Encore un! Se dit-il avec excitation alors que ses griffes rencontrent un nouvel objet dans la terre meuble. Il continue de creuser, de la boue plein le museau, alors qu'il sent l'odeur familière qu'il rencontre souvent par ci-par là ces derniers temps, et qui le fait généralement changer de forme pour finalement aller creuser et trouver le trésor enfoui (généralement, un object quelconque de type balle, petite figurine en argile, et même une ou deux fois des vêtements dans un sac plastique scellé pour les protéger, à croire que le propriétaire de ces objets ne souhaite pas s'en débarrasser pour toujours.) Quelquefois, les curiosités étaient même au fond d'un terrier, creusé, du moins Côme le suppose, par un anima fouisseur, étant donné que les parois des boyaux de terre étaient imprégnés de la même odeur que les diverses possessions! Il attrape entre ses mâchoires l'objet, une sorte de mini-cerceau en bois peint de couleurs bariolées, et ressort du trou qu'il a creusé à la seule force de ses pattes. Son pelage sable est couvert de terre, mais cela ne le dérange pas particulièrement, et une fois l'anneau en bois posé au sol il se roule dans l'herbe humide des plaines faucheuses pour se nettoyer un peu. Il ne lui faut pas bien longtemps pour récupérer aussi le sac où il a mis ses vêtements, dont il passe la bandoulière autour de son cou, avant de se mettre à renifler le sol jusqu'à trouver une piste. Entre les brins d'herbe, se perdent comme des rubans de différentes couleurs olfactives une multitude de traces, de passages. Sous cette forme, il ne distingue pas les bonnes odeurs des mauvaises, aussi de l'herbe pourrie peut être aussi intéressante qu'un feu de bois ou un plat délicieux qu'on ferait mijoter.

La truffe au sol, il cherche surtout l'odeur qui correspond à l'anneau coloré qui repose à présent dans son sac. Une odeur de sucre brûlé, de barbe à papa, de caramel, de... bonbon. De bonbon, oui! Mais pas seulement, mélangée à autre chose. Une odeur légèrement poivrée, mais aussi quelque chose de poussiéreux. Oui, l'odeur est à présent bien claire dans son esprit. Des bonbons, dans ce coin... Il est facile d'en trouver à la fête foraine. Alors c'est dans cette direction qu'il va d'abord. Une fois plus proche, il file de nouveau nez à terre, truffe contre le sol. Chaque odeur est son propre petit chemin, un ruban qu'il lui suffit d'attraper entre deux doigts et de le tirer pour le dérouler et le suivre. Il passe l'entrée, et déambule entre les chapiteaux, les attractions. Ici, l'odeur de la pomme d'amour, de la praline, et autres sucreries est bien trop forte tout autour pour qu'il ne puisse désormais s'y fier. Il la met de côté, et même les multiples odeurs alléchantes (la vieille chaussure de clown en plastique, le chapeau haut de forme tâché de gomina, le papier journal un peu humide...) pour se concentrer sur la piste principale, s'éloignant de la source bien trop évidente de l'odeur de bonbons pour se tourner vers le reste de l'odeur. Il retrouve bientôt le chemin, sa queue remuant en l'air alors qu'il flaire l'objet de sa curiosité. Son odeur est partout dans la fête foraine, aussi Côme reste ainsi un bon moment truffe au sol fesses en l'air à déambuler dans tous les sens jusqu'à finalement que l'odeur devienne de plus en plus forte, et que son nez termine sur les chaussures d'un type. Il relève alors la tête, et aboie, histoire d'attirer son attention. Il récupère alors l'anneau en bois, et le laisse retomber à ses pieds... avant de déguerpir. Bien sûr il ne va pas bien loin, simplement jusqu'au premier endroit où il peut se retransformer et se rhabiller avec un minimum de pudeur, avant de revenir.
"Toi là!!" s'exclame-t-il. "C'est toi qui enterre des trucs partout sur l'île pas vrai ? J'ai gagné quoi maintenant que je t'ai retrouvé ?" demande-t-il avec enthousiasme, ses yeux plissés, un grand sourire creusant ses fossettes, alors qu'il pointe l'homme du doigt.