haklyone
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Petit poisson hors de l'eau (suite à l'event) ○ ft Ephraïm



 
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Petit poisson hors de l'eau (suite à l'event) ○ ft Ephraïm
Uriel Kurusu
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Uriel Kurusu
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Mar 30 Jan - 12:00

Petit poisson hors de l'eau





Je comprends ce qu’il a dû ressentir, ce jour-là.
Ce jour où on a appelé mes parents pour leur dire ce qu’il m’était arrivé.
Ce jour où tout s’est arrêté.
Je comprends ce qu’il a dû ressentir, ce jour-là.
Cœur battant à toute allure, larmes aux yeux.
Panique, peur que tout soit perdu.
Mon petit frère est à l’infirmerie.
Que ce soit pour une petite blessure ou la pire, je m’inquiète.
Je ne veux pas qu’il lui arrive quelque chose.
Mon petit poisson, mon tout petit frère, la personne la plus précieuse là au fond de mon cœur.
Par pitié, Déesse, qu’il aille bien.

Uriel vivait dans un petit rêve, avant ce moment. En compagnie de son petit ami, à profiter de la fête foraine, à vivre tant d’émotions. Tout avait basculé, vite. Il avait suffi d’un message, un seul petit message. Le contenu a fait mal. Ephraïm, à l’infirmerie ? Des fautes dans le texte, lui qui tient à toujours à bien écrire ? Trop, c’était trop.

Un appel à son père, un appel à sa mère. Une demande à Astrophèle d’aller à leur demeure pour rassurer la mère qui en pleine soirée se réveillait. Tout se passait vite, trop vite.
Mais il était arrivé, là à l’infirmerie, voyant son petit frère allongé, ses yeux fermés, derrière la lucarne de cette porte d’infirmerie.

Non.
Non.
Non !

Médecins lui expliquent ce qu’il s’est passé, mais impatience gagne et il ouvre la porte, Uriel, pour voir Ephraïm. Toujours appuyé sur ses béquilles, il se rapproche impatiemment.

« Ephraïm.. ? »

Les médecins ont dit qu’il allait bien.
Mais j’ai peur.
J’ai juste peur.
Mon petit frère, j’aurais dû être avec lui, le protéger…




Uriel Kurusu
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Ephraïm Kurusu
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Ephraïm Kurusu
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Mer 14 Fév - 17:54
Calme sempiternel face à la tempête, Astrophèle n'a rien laissé paraître.

S'est contenté de saisir l'épaule de son amant, d'une main douce et ferme, de sa voix lente, traînante, lui a susurré “Ne t'inquiète pas, s'il a su écrire, c'est qu'il est conscient”. Car lui l'a vu, son corps brisé, ses yeux clos, car lui l'a réellement perdu ; à sa voix, ses gestes puis cris, Uriel n'avait plus réagi. 8 ans, d'inconscience, d'un silence, d'une distance qu'aun effort ne parvenait à franchir. Puis il s'est docilement rendu chez eux, accueillir les peurs et les pleurs des parents. Car ce passé, à peine mis à la porte, vient de glisser son pied dans l'entrebâillement et a forcé l'entrée. Il s'impose une nouvelle fois, dans leur existence.

Comme si le sang versé par les Kurusu n'est pas un tribut suffisant.

Ephraïm a été rapidement pris en charge, les premiers soins donnés, il a encore vomi le peu qu'il lui restait au fond de l'estomac. Traumatisme crânien, il est bon pour rester quelques jours en observation, la liste des interdits, Ephraïm ne les a écouté que d'une oreille. La perte de sang, impressionnante comme pour toute blessure à la tête, l'a grandement affaibli. Pour l'instant, eau sucrée, en attendant que son estomac arrête de se révulser, des yaourts à boire et autres produits liquides, ça lui rappelle Uriel. Mais bientôt, il faudra des lentilles, de la viande rouge, des protéines. Il est affamé, et n'a pourtant rien envie d'avaler, l'estomac barbouillé.

Un traitement contre la douleur, mais pas d'anticoagulants, par peur de l'hémorragie sous-crânienne, il est assis sur son lit, la tête entourée d'un pansement épais. Les cheveux attachés en chignon au-dessus de son crâne, mais ce n'est sûrement pas Ephraïm qui l'a fait, car ça a tout l'air d'être un palmier ridicule.

Il est livide, l'équidé, malgré sa peau tannée par le soleil du Mont Hurleur. Ses yeux sombres, creusés de cernes dues à la fatigue, la bouche pâteuse, les sens et les perceptions troublés, entre les coups et les médicaments. Les émotions d'habitude si explosives, éteintes, tant et si bien qu'il a probablement dormi à plusieurs reprises, qu'en cet instant, il a sombré, à poings fermés. La tête qui bascule légèrement, les bras croisés sur son torse, comme un geste bougon, un dernier signe de résistance. Torse nu, à cause du bandage sur son épaule, les muscles thoraciques foulés par les impacts, ont réussi à protéger les côtes. Une déchirure musculaire vers l'omoplate, mais pas de vertèbres fendues ou brisées.

Le pronostic vital n'est pas engagé, mais c'est bien la première fois qu’ Ephraïm se blesse aussi durement. Aussi imprudent et impulsif soit-il, il fait pourtant attention aux risques que son corps encourt. Probablement car il se connaît : il serait incapable de rester cloué au lit plus de quelques jours. Probablement aussi, car ce qu'a vécu Uriel, ça l'a suffisamment traumatisé pour qu'il se dise, plus jamais.

Les rêves qu'il fait, sont confus, simples éclats de lumière, douleur, tension, qui ébranlent parfois son corps d'un frisson, contractions des mâchoires, roulement des yeux, sous les paupières.

Une voix, un bruit sourd, un poids qui enfonce soudain légèrement le matelas, son corps répond d'un sursaut. Grognement agacé, souffle étranglé, les sourcils d’Ephraim se sont froncés, comme agacé d'être arraché aux bras de Morphée, les paupières qui se soulèvent, dévoilent les prunelles d'un bleu sombre. Orage qui gronde, au fond des entrailles, avant qu’ Ephraïm ne réalise que c'est Uriel, qui se trouve là.

Et le soulagement évacue soudain la tension, les épaules se relâchent, les yeux s'ouvrent grand, Ephraïm veut répondre, les mots ne viennent pas immédiatement. Bien que sa bouche se soit entrouverte. Les lèvres balbutient, jusqu'à ce qu'un son rauque ne franchisse sa gorge.

_ U… Uriel ?

Sa main se referme sur celle de son frère, l'autre déjà s'appuie sur le matelas, Ephraïm veut se redresser. Les mâchoires serrées, agacé de son immobilisme, de sa faiblesse, de la douleur qu'il ressent, Ephraïm veut se montrer fort, pour son frère, veut lui dire, que tout va bien.

_ C-ça va… t'en fais pas… J'ai déjà hâte de sortir, putain…

C'est ce qu'il veut dire, mais il s'entend marmonner, les mots machonnés.

_ J-je suis… Je suis désolé… d'avoir gaché ta soirée…

Il sait qu’Uriel avait rendez-vous ce soir. Avec Astrophèle.

Alors que lui-même enfilait son sac à dos, pour rejoindre le quartier général, il l'a surpris dans sa chambre, à sourire et rougir comme un adolescent, face au message qu'il avait reçu.

Ca lui avait fait chaud au coeur. De voir Uriel comme ça. De le voir, heureux.

Malgré ses béquilles, malgré ses hésitations, ses peurs, ses doutes, ses peines, malgré tout ce mal qu'il criait parfois, malgré tous ces murs qui tombaient, son frère ne s'effondrait pas. Au contraire. Chaque jour qui passait, Uriel semblait reprendre goût… à la vie. Redevenir petit à petit, maître de son existence.

Ephraim ne voulait pas tout foutre en l'air.

Il ne voulait pas qu’Uriel recommence à s'inquiéter, à tout prendre sur ses épaules, alors qu'il avait déjà bien assez à porter.

L'orage, éclate. Non pas en cris, en gestes violents, non, mais en énormes larmes qui noient ses yeux, qui coulent le long de ses joues.

_ Je suis désolé…

Répète Ephraïm. Il lève faiblement un bras pour essuyer ses larmes, reposant sa tête contre le matelas.

_ J-Je savais pas quoi faire… Je voulais pas…. je voulais que tu profites de… de ta soirée, mais je…je voulais pas inquiéter les parents… Je suis désolé, j'ai voulu, j'ai v-voulu…

Il pense à la fusée de détresse, les armes pointées sur eux, le coup qui s'est abattu. La peur d'être exécuté, là, froidement, dans la forêt, sur cette île interdite, loin des siens.

Et l'orage redevient le petit garçon, le gamin qui pleurait quand son frère partait en mission, quand il ne retrouvait plus son doudou dans la maison. Le chagrin, les angoisses, le noient et un sanglot s'arrache de ses lèvres serrées, lui fait grimacer. Il presse contre ses paupières, son avant-bras, pour se protéger de la lumière, par pudeur, par gêne, qu'au final, il ne soit pas aussi grand qu'il l'aurait voulu.

Qu'il n'ait pas été, assez prudent, assez fort, que les choses ne se soient pas passées, comme il l'aurait voulu.
Ephraïm Kurusu
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Uriel Kurusu
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Mar 5 Mar - 13:45

Petit poisson hors de l'eau





« Je suis là, Ephraim… Détends-toi. »

Il va bien.
Il est là, il va bien.
Il a conscience.
Il est vivant.
Ephraïm, mon petit frère.
Mon tout petit frère.

« Cht, cht… »

Ma main sur son torse, l’autre qui effleure sa joue, Uriel le rassure et se rassure aussi. Car jamais il n’avait vu souffrance de la sorte dans le regard d’Ephraïm. Jamais. Il l’avait vu se blesser, quand il courait partout. Il l’avait vu crier, enfant, quand sur la plage vague l’emportait trop violemment, quand de son vélo il tombait maladroitement. Il l’avait entendu hurler, adolescent, quand panique prenait son cœur, quand angoisse berçait ses nuits. Mais ça… Ca, il ne l’avait jamais vu. Cette souffrance-là, il ne l’avait jamais perçue. Ces pansements qui lui semblent immenses sur sa peau, sur son crâne. Ces fils et autres tuyaux, de partout, qui surveillent chaque détail. Ca, c’est nouveau. Jamais Uriel n’aurait voulu y assister.

Mais je ne veux pas que mes parents doivent encore en être témoin. Ils l’ont été une fois, avec moi. C’en est assez. C’est à moi de m’occuper de lui.

« Tu n’as rien gâché du tout. Je te le promets, mon petit poisson… »

Larmes se mettent à couler, larmes que bien souvent seul Uriel a pu apercevoir par le passé. Loin de toute la colère, l’orage qu’Ephraïm contient, larmes sont la foudre, celle qui s’écrase, celle qui tape violemment. Les sentiments les plus forts s’abattent d’un coup, sans prévenir, coup de tonnerre. Et dans ces instants, grand frère sait quoi faire. Mouchoir il attrape pour essuyer la pluie, petits mots pour le rassurer, caresses sur le front, caresses sur le nez, sur les joues.

« Petit poisson dans l’eau, tu nages, tu nages… »

Quand la nuit sombre tombait, le soir, et que nous étions tous les deux dans nos chambres, sans cesse je le chantais.

« Petit poisson dans l’eau, oui tu es le plus beau… »

Comme quand il était petit.
Comme quand je l’étais aussi.

« Petit poisson dans l’eau, tu nages, tu nages… »

Je veux le voir sourire, je veux l’entendre rire.
Le rassurer.

« Petit poisson dans l’eau, le roi des grands ruisseaux… »

Il continue un moment, Uriel, à chantonner. Il essuie ses larmes, l’hydrate, remet le drap sur son corps épuisé. Puis paroles il reprend, quand frère enfin est détendu.

« Je suis là, tu sais. Toujours. Tu ne crains rien, et ne t’inquiète pas pour ma soirée. D’ailleurs… »

Dans mon petit sac, je cherche.
Et sur son ventre, je dépose.

« C’est un cheval à pois. Un peu et toi et un peu de moi ! Il tombe plutôt bien. »

Parfaite est cette peluche en cet instant, durement gagnée à la Fête Foraine.

« Est-ce que tu as besoin de quoique ce soit ? »



Uriel Kurusu
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Ephraïm Kurusu
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Lun 11 Mar - 6:58
Sa voix, déjà, suffit à l’envelopper. A le contenir.

Si Ephraïm est un déluge, une tempête, l’orage, Uriel c’est le doux bruit des vagues, la pluie d’été, le chuintement d’une rivière. La main qui s’appuie sur son torse, le convainc de s’adosser sagement au lit, la main qui s’évade le long de sa joue, essuie les larmes. Contacts, si proches, Uriel le sent probablement trembler, le corps encore saisi de spasmes, décharges d’adrénaline. Car Ephraïm a eu peur de mourir. Il se réveille souvent, revoit le regard prédateur fixé dans le sien, ressent la puissance du combat, l’ordre, d’être à genoux, jusqu’au coup qui s’est abattu, si violemment, à l’arrière de son crâne.

Conscience de sa propre mortalité, de sa vulnérabilité, à la vue du sang qui a coulé, de ses yeux qui se sont brouillés, d’être tout simplement incapable de se défendre, face à une arme pointée vers son crâne. C’est le risque du métier, aurait-on répondu ; mais il y a une différence entre y penser et y être réellement confronté.

Et le souvenir d’un Uriel brisé, cloué sur son lit d’hôpital, inscrit dans tout son être, les images des tuyaux, des machines, de ses yeux clos, de son corps tuméfié, ça lui a fait si peur, il n’a qu’une envie : s’arracher d’ici, retourner courir, mais son corps refuse d’obéir. Encore quelques vertiges, les anti-douleurs directement injectés dans ses veines, le font somnoler, noient ses pensées, il ne parvient plus tant à réfléchir.

Par contre, ressentir.

Ca, rien n’empêche à ce geyser d’imploser, bien qu’aujourd’hui, ça soit comme un flot continu qui se déverse inlassablement, usant sa raison, usant sa patience, ça ne fait que quelques minutes, mais il se sent déjà à bout. Le Pur-Sang pourtant si endurant, sent sa résilience faiblir exceptionnellement.

Les caresses, presque des massages, l’aident à reprendre conscience des limites de son corps. Se concentrer sur la tension de ses muscles, s’efforcer de la relâcher, le souffle se calque lentement à celui de son frère. Le chant le fait grommeler un peu, quelque chose comme « je suis plus un gamin », mais malgré tout, ça lui fait du bien. De retrouver un peu l’inconscience et l’irresponsabilité de l’enfance. D’écouter cette comptine familière, qui lui arrache finalement un petit rictus amusé, qu’il essuie derrière ses poings.

C’est lorsque Uriel l’invite à boire, qu’il réalise à quel point il a soif. Les traitements qu’on lui injecte dessèchent, mais Ephraïm ne le sait pas, il n’en avait encore jamais reçu. Il prend son verre pour en boire plusieurs au final, avant de le reposer dans un soupir un peu plus serein.

Allongé, sa main tenant celle de son frère, il le relâche à contrecoeur quand il perçoit son recul… Avant d’écarquiller les yeux et pouffer à la vue de la peluche. Ridicule. Avec une tête énorme comparée au reste de son corps, des couleurs pimpantes, des pois absolument pas assortis, un gros nez et des yeux vides… Pourtant, ses bras enlacent la peluche, la gardent contre son ventre, Ephraïm est conquis.

_ Elle est très belle… Merci.

Merci, d’avoir pensé à lui.

Ca le touche, bien qu’il se sente un peu coupable : il aurait voulu qu’Uriel profite de cette soirée pour lui, aux côtés d’Astrophèle… Enfin, peut-être était-ce justement, un peu pour lui, un peu pour eux, qu’il trouvait plaisir à faire quelque chose pour lui ?

Il garde la peluche plaquée, aimant sa résistance contre ses muscles serrés. Il frotte son nez contre le doux tissu, jusqu’à redresser les yeux à la question de son frère.

_ Raconte-moi… Comment ça a été ta soirée. Qu’est-ce que tu as vu, qu’est-ce que tu as fait ? Tu as pu t’amuser ?

Il demande.

Se changer les idées. Mettre au loin, la guerre et les peurs, revenir sur le bonheur d’être vivant, d’être présent.

_ Je suis content que tu sois là, qu’il lâche en se mordant la lèvre, les larmes montent et coulent sans qu’il ne les retienne.
Ephraïm Kurusu
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Uriel Kurusu
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Mar 19 Mar - 12:07

Petit poisson hors de l'eau





« C’était une magnifique soirée, tu sais. »

Il répond, Uriel. Il ferait tout ce que petit frère demande, de toute façon. Les deux n’ont pas envie de se concentrer sur la souffrance. Les deux ont juste envie de vivre. Alors il raconte, Uriel. Il raconte.
Le moment où Astrophèle est venu me rejoindre, dans sa splendide tenue.

Le repas que nous avons partagé, tous les deux.
Les peluches que nous avons gagné, à tous ces jeux.
Le manoir hanté que nous avons traversé.
Quelques détails, j’ai épargné : le doux baiser que nous avons échangé.
Ses mains dans mes cheveux.
Nos mots doux murmurés…

« Rien ne m’enlèvera ces souvenirs. C’était… incroyable. »

Un sourire, Uriel laisse glisser sur ses lèvres. Comme un adolescent lors de son premier rendez-vous, il rougit, passe une main dans ses cheveux, toussote et rit.  D’une façon, cela le touche de pouvoir en parler avec Ephraïm. Ce n’était jamais arrivé de la sorte, avant. Uriel avait gardé sa romance secrète, par peur qu’on le juge, par peur qu’on lui interdise de l’aimer. Et même s’il savait, à l’époque, qu’Ephraïm aurait été heureux pour lui… Il n’avait pas pu se résoudre à le lui confier. Voilà qui était fait.

« Je suis vraiment amoureux… Je l’aime. »

Rire nerveux, encore, alors que main passe dans la chevelure du blessé.

« Et… et ça me rassure que tu l’acceptes. Il tient à toi, aussi. Je lui ai tellement parlé de toi, avant déjà. Ephraïm… »

Mais je pense au message, soudainement. A la panique quand j’ai lu ses mots. Mon petit frère. Mon tout petit frère.

« J’ai eu peur de t’avoir perdu. J’ai eu tellement peur. »

Les larmes viennent aussi, il les efface, tentant de son autre main d’effacer celles sur le visage de son petit poisson.

« J’aurais dû être là, j’aurais tellement dû être avec toi, j’aurais tellement dû prendre soin de toi… Bordel, faut que j'arrête de pleurer, c'est de toi dont on doit prendre soin. »


Uriel Kurusu
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Ephraïm Kurusu
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Jeu 28 Mar - 9:57
L’eau coule de ses yeux, s’échappe le long de ses joues, cette eau salée dans laquelle Uriel s’est tant de fois plongé, au point de peut-être s’en noyer. Ces larmes que lui-même, s’est tant de fois refusé de verser.

Celles d’Ephraïm n’ont jamais été contenues, se sont toujours déversée, jusqu’à ce qu’il parvienne à sortir sa tête de l’eau et à reprendre pieds. Chaque goutte, libère son crâne d’une certaine pression et il ne prend pas la peine de les essuyer, ses yeux simplement unis à ceux de son frère. Ses gestes doux, à son adresse, lui font un bien fou et naturellement, sa tête se repose un peu plus contre ses doigts.

_ Ca me fait plaisir que tu en aies profité… Tu as essayé le tir à la carabine ? Est-ce que le mec a corrigé les canons ? Ils étaient tordus…

Qu’il râle, Ephraïm, les sourcils se fronçant dans un grognement. Ce n’est pas dans ses valeurs, ce n’est pas dans leur éducation, les arnaques et les mensonges.

_ Et tu as tenté la Grande Roue ? Et le Grand Huit ?

Qu’il demande, car lui se souvient de tous ces manèges qu’il a enchaînés, de ces sensations qu’il recherchait : l’ivresse, d’effleurer le danger. La vitesse et les pirouettes, le monde qui se renverse, l’adrénaline qui n’a cesse, de le faire vivre.

Un sourire apaise son air renfrogné, à la mention de ces souvenirs qu’Uriel ne pourra pas oublier : sa mémoire est troublée. Est-ce depuis l’Accident ? Etait-ce déjà avant ? Des oublis, des moments dont Uriel ne garde aucune trace, comme les lignes effacées d’une page. Mais les informations semblent de nouveau s’ancrer, s’écrire, dans son esprit, Uriel se souvient de tout ce que son frère lui dit, des projets qu’ils se sont dits, de cet amour jusqu’aujourd’hui, secret voire interdit.

Leurs parents, l’auraient-ils condamné ?

En réalité, Ephraïm n’en sait rien. Uriel, contrairement à lui, avait disposé d’une éducation plus stricte, avec des attentes mieux définies. Le caractère impétueux d’Ephraïm avait été une véritable tempête : les fondations que ses parents avaient voulu lui imposer, balayées par ses colères. Si son aîné avait été capable d’accepter et d’intégrer ces règles, le plus jeune n’avait fait que s’y opposer, avec tant de virulence qu’ils avaient été rapidement contraints de consulter… Ses parents s’étaient sentis dépassés, débordés, par cet ouragan.

Ils avaient appris à gagner en souplesse, à revoir leurs exigences, à accepter les erreurs, les déceptions et les différences. A force de temps, leurs parents ont appris à les aimer, pour ce qu’ils sont.

Était-ce trop tard, pour Uriel ?

Ces changements avaient pris des années, des années qu’Uriel avait passé à la Milice, à endurer une autre forme de pression, celle de ses pairs, celle de la société. Celle de ce devoir qu’ils avaient tous deux décidé de servir, mais dont les valeurs s’opposaient bien souvent à celles de leurs supérieurs.

Ils ne pouvaient pas, obéir aveuglément.

C’est ce qui avait brisé Uriel.

C’est ce qui lui avait peut-être ouvert le crâne d’Ephraïm.

Cette liberté, de décider. Ils n’étaient pas là, ni pour servir, ni pour sévir, mais pour protéger le peuple de cette île.

Et voir qu’Uriel s’offre enfin le droit de vivre, le droit d’aimer, qu’il profite à son tour de cette liberté, ça le fait sourire. Fierté et affection, s’échappent dans ce tapotement qu’Ephraïm accorde au bras de son frère.

_ Je suis heureux pour toi, qu’il confie avec sincérité, C’est… Une bonne personne. Un peu bizarre… Mais… il a l’air vraiment gentil et… et vraiment amoureux de toi… S’il te rend heureux, s’il prend soin de toi… je l’accepterai toujours… Même si c’est un p’tain de serpent…

Qu’il grimace, un frisson nerveux saisit son corps.

_ T’en fais pas…

Un geste évasif de la main.

_ Je… je préfère que tu pleures que tu gardes ça pour toi… Ca va aller, t’en fais pas, ce n’est pas grand-chose…

Qu’il tente de le rassurer, avant de serrer les mâchoires.

_ Uriel, j’ai besoin de me lever… Tu peux m’aider ? Je veux pas rester allongé… Juste un peu s’il te plaît…

A dire vrai, il n’attend pas vraiment son accord. Les murs semblent se serrer autour de lui. Il retrouve la pression familière dans sa cage thoracique, le besoin, de sortir. La peur dans ses entrailles, d’être cloué dans ce lit, de ne plus pouvoir, marcher ou courir, déjà ses pieds sont par terre, un vertige le contraint à se tenir au bord du lit. Sa main saisit la hampe du pied à perfusion. L’autre se referme sur le bord du lit. Les mâchoires se contractent, les muscles sous la peau, roulent, d’une pression, Ephraïm tient debout.

Les jambes en coton, il esquisse un pas maladroit, un autre, comme lorsqu’il apprenait à courir sur le sable ; très vite, se redresse, reprend de l’assurance, malgré le vertige qui lui fait battre des paupières. Il veut se sentir, fort, il veut retrouver, la sensation rassurante de son corps qui lui obéit, malgré la souffrance. Et il y a étrangement, quelque chose de réconfortant dans le malaise qu’il ressent.

Il est toujours vivant.

Il sent les blessures lancinantes, la lumière qui vrille son crâne, sa bouche pâteuse, son cœur qui bat fortement dans sa cage thoracique…

_ On… On va prendre un truc à la… à la machine ?

Une excuse, pour marcher, s’éloigner du lit, pour se donner l’illusion de sortir.

Car il ne va probablement pas dépenser quelques centimes pour un café immonde ou une barre de céréales sucrée, bien qu’il en meure d’envie en réalité. Sa main libre hésite à s’appuyer sur son frère, qui n’est peut-être pas plus vaillant que lui, s’il sent Uriel trop faible pour le tenir, il préfère se tenir au mur pour marcher à ses côtés.

Tant qu’il peut marcher, c’est qu’il va bien, c’est qu’il ira bien.

Le mouvement, opposé au corps immobile d’Uriel, à ce corps figé pendant, 8 ans.

Réconfort passager, qui vaut bien le malaise et les vertiges, de se sentir encore capable de se mouvoir.

_ Ne te culpabilise pas… Tu n’aurais rien pu faire.

Ephraïm se mord la lèvre.

_ Ils étaient nombreux. Et armés.

Ephraïm secoue légèrement la tête, geste qui lui arrache une grimace de douleur et le contraignant à s’arrêter.

_ … J’ai pris un risque. Ils nous avaient encerclés, nous ont ordonnés de ne pas bouger… Mais comme j’avais une fusée de détresse, j’ai pris le risque de tirer. Au moins, ils ne m’ont pas tué.

Son regard plus sombre, se lève vers le bout du couloir.

_ … C’était pas… un acte impulsif… Je me suis dit… Qu’ils risquaient de nous capturer, de nous torturer pour nous soutirer des informations sur les défenses de l’île. Je me suis dit qu’au mieux, je nous ferai parvenir des secours rapidement, au pire, je nous condamnais, mais ça aurait été… ça aurait été mieux qu’être faits prisonniers… ? Je ne sais pas…

Il perd soudain son assurance, s’arrête un instant et baisse les yeux.

_ Je… Je ne sais pas si j’ai bien fait… Qu’est-ce que tu aurais fait, Uriel… ?

Car il a toujours été son modèle.

Combien même, Uriel n’est pas le héros qu’il croyait être, combien même, a-t-il en réalité souffert de ce rôle dans lequel Ephraïm le croyait s’épanouir – il a toujours admiré, son frère.

Son calme et sa maîtrise, sa capacité de réflexion parfois capable d’étouffer ses émotions.
Au contraire de lui, dont les émotions dictent toutes ses actions.

Peut-être qu’il devrait tout lui raconter. Tout lui expliquer.

La loi qu’ils ont franchie, le Capitaine qui leur a ordonné de se taire, de suivre, d’obéir, les combats, contre ces doubles âmes, le tir à la fusée, ce dont il parle, c’est la fin, peut-être qu’il devrait tout reprendre, depuis le début ?

Ephraïm Kurusu
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Maison de la Lune et du Sang
Uriel Kurusu
Feat : Petit poisson hors de l'eau (suite à l'event) ○ ft Ephraïm 00797b5752caeb9a5495abe89edcb402
Âme : Requin-Baleine
Métier : Milicien en arrêt maladie
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Date d'inscription : 25/06/2023
Ven 12 Avr - 12:10

Petit poisson hors de l'eau





« Est-ce que tu as fait ce qu’il te semblait juste ? »

Grand frère demande, sans hésiter, aidant plus petit à marcher à ses côtés. Ton plus militaire, habitudes du passé qui reprend parfois un peu le dessus. Larmes effacées, il tente de se calmer.  De le calmer aussi.

« Si tu ne l’avais pas fait, que ce serait-il passé ? Votre unité, serait-elle revenue en entier ? »

Geste doux, tout de même, envers son frère. Il veille. Est-ce qu’il peut marcher comme il faut ? A-t-il besoin d’appuis supplémentaire ? A-t-il besoin de quoique ce soit ?

« Je suis fier de toi, mon petit frère. Je suis fier de toi car tu as fait le choix de vouloir tenter de sauver ton unité. Tu as fait le choix de prendre ce risque, mais sans toi… sans toi, personne ne serait sans doute revenu. »

Je suis vraiment fier de lui.
Je ne sais pas ce que j’aurais fait à sa place.
Il y a quelques années, sans doute, aurais-je baissé la tête et obéis aux règles.
Voire même, je n’y serai pas à allé, l’endroit étant hors limite. J'aurais peut-être laissé mes frères d'armes... mourir.

Mais lui.
Il a exprimé ses limites. Il a exprimé ses choix. Il a pris soin de son unité. Alors qu’il n’en est même pas le capitaine. Alors qu'il devait juste patrouiller.

Il a agi avec son coeur. Il a agi et les a sauvés.

« Est-ce que grand-père t’as déjà raconté la fois où grand-mère a désobéi à son capitaine aussi pour aller sauver une famille ? Sans ça, elle n’aurait jamais eu le grade qu’elle a eu. Parfois, il faut faire des choix. Ce sont des choix qui nous gardent eveillés la nuit ensuite, qui nous angoisse. Peut-être qu’on sera réprimandés pour ces choix mais… tu n’as rien à te reprocher, toi. Tu as fait ce qui était juste. Ce qui correspondait à tes valeurs. »

Astrophèle, voilà que je commence à faire des phrases aussi longues que toi.

Uriel se rapproche de la machine et ne demande pas même ce qu’Ephraïm veut. C’est instinctif, c’est en lui. Il n’a pas besoin de se souvenir. Le jus de fraise, bien sucré. Lorsqu’il glisse la monnaie, tape le code, il réfléchit. Il ne sait même pas tout ce qu’il s’est passé là-bas mais… il est heureux, soulagé de voir son frère, là, avec lui.

Mais agacé, agacé de voir qu’il a du faire ces choix seul, que la personne gérant son unité à ce moment là n’a visiblement rien proposé, n’a rien fait pour tenter de les sauver. Son poing se serre. Son cœur se brise un peu plus.

La cannette tombe de la machine. Il la récupère, l’ouvre pour son petit frère. Lui aussi, prend la même chose.

« Tu es le meilleur milicien que je connaisse, mon petit poisson. Alors trinquons ! A toi ! »



Uriel Kurusu
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