haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
Light years away // PV : Uriel



 
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Light years away // PV : Uriel
Astrophèle H. Melianthos
Maison du Chant et des Os
Astrophèle H. Melianthos
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Dim 24 Déc - 9:06
La cascade ruisselle sur ma peau, sans que même, je n’ai besoin de m’y glisser : je sens contre mon derme, les vibrations de l’onde qui chute, percute la surface, jusqu’à se fondre, aux pieds de ce lac, où s’échappent, rivières et torrents. L’eau, en continuel mouvement, comme le sang, au sein de mes veines, face au sanctuaire déchu, je reste, immobile et silencieux, les yeux fixés, sur les ruines que le temps ne parvient pas, à vaincre.

Le temps.

Le temps, s’est arrêté. Il y a de cela, tant d’années. Les jours se sont succédés, inlassablement, ont défilé, comme ces gouttes ne cessent de tomber, sans jamais, jamais, s’arrêter, comme si tout n’était, qu’un cycle d’éternel, recommencement. Sans que rien, n’avance, bien que tout, se mette en mouvement, bien que l’air vibre, l’eau glisse, les plantes, croissent.

Ce temple, est à mon image. Inchangé, malgré les générations qui se sont enchaînées, malgré son abandon, il reste, debout, bien solidement campé, sur ses piliers. N’accueillant en son sein, qu’ombres et fantômes du passé. Combien de fois, suis-je venu prier ici ? Me suis-je réfugié, au sein de l’obscurité, à écouter, les sons d’une existence en suspens ? Lointains craquements, exhalation, alors qu’en dehors, retentissent les rires, des vivants, étais-je donc, mort ?

Ma vie, s’était arrêtée.

Ma main libre, lentement, s’élève, longe son bras jusqu’à ce que nos doigts s’entremêlent. Je laisse le silence s’éterniser : mes paupières se closent, et je reste, immobile. Mes pieds ancrés dans le sol, mon esprit toujours, accroché à ces pensées qui ne cessent, de s’animer, je me sens pour la première fois depuis des années, saisi d’un vertige. Le cœur, qui soudain s’élance, au contact de son corps chaud, contre le mien, de sa main qui resserre simplement la mienne.

La vie, reprend son cours.

Et, solennel, je laisse cette douce ivresse, germer au sein de mes entrailles, savoure, la chaleur irriguer mes veines, je mesure, chaque battement de mon cœur, comme le tempo, d’une musique, d’une existence qui sort enfin, de son silence.

C’est ici, au sein de ce sanctuaire oublié, que je souhaite renaître et offrir à Uriel, l’espoir, d’une nouvelle vie. Comme si ces lieux, pourraient eux aussi profiter, de ce nouveau départ ; car j’espère toujours, que ce Sanctuaire soit de nouveau, un refuge pour les âmes égarées.

Dans mon autre main, un panier, en travers de mes épaules, un drap que, d’un geste, je dépose à même le sol, chassant par le mouvement, quelques grains de poussières.

Flocons pelucheux, flottent paisiblement dans l’atmosphère, renvoyant les lointains éclats, d’une faible lumière. Les rayons de l’astre solaire, percent à peine l’épaisse végétation ; aussi j’ajoute, une simple lanterne que j’allume avec une allumette.

_ Cet endroit te convient ?

Je demande, bien que je n’ai pas vraiment attendu sa réponse pour nous installer. L’air y est frais, imprégné d’humidité, dans la pénombre, je ne suis en rien gêné ; ce que je vois, reste sa chaleur, que je surveille d’une œillade. Je l’ai déjà recouvert, d’une de mes épaisses vestes, son corps frêle, est plus frileux qu’autrefois.

Pour ma part, mes pieds sont nus.

Je voulais sentir, toute cette vie, contre mes paumes.

Chemise en chanvre d’un jaune cadmium, dévoile mes avant-bras et s’entrouvre sur mon torse, une jupe brune, longue, dessine ma taille et dévale jusqu’à mes chevilles, elle est fendue, jusqu’à mes genoux. A mes oreilles, pendent de très longues boucles d’oreilles, constituées d’anneaux et de perles, qui s’entrechoquent. Maquillage d’or et d’argent, sur mes paupières, allongées d’un trait d’eye-liner noir, à mes poignets, d’épais bracelets de cuir, brodés de fils d’or.

Je dépose sur le drap, les nombreux plats qu’il a préparés, les biscuits secs que j’ai pris soin de lui confectionner : formes, de poissons et de coquillages, la pâte, est chargée d’épices. Leur surface, miroite, j’y ai déposé une petite pincée, de paillettes, unissant ainsi, la mer et les étoiles, ma chair et la sienne, j’en glisse un, entre mes lèvres, le fend sans difficultés entre mes mâchoires, l’avale, sans un effort.

Puis je verse dans nos verres, un jus de pomme préparé par mes propres soins, élève le verre, dans sa direction.

_ A la fin, de ce semblant de vie, et au commencement, d’une nouvelle. Que la Déesse, soit témoin.

Sans sourires, mes yeux pourtant, brillent, car sa lumière, se renvoie au fond, de mes pupilles, son amour, étincelle sur la surface, humide, de mes prunelles, je ne suis, que le reflet de tout ce qu’il éveille, en moi, de cette vie, qui reprend ses droits.  
Astrophèle H. Melianthos
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Uriel Kurusu
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Lun 1 Jan - 12:38

light years away





Dans ses pensées, Uriel observe. Il regarde autour de lui cet endroit où jamais il ne s’était rendu. Ici, la nature se repose, bien installée. Mousse humide s’allonge de tout son poids sur rochers, lierre remonte le long de piliers en ruines, se niche dans les crevasses. A cet endroit, la Déesse a tant offert, et bien délaissé il semble être. Peut-être est-ce Sa volonté, que d’offrir à l’essence de notre monde un peu de repos.

Uriel sait que si Astrophèle l’a mené dans tel endroit, c’est qu’eux aussi ont besoin de partager ce calme, de devenir nature, ne serait-ce qu’une journée. De reprendre leur énergie à la source, de respirer cette énergie venant des entrailles de la terre et des larmes du ciel.

Ma Lumière.
Astrophèle m’a guidé en ces lieux.
Mon cœur et mon corps l’ont suivi, toute confiance donnée.
Je sais qu’il connait la nature que la Déesse nous a confié mieux que quiconque.
Je sais qu’il nous guidera toujours là où nous devons aller.

Quand parole Sa Lumière reprend, Uriel hoche la tête. Astrophèle le connait si bien. Il y a des années de cela déjà avait-il aidé le milicien à se retrouver, à faire briller le peu de vie qu’il restait au fond de ses prunelles. Et en cet endroit, sans doute, le prêtre comptait-il la faire renaître, cette grâce un peu perdue.
Symbiose, esprits mêlés à la Déesse, à la nature… à eux-mêmes. Maintenant, Uriel comprenait pourquoi tant souvent, Astrophèle s’éclipsait dans lieux qui à son esprit semblait comme illusoires, oniriques. Il comprenait enfin, car lui aussi laissait aller son cœur, ne laissaient plus soucis et ennuis le posséder.

Je m’installe avec lui, sur le grand drap.
Mes mains effleurent la mousse et sur mes doigts se glissent quelques gouttes d’eau.
Je… me sens moi-même, ici.  
Je me sens libre comme jamais je ne l’ai été.

Pour l’occasion, Uriel a fait appel à ses ancêtres. Sur sa peau, il porte un kimono d’un bleu sombre au obi de la même couleur, simplement parcouru d’une corde argentée. Par-dessus, un haori légèrement plus clair, où un liséré s’étend, de la même couleur que la corde. Cheveux cascadent dans son cou, mais plus petit chignon en tient une partie.

Revenir à ses racines. Il en avait ce besoin, Uriel. Revenir au début, prendre une autre route. Il ne voulait pas pour autant oublier qui il avait été, qui il avait souhaité devenir à contre cœur. C’est une part de son histoire. Et pour honorer ceux avant lui, qui dans sa famille peut-être déjà s’étaient perdus, il était prêt à accepter et à avancer.

Prenant le verre dans sa main, il le lève aussi, sourire aux lèvres.

« Que La Déesse en soit témoin. »

Il imite, puis boit une gorgée. Fier, du grand panier il sort plusieurs repas. A nouveau, de ses origines il avait appris pour l’occasion.

Kaiseki.
Des plats dans un ordre précis, suivant la nature et ses offrandes.
Quatorze plats de cérémonie.

« Ces plats sont pour nous et pour la Déesse. »

Je souffle, souriant toujours.
Je commence alors.

Sakizuke.
Pour commencer le menu, un petit verre de vin au raisin Koshu, et dans une coupelle, du foie de lotte, un peu de céleri.
Je me suis appliqué.

« J’ai envie de renaître à tes côtés. Je veux te montrer mes traditions comme tu m’as montré tes prières, mon Etoile. J’espère que cela te plaira. »

Car s’il a décidé du lieu, c’est de notre menu dont je serai le chef.

Pour lui.
Pour moi.
Pour nous.






Uriel Kurusu
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Astrophèle H. Melianthos
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Lun 15 Jan - 21:23
Il apprécie l'instant.

Silence, n'est pas si rare, de ma part : car je sais, écouter le monde et l'inviter, à ouvrir ses sens, à s'emplir de tout ce que la Déesse, exprime. Il n'y a pas de mots, à comprendre, pas de sens, à déduire, il faut seulement, s'immerger, s'abandonner, à ce que nos sens perçoivent. Sent il, l'humidité dans l'air, l'odeur indéfinissable, de la pierre, de la poussière, adoucie par les fragrances du mucus, de la mousse, de la terre et de l'eau, la fraîcheur qui provient de la cascade, s'allie au souffle plus chaud provenant de l'intérieur du temple. La chute de l'eau, continuelle, décours d'un temps qui défile, si vite, que l'esprit n'a pas besoin de mesurer : vivre l'instant. Ecouter le bruissement de notre respiration, les clapotis d'une eau malicieuse, d'une rigole qui se faufile près de nous, les rires lointains, de celleux qui profitent des eaux, les grésillements et vombrissements d'insectes parfois troublés, par le piaillement soudain d'un oiseau.

Sous nos doigts, la mousse est épaisse, humide, ses formes rondes invitent à la saisir. L'on perçoit, le contact bien plus rèche d'une pierre glacée, dont les aspérités mordent notre peau sans réellement la percer, chiot rougeur, qui met à l'épreuve notre résistance. Le contact de la couverture, est bien plus doux, dissimule sous le tissu épais, les trous et les sommets. Couleurs, resplendissantes, bien différentes de la pénombre dans laquelle nous nous sommes réfugiés. Nos yeux qui s'habituent à l'obscurité, voient alors la lumière ruisseller, au travers des gouttes éparpillées, du rideau d'eau qui nous isole, du monde : elle éclate par miliers, se reflète au sein, de chaque larme que la cascade veille à verser. Son vêtement est inconnu, sa forme, suscite ma curiosité. Bleu, océan, car il est fils d'eau, l'argent, comme l'écume qui borde, les sommets des vagues, la surface, des profondeurs, comme sa conscience a enfin émergé, de ces abysses où il s'était égaré. Ses cheveux, se sont dégagés des coiffures austères ; le chignon, n'est plus suffisant pour contenir, la rivière, de ses mèches qui cascadent, flot indiscipliné. Si étrange, que son frère ait les cheveux si raides et que lui, ait toujours tant d'épis.

La Déesse prise pour témoin, de la promesse que nous venons de nous faire : j'accepte, d'avancer. Que la vie, reprenne son cours. Tout ce temps, en suspens, cette existence, qui retenait son souffle, apathie, immobilisme, d'une vie, qui n'avait plus de sens, arraché de ce qui m'enracinait, dans cette réalité. Nous reprenons pieds.

Le jus de pommes taquine nos papilles, par ses arômes relevés. Pétille sur la langue, signe, de son expérience, d'arômes qui s'ancrent et qui persistent, bien que le verre, soit fini. Ressac.

Mes yeux, observent en silence, ses gestes minutieux.

_ Aujourd'hui, est le jour de ta renaissance. La reprise de ton existence. Que tes traditions, soient les racines de l'arbre que tu deviendras, et non plus la cage qui t'emprisonnera. Qu'elles te donnent la force et la direction à suivre, pour vivre la vie comme tu le désires et non plus, comme ta peur a pu la dicter. Qu'elles t'apportent, le courage et tout l'amour, de tes ancêtres, l'amour, de la Déesse, cet amour qui fait, que tu es finalement là aujourd'hui. Je serais honoré, d'être à tes côtés, d'apprendre et de garder, garder tout ce que tu as, à me donner. Uriel… Tu es l'homme, que j'ai toujours et que je continue, d'aimer.

J'avoue, sans même y penser, dans la continuité de ce qu'il me semble, si important d'exprimer. Car je ne veux pas, que cette renaissance soit teintée, de peur et de souffrance, je veux qu'il se sente, aimé. Et que cet amour, lui donne toute la force, de grandir. De vivre. S'épanouir.

Que la peur, n'ait plus sa place, que les doutes, s'effacent, qu'il sache, qu'il n'est plus seul à porter tout ce qu'il a, à endurer.

_ Comment s'appelle, le vêtement que tu portes ? Quel est le symbole, de ces couleurs, que représentent elles?

La réponse est probablement évidente, mais je veux, les entendre. Qu'il exprime, ce à quoi il pense, qu'il définisse lui même, son identité. Qu'il m'enseigne, ses traditions.

Le vin, versé dans le verre, je le lève pour observer sa surface limpide. L’or blanc, translucide, ivoire qui se fond, au fond de mes pupilles, jusqu’à ce que je dépose sur mes papilles, quelques gouttes. Sang, de la terre, gorgé, de soleil et d’eau, les saveurs se diluent, se diffusent, imprègnent tous mes capteurs sensoriels, saveurs fruitées, couplées à l’acidité naturelle de l’alcool. Jusqu’à ce que la chair, franchise mes lèvres, parfum musqué, délicieusement relevé, j’ai fermé les yeux pour savourer.

_ Du foie…

Je reconnais en entrouvrant les paupières.

_ Il s’agit d’un des seuls organes, capable de régénération. Le savais-tu ?

J’interroge, prélevant le céléri entre mes doigts pour le croquer du bout des dents, myriades de saveurs, nouvelles, je me sens plonger dans son univers.

Astrophèle H. Melianthos
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Uriel Kurusu
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Lun 29 Jan - 15:37

light years away





Chaque mouvement de son amant, il observe. Chaque parole qu’il lui souffle, il écoute. Car aujourd’hui est leur journée. Le moment où, seuls, ils peuvent entièrement se confier l’un à l’autre, redevenir ensemble ce qu’ils étaient, et avancer pour devenir plus encore. Car ils s’aiment, Uriel et Astrophèle. Ils s’aiment comme sans doute peut-être par le passé tant d’autres se sont aimés, ils s’aiment comme sans doute peut-être par le futur tant d’autres s’aimeront. Mais rien ne compte plus que le présent. Rien ne compte plus que les mots et gestes qu’ils s’échangent, que l’amour qu’ils se porte, là, en cet instant. Uriel ne veut plus s’inquiéter de la pression d’auparavant, ne veut plus s’inquiéter de la présence du futur. Il ne veut qu’être maintenant avec sa lumière, et avec lui vivre.

Sourire alors que de ses doigts le jeune homme effleure sa tenue pour la remettre en place. Depuis longtemps elle est dans son armoire, fièrement il l’avait porté lorsque serment il a prêté à sa maison. Que pour instants importants il la met, pour le serment de son frère il l’avait fièrement mise, mais longtemps dans la poussière elle était restée. Et là pour Astrophèle, il ose la ressortir des ombres.

« Dans ma famille, nos kimonos sont souvent liés à nos âmes. Le bleu de l’océan, l’argent des vagues… On m’a demandé si je voulais plus mais je voulais qu’elle reste simple. Je crois que… j’avais besoin de simplicité. »

Il admet, sourire aux lèvres, prenant amuse-bouche entre ses lèvres pour le déguster.
Toute la journée il avait cuisiné, la veille, demandant espace dans la demeure afin de s’organiser. Il avait ressorti vieux ouvrages familiaux, avait demandé conseils pour tout faire à la perfection. Et ce n’était pas parfait, ça, c’est certain. Mais Uriel avait mis tout son cœur dans chaque petit plat. Et cela compte plus encore que la perfection.

« Un symbole parfait pour notre renaissance. »

Je souffle à Astrophèle, heureux de le voir apprécier le repas.

La suite.

« Notre première petite soupe pour nettoyer le palet. Nous pourrons profiter de chaque saveur de cette façon. »

Un peu de dashi, de l’eau chaude. Rien de plus. Rien de moins.

Hassun.
Produits de saison venant de la mer ou des montagnes.
J’ai choisi du poisson, du sériole, surmonté d’un peu de daikon. Cru, bien sûr.
C’est la tradition.

Uriel dépose la coupelle près de son amant et l’observe dans un timide sourire.
Il ne peut pas s’empêcher de se dire qu’Astrophèle est si beau, dans cette lumière, dans cette tenue, découvrant nouvelles traditions. Il ne peut pas s’empêcher de se dire qu’Astrophèle est l’amour de sa vie. Qu’il aimerait l’embrasser, là. Poser ses lèvres sur les siennes, passer une main dans ses cheveux. Qu’il aimerait lui confier tout son amour, là. Ôter son kimono, lui offrir son corps, être aimé sur la fraicheur des pierres.

Il rougit, détourne le regard qui longtemps a contemplé le visage de son amant, et se concentre sur les plats.

Ce n’est pas le moment de… penser à ça.
Je veux vraiment partager ce repas avec lui.

« La suite est faite de poisson et un peu de radis blanc. Pas trop d’assaisonnement. Il faut profiter de la fraicheur du poisson avant tout. »

J’explique, en nettoyant les baguettes afin que toute ancienne saveur ne vienne pas perturber ce met.

« Est-ce qu’il y a des traditions dans ta famille à toi aussi ? »







Uriel Kurusu
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Jeu 7 Mar - 9:14
_ C'est au travers de la simplicité et du minimalisme, que s'exprime au mieux la puissance des sentiments. Étendue bleue, liserés d'argent, ton corps bordé par l’Océan.

La passion d’Uriel pour la cuisine n'est pas nouvelle, bien que depuis son éveil, elle ait pris une nouvelle ampleur. Sans le travail, sans la pression, sans l'usure et la dépression, qui le privent de toute créativité, de toute envie, il semble de nouveau, s'épanouir. Ephraïm a retrouvé le bonheur quotidien d'un peu de confiture à étaler sur ses tartines, quand ce n'est pas à la cuillère qu'il engloutit directement la purée de fruits. Les cookies au matcha ont depuis longtemps été glissés dans une boîte repas, probablement grignotés au Mont Hurleur pendant sa patrouille. Chez eux, on n'a pas l'habitude d'acheter, l'on se dit toujours que l'on peut le fabriquer, le réparer, le créer.

Et si Uriel s'offre à présent la liberté d'utiliser son argent, pour autre chose que les nécessités, Ephraïm commence à son tour à se l'autoriser. A s'accorder le droit de se payer, loisirs et accessoires, mais rien, rien ne sera jamais aussi bon, que les petits plats confectionnés par son frère.

Je m’accorde le temps de savourer chaque aliment qu'il porte à ses lèvres. Sensualité. D'une chère, qui s'unit à la mienne. Langueur, dans mes gestes lents, laissant chaque bouchée, imprégner mes papilles, inspirer par le nez, pour laisser les arômes s'infuser. Gourmand, n'est peut-être pas le mot le plus adapté, non, pas lorsque l'on voit avec quelle application je prends le temps de manger. Serpent, habitué à gober, ses proies, déglutition lente et pernicieuse, je m'intéresse,  non pas seulement aux goûts, mais à la texture, la résistance, la pression, la température. Jusqu'à, ne faire plus qu'un.

Union délicieuse, de son amour uni au mien. Le temps passé à confectionner, un peu de vie et d'effort à chaque plat, viennent nourrir mon Éternité, grâce à lui, je persisterai.

La soupe est particulièrement fluide. Sa chaleur tiède révèle les saveurs discrètes du dashi : embruns salés rapidement chassés d'un mouvement de langue, il persiste pourtant un peu de sel, sur les papilles. L'envie d'unir ses lèvres aux miennes, de l'embrasser, me saisit, le désir, de l'empoigner, de glisser une main le long de sa nuque, de refermer mon autre main, sur ses cheveux noirs. Comme cette nuit passée, au bord de la mer, où Uriel est sorti des eaux, le visage éclairé, d'un sourire si lumineux, que la Lune elle-même en pâlit. Sa lumière, je veux, l'engloutir. Le sentir brûler au fond de mes viscères.

Face aux coupelles élégamment déposées, J’attends. Je guette, l'instant. Tapi, durant des heures, la patience du prédateur : immobile, jusqu'au moment où la frappe survient, où le coup, s'abat. La faim, éveillée, éveille mes instincts plus sauvages, je les laisse, s'incarner au travers de mes  pupilles plus reptiliennes, de la langue fourchue, qui s'échappe d'entre mes lèvres.

Lentement, dans un geste maîtrisé, je récupère une des coupelles, m'arme de mes  baguettes. Récupère la chair, rosée, laisse sa fraîcheur apaiser son palais. Le daikon brise, le goût si neutre du poisson frais, par son acidité vinaigrée, ravive et met en exergue les arômes plus profonds de la sériole. La vivacité de l'un, rappelle l'umami du poisson, un délice charnu et légèrement salé, c'est tout l'océan, que j'ai  l'impression de dévorer.

Les paupières mi-closes, sous la satisfaction d'un désir attisé, je lâche un soupir et pourlèche mes lèvres, de la pointe de ma langue bifide. Dans l'atmosphère, ma langue perçoit, les parfums et phéromones que l’Homme ne peut pas sentir : les fragrances d’Uriel, s'incrustent et se mêlent, à tout ce que j'assimile.

_ Tu es délicieux.

Je susurre, prenant une dernière bouchée, de la coupelle que je viens finalement déposer.

_ Tout ce que tu fais, est délicieux, j'ajoute finalement, esquisse d'un sourire malicieux, au coin de mes yeux tendrement plissées.

_ Les traditions… Hm… Nous nous réunissons au solstice d'été, ainsi qu'aux différentes fêtes organisées par notre Maison. Méditation, à l'aube, prières, le matin, le midi, le soir, ma famille se contente d'habitude, plus que de traditions. Quelles sont les autres, que vous possédez ? Souhaites tu, me les enseigner ?

Un silence, avant que je ne reprenne une gorgée de ma boisson, ne la repose d'un geste lent.

_ Ta famille, et toi-même, accepteraient que je m'y applique ? Ce qui est à vous, vous appartient. Je ne souhaite point prendre, ce qui n'est pas à moi, ce qui ne me revient pas, de droit. Tout comme je ne désire pas, refuser ce que l'on pourra me donner. Quelle est la tradition, derrière ce repas ? S'agit-il, d'un rituel, pour la Renaissance ?

Je demande, peut-être avec naïveté ; renaissance ! Car peu d'âmes ont en réalité connaissance, de leur Éternité.

Peut-être suis je le seul, à en disposer.

L'esprit, épargné par l’oubli, j'ai conscience, que je me réincarnerai. Que je continuerai, à exister. Dans la terre, dans l'air, combien même ma conscience ne pourra plus en témoigner.

Et il perdurera à mes côtés.

Astrophèle H. Melianthos
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Mer 27 Mar - 12:34

light years away





La voix d’Astrophèle le fait frissonner, Uriel. Elle chante à son âme, fait résonner tout son être. Son corps se détend, ses lèvres s’étirent. Heureux. Il est heureux, là, avec lui. Avec son amour. Avec celui qui complète son cœur. Avec celui qui veille sur son esprit. Avec celui sans qui jamais il n’aurait grandi. Les yeux pleins d’amour, Uriel observe, Uriel écoute, Uriel vit. Il continue son repas, lentement, apprenant des gestes d’Astrophèle. Il aime le repas, visiblement, et jeune cuisinier ne peut qu’en être heureux.

Car après tout, j’ai fait tout ça pour lui.
Pour nous.

De ses traditions, il apprend. Ce n’est pas aussi complexe pour le prêtre que pour l’ancien milicien. Depuis toujours, dans sa famille, règles sont importantes. Ancêtres les ont instaurées, que ce soit la tenue, les mots, les gestes. Elles sont de toutes importances, pour honorer la famille, pour honorer son âme, et plus important, pour honorer la Déesse. Uriel, il pourrait passer des heures à les narrer, tant il les a entendues de ses parents, de ses grands-parents même. Pourtant, il a changé, avec le temps, Uriel. Milicien, il ne veut plus être, comme le voulaient ses parents. Mais du passé, ses coutumes il veut garder. Car à ses yeux, il est important d’écrire son histoire et ne pas oublier ses racines.

« J’aimerais beaucoup mêler tes traditions aux miennes. Faire les nôtres. Faire notre histoire, à nous. »

J’aimerais vraiment.
D’ailleurs, je…
Non. Peut-être pas de suite.
Je vais servir le reste, d’abord.

Mukōzuke.
Un sashimi d’un poisson frais, ici du thon, que j’ai coupé finement. Une tranche.

Takiawase.
Des légumes de saisons, mijotés ensembles. Potiron, noix de gingko. Et à côté, un peu de tofu, légèrement grillé.

Futamono.
Une soupe, de l’eau, des algues. Nettoyons le palet à nouveau.
Ils discutent, les deux, partageant ces petits plats.

« Le Kaiseki est un menu pour les grandes occasions. Il est fait pour goûter à la simplicité des aliments, leur fraîcheur. Il faut attirer les cinq sens, en mêlant cinq saveurs et cinq techniques de cuisson. »

J’explique, comme mon grand-père me l’avait enseigné alors que j’étais encore enfant.

« Chaque ingrédient ne sera utilisé qu’une fois. Et chaque expérience est différente. Elle change par ses saveurs, le lieu, les personnes avec qui nous sommes. C’est un moment unique. Un moment parfait, pour toi et moi. »

Je souris.
Je l’aime.
Ô Déesse, que je l’aime.

«Astrophèle. »

Son nom, je le murmure, levant les yeux vers lui.
De la manche de mon kimono, je sors une petite boîte.
J’hésite.
Et si c’était trop ?
Et si… si ce n’était pas le moment ?

« Je... »

Tu peux le faire, Uriel.
Offre lui cette alliance.



Uriel Kurusu
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Lun 15 Avr - 8:05
Nos traditions.

Transmettre aux générations futures, notre histoire. Celles de nos vies mêlées. De nos destins entremêlés. Notre amour perdurera. Quelles traditions, puis-je offrir aux siennes ? Mes parents n'offrent pour règles, qu'une vie savamment orchestrée : à 6h30, le petit-déjeuner, à 7h, prières et soins d'hygiène, enchaîner les heures au bureau, le soir 18 h, un peu de sport, manger, prière, se coucher, jamais au-delà de 21 h. Non, ce n'est pas d'eux que je prendrais : mais de ma personne. Ce n'est pas de leur vie que je déciderai, ce ne seront pas des règles que j'imposerai.

_ Je leur apprendrai, à être.

Je susurre, levant mes yeux, pour les planter au plus profond des siens.

_ Être ce qu'ils sont. Sans tenir compte, de ce que les autres attendent ou de ce que la société exige. Pour s'épanouir, dans leurs différences, pour écouter, accepter et exprimer, leurs émotions. En traditions, je donnerai la capacité à s'observer, s'étudier, se comprendre, s'aimer. Et à faire preuve de tolérance : envers soi-même et les autres.

Sourire s'esquisse, s'efface d'un battement de paupières.

_ Ils sont nombreux, à penser que la Déesse doit donner des réponses : que la tâche revient aux prêtres.sses, d'indiquer la voie. Esprits troublés, égarés, préférant se fier, à l'inconnu et aux autres, plutôt qu'écouter, ce que l'âme crie. C'est ce par quoi, tu es passé.

Mes yeux se baissent vers les plats.

Le sashimi de thon, pincé entre mes baguettes, se lève vers mes yeux. Chair rouge, rubiconde, que mes pupilles reptiliennes voient finalement bleue : entrouvrant les lèvres, la fine lamelle est froide, légèrement humide, solide et pourtant, elle se fend si aisément sous la pression de mes dents. Saveur douce et discrète, pourtant rassasiante.

Se succèdent les légumes, encore chauds : le potiron n'oppose aucune résistance, devient purée épaisse et tendre qui épouse mes papilles, la noix de gingko est plus ferme, plus dure, conraignant mes mâchoires à un effort supplémentaire : saveurs plus relevées, se rapprochant de la pistache. Enfin, le tofu grillé, aux fragrances plus fumées, ravive les arômes plus placides des légumes bouillis.

_ … Comment se fait-il, que tu t'es oublié ? Et par quelles actions, par quels mots, t'ai-je aidé à te retrouver ?

Je demande, avec curiosité.

A la présentation de cette tradition, mes yeux se lèvent vers son visage pour le contempler. Ses mots scellent, gravent, dans mon esprit, de nouvelles connaissances face auxquelles je reste contemplatif. Une expérience, qui n'est plus seulement relatée, mais ressentie : chaque bouchée, porteuse d'histoire, d'un savoir qui se concrétise, en texture, saveurs et arômes, son passé, s'unit à notre présent.

_…Un moment important. Où nos histoires se retrouvent, s'unissent, nous appartiennent. A présent, totalement.

Mes paupières se ferment un instant. Courtes prières, à ces ancêtres. Jusqu'à ce que mes yeux se rouvrent.

_ C'est un travail admirable. Et délicieux. Tant d'application. Dans la présentation, la confection, le service, le message. Je vois… tout ce que tu souhaites exprimer. Et cela, réchauffe au plus profond, mon sang. Mon être. Je suis… Heureux de vivre ce moment à tes côtés. Uriel.

Lorsque la boîte émerge de sa manche, mes pupilles s'y dirigent. Impassible, de longues secondes, ma main s'abaisse, petit à petit, jusqu'à ce que mes paumes se rejoignent sur mes cuisses. Qu'est-ce donc ? L'or étudie, sans percer, la surface noire de l'écrin. Huître abritant une perle, précieuse, celle, d'une vie à deux.

Mon coeur.

Défaille.

S'emballe.

Un vertige me surprend, en deux battements de paupières, je me reprends.

Mon armure.

Il l'arrache - non, il la retire. Avec douceur, amour, patience - et en dessous, ma chair tressaute. Sursauts viscéraux, de mon âme mise à nu, comme ces jours de mue, où mes écailles fragiles ne suffisent plus à me protéger.

Lentement, prudemment, ma main se lève vers la sienne. Et d'un geste, s'appose prudemment contre ses doigts. Pression, ferme et tendre, c'est, son choix : il est encore temps de reculer, il est encore temps, d'avancer. Je suis là, comme je l'ai toujours été, pour l'accompagner.
Astrophèle H. Melianthos
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Uriel Kurusu
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Jeu 25 Avr - 10:45

light years away





Ô Déesse, j’aimerais tant lui dire à quel point il m’a aidé. J’aimerais lui confier tout ce qu’il a fait pour mois. Son accueil, sa bienveillance, la première fois où je l’ai rencontré, quand nos regards se sont croisés, quand j’ai entendu le son de sa voix. Quand il m’a offert asile à moi, âme commençant tout juste à se perdre. Quand il m’a confié cette première tasse de thé, qui a réchauffé tout mon corps, qui a détendu le moindre muscle.

Ô Déesse, j’aimerais tant lui dire à quel point je lui suis reconnaissant. Quand mes larmes coulaient et qu’il était là pour moi, quand j’étais au plus bas et que toujours ses questions m’aidaient à comprendre qui j’étais et qui je voulais devenir. Quand il me prenait dans ses bras. Quand il m’a offert mon premier baiser. Quand nos cœurs se sont mis à battre à l’unisson pour la première fois, corps nus l’un contre l’autre.

Ô Déesse, j’aimerais tant lui dire à quel point je veux vivre à ses côtés. Avant même que mon corps ne cède sous les coups, quelques souvenirs persistent. Je devais le rejoindre, je devais lui confier tout ce que j’avais, lui offrir quelque chose. Des traces, j’en ai retrouvé en cherchant dans ma chambre, en tombant sur documents, notes. Les souvenirs reviennent.

Mais je n’ai pas les mots, Ô Déesse, pour tout lui dire maintenant. Je n’ai pu que souffler son nom. Je n’ai pu que garder les yeux baissés. Je n’ai pu que serrer l’écrin dans mes mains.

Et comme toujours.

Il me rassure.
Il me rassure alors que j’ai oublié tout le reste autour. Il pose sa main sur la mienne.

Astrophèle.

« Je t’aime. »

Je lui souffle, redressant le regard vers lui. Dans son regard, de l’amour.

« Je sais que je t’aime depuis… le début. Depuis que j’ai croisé ton regard. C’était difficile à accepter. Aimer un homme alors que j’en suis un. Mais tu m’as appris les choses. Et ce n’est pas juste un autre homme que j’aime. C’est un enfant de la Déesse. C’est toi. C’est mon Astrophèle. »

Un petit sourire s’échappe de mes lèvres, enfin.
Difficile de me détacher de ses mains, leur pression me fait tant de bien…

« Avant l’accident… je voulais déjà te demander la même chose. Mais le destin en avait décidé autrement. Cette fois… Cette fois, c’est le bon moment. Je le sens. »

J’ouvre l’écrin.
Là se trouve la bague, simple. Je l’ai choisie, pour lui.

Mokume Gane. Une technique de mes ancêtres, encore. Le métal de la bague offre reflets, comme du bois.

« Astrophèle… je t’aime. Je t’aime tellement. La Déesse est témoin de l’amour que je te porte. Alors je te le demande… »

Inspire.
Expire.

« … accepterais-tu de… de passer l’éternité à mes côtés ? De mêler nos traditions, que nos vies ne fassent qu’une ? »

Spoiler:




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Uriel Kurusu
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