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Petites emplettes [Ephraïm]



 
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Petites emplettes [Ephraïm]
Charlotte Blackbell
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Charlotte Blackbell
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Petites emplettes
Lunapolis – Marché aux fous • Janvier 2100

Charlotte Blackbell | Ephraïm Kurusu


"La rumeur, cette vérité qui se promène comme un mensonge, de bouche à oreille, qui ne fait pas réfléchir les gens, qui passe comme un soupir au-dessus du vent."
Charles Soucy

Charlotte avançait doucement le long des étals. Sa canne était à peine tendue devant elle – elle ne pouvait pas se permettre de la tendre au milieu de la foule de la même manière que lorsqu’elle marchait dans un espace ouvert. Elle ne voulait pas faire trébucher quelqu’un, ce qui était déjà arrivé quand elle était plus jeune et qu’elle se déplaçait avec beaucoup moins d’aisance en dehors de la résidence familiale.
Elle n’avait pas toujours aimé se retrouver au milieu d’une foule. Petite, le bruit et les contacts des gens l’effleurant, voire même la bousculant, étaient déstabilisants et particulièrement désagréables. Mais elle avait appris à les apprécier. Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle adorait ça, mais elle appréciait maintenant particulièrement se rendre au marché.
Sa main libre effleurait les bords des étals, lui donnant un autre point de repère. Elle s’arrêtait régulièrement pour toucher ou sentir les produits. Les marchands étant toujours plus ou moins les mêmes, Charlotte avait appris avec les années lesquels la laissaient toucher sans problème et lesquels n’appréciaient pas du tout sa présence devant leur étal. Elle lançait toujours un sourire à l’étal avant de toucher quoi que ce soit, bien qu’avec le monde, elle n’avait souvent pas la certitude que la personne gérant l’étal le voit ou non. Mais cela lui importait peu, après tout, les sourires quittaient rarement son visage en public de toute manière.
Bien qu’elle apprécie toucher et sentir toutes sortes de produits, ce n’était pas la raison pour laquelle elle appréciait autant venir au marché. Ce qu’elle aimait le plus, c’était ce qu’elle pouvait entendre ici. Ce lieu regorgeait d’informations et de rumeurs : il suffisait de tendre l’oreille. Chose en laquelle Charlotte excellait.
Charlotte attrapa doucement une clémentine et la porta à son nez pour la sentir, concentrée sur 3 conversations différentes.


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Ephraïm Kurusu
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Jeu 28 Mar - 8:03
_ Il va se calmer le Nabot ?

_ Le… Nabot…?

Un talon heurte le sol. Ephraïm se dresse de toute sa hauteur. Du haut de ses 1 m 57, il croise les bras sur son torse et redresse dignement la tête.

L'on s'amuse, de voir ce gringalet perché sur ses grosses chaussures de randonnée à semelles compensées, avec les brindilles qui lui servent de jambes, à se demander comment elles font pour soulever ses énormes semelles… Un croc-top rose dévoile un ventre fin, une veste en cuir recouvre les épaules malingres, Ephraïm a tout d'un freluquet en apparence. Son style allie le punk au kawaii, la veste bariolée de patch représentant une licorne, un cupcake et un arc-en-ciel. Le jean déchiré, tenu à la taille par une chaîne sur laquelles sont suspendus des portes-clefs mignons, aux couleurs pétantes, tranchant avec l'austérité de sa coiffure. Ses cheveux noirs, rasés vers l'arrière où s'étire à à présent une large cicatrice, sont rassemblés en un chignon austère : seules deux mèches longent de part et d'autre son visage.

Les sourcils naturellement froncés sur ses yeux assombris, Ephraïm a les mâchoires serrées, il lève la tête et regarde d'en bas, l'homme qui veut s'amuser à le malmener. Un prédateur, un homme d'une trentaine d'années au sourire goguenard, qui s'amuse à passer un bras autour des épaules d’Ephraim pour lui parler… Mais sa sale haleine fait franchement froncer le nez du Pur Sang qui, d'un geste vif, brusque et autoritaire, se dégage d'un mouvement de bras.

_ Je ne vous ai pas autorisés à me toucher.

_ Et qu'est ce que tu vas me faire hein ? Qu'il ricane, tentant de bousculer une nouvelle fois Ephraïm… Mais cette fois, sa main qui s'écrase sur l'épaule du garçon ne le fait plus même frémir. L'homme bat des paupières, surpris de la résistance sous ses doigts, cherche à accentuer la pression… Mais c'est un vrai mur qu'il essaye de faire reculer.

Décontenancé, il bat des paupières et lève les yeux.

Les prunelles d’Ephraim sont plantées dans les siennes. Comme ses talons sont ancrés dans le sol.

Ses yeux bleus, sont à présent noirs. L'orage gronde, au travers des mâchoires serrées, du rictus qui fait frémir le coin de ses lèvres, de sa propre main qui, lentement, se lève pour saisir franchement l'homme par le col. L'homme cligne des paupières quand Ephraïm le rapproche de son visage, le contraignant à se pencher.

_ Ce que je pourrais vous faire, hm…

Qu'il répète, d'une voix lente et ferme, avec une pointe de cynisme dans la voix.

_ Vous arrêter pour harcèlement.

L'homme bat des paupières - il fixe, interdit, les jointures blanchies du jeune homme. Sous sa peau, les veines se sont gonflées, les muscles, se sont contractés. Derrière l'apparence fluette, se tapie une puissance brute et explosive. Un corps fait, de nerfs et d'os, de muscles et de tendons, d'une carne sur laquelle un prédateur pourrait se briser les dents…

La menace d'une arrestation paraît étrangement moins inquiétante que cette seule main qui le tient par le col, avec une force à laquelle il ne s'attendait clairement pas. Ses mains se lèvent pour se refermer sur le poing du garçon, ses ongles griffent même légèrement sa peau, Ephraïm, en réponse, pose son autre main sur l'épaule de l'homme.

Son pouce appuie fermement au niveau de la jointure entre sa clavicule et l'épaule, une pression qui suffit à tirer suffisamment pour faire grimacer l'homme.

_ Vous croyez que je ne vous ai pas vu tourner autour de ces dames ? Pervers…

Crache Ephraïm. Ses yeux se sont plissés.

Il le tient.

Et l’homme ne le comprend que trop tard, quand d'un coup de talon bien placé dans sa cheville, il est contraint de poser un genou à terre. Ephraïm a lâché son épaule, mais a saisi son bras, se glissant dans son dos, il saisit son poignet et les attache d'une paire de menottes. Sa main empoigne l'homme par le col, qu'il relève d'un grognement pour le replacer sur ses jambes. D'une pression entre les omoplates, il le contraint à avancer.

_ Je vous arrête pour harcèlements et attentats à la pudeur.

Ca fait un moment qu’ Ephraïm traine dans les parages, à la recherche d'un suspect pour lequel plusieurs mains courantes ont été posées… Il espère ne pas s'être trompé. L'homme est finalement confié à d'autres collègues, avant qu’ Ephraïm ne reparte en patrouille.

Les mains enfoncées dans ses poches, son pas chaloupé et militaire, de tout son poids qui bascule d'un pied sur l'autre, son air naturellement renfrogné n'encourage pas tant de personnes à l'aborder. Ses yeux parcourent la foule, à la recherche de tout ce qui pourrait être un acte suspect… Mains baladeuses, insistances pernicieuses, il a été formé pour les repérer et les traquer.

Bien que ce ne soit clairement pas ce à quoi il préfère s'adonner.

Il se sent bien mieux, au Mont Hurleur, entouré de neige et de nature, à traquer les braconniers ou simplement s'assurer de la sécurité. Ici, entouré de monde, il se sent presque étouffer. Et radin comme il est, il ne peut pas s'abandonner au plaisir de s'acheter un panier de fraises, combien même elles lui font envie…

Se mordant la lèvre, son regard est attiré par un geste d'une main qui saisit un fruit, instinctivement, il s'assure à ce que le produit soit reposé sur son étale - avant de reconnaître la canne dans son autre main. Ephraïm bat des paupières à 2 reprises et la honte de ce jugement si vite asséné le fait rougir un peu… Il toussote, hésite, mais s'approche de son pas fortement reconnaissable, appuyé par les cliquetis de ses portes-clefs suspendus à sa ceinture.

_ Bonjour, Charlotte.

Il ne sait jamais s'il doit se présenter, si elle peut le reconnaître au son de sa propre voix - à ses yeux, elle n'a rien d'exceptionnel. Grave et légèrement rauque, le ton un peu bourru mais toujours respectueux, il y a dans sa façon de s'exprimer, une discrète retenue. L'on sent bien là l'éducation dont il a bénéficié - à part lorsqu'il s'énerve.

Non, lorsqu'il s'énerve, la voix se fait plus aiguë, elle éclate et percute, en injures.

_ Comment est-ce que tu vas ? Tu fais des courses ? Je peux peut-être t'accompagner sur un bout de chemin…

Il est en civil, bien qu'il soit en patrouille.

Et s'inquiète qu'elle puisse être une cible facile, pour les voleurs qu'elle croiserait… Combien même peut-elle les entendre, les percevoir, elle ne serait pas en capacité de les voir ou les poursuivre, et des salauds n'hésiteraient pas à en profiter. L'idée même lui fait froncer le nez et lâcher un grognement agacé.

Qu'ils essaient.

Il les attend.
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Charlotte Blackbell
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Petites emplettes
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Charlotte Blackbell | Ephraïm Kurusu


"Où puiserait - on la joie débordante des retrouvailles s'il n'y avait pas de séparations ?"
François Garagnon

Charlotte sentait l'odeur de la clémentine qu'elle avait porté à son nez, concentrée sur trois conversations, poussant en arrière fond les autres voix de la foule, les bruits de pas, la monnaie s'entrechoquant, des cliquetis de porte-clefs...

"Bonjour, Charlotte."

Elle posa rapidement mais doucement la clémentine et se tourna lentement vers la voix. Son sourire poli s'étira dans un grand sourire.
Charlotte n'eut aucun problème à reconnaître cette voix. Elle avait une excellente mémoire sonore et se trompait rarement. Quand elle n'avait rencontré une personne qu'une, deux ou trois fois, elle préférait généralement que les gens se représentent plutôt que de laisser le monde entier prendre conscience de l'étendue de ses capacités. Mais cette voix ?

"Ephraïm !" s'exclama Charlotte sans aucune hésitation, la voix remplie d'un mélange de surprise et de joie.

Elle tendit immédiatement sa main libre dans sa direction, jusqu'à trouver son épaule –elle était au même niveau que les siennes mais les muscles sous-jacents étaient bien ceux d'un milicien aguerri comme Ephraïm, et comme la majorité des hommes de la famille de Charlotte. Elle glissa sa main le long de ses trapèzes, le serrant dans une embrassade à un bras –ne voulant pas risquer de toucher quelqu'un ou quelque chose avec sa canne si elle avait porté l'autre bras dans le dos d'Ephraïm. Elle le serra un bref instant, peut-être un peu plus longtemps que cela n'était nécessaire, sa joue frôlant la sienne avec tendresse, avant de le lâcher et de prendre un petit pas en arrière, un grand sourire toujours adressé au jeune homme.

"Comment est-ce que tu vas ? Tu fais des courses ? Je peux peut-être t'accompagner sur un bout de chemin..."

"Je vais bien, merci, et toi ? Ça serait avec grand plaisir," répondit-elle d'un ton enjoué.

Un grognement agacé s'échappa d'Ephraïm. Charlotte haussa un sourcil, son sourire prenant un air amusé. Elle leva à nouveau le bras, à la recherche de son visage. Quand ses doigts effleurèrent sa mâchoire, elle ferma la main, ne gardant que l'index tendu. Elle le posa au milieu de la joue du jeune homme et appuya doucement.

"Qu'est-ce qui te fait râler comme ça, Ephraïm ?" demanda-t-elle sur un ton mi-curieux, mi-amusé.


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Ephraïm Kurusu
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Mer 3 Avr - 21:58
A la vue de son sourire, le jeune homme sent son propre visage renfrogné s'éclairer.

Un sourire apaise ses traits naturellement sévères, ses sourcils toujours froncés, acceptent finalement de relâcher leurs tensions. La main aux doigts agiles retrouve le contact de son épaule ; sous ses doigts, elle perçoit un tas d'os, de tendons, de muscles et de veines. Un corps sec et nerveux, au pas lourd souvent accompagné de cliquetis, accessoires ou chaussures crantées. La main s'égare ans son dos, y retrouve probablement la puissance brute de l'étalon - et c'est avec une certaine maladresse qu'il rend l’embrassade.

Le jeune homme n'est pas habitué à de telles démonstrations d'affection, elle l'entend probablement souffler un peu du nez sous la surprise quand sa joue entre en contact avec la sienne. Il ne se dégage pourtant pas, ne recule pas, et pose une main sur l'épaule de la jeune femmme pour la lui tapoter à deux reprises; Pataud et bourru, le jeune homme n'en est pourtant pas moins attentionné…

Rares sont ceux qui ont eu l'occasion de toucher son corps d'aussi près. Sa petite taille, ses
membres fins, masquent la force dont est capable le jeune homme - mais Charlotte sait probablement qu'il est capable de la soulever à la seule force de ses bras si elle le désire (ou si cela s'avère nécessaire).

La main qui se lève vers son visage le fait naturellement loucher. Sa remarque malicieuse et l'index qui s'appuie sur sa joue le font rougir comme une pivoine… Délicatement, sa main saisit doucement celle de Charlotte et y exerce une pression rassurane, son pouce caressant le dos de ses doigts un court instant avant qu'il ne préfère la relâcher.

_ Il y a eu pas mal de vols ces derniers temps au marché…

Une petite moue lui échappe.

_ … Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit. Je reste avec toi. Et si tu veux que je garde ton sac avec moi, je te jure que personne n'y posera la main.

Et les Kurusu ont le respect de la parole donnée.

Ephraïm est protecteur, comme ses frères le sont avec elle ; non pas qu'il soit plus inquiet pour elle que d'autres, non. Mais après ce qui est arrivé à Uriel, Ephraïm n'a plus l'esprit tranquille. A ses yeux, les murs de cette ville sont bien plus dangereux que les falaises du Mont Hurleur ; ici, ce ne sont pas les crevasses qu'il faut craindre, mais ce qui se tapit dans l'obscurité.

Les patrouilles, même en civils, ravivent ses craintes viscérales. Le traumatisme de son frère, au corps brisé, abandonné sur les pavés. Prédateurs, malfrats, voleurs, des types qui rôdent encore à Brisecoeur. Ils n'ont pas tous été attrapés. Que se passerait-il, s'il tombait sur l'un d'entre eux ?

Se vengerait-il ? Se contenterait-il de suivre la Loi ? Cette Loi à laquelle il s'est totalement dévoué. Offrir à toustes, les mêmes traitements, les mêmes sentences, quel que soit le statut, l'anima ou le rang.

_ Ca va…

Un soupir s'arrache de ses lèvres et il masse un instant l'arrière de sa nuque. Il retrouve le contact familier des points de suture, celui plus dérangeant des cheveux rasés. Dans sa famille, les cheveux sont sacrés. Son bras retombe.

_ J'ai pu reprendre un peu de service…

Après un arrêt.

_ Et je… réfléchis à pas mal de choses…

Il avoue en baissant les yeux… Avant de redresser les prunelles.

_ Enfin. J'ai quand même hâte de retourner au Mont Hurleur. Vraiment, patrouiller ici, ce n'est pas ce que je préfère. Tu veux te tenir à mon bras ? Qu'est ce que tu venais chercher ici ? Je connais un bon marchand de fruits, aux prix raisonnables, si tu veux…

Avare comme il est, s'il accepte de dire qu'un prix est raisonnable, c'est qu'il doit être vraiment bas…



Ephraïm Kurusu
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Ven 5 Avr - 0:02

Petites emplettes
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Charlotte Blackbell | Ephraïm Kurusu


"Les mauvais souvenirs vous poursuivent sans que l’on ait besoin de les emporter avec soi."
Carlos Ruiz Zafón

Charlotte enlaça Ephraïm d’un bras. A chaque fois, elle pouvait sentir dans les mouvements de son corps qu’il n’y était pas habitué, et elle savourait toujours la maladresse avec laquelle il lui rendait ses embrassades. Car malgré la surprise et l’inhabitude, il se laissait toujours faire et Charlotte n’avait aucun doute que cela n’aurait pas été le cas s’il ne les appréciait pas. Les deux tapotements de sa main sur son épaule la firent sourire doucement.

Sous son index, Charlotte sentit la joue d’Ephraïm chauffer et son sourire amusé s’agrandit un petit peu plus. Même si elle ne le dirait jamais à haute voix, elle adorait taquiner ainsi des personnes techniquement capables de l’envoyer valser à une main –jusqu’à présent, elle avait toujours gardé ses deux pieds au sol–, cela avait quelque chose d’exaltant, surtout quand la personne réagissait ainsi !
La main d’Ephraïm se saisit délicatement de la sienne pour l’éloigner de son visage. La petite caresse du pouce du jeune homme sur ses doigts teinta de douceur de sourire de Charlotte. Puis il la lâcha et elle laissa son bras retomber le long de son corps.

"Il y a eu pas mal de vols ces derniers temps au marché… Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit. Je reste avec toi. Et si tu veux que je garde ton sac avec moi, je te jure que personne n'y posera la main."

Ah. Évidemment. Charlotte ne se sentait pas en danger et elle était généralement agacée par la surprotectivité de son entourage, et encore plus de celle d’étrangers, mais dans le cas d’Ephraïm, elle savait que ce n’était pas juste elle. Pas juste sa cécité. Elle savait que pour lui, tout le monde pouvait être en danger. Elle savait, comme lui, qu’Uriel était tout sauf faible et cela ne l’avait pas sauvé. Elle avait entendu les détails de l’accident… Elle était heureuse pour eux deux qu’il aille enfin mieux.
Charlotte sourit avec tendresse et tapota la petite sacoche, contenant son téléphone, ses clefs et ses sous, accrochée en ceinture à sa taille. Elle n’avait besoin de rien d’autres.

"Ça devrait aller pour mon sac, mais merci."

Puis Ephraïm répondit enfin à sa question précédente.

"Ca va…"

Un soupir. Le frottement d’une main sur la peau.
Le sourire de Charlotte vacilla l’espace d’une seconde. Elle n’avait pas vu Ephraïm depuis longtemps, et dans la joie et surprise de le croiser ainsi, elle avait temporairement oublié ce qu’il avait vécu ces derniers mois…

"J'ai pu reprendre un peu de service…" Une pause. "Et je… réfléchis à pas mal de choses…"

Charlotte savait beaucoup de choses. Elle savait également interpréter de nombreux mouvements des corps ou les intonations des voix. Mais Charlotte ne savait pas lire dans les pensées et elle ne pouvait qu’imaginer ce qu’il vivait et ressentait.
Elle leva à nouveau son bras, cherchant sa main, elle la prit doucement dans la sienne et fit de petits cercles avec son pouce sur le dos de sa main, un petit sourire tendre sur les lèvres.

"Enfin. J'ai quand même hâte de retourner au Mont Hurleur. Vraiment, patrouiller ici, ce n'est pas ce que je préfère. "

Il était donc actuellement en patrouille. En civil, elle supposait à la texture de ses vêtements qu’elle avait pu sentir lors de l'embrassade. Il ne s’agissait clairement pas d’un uniforme. Et cela expliquait d’autant plus sa malaisance.

"Tu veux te tenir à mon bras ? Qu'est ce que tu venais chercher ici ? Je connais un bon marchand de fruits, aux prix raisonnables, si tu veux…"

Charlotte n’avait en réalité besoin de rien, et encore moins de fruits aux prix raisonnables –ce n’était pas l’argent qui lui manquait et, contrairement à Ephraïm, elle était plutôt dépensière–, mais elle lui offrit un grand sourire avant de lâcher sa main. Elle replia sa canne et l’accrocha agilement à sa ceinture, grâce au mousqueton qui s’y trouvait à cet effet. Il y avait trop de monde pour qu’elle puisse se permettre d’utiliser sa canne tout en tenant le bras du jeune homme. Ceci fait, elle retendit le bras, cherchant celui d’Ephraïm, avant de doucement glisser son bras autour du sien et de pivoter pour se mettre dans le même sens que lui. Elle tourna la tête vers lui –réflexe qu’elle avait pris bien qu’il n’y ait pas d’intérêt pour elle, uniquement pour ses interlocuteurs– et lui lança à un nouveau un merveilleux sourire.

"Hum… Voyons voir…" Elle tendit la main en face d’eux, le poing fermé et déplia un doigt à chaque énumération. "Des avocats, des kiwis, des poires… des fraises ? S’il y en a. Je sais que ce n’est pas la saison."

Ephraïm adorait les fraises. Charlotte le savait bien et elle se ferait un plaisir de lui offrir une barquette, s’il y en avait. Il suffirait de ne pas trop penser à l’origine de la monnaie qui se trouvait dans son porte-monnaie, celle qui échappait au contrôle de sa mère et qu’elle pouvait dépenser dans tout ce qui lui passait par la tête.

Alors qu’ils se frayaient un chemin dans la foule, Charlotte chercha un moyen de distraire –certes temporairement, mais c’était toujours mieux que rien– Ephraïm de ses préoccupations actuelles.

"Ah ! Tu veux connaître un secret ? Mais faut en parler à personne, même mes parents sont pas encore au courant." Elle tira doucement sur son bras et pencha sa tête vers la sienne, cherchant son oreille. Ses lèvres la frôlèrent et elle chuchota tout bas : "La copine d’Edward est enceinte !" Elle rigola doucement et ajouta dans un chuchotement moins faible. "Je pense qu’il devrait pas tarder à annoncer leur mariage !"

Charlotte s’éloigna de l’oreille d’Ephraïm, riant toujours de bon cœur.
Edward, l’aîné de la fratrie de Charlotte, comme ses deux autres grands frères depuis qu’ils étaient entrés dans la trentaine, subissaient depuis quelques années les incessants commentaires de leurs parents sur le fait qu’il était plus que temps de se trouver une jeune femme convenable et de leur faire des petits enfants. Edward avait toujours répondu qu’il n’avait pas le temps pour cela mais Charlotte savait pertinemment que c’était pour masquer le fait qu’il n’arrivait pas à trouver une personne avec qui il voulait passer plus d’une nuit. En l’occurrence, cela faisait déjà trois mois qu’il fréquentait la jeune femme en question et Charlotte avait l’intuition que, bien qu’il s’agisse d’un accident pour Edward, ce n’était pas du tout le cas pour elle.


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Jeu 11 Avr - 18:00
Quand Charlotte saisit sa main, pour y dessiner de doux cercles, Ephraïm s'apaise.

La pression régulière, exercée sur sa peau, chasse les tensions de ses muscles contractés. Son corps est tout aussi expressif que sa voix : bien que Charlotte ne voit pas, elle lit probablement en lui comme au travers d'un livre ouvert.

Ephraïm est comme ces bouteilles qu'il ne faut pas trop secouer - bien qu'il n'ait ni bouchon ni écrin de verre pour le contenir. Sa petite taille ne sert qu'à contenir son potentiel de destruction. Quand la colère éclate, sa voix rugit, les objets volent, son corps, se fracasse. Charlotte n'a probablement assisté qu'à très peu de colère, mais en a entendu parler : c'est un sujet qui a longtemps alimenté les discussions de leurs parents.

D'un père qui se désolait de voir son fils si impétueux, d'une mère exaspérée de voir qu'un rien le faisait éclater, il a fallu des années avant qu'ils ne comprennent qu’ Ephraïm étouffait. Que les règles, les attentes, les exigences, l'étranglaient et qu'il se débattait de toute la force de ce minuscule corps. Qu'il n'était pas, et ne sera jamais comme Uriel.

Si son frère avait fait le choix de se taire, Ephraïm avait fait celui d'hurler.
Si son frère avait fait le choix d'endurer, Ephraïm avait décidé de lutter.
Si son frère s'était sacrifié, Ephraïm avait décidé de résister.

Et par amour, ses parents ont finalement plié l'échine. Ils ont appris à accepter ses différences. A s'adapter à ses besoins. Au lieu de continuellement corriger, l'encourager.

Mais pour Uriel, c'était trop tard.

Le mal avait été fait. Et l'accident a fini de rompre tous liens entre lui et sa famille : avant d'avoir pu s'épanouir, son tronc avait été tranché. Et depuis quelques mois, Uriel se découvrait. Ephraïm apprenait, à connaître son frère : à voir autre chose, que son sempiternel sourire. Il pense encore souvent aux premières larmes qu'il l'a vu verser. A ses aveux. Ses abus. Pour soulager une souffrance, que personne n'a pu voir - pas même lui.

Uriel avait succombé.

Et c'est après ces 8 années, qu'il commence à se reconstruire. A se découvrir. A assumer ce qu'il est. A parler de ce qu'il ressent. L'aîné a toujours été son modèle, les rôles se sont à présent inversés.

Son accident reste malgré tout, une blessure que le temps ne suffit pas à guérir. La vie ne tient qu'à un fil, il suffit d'une rencontre, d'un faux mouvement, du mauvais moment, pour que tout s'arrête. Abruptement. Cette insécurité, Ephraïm la ressent quotidiennemment. Sa culpabilité, s'accroche encore à ses épaules par instant, lui rappelant sans cesse qu'il n'a pas été présent, qu'il n'a rien pu faire, qu'il a été impuissant.

Son avarice ne trahit que la peur d'un futur incertain, d'un avenir où la Milice ne prendra plus en charge les soins de son frère, où chaque centime sera peut-être nécessaire - pour payer des soins, des outils adaptés, un nouveau foyer. Car il sait qu’Uriel ne retournera probablement pas à la Milice, qu'il veut faire sa propre vie, mais Ephraïm ignore si financièrement, il sera capable de s'assumer - et il est prêt à tout lui donner.

Toutes ses économies, tout cet argent mis de côté.

Car Uriel a bien assez payé.

Contenu par les caresses le long de sa peau, Ephraïm relâche les tensions de ses épaules. Il a toujours apprécié les étreintes de son frère, sa veste trop grande, les chaussures lourdes, pour se sentir, maintenu. Pour que les émotions agitées ne le fassent pas imploser.

Il sourit, amusé, de la voir ranger sa canne avec une telle expertise ; d'ailleurs, il se penche pour saisir un instant le mousqueton…

_ C'est celui que je t'ai donné ?

Qu'il demande. L'une des passions du jeune homme n'est autre que l'escalade… Et il lui est probablement arrivé de proposer à Charlotte de lui donner de son matériel : c'est du solide, a-t-il probablement assuré d'un hochement de tête appréciateur.

La voyant énumérer, Ephraïm opine à chaque fruit, jusqu'à la mention des fraises qui lui font vivement redresser la tête. Les yeux brillants, ses lèvres s'entrouvrent puis il se mord la lèvre avec envie. Bien qu'il ne soit pas gourmand, lorsqu'on parle de fraises, c'est une toute autre histoire… Ca et l’avoine.

_ Hm… Je ne sais pas s'il y en aura mais je te dirai. Les siennes sont assez bonnes.

Bien que les meilleures soient celles de son jardin.

Sucrées, bien mûres et gratuites, mais ça, il ne le précise pas. Il sait que son côté radin amuse et il ne l'assume pas vraiment. Ses propres parents ne comprennent pas son intransigeance sur l'argent. Heureusement que Charlotte ne voit pas toujours ses réparations rudimentaires, comme ses chaussures qu'il entoure de sctoch quand les semelles se trouent….

Quand la jeune fille l'invite à se pencher pour lui confier un secret, il s'incline et cligne des paupières. Un sourire sincère éclaire son visage d'habitude renfrogné, il lui adresse d'ailleurs une oeillade malicieuse.

_ Comment tu fais pour être au courant de tout avant tout le monde… Tu es impressionnante…

Impressionné, il lui donne un léger coup d'épaule affectueux, bien qu'il veille à ne pas la bousculer.

_ C'est une bonne nouvelle pour eux… Enfin j'espère. Comment vont tes autres frères ?

Soudain, il cligne des paupières.

_ Au fait… Tu ne devineras jamais ce que j'ai fait.

Il laisse marquer un silence. Hésite. Baisse les paupières, puis après quelques secondes, reprend la parole.

_ Je suis allé à la fête forraine…

Qu'il annonce d'une petite voix. Peinant encore à croire, qu'il ait passé toute une soirée dans ces attractions, qu'il y ait dépensé tout l'argent qu’Uriel lui a donné - qu'il s'est donné le droit, de s'amuser.

Il s'était tant privé, après l'accident d’Uriel.

Pas seulement d'argent, pas seulement de sortie : de vivre.

La culpabilté du survivant.
Ephraïm Kurusu
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Charlotte Blackbell
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Mer 17 Avr - 22:59

Petites emplettes
Lunapolis – Marché aux fous • Janvier 2100

Charlotte Blackbell | Ephraïm Kurusu


"La raison est le flambeau de l'amitié ; le jugement en est le guide ; la tendresse en est l'aliment."
Louis Joseph Mabire

Charlotte venait de replier sa canne et de l'accrocher à sa ceinture dans des mouvements agiles et précis qui n'étaient possibles qu'à force de multiples et multiples répétitions. Elle sentit le corps d'Ephraïm bouger et, à la sensation de sa ceinture étant légèrement tirée et à sa canne bougeant contre sa jambe, elle comprit qu'il s'était saisi de son mousqueton pour l'observer.

"C'est celui que je t'ai donné ?" demanda-t-il, un sourire amusé s'entendant dans sa voix.

"Ah oui, tiens, tu as raison !"

Elle avait complètement oublié ce détail. Sa main glissa vers le mousqueton, l'effleurant. Au souvenir du jour en question, son sourire, déjà grand, sembla s'agrandir un peu plus.

"Et c'est effectivement du très solide !" ajouta-t-elle, la voix rieuse.

Petites emplettes [Ephraïm] Puce-Dauphin

Charlotte venait de murmurer à Ephraïm les dernières nouvelles concernant Edward, son frère aîné, et elle riait maintenant de bon cœur.

"Comment tu fais pour être au courant de tout avant tout le monde… Tu es impressionnante…"

Le rire de Charlotte changea pour se faire plus innocent et amusé, comme s'il avait dit une bêtise. Et pour toute réponse, elle secoua sa main libre devant eux pour écarter le compliment et faire peu de cas de la déclaration, signifiant ainsi que, évidemment que non, elle n'était pas au courant de tout.
Un petit coup d'épaule la fit quelque peu tanguer, mais elle était bien accrochée à son bras et elle retrouva son équilibre instantanément. L'affection qu'elle avait senti dans le geste la fit addresser au jeune homme un grand sourire affectueux, bien que toujours teinté d'amusement.

"C'est une bonne nouvelle pour eux… Enfin j'espère. Comment vont tes autres frères ?"

Elle espérait aussi qu'il s'agirait, sur le long terme, d'une bonne nouvelle. Quant à ses autres frères... Mais avant qu'elle ne puisse répondre, Ephraïm reprit la parole.

"Au fait… Tu ne devineras jamais ce que j'ai fait." Une pause. "Je suis allé à la fête forraine…" annonça-t-il finalement d'une petite voix.

En effet, elle n'aurait jamais deviné cela. La tête tournée vers lui, ses paupières s'ouvrirent sous la surprise et elle le fixa aveuglement l'espace de quelques secondes avant qu'elle ne réalise que ses paupières s'étaient ouvertes et qu'elle ne les ferme. N'ouvre pas les yeux en public, lui avait souvent répété sa mère à un très jeune âge.

"Oh, c’est super ça !" s'exclama-t-elle, sa voix marquée par la surprise. "Enfin, je crois...?" ajouta-t-elle, soudainement incertaine.

Charlotte n'était jamais allée à la fête foraine. Enfin, pas qu'elle s'en souvienne. Edward lui avait une fois dit que, lorsqu'elle était toute petite, lui et leurs frères avaient longuement insisté et fini par convaincre leurs parents de les y emmener. Mais face à la réalisation que peu d'attractions étaient en réalité adaptées à leur fille, ils avaient décidé de ne plus l'y emmener. Elle n'y était donc jamais retournée. Autant considérer qu'elle n'y était jamais allée.
Charlotte se reprit et offrit à Ephraïm un sourire solaire. En tout état de cause, elle n'en entendait généralement que beaucoup de bien. Peut-être devrait-elle également y aller ?

"Est-ce que ça t’a plu ? C’est le plus important après tout ! Raconte-moi tout !! Je veux plein de détails !"



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Citations:
 Charlotte parle en LightCoral  
Charlotte Blackbell
https://haklyone.forumactif.com/t1361-charlotte-blackbell#11116 https://haklyone.forumactif.com/t1366-charlotte-blackbell-little-songs#11136
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