassin. Tout est trop grand, il a besoin de cet espace, Hector.
Pour ne pas étouffer.
Pour ne pas mourir.
Doucement, il esquive les clients qui s'en vont et l'odeur du sucre ravive les envies glorieuses. Alors il approche et lorsque la voix s'abat sur lui, Hector lève à peine les yeux. Salut Jayson. Rien, merci. Je suis juste passé... Comme ça.

Les manières ne meurent jamais longtemps et les paumes reviennent trouver la profondeur des poches, la tête rentre entre les épaules et le silence infeste la pièce et ses pensées.
Il n'y a pas le gosse de Jayson. Il n'y a que lui. Et Hector jalouse, il a déjà vu les bribes d'une relation saine et des mots doux sans cassures.
Jayson, il aurait aimé l'avoir comme père.
Jayson, il aurait aimé le voir casser Désiré comme il a cassé les derniers espoirs d'une vie comme les autres.
Je veux bien un... Ch-ocolat chaud. Les aigreurs stagnent dans la gorge, roulent et s'agglutinent, l'air ne passe plus. Les yeux vitreux comme les jours de pluie, les lèvres pincées comme pour taire les arcanes.
Doucement, Hector laisse tomber le front contre le poitrail de Jayson, s'approche sans arracher de ses poches les poings serrés.

Il faut taire la colère.
une piscine, un lac
une saison de larmes


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Jayson Wymer
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Mer 15 Mar - 9:17
La tête du jeune homme se repose contre son torse.

Le geste le surprend, mais il ne prend pas le temps de penser, son corps agit. Sa main, large, couverte de corne, marquée de cicatrices anciennes, se dépose prudemment sur la nuque du jeune homme, la lui serre tendrement, son pouce, glisse le long de sa peau, pour relâcher les muscles tendus, effleurer, la base de ses cheveux. Son autre main se pose sur son avant-bras.

Une étreinte discrète, protectrice, sans être étouffante. Présent, sans s’imposer. Soutien solide, bien campé sur ses deux pieds, inflexible, malgré la pression de la tête contre son torse. Malgré les larmes qui menacent de déborder, qui s’échappent peut-être, face à ce barrage prêt à céder. Et face auquel, il ne reculera pas. Il ne faillira pas.  

_ Je suis là. Prends le temps qu’il te faut.

Il l’a murmuré. D’une voix douce, grave, grondante, qui résonne jusqu’au fond de ses entrailles. L’orage, libérateur, d’une journée trop chaude, d’une atmosphère, trop lourde. Jayson a fermé les yeux. Toute son attention, focalisée sur le jeune homme contre lui. Son instinct, dans ses veines, est en alerte.

Son flair, tout son être, sent cette souffrance, cette tension, ce mal qui s’incruste dans ses chairs. Ses muscles sont contractés, son souffle, est rapide, le garçon, a besoin d’air, et d’autres choses. Quelques secondes, Jayson raffermit son étreinte, et sa tête, se repose contre le crâne du gosse, hume son odeur alors qu’il caresse ses courts cheveux. Son odeur à lui, est adoucie par les fragrances de cannelle et d’épices, apaisant le parfum musqué du canidé.

Il attend, quelques secondes, peut-être, plusieurs minutes, jusqu’à ce qu’Hector fasse un pas de recul. Pour autant, Jayson ne compte pas le laisser. Sa main se referme sur son épaule et cette fois, Jayson unit ses yeux noirs aux siens.

_ Je te prépare ton chocolat chaud. Et on va dans la cour. On pourra parler, si tu en as envie, ou se changer les idées, okay ? Allez, viens.

Il le relâche et se glisse derrière le comptoir. Il adresse un geste à Daiam.

_ Je te laisse gérer.

Jayson fait fondre quelques carrés de chocolat noir, dans du lait épais, verse le tout dans une tasse. Il attrape quelques sablés, qu’il glisse dans un sac en carton, avant d’ouvrir le rideau qui sépare la cuisine de la salle. Jayson adresse un signe de tête à Hector pour qu’il le précède. Ils passent devant le grand évier, le lave-vaisselle, le plan de travail, le four, qui tourne, jusqu’à rejoindre, au fond. Une porte.

Hector ne l’a probablement jamais vue. La cour reste un lieu réservé à Jayson et ses employés. L’homme ouvre la porte et laisse le jeune homme passer. La cour intérieure a une petite mare, où nagent paisiblement des poissons rouges. Sur leur droite, un potager où Jayson expérimente la jardinerie. Sur leur gauche, un arbre, sous lequel s’allonge parfois le quinquagénaire, pour une bonne sieste.

L’homme confie la tasse à Hector et s’assied finalement à même le sol. Sa main se lève vers ses lèvres, par réflexe, pour tirer une cigarette imaginaire, avant qu’il n’ouvre le sac et récupère un sablé. Il en propose un à Hector, fend le sien et glisse un morceau entre ses lèvres.

_ Le chocolat chaud te va ? Pas trop de sucre, comme tu préfères.

Jayson demande simplement, les yeux levés vers l’arbre en face d’eux. Les coudes reposés sur les genoux, il est malgré tout, attentif et présent, succombant à l’envie, au besoin, de lui adresser une œillade.

_ Qu’est-ce qui se passe, Hector ?... Tu as l’air… abattu.

Quel terme employer ?

Hector. Lui et son pas assuré, ce regard toujours levé, prêt à défier l’avenir. Le verve amère et acide, le détachement méprisant, d’un garçon qui dévoilait si rarement, ce qu’il pouvait ressentir. Pour que le barrage ait cédé, Jayson ne pouvait qu’imaginer, l’énorme pression que son cœur renferme.

_ … Je suis là si tu veux parler. Si tu préfères… ne rien dire et juste… prendre un temps pour te calmer. Si tu as besoin de te défouler. C’est toi qui décide, selon ce que tu as besoin. Moi, je ne bouge pas. Je suis là.

Il doit l’être.

Car combien même ce barrage cèderait, Jayson ne le laisserait pas se noyer.

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Jeu 6 Avr - 22:31
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someone to watch me die
La main s'enrobe sur la nuque, là où l'occiput vrombit et où les poils s'hérissent lorsque les doigts effleurent la chair encore fraîche des horreurs qui traversent les veines.
Hecto a les mains qui s'acharnent à remuer à l'intérieur des poches, les ongles s'enfoncent à travers l'épiderme fragile. Ils griffent, esquintent, ravagent, il veut sentir à chaque sensation éphémère sa douleur amère et retenir les pulsions sauvages qu'il érode à travers le mur lorsque le cœur s'alourdit des tensions puériles de l'enfance entremêlée à l'adolescence.  

Pourtant sur les joues toujours si sèches et abîmées roulent les larmes, s'écrasent lamentablement dans le creux des clavicules osseuses, le dos tordu de s'effondrer comme les enfants pris au piège.
Le tumulte s'engorge le long de la trachée, il articule les mots sans pouvoir les dire, la mâchoire se meut et elle fait mal, à s'avancer, se désarticule puis se serre pour taire un peu plus la colère et les larmes.
Les secondes défilent et paraissent inlassablement longues, l'étreinte chaude d'un père et doucement, hors de son pantalon noir les mains s'arrachent pour annihiler les vagues mêlées à l'écarlate de sa peau blafarde.

Il n'a jamais aimé pleurer, Hector.
Il n'a jamais aimé sentir l'eau chatouiller le bas de la mandibule puis de la gorge.
Pas plus lorsque la cage thoracique se compresse, que les entrailles s'emmêlent afin de former des nœuds informes.

Mais il a souvent beaucoup aimé, Hector.
Inconditionnellement comme les anges aiment les étoiles, comme les artistes aiment leur muse, comme lui aime Astréos et Désiré.

Dans son crâne les prénoms retentissent comme des cloches profanes, se réverbèrent dans tous les coins de sa tête déjà trop pleine et les paupières se serrent lorsque les deux âmes se détachent.
Le contact se rompt immédiatement, les phalanges pliées, à trembler contre le bassin et la tête baissée pour éviter la pitié sur celle plus large de Jayson.
Hector se sent misérable d'aller parfois bien.
Il s'en veut de parfois oublier le son de sa voix ou les formes de son visage. Ça ne fait pas si longtemps et pourtant, ça semble être comme une éternité depuis la dernière fois qu'il a pu voir son visage aux couleurs du cosmos. Alors lorsque sur sa face le pourpre et le prune se fondent ensemble pour se marier aux étoiles, c'est comme si le garçon avait encore un peu de lui, un peu d'eux.

Hector garde dans sa bouche les tracas et les boules de nerfs, acquiesce à tout ce que propose Jayson. Il observe distraitement, les mèches brunes chatouillant les sourcils et les paupières gonflées des dernières nuits.
Parfois, il va bien Hector. Il peut le jurer, se réjouir des belles notes sur ses feuilles parfaitement écrites, rire des dents pas totalement droites de Juno et profiter du chant cathartiques de la petite pie dans sa chambre.
Parfois, il a la sensation de se faire consumer par quelque chose qui dépasse l'entendement, plus grand encore que le Divin, plus sinistre que ceux qui ont abandonné l'espoir il y a bien longtemps.


Le jeune homme suit l'adulte, traverse les couloirs et la cuisine. Il ne prête attention à aucun détail, ni au four qui émane un trop plein de chaleur, pas plus aux odeurs amères et aux silhouettes qui se promènent.
Ils arrivent dans une cours, quelque chose qu'il n'a jamais vu encore. Alors derrière lui il referme la porte en bois, arrange les fils ébènes sur le front et renifle. Merci pour le chocolat. Il est très bien.

Rêche et sans-tact, Hector s'observe à travers l'embrun brunâtre, les remous au fond du gosier qui ne font que faire trembler le corps plus fort, les doigts s'enroulent autour de la tasse et les idées maugréent dans la tête. Briser la porcelaine pour avoir mal ailleurs.
Jayson s'installe et Hector reste debout sans bouger. Il ne sait pas quoi dire, ni quoi faire.
Il est venu ici par instinct, sans les réflexions cupides et égoïstes. Il a traversé les rues de Regalia tout en prenant le sentier des forêts indiscrètes, là où prêt du temple s'alignent encore les peintures défaites par le temps. Puis il a rebroussé chemin lorsque les quelques écumes de souvenirs se sont dessinés. Il n'a pas eu le courage d'affronter ses démons, parce que ce ne sera jamais assez tard pour y retourner. Que le temps martèle un peu plus fort ses écrous dans sa poitrine.

Pourtant lorsque les criquets rompent le silence, chantent à voix si haute que lorsque le gamin éclate en sanglots, il espère que les chants séraphins couvrent la misère qui s'ébroue pitoyablement de ses bronches.
La tasse s'écrase à ses pieds comme ses songes éteints, les épaules s'affaissent et entre ses paumes vient mourir le reste de ses pleurs.
Les mots s'enchevêtrent, ne veulent rien dire à travers l'arythmie qu'imposent les gémissements.

Fatalement, les genoux tombent et contre Jayson, Hector se serre. Les bras entourent le tour de cou, les paupières qui se rabattent pour faire couler un peu plus de peine contre la chair de Jayson. Je sais pas comment faire.
Il répète inlassablement les mêmes mots, rien ne s'arrête. Ni les doigts qui se fondent contre l'épiderme et laissent des traces rougeâtres, ni les épaules tremblotantes des non-dit trop longs. J'ai l'impression que c'est ma faute, que j'aurais dû être plus présent. Peut-être lui proposer de partir ailleurs.

Quelque chose comme ça.
Maîtriser les marées prédatrices, abandonner le navire pour les côtes plus claires.
Hector se détache sans prétention de Jayson, les yeux vitreux et la mâchoire défaite. Les mains viennent se frotter contre le ventre pour essayer de faire remonter les derniers souffles intarissables de sa disgrâce. J'avais un ami. Une personne qui comptait beaucoup. Il est mort dans la fosse, comme un putain de chien en rage. La colère s'aligne cruellement sur son visage, les lippes se retroussent dans une expression enragée et dans sa main gauche il reprend la tasse qu'il jette violemment contre l'arbre non loin d'ici. Mon père est un putain de connard. La seule personne avec qui je me voyais faire quelque chose de ma vie est un putain de cadavre qui pensait se réincarner.

Mais comme les enfants qui ne savent pas vraiment valser entre les émotions terrifiantes, il s'adoucit Hector. Il a les yeux embués, les perles nacrées qui s'écoulent de ses prunelles vertes lorsqu'il regarde Jayson, les sourcils abaissés et le nez froncé pour essayer de ne pas faire casser sa voix à chaque mot. Comment je fais, Jayson ? J'y arrive pas. J'y arrive plus.
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Mar 18 Avr - 22:25
Sa main s’approche de ses lèvres.

Il n’y a plus de cigarette depuis longtemps : seulement le contact de sa propre paume, contre sa chair. Il inspire un peu d’air, entre ses doigts, laisse son bras retomber. Ses yeux reviennent se poser sur Hector, qu’il dévisage avec attention.

De discrètes ridules ébranlent la surface du chocolat, malgré les mains serrées autour de la porcelaine. Des spasmes, que Jayson identifie d’un regard. Il sait que lorsque les vagues se retirent, qu’un tsunami se prépare. Il hésite, à le prendre déjà dans ses bras, à lui enlever la tasse pour saisir ses mains dans les siennes, la rage de l’océan, il est prêt à se la prendre dans la tête.

Et l’eau monte, la pression éclate, la tasse retombe lourdement au sol, déverse son contenu, Hector s’effondre, il implose, la cage thoracique se broie. Les sanglots secouent ses épaules, le garçon, cherche de l’air, ses lèvres balbutiantes, happent vainement l’atmosphère. Mais il a le nez et la gorge pleins d’eau. Il étouffe, ce gosse.

Il se noie.

Jayson se jette en avant, pour l’attraper dans ses bras. Les bras enserrent sa nuque, et l’homme raffermit son étreinte, un bras autour de sa taille, l’autre soutient son dos, sa main plonge dans ses cheveux. Il les caresse et les tient, pour éviter qu’ils ne tombent devant ses yeux, qu’ils ne tombent entre ses lèvres. Ses muscles se contractent, et il sent chaque secousse, résonner dans sa propre cage thoracique.

Hector lutte pour respirer, et Jayson le maintient fermement, tient précieusement, son corps entre ses bras puissants. S’il éclate, Jayson veillera à ne laisser aucun morceau s’éparpiller. Ses yeux sont fermés. Les larmes qui coulent contre sa peau, s’insinuent dans son être, ça fait mal, de l’entendre pleurer, ça fait putain de mal, de le voir s’écrouler.

Alors Jayson lui offre tout l’amour qu’il est capable de donner. La chaleur de son étreinte, d’une tête posée contre la sienne, de sa main qui caresse son dos, pour apaiser les montées des sanglots, les accompagner. Contenant. Contenant la tempête.

L’écoutant déverser toute sa peine, toute sa haine, toute sa colère, tout ce qui remonte, des abysses, des viscères, au plus profond de son être. L’écume borde ses yeux, finalement, Hector se recule d’un pas, mais Jayson ne l’a pas encore relâché.

L’une de ses mains reste nouée à celle d’Hector. Sa grande main, à la paume large et couverte de corne, entoure précieusement ses doigts plus fins, il interpose son cuir, entre ses ongles et sa peau, pour qu’Hector ne se fasse pas mal. Qu’il ne lacère plus sa propre peau.

Le visage de Jayson est sérieux, grave, posé. Ses yeux noirs plantés dans ceux d’Hector, il l’écoute, il attend, et quand Hector masse son ventre, il répond d’une caresse, le long de ses doigts, dans un geste tout aussi régulier. Pour l’accompagner, lui dire qu’il est là. Qu’il ne va pas le laisser s’embarquer sur les récifs tranchants, qu’il ne va pas le laisser s’échouer, s’y déchirer les flancs.

Et vient l’orage.

Les lèvres se retroussent, les sourcils froncent, la main que tenait Jayson lui échappe, la tasse, Hector la prend à deux mains et la jette violemment contre l’arbre. Les quelques secondes qui ont séparé le jet de l’impact ont suffi pour que Jayson se soit interposé.

Et si la porcelaine éclate, aucun fragment ne touche Hector. Jayson s’est avancé d’un pas, sa main s’est refermée sur la main d’Hector, son autre main, capture la sienne.
L’homme tient ses mains, de telle sorte qu’Hector ne puisse plus se blesser. Il les appuie contre son torse, pour qu’il perçoive les battements lents de son coeur, pour qu’il puisse retrouver un peu de stabilité.

Ces nouvelles, Jayson n’a pas vraiment le temps de les digérer. Il réalise, que ce que vit Hector, c’est grave, c’est terrible, qu’il n’y a pas de mots. Qu’un gamin comme lui, se retrouve déjà à porter un fardeau énorme, une culpabilité, qui va l’étouffer pendant des années.

Il réalise, qu’Hector, lorsqu’il s’est écroulé, c’est vers lui, qu’il s’est dirigé.

Et ça, ça donne à Jayson, toute la force nécessaire, pour planter franchement ses yeux dans ceux d’Hector, pour regarder en face, tout le mal qu’il ressent. Finalement, l’une de ses mains se lève et effleure tendrement les perles nacrées, en recueille quelques unes, jusqu’à se glisser le long de la nuque du garçon. D’une pression, il l’invite à revenir poser son front contre son torse et sa main reste sur son épaule.

_ … Il y a déjà beaucoup de choses que tu arrives à faire. Des choses qui sont déjà très difficiles. Tu as réussi à venir jusqu’ici. Tu as réussi à parler de ce qui ne va pas. Tu as réussi à pleurer, tu as réussi à t’énerver, tu arrives à évacuer un peu de pression. Tu arrives déjà… à faire beaucoup de choses, qu’énormément de gens ne réussissent pas à faire.

Jayson laisse planer un silence, la main sur son épaule, raffermit très tendrement son emprise.

_ Tu as le droit d’être perdu. A ta place, je le serais moi aussi. Ca m’arrive encore de l’être. Et avec ce que tu me décris… C’est normal. C’est normal de ne pas savoir quoi faire. Tu as perdu un ami qui t’était cher. Une personne que tu aimais. Rien que ça… ça fait mal. Ca fait un mal de chien.

Jayson en a tant vu. Des gens mourir, au fond de cette fosse. Au fond de cette putain de fosse. Il sent la rage monter dans ses veines, pour l’une des rares fois de sa vie, mais il laisse l’émotion glisser, son attention revient sur Hector.

_ … Et je comprends que ton père… Que tu sois en colère contre lui. Que tu sois déçu. Tu as le droit Hector. Tu as le droit de ne pas savoir quoi faire, de ne plus supporter tout ce que tu as à vivre, parce que tout ça, c’est très lourd. C’est énorme.

Jayson relâche légèrement son étreinte et invite Hector à redresser les yeux vers lui, d’une légère pression sur son menton.

_ Tu as le droit de te laisser le temps, avant de faire ou de décider quoi que ce soit. De te laisser le temps, de pleurer si tu en as besoin, de t’énerver si tu en as besoin, de casser des tasses, de venir me voir, de courir dehors, de ne pas penser à tout ça, de te changer les idées, tu as le droit de vomir toute la haine que tu aimerais cracher, de l’écrire, de l’hurler. Tu as le droit d'aimer ton père, de le détester, tu as le droit d'être heureux, tu as le droit d'être triste. Tu as le droit d’être submergé, d’être perdu, de ne plus savoir quoi faire, de ne pas pouvoir réfléchir, d’être juste envahi par tout ce que tu ressens. Tu as le droit de te laisser le temps de ressentir tout ça, de digérer tout ça, avant de décider d’un truc à faire ou à dire. Et combien même un jour, tu prendrais une décision, tu as le droit de changer d’avis.

Jayson repose ses deux mains sur ses épaules et cette fois, le regarde droit dans les yeux.

_ … De quoi est-ce que tu as besoin, maintenant, Hector ? Qu’est-ce qui te ferait du bien ? Si tu es en colère, on peut aller déchirer des cartons, j’en ai plein à déchiqueter ! Si tu es triste, je peux te prendre dans mes bras, je peux me transformer en chien si ça peut te faire sourire. Si tu as besoin d’un temps calme, on peut aller se promener ou rester ici.

Il esquisse un sourire. Tendre et paternel.

_ Ce n’est pas grave, si tu ne sais pas quoi ou comment faire. Tu n’es pas seul. Je t’aiderai du mieux que je peux, à gérer tout ça. Tu as fait… Tu as fait l’une des meilleures choses que tu pouvais faire. En venant m’en parler. Tu as bien fait, Hector.

Et il fera tout pour se montrer digne de sa confiance.

Pour le tirer s’il le faut à la force de ses bras, loin des récifs qui veulent le briser. Pour protéger sa coque, de son dos déjà lacéré. Pour que son cœur cassé ne vienne pas chavirer.

Attrapant les mains d’Hector, son premier réflexe est de récupérer un mouchoir de sa poche pour nettoyer délicatement les traces rougies des ongles sur sa peau. Puis il panse l’une de ses mains pour protéger l’irritation. Les gestes sont lents, précis et précautionneux. L’expérience de l’infirmier, du soigneur, d’un père, prêt à tout sacrifier.

_ … Tu es courageux. Tu l’es. Laisse-toi le temps de gérer les choses, étapes par étapes, on va y aller à ton rythme, ça prendra tout le temps nécessaire, et ça tombe bien, j’ai du temps devant moi donc ne t’inquiète pas pour ça. Parce que là… ça fait un sacré morceau à gérer. M’en parler, c’était la première étape, et c’est l’une des plus dures à faire. Merci d’être venu en discuter. Je ne te laisserai pas tomber.

Et le ton seul de sa voix suffit à sceller cette promesse.

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La mer l'a engouffré entre ses vagues rances, Hector mord les larmes qui succombent par dessus ses lèvres fendues, le scotch médical manque de s'arracher des ridules qui tirent le visage dans une grimace affreuse. Il a mal, il suffoque, il a l'impression de mourir sans pouvoir y faire quoique ce soit.
Il a l'impression que la douleur se diffuse partout dans ses muscles, que la peur lui retourne l'estomac dans des remous que même les ondines peineraient à surmonter.
Autour de lui, le monde vit et le temps s'écoule comme s'il n'y avait jamais rien eu.
Autour de lui, son monde s'effondre et les aiguilles du temps se sont brisées, dispersées en quatre dans le coin d'un univers dont il ne connait que les rhétoriques et les par cœur.

Jayson bascule, rattrape l'enfant malheureux qui n'arrive pas à se complaire dans cette colère abrasive. Il ne trouve rien de beau, à avoir mal partout, tout le temps. Il ne trouve rien de beau, à vivre comme ça et il se demande quand ça passera.
Entre les nuits noires, Hector a toujours le poids des souvenirs sur la carcasse trop lourd pour arriver à respirer convenablement sans manquer de s'asphyxier à chaque bouffée d'air qu'il engage pour continuer sa guerre.
Le visage est mouillé, il a honte et par instinct les doigts se referment et les ongles limés pétrissent l'intérieur de la chair. Il ne veut pas avoir mal mais pourtant, pour calmer la marée qui le bouffe de l'intérieur, il doit écraser et vaincre, d'une façon ou d'une autre.

Hector suffoque entre les branlées d'air qu'il peine à avoir, l'écho des pleurs qui gargarisent dans le fond du gosier et la poitrine qui chancèle, même maintenue entre les bras rassurants de Jayson.

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Même détaché, haletant, Jayson garde les doigts épais et cornés dans ceux d'Hector qu'il enserre rapidement. Il se sent à la fois un peu plus apaisé mais toujours enragé.
La suture sur sa joue est douloureuse et il a envie d'y plonger le bout des phalanges, montrer qu'il n'a même pas si mal, que c'est pas grave, qu'il peut chialer pour une bonne raison.
Mais l'idée s'abandonne d'elle-même, il n'a plus les forces nécessaires pour frapper et hurler, entre ses lippes grisées se sont les murmures qui s'ébrouent.
Hector n'a pas songé à aller voir quelqu'un d'autre que Jayson pour panser ses blessures affreuses. Il n'a pas un instant songé à grimper les falaises pour s'abstraire d'une cohue qui n'a jamais voulu de lui, dont lui n'a jamais voulu. Pourtant il aurait pu, il y a pensé, un court moment avant de se reprendre.
Hector, qui n'a jamais vraiment affronté les farfadets des chagrins, aujourd'hui il se retrouve démuni, abattu par un ennemi dont il ne connaît pas la moindre aspérité.  

Jayson, un homme qu'il a vu pleurer et rassurer, un père qui ne sera jamais le sien, même s'il le demandait. Il parvient à apaiser de façon vaine les sanglots. Ils reviennent aussitôt, la mâchoire déformée à essayé de les retenir, tumulte qu'il ne veut plus voir se déverser.
Jayson, râblé comme les plus grands des gaillards, il aspire à être comme ça plus tard, lui aussi, il aura les poignes assez larges pour entourer celles des démunis, ceux qui n'ont plus rien que des rixes à gagner.
Les mots comme sur une glace brisée, s'affranchissent et Hector n'en entend que la plupart. Il voudrait assurer qu'il comprend, que c'est sûr, qu'il a de quoi être malheureux et d'en vouloir au monde entier. Mais il n'en veut qu'à Désiré, une colère amère et sèche, une colère qui gangrène et qui le fait pourrir de l'intérieur, il n'aura bientôt plus rien de lui-même, il pourra se féliciter d'être devenu la même ordure que son géniteur.

La tête lourde se redresse grâce à Jayson, alors Hector en supporte le poids, la nuque droit et le visage bouffi d'avoir chialé comme les gamins disparus. Il n'arrive pas à lui lâcher la main, joue avec les linéaments gonflés, ceux des guerres dont il n'en connaît rien, peut-être un jour il lui demandera à Jayson, qui était-il avant pour être devenu comme ça. Mais pour l'instant, il préfère écouter, Hector. Les cils battants et les joues humides, il essuie avec le bout des manches. Je sais pas. J'ai j-jamais vécu tout ça. J'ai peur de devenir comme Désiré. D'être un connard sans humanité, juste là pour le fric et le mondain. Les yeux s'élèvent vers un ciel condamné, bleu et sans cirrus, il aurait préféré le voir éteint, noir, sans astre, le vide comme un manteau qu'il aurait glané pour se faire le plus beau. Je le supporterai pas.

Le poids des paumes sur ses épaules ramène Hector sur terre. Il a les pieds ici-bas, les pensées bien ancrées et il fixe Jayson, les pupilles dilatées, la vision brumeuse.
Il aimerait être comme les prêtresses qu'il voit le matin, celles qui affrontent le trépas et la mort sans jamais verser une larme, celles dont les émois éthérés le font plus vibrer encore que les coups des camarades le mardi soir.
Hector alors réfléchit, les prunelles basses, à observer le pantalon qui tombe par dessus les baskets, prêt à dégringoler du bassin car il n'a ni prévu la ceinture ni les élastiques. Je sais pas. Hector souffle doucement, renifle l'air florale. Entre ses narines délicates les effluves crémeuses lui donnent envie des cafés chocolatés que Jayson prépare avec tendresse. Mais il ne veut pas d'un réconfort pareil, il a besoin de quelque chose plus abstrait. En fait si. Après ton travail, on pourrait aller à l'observatoire.

Les constellations sont devenues le portrait des souvenirs, la mémoire qu'il ne veut jamais oubliée. Enterré entre les bras de Jayson, Hector l'enserre doucement par reconnaissance, un léger sourire sur les babines.
Le mouchoir blanc vient dégager de sa face les perles nacrées qui ont traversé toutes les jointures de son visage, certaines se sont éteintes autour des ailes du nez, d'autres entre ses clavicules et d'autres, n'ont jamais vu la lueur du jour. C'est quoi alors, la suite ? Hector n'en a aucune idée. Ses parents ont essayé de l'aider, de lui faire comprendre. Pourtant il a fermé les écoutilles et a préféré se débrouiller, peut-être que ce n'était pas la solution, aujourd'hui, il s'en sent coupable de toutes ces émotions honteuses qui le traversent toute la journée.

Hector suffoque toujours, mais il n'est pas seul.
Hector se noie encore, mais il y a des mains pour le remonter à la surface.
Alors pour l'instant, il veut bien tout tenter, tout rater pour mieux recommencer. Merci Jayson. C'est vraiment sympa. T'étais psychologue avant ou quoi ? Le rire léger, Hector a le sourire moins fermé, il lui tape doucement l'épaule pour se moquer et s'étire, reprend son souffle, les bronches essoufflées d'avoir tant eu à recracher, à s'époumoner.

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Hector V. Roussos
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Jayson Wymer
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Mar 29 Aoû - 10:41
Les sanglots du jeune homme s’écrasent contre ses côtes, il sent chaque vague, s’abattre, la puissance de son désespoir, ébranle tout son être. Son cœur, dans sa cage thoracique, s’écrase sous la pression, alors que ses muscles se contractent, que son corps, enveloppe et protège, prêt à se noyer, pour le laisser prendre un peu d’air.

Car Jayson, c’est avant tout un père.

Alors ses mains s’interposent, sous ses ongles, Jayson appose sa propre peau, il est prêt à endurer les débordements, les coups, les griffures, les morsures, il faut contenir l’implosion, permettre au garçon de se ressaisir, de retrouver son corps, de ressentir, qu’il a bien les pieds sur terre, qu’il n’est pas, submergé.

_ Ne te retiens pas, laisse tout ça, s’écouler, ça va aller, je suis avec toi, je ne te lâche pas, murmure Jayson, les mots ne sont pas si importants, il sait que c’est le ton qui compte. La voix douce, mais sûre, sa main qui caresse parfois ses cheveux, qui offre amour, à tout ce qu’Hector exècre, parfois, ce sont ses doigts épais qui essuient délicatement ses mains, sa paume qui frotte son dos. Il peut pleurer, il doit pleurer, il faut exprimer, tout ça, que ça sorte, qu’il en sorte.

Hector redresse la tête.

Et Jayson plonge ses yeux dans les siens. Ses yeux bruns, presque noirs, ses yeux emplis d’amour, que seul un chien peut donner. Il l’écoute avec attention, et ses mains relâchent légèrement les siennes pour recueillir quelques secondes, le visage d’Hector au sein de ses paumes. Quand les yeux du jeune homme fuient vers le ciel, il les invite à revenir vers son visage, d’une simple pression.

_ Hector, tu ne deviendras jamais comme ton père.

Et cette fois, Jayson est d’un sérieux implacable. Ces mots, il veut qu’ils s’ancrent dans l’esprit du jeune homme, qu’ils soient une bouée à laquelle il pourra s’accrocher, quand le courant menacera de l’emporter.

_ Tu ne le deviendras jamais. Tu n’as rien à voir avec lui, tu n’es pas comme lui. Ton père ne définit pas ce que tu es, un caractère, ça ne s’hérite pas. Tu es Hector Roussos, tu détestes ton second prénom, tu n’aimes pas les jeux vidéos, le monde t’emmerde et tu aimes emmerder le monde, tu es attentif, tu es curieux, tu es vif d’esprit, tu es taquin et tu as l’œil pour voir les choses, tu aimes le chocolat chaud, au chocolat noir avec un peu de lait, tu es Toi, avant d’être le fils de qui que ce soit. Tu seras toujours Hector, et tu ne deviendras jamais Désiré.

Si Hector est perdu, Jayson lui, est bien décidé à dégager sa voie, à le libérer de cette brume, à souffler ce brouillard, ces peurs, qui n’ont pas lieu d’être.

_ Tu es Hector, et si déjà, tu sais ce que tu ne veux pas être, tu sais quels chemins tu ne prendras pas. J’ai confiance en toi. Tu n’es pas comme lui et tu ne seras pas comme lui. Ca n’arrivera pas.

Enfoui contre lui, Hector trouve enfin la force, d’un faible sourire.

_ On peut y aller maintenant. Mon travail est fini.

Car il y a plus important que l’argent ou même, les clients.

Quand Hector se permet une boutade, Jayson le relâche totalement. Soulagé, il le voit s’étirer et retrouve le sourire. Hector a l’air un peu mieux, assez en tous cas, pour retrouver ses remarques taquines. Jayson se recule d’un pas pour le laisser respirer, croise les bras sur son torse et hausse les épaules.

_ T’es pas loin de la vérité. J’étais infirmier. Ca remonte, maintenant. Et puis, crois moi, pour tenir un salon de thé, faut un bon contact humain. On se met en route ? On marchera lentement, on n’aura qu’à se prendre un truc à grignoter. Ca nous fera du bien de nous balader. Ca fait un moment que je ne suis pas allé à l’observatoire… Il faudra peut-être que tu me montres le chemin. En attendant, je vais récupérer un casse-croute.

Jayson se glisse dans la cuisine, il récupère quelques brioches au chocolat, qu’il glisse dans son sac. Il hésite, prend deux jus de fruits, et s’accorde quelques secondes pour gérer, tout ce qui monte.

Désiré, il l’a connu lorsqu’il était gosse. Lorsqu’il n’était qu’un marmot à l’hôpital. Dire qu’il l’a vu courir cul nu dans les couloirs. Il s’était attaché, à ce gamin si fier. Qu’était il devenu ?

Ils s’étaient revus à la fosse, Désiré, n’était plus cet enfant souffrant non, il était devenu. Devenu ce qu’il est aujourd’hui. Un homme qui l’effraye, un homme qu’il déteste mais sans haïr, il exècre ses comportements, ses manières d’être, ses manières de faire, sans réussir, à vouloir lui nuire, à lui vouloir du mal, parce qu’il y a toujours cette image de gosse, trop content de jouer à la console, alors qu’il changeait sa perfusion.

Ce qu’il est à présent, le révulse et le terrorise. Et il se sent coupable, de penser à tout ça.
Hector est donc son fils ? Et il a vécu… tout ça. Toutes ces horreurs, à un si jeune âge.
Jayson est presque saisi d’un vertige, il repose sa main contre le comptoir. Le cœur battant dans sa cage thoracique. Instinctivement, il veut retrousser les babines, mais cette colère, il la ravale au fond de ses viscères, il doit se ressaisir.

C’est atroce, ce que ce gosse a enduré.

Il ne faut pas le laisser seul, avec tout ce qui pèse sur ses épaules, tout ce qui l’étouffe, c’est beaucoup, beaucoup trop. Jayson se redresse, adresse quelques mots à un employé, récupère son sac à dos. Une gourde, le goûter, les jus de fruits, il hésite, mais embarque un nouveau chocolat chaud, qu’il donne à Hector une fois sorti.

Pas de tasses cette fois, un gobelet en carton – par souci de commodités.

_ On y va, t’es prêt ?

Marcher, pour reprendre son souffle, pour s’éloigner, cheminer et peut-être discuter, ne pas rester, immobile, pour ne pas se noyer.  

_ Tu sais, Hector.

Un silence, alors qu’ils marchent.

_ Je suis énervé.

Il avoue. Et ces mots, c’est peut-être la première fois qu’il se les entend les prononcer.

_ Je suis énervé qu’on t’ait fait… tout ça. Qu’on t’ait fait endurer ça. C’est lourd. C’est terrible. Ca fait mal, et ça casse, ça casse tellement de choses.
Murmure Jayson.

Son visage est grave. Ses mains s’effleurent l’une et l’autre, longent les cicatrices et les brûlures de cigarettes, les marques que le temps n’efface pas, la douleur reste. Combien même les chairs se referment, il reste toujours, un quelque chose qui fait mal.

_ C’est normal que tu sois perdu. Qu’il n’y ait pas de réponses, et on n’est pas obligés d’en trouver une aujourd’hui ou une réponse définitive. Mais aujourd’hui, je suis en colère, je suis furieux qu’on t’ait fait vivre ça. Et je suis désolé que tu aies eu à endurer ça.

Ses yeux reviennent sur Hector, sa main, revient sur son épaule.

_ Mais je suis content que tu sois là aujourd’hui et que tu m’en aies parlé. C’est important. Tu as bien fait.

Il tapote son épaule, le relâche puis reprend la lanière de son sac, levant les yeux vers le chemin devant eux.

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Les larmes ont fondé des torrents éteints sur ses joues, à creuser jusqu'à que la peau s'irrite et s'imprègne, à travers les grains de beauté et les quelques tâches rousses, il y a la lumière du soleil qui tapisse les écussons larmoyants qui retiennent le chaos et la mer salée.
Les sillons du nez retroussés comme les draps froissés de sa chambre, il est perdu à se demander, Jayson le retient, les mains de Jayson repose avec les siennes, les ongles charcutent sa chair vieillissante. L'homme presse ses phalanges épaisses contre les siennes moins éparses, s'offre à lui tout en promettant que les défauts de son père ne seront jamais les siens.  
Inconsciemment, pourtant, dans les méandres de ses pensées et des limbes qu'il a longtemps renié, la même colère baigne et s'imprègne sous ses paumes imbibées du sang de la Fosse. Lié à jamais, son âme qu'il a longtemps cru impénétrable, s'est vue grimée de noir et de carmin, affliction ancrée directement à celle-ci. Il n'y a aucune rédemption, déjà coupable et martyr d'une souffrance avec laquelle il faudra cohabiter.

Il a un sourire léger sur les lèvres, Virgile, ça sonne vieux à ses oreilles, comme s'il avait déjà l'âge de la sépulture et des corbeaux au dessus du crâne. Il est lui, qui il est avant d'être le fils de.
Ses mots sont tendres, les syllabes s'alignent dans des phrases parfaitement articulées sans fioriture, avec le minimum nécessaire pour se sentir important. La gorge serrée, Hector a la mâchoire qui se desserre devant autant d'attention saine, il en a oublié les effrois pendant quelque minutes, c'est suffisant.

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Déployé contre Jayson, sa carcasse s'est entassée dans la sienne, par soucis d'un quelque chose qui le gêne, d'un quelque chose dont il n'a pas l'habitude, dont l'usure ne l'a pas encore encaissé, dont l'usure ne pourra jamais rien en faire, il s'est détaché de Jayson. Merci. Tu penses ? Quand il voit Mortimer, il n'est pas certain que les habitudes, les peurs, la violence, ça ne s'héritent pas.
Ça coule dans les veines comme des ruisseaux de sang, et on ne peut rien y faire à part le pleurer et le cacher, Hector, il est peut-être comme ça, il sait peut-être juste un peu mieux le cacher, un peu mieux en tirer parti.  Je sais pas si t'as raison, Jayson. Mais je ferais au mieux. Hector a les vertèbres craquantes et les reins droits, le sourire plus large jusqu'à s'en graver les fossettes sur la peau. Il devait être content de t'avoir, tes patients. J'aurai aimé avoir quelqu'un comme toi à mon chevet quand j'me suis fait arracher les dents.

Hector le suit tout en se détachant, un peu plus lent derrière lui, ses mirettes se déposent sur la carrure large, les épaules prêtent à soulever des monts. Puis il passe doucement ses propres mains sur les siennes, d'éclanches, légères et osseuses, il peut en sentir l'irrégularité des os à travers le pull, là où les clavicules s'arrêtent. C'est gentil, de rester avec moi tu sais. T'étais pas obligé..
Par peur de parler trop fort, d'être gêné devant les clients qui l'ont peut-être entendu hurler, Hector, les yeux baissés se rapprochent du comptoir jusqu'à pouvoir y passer derrière pour s'attarder sur les mouvements minutieux de Jayson.
Doucement, il ouvre la porte de la cuisine en prenant soin de ne pas faire de bruit, observe en silence le dos qui s'affaisse et les mains qui s'accrochent au comptoir en métal pour ne pas fléchir.

Il recule et retourne l'attendre, la culpabilité qui hérisse les poils sur ses bras, lui brûle la nuque. Hector n'a jamais trop saisi, toute l'empathie que peuvent ressentir les autres, les choses d'un autre genre, les étoiles, la beauté à travers, il n'avait jamais saisi auparavant, aujourd'hui, il y arrive un peu mieux, et ça lui fait mal. Tellement mal.

Un hochement de tête et entre ses mains un gobelet sans porcelaine, il pense à celui de l'extérieur qu'il a brisé, d'une violence qu'il a longtemps maintenu entre ses organes, pourtant aujourd'hui il a du tout vomir, tout expier pour ne pas s'étouffer. Mh...?

Le garçon tend l'oreille et écoute Jayson, les particules des verbes qu'il emploi, des adjectifs et des mesures vocales. Il ne veut pas qu'il soit dans cet état pour lui, maintenant que la rage est revenue se ploter au fond du ventre, que la violence s'est noyée dans l'fond du cœur, il a du mal à s'ouvrir à nouveau, à laisser les émotions ronger son visage dans des grimaces marris. Il faut pas que tu le sois, c'est arrivé, tant pis. Je vais m'en remettre, je crois. En plus tu es là, donc ça ira, promis.

Le sourire détaché, Hector tend son petit doigt et accroche le sien avec, pour promettre, pour jurer, la loyauté, toutes ces choses. C'est par là, tu verras si on reste assez tard Valéryane nous montreras des choses chouettes.

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Mar 12 Mar - 11:35
Les ongles pénètrent dans son cuir.

La veste en jean, cache le derme épais ; maculé de cicatrices, tranchées d’un combat qu’il n’a cesse de mener, contre Elle et tous les traumatismes qu’Elle lui a infligés. Le désespoir, la rage, la haine du jeune homme, plongent dans ces crevasses, pourtant, ses mains le retiennent, avec sérénité, Jayson l’empêche de tomber. Les yeux plantés dans les siens, Jayson a les pieds bien campés au sol, le ton, tranquille et assuré.

Il a vu son monde s’écrouler, il a déjà tout perdu, il s’est déjà perdu, combien de balles a-t-Elle tiré, sans réussir à l’achever ? Il a survécu. Et malgré ses peurs, ses incertitudes, les doutes et les cauchemars, il y a des choses, qui ne le feront jamais reculer. Comme les larmes, dans les yeux de ce gamin, qu’il a envie d’enlacer, de serrer contre lui, de rassurer. Lui offrir, tout ce dont il a pu manquer. Un Père. Capable de l’aimer, capable de tout sacrifier, pour qu’il retrouve le sourire, prêt à offrir sa chair, à ses ongles effilés, tant pis, il préfère se saigner, que le voir se blesser.

_ J’en suis sûr. Tes choix, tes actes, tes valeurs, font ce que tu es. Si le vieux chien que je suis peut te donner un conseil, Hector… C’est qu’il ne faut jamais perdre du regard, ce qui te tient à cœur. Les raisons pour lesquelles tu te bats.

Il a tant de fois détourné les yeux, des étoiles censées le guider. De tout ce qui l’importait. Par amour, puis par peur d’Elle. Elle lui a tant pris, et lui a donné le reste, en espérant trouver un peu de paix, un peu de répit. Réalisant, trop tard, qu’Elle dévorait tout ce qui le faisait Vivre, tout ce qui faisait de lui, Jayson. Récupérer, petit à petit, son existence est un processus long, pénible et douloureux, peut-être aurait-ce été plus simple, s’il avait réagi plus tôt, s’il avait osé, se défendre et dire « non ».

Sa main, bourrue, plonge tendrement dans ses doux cheveux bruns pour une caresse affectueuse.

_... Tu m’as à tes côtés quand ça ne va pas. Ne t’inquiète pas.
Sourit Jayson en réponse.

Car Hector, ne s’est pas fait arracher les dents. Aujourd’hui, c’est la désillusion, d’une réalité qui l’a frappé en plein cœur : qui a mis à bas, les rêves et les espoirs d’un Père.

_Si tu as le moindre besoin, n’hésite pas à venir. Ca me fait plaisir, d’être là pour toi. Je me sens utile, et ça te soulage un peu, du bon pour tous les deux.

Il laisse échapper un rire bref, proche d’un aboiement, avant de doucement se détacher. Carrure solide, que les années n’ont fait que renforcer, d’épaules larges, d’un torse épais, d’une taille adoucie par un léger embonpoint, force apparente, qui sert davantage à enlacer qu’à écraser, qui sert à porter plus qu’à lancer.

_ … J’étais pas obligé. Mais j’avais envie. Et c’était important pour moi de le faire. Merci de m’avoir permis, d’être là.

Il lui offre un clin d’œil, puis l’écoute avec attention, apaisé, Jayson hoche finalement la tête. Il n’a pas pu dissimuler, ce qu’il ressentait, n’avait pas vraiment l’envie de le masquer : les enfants, sont capables de tout savoir, de tout percevoir, alors autant être francs avec eux. Puis ils trouvent toujours les mots, pour vous apaiser. Jayson remarque le geste d’Hector, et lève à son tour sa main pour entremêler leur petit doigt. Le laisse voir, le tatouage sur sa main, un soleil pour dissimuler, une blessure profonde, que le temps ne suffit pas à effacer.

Chevalier sans épée, soldat sans fusil, Jayson est un combattant, qui n’a jamais fait couler d’autres sangs que le sien.

_ Ca ira, répète-t-il, d’une voix grave et posée, Tu vas t’en sortir, ça, je le sais. Et je ferai de mon mieux pour t’aider. Allez, je te suis… Ca fait un moment, que j’ai pas pris le temps de regarder les étoiles.

Son pas se joint à celui d’Hector, ils discutent de choses et d’autres, sans valeurs et pourtant, si importantes. Ces petites choses, qui peuplent le quotidien de sourires, qui comblent la solitude, d’échanges. Quelques silences parfois, le temps de se recentrer sur soi, de prendre conscience du monde autour d’eux.

Jayson lève les yeux vers le ciel.

Ca fait longtemps, qu’il n’a pas pris le temps de regarder les étoiles.

Sa main tapote affectueusement l’épaule d’Hector, dans un geste d’une affection pataude, de soutien, réel.

Il est heureux, de l’avoir vu aujourd’hui.

Ses larmes, encore logées dans les cicatrices de sa peau : comme l’océan, recouvre les balafres de la terre, d’une vie qui revient, là où la mort croyait avoir tous les droits.

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Jayson Wymer
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