• véritable passion pour le ciel étoilé qui le fascine • un grand intérêt pour la littérature, passe son temps libre à lire • adore dormir – fait généralement des grasses matinées quand il ne travaille pas • dort nu – suite à un certain nombre de pyjamas et sous-vêtements détruits par des transformations inopinées au cours de la nuit • a du mal avec certains sons/bruits – écouter de la musique l’aide • peu expressif ou bavard – sauf sur les étoiles, il pourrait en parler avec enthousiasme pendant des heures • sait techniquement cuisiner mais n’a généralement pas l’énergie de s’y mettre • déteste le goût de l’alcool et du café • met trop de sucre dans ses thés et chocolats chauds • n'aime pas les contacts physiques avec des inconnus ou de simples connaissances – peut être très tactile avec sa famille et amis proches • paresseux dès que sa passion n’est pas concernée, son appartement est bordélique – il le range frénétiquement avant les visites de ses parents, environ une fois par mois • a initialement commencé à mettre du vernis transparent pour arrêter de se ronger les ongles – aime mettre du vernis noir (parfois même légèrement pailleté) car cela lui donne l’agréable impression d’avoir la nuit au bout des doigts • est le portrait craché de son père • sa bibliothèque est hétéroclite, les ouvrages scientifiques se mêlant aux romans en tout genre – possède tous les romans de sa mère qui sont, tous, dédicacés par des petits mots d'amour • possède de nombreux tableaux de son père, principalement des ciels étoilés – ils recouvrent presque tous les murs de son petit appartement • n'a jamais voulu s'essayer à l'écriture • a peint plusieurs tableaux avec son père, se débrouille un peu en paysage •
• appartiennent tous les deux à la Maison des Roses et de l'Ombre • se sont rencontrés lors d’un Festival des Âmes alors qu'ils avaient 25 (Airai) et 27 (Ailish) ans • se sont mariés 4 ans plus tard quand Ailish est tombée enceinte • malgré les années, s'aiment toujours avec beaucoup de tendresse • depuis presque 30 ans, Airai illustre les couvertures des livres d'Ailish, adorant pouvoir donner ainsi vit à l'imagination débordante de la femme qu'il aime • vivent toujours à Regalia, dans la maison où a grandi Liam •
Juillet 2077 • Liam – 5 ans Liam était allongé dans l’herbe, blotti contre sa mère. Il essayait tant bien que mal de suivre la direction indiquée par le doigt tendu de sa mère.
"Tu vois la constellation qui ressemble à deux montagnes ?"Elle traça la forme dans l’air.
"C’est Cassiopée. Et tu vois la première étoile à gauche ? C’est Caph. C’est une étoile similaire à notre soleil. Et elle éclaire deux planètes : Nion et Peiruta. Seule Peiruta est habitée par une espèce similaire à la nôtre : les Peirutiens. Contrairement à nous, ils ont déjà les moyens de voyager dans l’espace et…""Mais maman, tu peux voler !"Elle tourna la tête pour sourire à Liam qui la regardait, les yeux plein de questions.
"C’est exact, mon chéri.""Tu peux pas voler dans les étoiles ?""Oh, j’adorerais ! Mais non, je ne peux pas.""Pourquoi ?"Sa mère le serra un peu plus contre elle avant de prendre une grande inspiration et une grande expiration.
"Tu vois ce que je viens de faire ? Respirer ?"Le petit garçon hocha doucement la tête.
"Quand on respire, on avale de l’oxygène, dont a besoin notre corps. Malheureusement, il n’y a pas d’oxygène dans l’espace. C’est pourquoi je ne peux pas voler dans les étoiles. Parce que j’ai besoin d’oxygène pour voler. Tu comprends, Liam ?"Liam resta silencieux quelques instants, pensif.
"On peut pas respirer dans les étoiles ?""Non, on ne peut pas.""C’est dommage…""Oui, très dommage," répondit-elle d’un ton très solennel.
Liam reporta son attention sur le ciel étoilé.
"Ils font comment les Pérutains du coup ?"Sa mère rigola doucement à la prononciation adorable de son petit garçon, puis elle reprit son histoire.
Mars 2079 • Liam – 7 ans Liam arriva dans le salon en courant. Il revenait de chez leurs voisins où il était supposé passer l’après-midi avec leurs enfants de 6 et 8 ans. Il semblait essoufflé, ce qui fit bondir son père sur ses pieds. Liam n’était pas un enfant qui courait…
"Liam ?!""Papa ! Tomas dit que les Cataniens n’existent pas !"La panique de son père disparut soudainement pour laisser place à de l’incompréhension.
"Les quoi… ?""Les Cataniens, de la planète Catania. Tu sais, du système de l’étoile Thuban," précisa très sérieusement le petit garçon.
Son père cligna lentement des yeux. Puis, se reprenant, il s’avança vers Liam et s’accroupit.
"Est-ce ta mère qui t’a parlé de ces… euh…?""Cataniens. Oui, hier soir, elle m’a expliqué le fonctionnement de leur système d’approvisionnement d’eau."Il regarda son fils avec tendresse.
"Liam, je ne pense pas que ces Cataniens existent.""Quoi ? Mais maman…""Je sais, Liam. Ta mère raconte les plus belles histoires que j’ai jamais entendues. Et elle a un vrai talent pour leur donner vie. Cependant, nous ne savons pas si les planètes des autres systèmes sont habitées ou non.""Maman m’a menti…?" demanda Liam, sa voix se cassant sur le dernier mot.
Ses yeux s’humidifièrent et ses petites épaules commencèrent à trembler. Son père passa à genoux et l’enlaça, glissant une main à l’arrière de son crâne.
"Oh, Liam… Ce ne sont pas des mensonges. Il s’agit d’histoires. Pour te faire rêver."Liam serra son père en reniflant.
"Mais... tout est faux…?""Hum… Je ne sais pas… Il me semble que ta mère base ses histoires sur des étoiles existantes. Pourquoi ne pas lui demander ce soir ce qui existe vraiment ? Je suis sûre qu’elle sera ravie de répondre à toutes tes questions. Ok ?"Liam renifla plusieurs fois et lâcha son père, qui le lâcha à son tour. Il s’essuya le visage avec la manche de son t-shirt avant de regarder son père dans les yeux.
"Ok…" lâcha-t-il d’une toute petite voix.
"Ok." répondit son père en lui souriant.
Septembre 2079 • Liam – 7 ans "Qu'est-ce que tu fais tout seul dans ton coin ?"Liam, assis par terre dans un coin de la salle de classe, leva les yeux de son livre. Son instituteur venait d'entrer dans la classe et se dirigeait vers lui.
"Est-ce que je fais quelque chose de mal ?""Quoi ? Non, pas du tout ! Je me demandais juste pourquoi tu n'allais pas jouer dehors avec les autres. Il fait très beau aujourd'hui !""Oui, c'est vrai. Mais c'est fatiguant.""Jouer dehors est... fatigant…?""Oui," répondit simplement Liam.
"Et bruyant," ajouta-t-il après une brève pause.
Ils se regardèrent un moment. Le silence pesait étrangement, l’instituteur ne sachant que répondre à cette affirmation et Liam attendant soit qu'il s'en aille, soit qu'il demande autre chose. Finalement, l’instituteur s’accroupit, jeta un coup d'œil au livre et demanda :
"Et qu'est-ce que tu lis ? C'est intéressant ?""C’est un livre sur les constellations. J’essaie d’apprendre à en reconnaître.""Oh, c’est chouette, ça ! Peut-être que tu pourrais aller lire dehors, histoire de prendre un peu l'air et le soleil, non ? Tu es tellement blanc... Un peu de couleur ne te ferait pas de mal..."Liam ferma son livre et se leva. Il supposait qu’il trouverait bien un coin tranquille dehors. Il se dirigea donc vers la sortie sans plus attendre, laissant derrière son instituteur, toujours accroupi, le regardant s'éloigner, un léger air de surprise sur le visage.
26 décembre 2085 • Liam – 14 ans Liam fête ses 14 ans.
Avant de quitter la maison pour se rendre au temple, sa mère l’avait pris à part et lui avait demandé doucement à quelle maison il comptait jurer fidélité. Liam resta muet de surprise, il ne s’était jamais posé la question : la réponse lui avait toujours parue évidente.
"Tu n’es pas obligé de choisir la nôtre, tu sais," précisa sa mère d’une voix basse, comme s’il s’agissait d’un secret.
"Si une autre te convient mieux, ton père et moi comprendront."Liam secoua la tête, puis la regarda dans les yeux. Ils étaient légèrement humides et il pouvait, avec une facilité déconcertante, y lire tout l’amour qu’elle lui portait. Il la prit dans ses bras, blottissant son visage dans le creux de son cou, et la serra fort.
"Merci. Je vais choisir la vôtre, mais merci. Je t’aime."Elle le serra en retour, embrassant sa tempe, et murmura un petit
"Je t’aime aussi, mon chéri."Mai 2097 • Liam – 25 ans Liam quitta calmement la pièce. Puis, sans s’arrêter, il se dirigea d’un pas rapide vers le seul endroit tranquille du campus qui lui vint à l’esprit. Une fois la porte verrouillée, il se laissa tomber sur les toilettes et prit son visage entre ses mains. Il n’arrivait pas à y croire… Cela lui semblait irréel… Il venait de soutenir sa thèse et, après délibérations, le jury l’avait admise. Admise ! Il… il était docteur en astronomie…! Enfin, pas encore, pas officiellement, mais bientôt. Définitivement. Après tout ce temps… Il allait pouvoir passer le restant de sa vie à observer les étoiles. Il se redressa et se pencha en arrière. Il prit une grande inspiration. Puis une grande expiration. Un sourire étira ses lèvres. Irréel… Oui, après toutes ces années d’études, le résultat lui paraissait vraiment juste irréel…
Octobre 2099 • Liam – 27 ans Liam passait l’aspirateur. Il jeta un coup d’œil à l’heure. Ses parents arriveraient d’ici dix minutes.
Ses parents lui rendaient visite au moins une fois par mois. Il avait beau leur répéter que ce n’était pas nécessaire, sa mère répondait toujours quelque chose comme
"Si on ne venait pas, on ne te verrait plus jamais." Ce qui était faux, évidemment : Liam rentrait toujours chez ses parents pour les fêtes. C’était une obligation qu’il s’était donné à lui-même afin de passer du temps qualitatif en leur présence. Avec les années, il avait pris conscience qu’il avait un réel problème avec la permanence des objets et, malheureusement, des personnes. S’il ne voyait pas une personne régulièrement et que rien (ou peu de choses) dans son quotidien ne l’amenait à penser à cette personne, alors il lui arrivait d’en oublier temporairement son existence. Une des raisons pour lesquelles aucune de ses deux relations amoureuses n’avaient survécu à une tentative de relation à distance… Par chance pour ses parents, leurs œuvres étant très présentes dans son appartement, ils étaient quotidiennement dans ses pensées : ce qui lui permettait de penser à prendre régulièrement de leurs nouvelles.
Il éteint l’aspirateur et fit une nouvelle fois le tour de son appartement. Il vérifia qu’il ne restait rien qui trainait et que tout semblait correctement propre. A l’exception des murs, bibliothèques et tableaux, il lui paraissait toujours étrange de se dire que c’était le même appartement que quelques heures plus tôt… Il faut dire que du désordre et des piles et piles dans tous les sens changeaient complétement un lieu. Satisfait autant qu’il pouvait l’être, il rangea l’aspirateur. Il se lava les mains, débarbouilla son visage et épousseta sa tenue sans véritable raison.
Ses parents sonnèrent et il leur ouvrit avec le sourire. Il les salua en les serrant l’un après l’autre puis les laissa entrer.
Son père lui tendit un paquet avec un immense sourire et les yeux brillants. Liam le prit à deux mains en soupirant, un petit sourire en coin. Il n’avait absolument aucun doute sur le contenu du paquet : un nouveau tableau à ajouter à sa collection.
"Merci papa. Mais je t’ai déjà dit que tu pouvais arrêter de m’en offrir. Je vais bientôt manquer de murs."Le rire de son père remplit agréablement la pièce.
"Je sais, je sais. Mais je me suis dit que tu adorerais celui-là et je ne pouvais pas ne pas te l’offrir ! Allez, déballe le et dis moi ce que tu en penses !"Liam rigola doucement et posa le paquet sur la table avant de le déballer avec grande délicatesse.
"Tu sais, la solution serait de prendre un appartement plus grand," proposa sa mère sur un ton mi-humoristique mi-sérieux.
"Hum hum," répondit Liam avec indifférence, finissant de déballer le tableau.
"Oh…"Il fixa le tableau longuement, admirant la composition, les couleurs, chaque coup de pinceau…
"J’adore, il est magnifique, merci," déclara Liam, la voix remplie d'émotions.
"Mon plaisir, Liam."
Il enlaça à nouveau son père, blottissant son visage dans son cou l’espace d’un petit instant. Sa mère se joint au câlin et serra ses deux hommes aussi bien que sa petite taille le lui permettait.
Ils se mirent à rire tous ensemble, le son débordant de tendresse.