haklyone
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Eclosion // PV : Ari



 
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Eclosion // PV : Ari
Astrophèle H. Melianthos
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Mer 29 Nov - 16:06
Le souffle du vent, au travers des branches, entre les colonnes du temple.

Bruissement, d’une nature qui s’éveille, la fraîcheur qui s’attarde au sein des pierres. Sous les paumes de mes pieds nus, j’écoute, les vibrations. Des pas, autour de moi, de l’herbe qui s’étire, les buissons s’ébrouent et l’écorce des arbres, gémit, sous la caresse de la brise. Parfums d’été, de terres, de fleurs franchement écloses et des brins, encore dorés par le soleil, disparaissent sous la moiteur automnale, le douceâtre mucus, la nature s’abandonne à sa torpeur, attend que les jours s’allongent. Pour coucher ses plants et éteindre, ses rumeurs.

Ô Déesse, pardonnez moi.

La main qui pend à mes côtés, tient encore le voile que je viens de retirer. La capuche de ma bure noire, ne dissimule plus mon visage. Cheveux blancs, coupés assez courts, rasés à l’arrière de la nuque, les yeux entrouverts, dévoilent mon regard, d’un or solaire. Je ne porte plus le deuil, et l’on verrait presque un sourire, étirer mes lèvres, bien que mon faciès impassible ne laisse rien paraître. Impassible, je laisse mon regard parcourir le sentier qui mène jusqu’au Temple, salue les fidèles, d’une inclinaison de la tête, puis relève lentement les prunelles vers le ciel.

Pardonnez-moi, de ne pas porter le deuil, de toutes ces vies qui vont s’éteindre.

Pardonnez-moi, d’être heureux alors que toutes vos créations, vont progressivement, disparaître.

Mais je me souviens, de tous ces enseignements, que la vie, est éternelle, que tout, n’est qu’un éternel recommencement. L’aube, d’un nouveau jour, l’éternité, qui nous attend, et qu’elle Aime, ce sempiternel cercle, je me souviens, qu’elle m’a déjà accordé son pardon, avant même, que je n’ai pensé à le lui demander – car il n’y a pas raison de pleurer, ce qui s’éveillera.

Les plantes, ont besoin de repos, pour mieux fleurir à nouveau.

Mes pas finalement, se détournent et je pénètre dans le temple, me glisse derrière les colonnes, observe. Sans un son, sournoisement, je laisse les ombres, m’enliser, elles m’emportent, dans les recoins les plus obscurs, près de celleux, qui se sont isolé.es. Jusqu’à le remarquer. Simples, bruissements, je suis soudain, près de ce jeune homme que j’ai peut-être déjà vu, ne lui adressant qu’une œillade, j’élève simplement les prunelles, vers les vitraux, laisse un silence, s’éterniser. Jusqu’à enfin décider, de manifester ma présence.

_ Êtes vous venu.e vous confesser ?

Murmure, de ma voix rauque et sifflante, de cette voix grave et pincée, gutturale et traînante. Les pupilles, fixées au coin des paupières, plantées dans les siennes, la haute stature, je n’esquisse pas d’autres gestes, prédateur, je dirige mon attention sur la chaleur, qui se propage sous sa peau, les battements, de son cœur.

_ A moins que vous ne souhaitiez simplement prier ou parler. Puis-je vous accompagner ? Vous aider ?

Car il est seul, et qu’aucun enfant de la Déesse, n’a à être délaissé.

Lentement, le voile glissé dans la poche de ma bure, mes mains s’unissent paisiblement contre mon ventre. J’écoute et j’attends, simplement, détournant finalement les pupilles, vers le point qu’il semblait observer.
Astrophèle H. Melianthos
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Ari M. Niva
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Eclosionastra ❀ ari
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Bashō
❀❀❀

Un léger soupir s’échappe de sa poitrine, le souffle chaud passant entre ses lèvres, alors qu’il ferme les yeux sous les premiers rayons du sommeil automnal. Une gorgée de thé, quelques pas dans les feuilles tombées au sol et qui le parent de couleurs chaudes. Le fleuriste apprend les craquements sous ses pieds, profitant en cette heure matinale des lieux presque déserts, et de la proximité avec un semblant de nature. Nouveau soupir, demi-sourire, nouvelle gorgée de thé alors que ses mirettes suivent le train train des insectes faisant leurs préparatifs avant le long sommeil de l’hiver. Il se reconnaît, Ari, dans leur mouvement incessant. Il a vécu comme ça pendant longtemps. Nager sans cesse, sous peine s’il s’arrêtait de tomber au fond. Et il a bien fini par y tomber, au fond. Et même avant ça, il s’était encore agité fébrilement, pendant les quelques mois s'étant étirés entre la prise de cette décision fatale, et la mise à exécution du plan. Il s'était démené pour tenter, au mieux, de profiter de ce à quoi il pouvait avoir accès. Alors, ses lèvres s'étirent un peu, légèrement craquelées par le temps plus froid.

Il déambule sans trop regarder où il va, à vrai dire il ne sait pas vraiment pourquoi il s'est levé si tôt alors qu'aujourd'hui la boutique est fermée. Ce n'est pas bien grave, bien sûr, c'est peut être juste l'habitude déjà prise aisément depuis qu'il a repris le magasin. Enfin, aisément... Il doit bien avouer que la fatigue se fait ressentir, mais c'est plus facile à accepter quand on fait quelque chose qui nous plaît, bien entendu. Certains jours, il n'a même pas vraiment l'impression de travailler. Il n'empêche toutefois que son corps est fourbu, craquant à la moindre occasion comme les branches des arbres à la saison froide. Son regard se perd sur l'environnement, oeillant par là une clématite en fleurs, par ci les feuilles jaunissantes de certains bouquets fougères, et bientôt il lève les yeux, réalisant qu'il est face au large édifice qu'il connaît très bien. Il y passait beaucoup de temps, durant son enfance et sa jeunesse, parfois avec sa famille, parfois seul. En grandissant, les années passant, son lien avec la déesse, avec le culte des âmes, s'est étiolé, fait plus ténu. Il se souvient aisément des cérémonies, des célébrations et autres moments passés avec sa famille, devenant de plus en plus rares au fil du temps, jusqu'à ce qu'il ne vienne que lorsqu'il s'égarait accidentellement. Il était venu, une fois, dans sa vie d'adulte, de son plein gré: il s'était mis en posture de prière, et avait supplié la Déesse, longtemps, longtemps, de lui redonner le goût à la vie. En vain. Il n'avait pu que supposer que le message était: vas te faire voir. Maintenant, il se demandait si ça n'avait pas été "fais ça toi même."

En tout cas, il finit son thé en quelques gorgées, range le thermos dans le sac qu'il porte au côté, et entre. Quelques autres âmes sont là, mais il ne souhaite en déranger aucune, aussi il s'assied un peu à l'écart, dans son coin, fermant les yeux pour laisser son esprit dériver à la rêverie, espérant qu'aucune idée moins agréable ne viendra le tourmenter. Ainsi, lorsqu'une présence se fait soudain connaître à ses côtés, il ne peut retenir un sursaut alors qu'il ouvre de grands yeux pour voir l'un des prêtres dorénavant à ses côtés. Celui ci lui parle d'une voix douce et Ari détaille ses trais mats, curieux. "Je ne crois pas être là pour me confesser," dit-il, bien que vider son sac ne lui ferait peut être pas de mal. "À vrai dire... Je suis là un peu par hasard." Il soupire, cherchant ses mots, voulant éviter de blesser l'homme qui lui a si gentiment proposé son aide. "En fait, je... Il semblerait que je traverse une sorte de..." Il soupire de nouveau, pas de bien être cette fois. "Disons qu'enfant, je me sentais vraiment animé par la foi. Et en grandissant... j'ai perdu ma connexion avec la Déesse, sans le vouloir. Je... j'ai traversé un moment difficile. Mais maintenant que je suis ici... Je me dis que sans m'en rendre compte, je voulais peut être venir renouer avec ma spiritualité." Il a un petit rire nerveux. "En-enfin, vous ne pouvez probablement pas faire revenir ma foi comme ça avec juste une petite conversation, mais... En-enfin je ne m'attends pas non plus à ce que vous soyez mon thérapeute, j'en- j'en ai déjà une qui est très bien... Mais disons que quelques mots sages seraient les bienvenus." Car il aimerait, Ari, se reconnecter à sa foi, à lui même. A vrai dire, avec la thérapie, il commence à croire qu'il peut se reconstruire, différemment, et même avoir accès à une certaine forme de bonheur. Peut être qu'une petite conversationa avec un homme de foi est tout ce dont il a besoin.




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Ari M. Niva
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Astrophèle H. Melianthos
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Dim 24 Déc - 11:30
Sursaut, d’un cœur qui soudain, s’emballe.

Je sais, comment me fondre dans les ombres, comment, disparaître, n’être, rien d’autre, qu’un mouvement que l’on devine, du coin de l’œil, qu’une présence que l’on sent, sans la voir, jusqu’à soudain, surgir.

Mais je ne suis pas, là pour effrayer, pas là, pour faire fuir les âmes, qui se sont ici réfugiées. Intimidant, je suis, prédateur, de tout ce qui pourrait faire souffrir les êtres, qui viennent ici, trouver la protection et l’amour, de la Déesse. Impassible, d’ailleurs, je reste d’un calme olympien, me contentant de clore à demi les paupières, dans un sourire que mes lèvres, ne font pas ; les yeux plantés directement dans ceux, de l’inconnu, dans un geste, de sincère curiosité. Je n’esquisse pas le moindre mouvement, ne prononce plus le moindre mot, laissant sa voix, résonner, dans le silence du temple.

Les variations, de tonalité, les jeux, de consonnes et de syllabes, glissent sur ma peau, sensible, je suis immergé, par son récit et laisse d’ailleurs, le silence, s’éterniser. Comme pour laisser, ses émotions infuser, dans l’atmosphère ; lentement, mes pupilles, se détachent des siennes et fixent un point, invisible, sans ciller.

Je ne montre, rien ; indifférence mensongère, d’une placidité indéfectible, car mon monde, s’est déjà effondré, que j’ai déjà, été détruit, mais je suis toujours resté, debout, à endurer, le défile des jours, la peine apaisée, par les souvenirs dans lesquels je me suis enfermé et les prières qui m’ont, soulagé.

D’un geste de la main, je l’invite à me suivre, s’il le désire. Puis d’un pas lent, je l’emmène marcher, le long des colonnes. Mes pas, ne produisent pas le moindre son : pieds nus, j’appose mes pas, l’un après l’autre, sur la roche, l’on n’entend, que le bruissement de ma bure. Le voile, retombé, dévoile mes cheveux blancs, mes mâchoires carrées, le grand nez recourbé, les prunelles, d’or.

_ Par hasard, dîtes-vous ? Vous semblez pourtant, en recherche de réponses.

Je lui adresse une œillade.

_ Que vous demandez vous, jeune âme ? Quelles interrogations, perturbent votre sérénité ? Vous demandez-vous, ce qui a altéré votre foi, ce qui vous a fait, douter ? Vous demandez-vous, comment croire ? De quoi, avez-vous besoin ?

Mes remarques, bien qu’incisives, ne sont pourtant prononcées, sans la moindre once de méchanceté. Elles ne sont, qu’un scalpel visant, à trancher ses chairs, pour s’approcher, de ce qui le fait souffrir, pour mieux pouvoir, l’aider. D’ailleurs, ma main effleure délicatement son épaule, sans réellement le toucher.

_ Je sens, votre nervosité.

Car je n’en reste pas moins, prédateur ; sa peur, je la sens s’imprégner, sur mes papilles, éveiller en moi, l’instinct viscéral, que mon esprit, retient sans la moindre, difficulté. Ma voix, se fait murmure.

_ Vous ne craignez rien, entre ces murs. Ni à mes côtés.

J’assure.

_ Ce Temple, est la maison de la Déesse et toustes, sont bienvenu.es à ses côtés. Vous êtes ici, chez vous, et je veillerai, à ce que cette demeure reste toujours, votre foyer. Son Amour, envers vous, est inaltérable : elle pardonne, les erreurs, car elle nous a créés, imparfaits, comme elle ne vous tiendra jamais rigueur, des doutes qui vous ont traversés, de la distance, qui s’est instaurée, entre elle et vous. Vous restez et serez à jamais, l’un de ces enfants ; et pour cette seule raison, Elle vous aimera et vous accueillera toujours, les bras ouverts.

Mes mains reviennent s’unir, contre mon ventre, alors que je lève les yeux, vers le chemin que nous remontons.

_ En tant que prêtre, il est de mon devoir, de veiller à offrir à toustes celleux qui le désireront, mon soutien. J’ignore, quels mots sages vous attendez et peut-être, serais-je incapable de vous les donner, ma mission n’est pas, de vous convaincre de quoi que ce soit ni même, de vous pousser à croire en Elle de nouveau. Je lui suis dévoué, et j’ai fait mes vœux, d’accompagner toutes les anima qui viendraient ici, dans ce qu’elles ont à traverser. Et j’agis, par amour pour Elle et pour toustes celleux, qu’elle a créés.

Je laisse planer un silence.

_ … Mais combien même, ne trouverais-je point réponses, je puis vous offrir, toute mon écoute. Quelles préoccupations vous tourmentent aujourd’hui ? Et quel besoin, faut-il satisfaire ?
Astrophèle H. Melianthos
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Ari M. Niva
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Ari M. Niva
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Ven 5 Jan - 0:01
Eclosionastra ❀ ari
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Bashō
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Ses pas viennent suivre ceux du prêtre, leur rythme lent invitant à la contemplation des lieux, leurs colonnades de bois foncé patiné par le temps, les allées dallées de pierres, les volutes argentées de la fumée des encens. Ari inspire, et rosit, pris sur le fait. Bien sûr, le hasard n’a rien à faire dans cette histoire, il le sait bien lui même. Il ne vient pas si souvent à Arc en Terre, préférant pendant longtemps prier devant un autel plus proche, chez lui même, jusqu’à ce qu’il ne le fasse plus du tout. Il s’est levé tôt, un jour de congé, plutôt que de rester au lit, il s’est vêtu, a préparé assez de thé pour en remplir un thermos en plus de sa tasse habituelle, l’a mis dans son sac et est sorti. Il se doutait déjà que le périple le mènerait plus loin que les rues de son quartier. Il est donc monté dans la navette et est descendu quand il en a eu marre. Aussi finalement tout semble porter à croire que c’est le destin, plutôt que le hasard, qui a mené ses pas jusqu’au temple. Ou peut être une sorte… de pouvoir invisible. Comme si la déesse tentait de le ramener vers elle, lui son enfant égaré. Les mots suivant de l'homme lui arrachent un demi-sourire. Il n'est plus vraiment une jeune âme, et l'homme semble être de son âge à peu près. Toutefois il comprend le sens de ses mots, et tourne le regard vers lui.

"Je n'en suis pas sûr," souffle-t-il, presque en confidence. Il écoute toutefois patiemment l'homme, son regard s'égarant sur les feuilles dorées et rougissantes alors que leurs pas résonnent sur les dalles. Il ne dit rien, acquiescant à certaines des paroles les plus bienveillantes, avec un petit sourire reconnaissant. Ses mots lui donnent à penser, et c'est ce qu'il fait pendant le long temps de silence qui suit les paroles du prêtre. Seuls les bruits de leurs respirations brisent alors le calme minéral du lieu, ainsi que le vent dans les branches.

"Je ne crois pas," commence-t-il, "avoir peur de Son courroux. Je la sais miséricordieuse. Je sais qu'Elle n'attend pas de nous de ne commettre aucune erreur." Il articule lentement, cherchant les mots justes. "Je crois... que j'ai perdu confiance en Elle. J'ai cru qu'Elle m'avait abandonné. Vous voyez, je n'avais plus rien qui me retenait dans cette existence. J'ai cru..." Il soupire, un peu dépité de sa propre arrogance. "À vrai dire, je n'ai pas beaucoup pensé à elle dans cette période, mais... lorsque je pensais à elle, j'imaginais qu'elle tentait de me faire comprendre que j'étais libre de m'en aller." Il s'arrête, près d'une colonne, le regard perdu un temps dans le lointain avant que ses prunelles bleu-vert ne se posent de nouveau sur la peau bronze de l'homme de foi. "J'ai mis mes affaires en ordre, pris le temps de faire des choses que j'avais toujours voulu faire... Puis j'ai sauté le pas." Littéralement. Il soupire, jouant avec la petite peau au coin de son ongle. "Sauf qu'Elle ne m'a pas laissé partir. J'ai cru à un jeu cruel de sa part. Alors que j'avais délaissé ma foi, qu'elle s'était fané petit à petit... J'ai eu la sensation qu'Elle m'avait trahi. Pire encore, je vis encore aujourd'hui avec les séquelles de ce jour-là."

Il inspire un peu, l'ai autour de lui chargé de l'odeur du bois, des encens, de l'humus. "C'est là que j'ai réalisé à quel point je n'étais plus connecté à Elle. Et si les mois suivants ont été plus que difficiles, quelque part dans un coin de ma tête, je continuais à me demander comment et pourquoi je m'étais éloigné." Ses épaules, affaissées, se relèvent légèrement alors qu'un sourire fin se dessine sur ses lèvres. "Bien sûr, je vais mieux aujourd'hui. J'ai trouvé des choses pour lesquelles vivre." Quelques visages familliers se dessinent dans ses pensées. "Mais je crois que... Ce que j'aimerais vous demander... Plus que pourquoi et comment je ne me sens plus proche d'Elle... C'est comment faire pour que ce soit de nouveau le cas?" Il lui adresse un regard teinté d'un espoir timide. Qui mieux qu'un d'homme de foi pour l'aider à retrouver la sienne?  




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Ari M. Niva
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Dim 3 Mar - 19:29
J’entends son incertitude.

Et le laisse un instant à ses doutes et ses réflexions. Le silence, laisser le temps, de s’étudier, de s’observer, je ne suis, que son miroir. Il n’est pas du devoir, de la Déesse ou des prêtres.sses, de trouver réponses : c’est aux âmes, de trouver leur voie. Il m’est seulement possible, de les accompagner.

Un sourire discret s’éternise sur ses lèvres. Reconnaissance. Tout cela, pour un peu de bienveillance, de temps, d’espace, alors qu’il ne s’agit rien d’autre, que du respect. De ce que tous les Hommes, devraient s’offrir entre eux. Tolérance, écoute, patience, acceptance. Comment se fait-il, que ces valeurs soient pourtant si rares à trouver ?

Probablement car l’Humanité, a encore tant à apprendre, qu’il lui faut, évoluer. Ce calme, cette sérénité, ne sont pourtant pas venues avec les années ; enfant déjà, je me considérais, différent, ma vision du monde et des autres, ne correspondaient pas à celles de mes camarades. Je voyais la Déesse, cherchais sa beauté et explorais tout ce qu’Elle avait façonné. Notamment, les essences mêlées au fond de mon être : serpent, prédateur, sang froid dans un corps pourtant, chaud, écailles sur ma peau. Insensibilité apparente, d’un faciès figé, les sens pourtant submergés, d’ondes et de couleur, j’étais un, dissous dans un tout.  

Ses croyances me laissent de marbre : elles ne sont, que des pensées, et non la réalité. Moi, je Sais, qu’Elle ne l’a pas abandonné. Je sais, qu’Elle n’a pas à le retenir, qu’Elle n’a pas à décider, ce que cet homme fera de son existence. Imperturbable, impassible, malgré la gravité de ses propos. L’hérésie, de ses mots. Je sais, que certaines personnes de foi, auraient serré les dents, agacées ; pas moi. Je ne m’agace pas, avant de Savoir, Croire est un premier pas.

Mes yeux d’or observent attentivement tout ce qu’il accepte de montrer. Cherchent, souffrances, cicatrices, émotions qui perceraient sa voix ou troubleraient, son corps. Le mien, n’exprime qu’une attention paisible.

Je suis, Montagne. Enraciné, dans ma Foi, qu’aucun évènement, qu’aucun drame, qu’aucun être ne pourront jamais altérer. Ma Chair, est à Elle, et mon âme, Lui appartient. Mes souffrances ne sont que passagères, éphémères, seules signes, du lien entre mon esprit et ces cellules, lien que j’arrive parfois à rompre quand je décide, de ne plus en tenir compte. Quand Uriel, s’est endormi tant d’années, disparu, absent, sans lui, la vie dénuée de sens, j’ai réfugié mon esprit, dans le passé que nous avons partagé, laissé les souvenirs, effacer la réalité.

Ce jeune homme semble être passé, par des douleurs que je ne peux qu’imaginer. Délaissé, abandonné, désespéré, jusqu’à se faire subir, le pire. S’arracher la vie, dans l’espoir, d’en finir. Punition, d’un corps qui avait tant de vie en lui, qui avait cette rage, de tenir : alors que son âme, ne faisait que s’affaiblir. Dissociation : un, il ne pouvait devenir deux, et ses efforts pour ignorer l’un pour se dédier à l’autre, ont laissé tant de séquelles.

_  Pour quelles raisons, vivez-vous aujourd’hui ?

Raisons, comment se fait-il, que les Anima cherchent une raison, à leur existence ? Vivre, n’est-ce point suffisant ? Mes yeux s’élèvent songeusement vers le ciel, que je devine au travers des vitraux.

_ … Peut-être devriez-vous déjà vous interroger… Sur vos attentes, vos croyances, au sujet de la Déesse et de la Foi. Je suis assez surpris d’entendre, nombre de vos paroles. Vous confiez nombre de vos responsabilités, à la Déesse : comme si c’eut été à Elle, de vous soutenir, à Elle, de vous sauver, à Elle, de vous condamner. Les séquelles, sont les conséquences de vos actes. Et vos actes, sont la conséquences d’une souffrance qui n’a pas été entendue, que vous n’avez pas pu ou su exprimer. Voir, dans sa mort, l’espoir d’une fin, d’une libération, à moins que vous n’ayez eu d’autres, attentes ? L’Homme a parfois, tant de difficultés à accepter, que la Déesse n’offre pas de réponses, Elle est là, pour écouter et laisser les Âmes décider, de disposer de la vie qu’Elle leur a donnée.

Je songe, d’une voix douce et posée.

_ Selon vous… Comment vous, vous sentiriez vous plus proche d’Elle ?

Est-ce à moi, de trouver Ses réponses.

_ La Foi est très personnelle. Comme un deuil, comme l’amour. Il peut être déplacé, que je vous donne réponse, sans vous inviter à chercher.

Malice bienveillante, dans ma voix, bien que mon visage, ne laisse rien paraître. Après un silence, je lève un index et l’appose sur ma lèvre inférieure, comme pour le convier au silence. Laisse, planer, un instant, avant de clore mes paupières et susurrer, ma main descendant jusqu’à, mon cœur.

_ J’ai appris à contempler la Déesse et tous ses miracles. Peut-être puis-je, vous guider. Ouvrez vos yeux, vos sens, à ce qui vous entoure. Apprenez à La percevoir, dans les bruissements du vent, des vêtements, la brise, la lumière, dans les mouvements des ombres, les imperfections des pierres, les fragrances, du Ciel et de la Terre. Remerciez la chaque jour, pour tout ce qui vous a été donné. Priez la, si vous en avez le désir.

Ma main, descend jusqu’à se joindre à l’autre, contre mon ventre. Mes yeux s’ouvrent pour s’unir à ceux d’Ari. Mes pupilles, plantées au plus profondément au fond de son âme. *
_ Et pour vous rapprocher d’Elle…

Je m’approche d’un pas. Mes mains, s’offrent aux siennes. Mes paumes, levées vers le ciel, l’invitant à y déposer ses mains s’il l’accepte.

_ Prenez soin de vous.

J’esquisse un faible sourire, contraction des zygomatiques qui contraint ma langue bifide d’émerger, avant que je ne la dissimule entre mes lèvres fines.

_ Vous êtes, comme chaque être, une de Ses créations. Alors, aimez ce corps, aimez cette âme, aimez cette vie. Faîtes en sorte, que la pulsion de vie au fond de vos chairs, entre en résonnance avec votre cœur. Agissez en accord, avec vos valeurs, prenez soin de vos blessures, soignez vos plaies, qu’elles soient physiques ou celles de l’esprit, vivez, heureux, endurez les moments, difficiles, prenez, chaque instant qui s’offre à vous. Certaines réponses, ne viendront pas, et peut-être faut-il apprendre à s’en satisfaire, à accepter ces mystères.

Je plisse doucement les yeux et penche la tête sur le côté.

_ Mais certaines réponses, ne peuvent venir que de vous. Laissez-vous le temps, accordez-vous, Sa bienveillance.

S’il accepte le contact, mes mains serrent précieusement les siennes.

_ Aimez-vous, comme Elle vous a aimé, lorsqu’Elle vous a offert la vie. Et si vous ne vous en sentez pas capable… Je vous apprendrai à vous chérir. Venez, confier ici, vos peurs, vos douleurs, vos joies. En ces lieux, vous aurez toujours une oreille attentive. Je veillerai, à ce qu’il soit un foyer ; un refuge où vous pourrez vous abriter.

Les paupières plissées pour seul sourire, ma voix se fait plus grave.

_ Je suis très heureux, de vous accueillir entre ces murs, aujourd’hui, jeune âme. Et de vous voir, briller. La Déesse est toujours, en vous et autour de vous. Apprenez à La voir. Vous avez survécu, à tout ce que vous avez enduré, ces épreuves font, ce que vous êtes aujourd’hui, la vie que vous avez, aujourd’hui. Et le fait de vous voir à mes côtés, pour ma part, suffit à me prouver que vous êtes toujours lié à Elle. Que peut-être, vous n’en avez jamais été vraiment éloigné. Vous avez seulement perdu, le moyen de la voir ou de la sentir. Certains croient, que seuls les Miracles attestent de Son existence ou attendent, des Messages nets de sa part, sans comprendre que la Déesse souhaite vous laisser libre d’Exister. Votre vie, est vôtre, vos choix, sont les vôtres, les conséquences, les évènements, les épreuves, ne sont pas de Son fait, mais Elle offre, son écoute, prend la vie, quand le temps donné est fini, l’offre, à celles qui doit éclore… Plantes, animaux, éléments, Elle est, partout.

Astrophèle H. Melianthos
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Ari M. Niva
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Lun 15 Avr - 1:20
Ari M. Niva a écrit:
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Bashō
❀❀❀
Sous le regard doré du prêtre, Ari se sent un peu mal à l’aise, comme si on lui faisait passer une sorte d’examen. Bien sûr, il sait que les représentants de la déesse n’ont jamais de mauvaises intentions, mais il sait aussi que le suicide est rarement bien considéré parmi leurs rangs. La Déesse est la seule à pouvoir reprendre ce que la Déesse donne, n’est ce pas? Bien sûr que décider de prendre cela en main soi-même est mal vu. Il se mord un peu l’intérieur de la joue, le regard fuyant, les sourcils noués ensemble. La question du prêtre le fait un peu se tendre, comme s’il devait répondre de ses actes, rendre des comptes, même si sa raison lui rappelle que ce n’est pas le cas.
J’ai… Je crois avoir trouvé… Un sens. Ou du moins, un semblant de direction. J’ai réalisé que je ne voulais pas encore partir. Que j’avais encore des choses à voir et à faire.

Un semblant de sourire s’est créé sur ses lèvres, alors qu’il parlait, mais lorsqu’Astrophèle reprend la parole, peu à peu son sourire s’étiole jusqu’à disparaître totalement. Il serre les dents, les lèvres, dans une expression contrite. Son estomac lui paraît se tordre dans son ventre, sa gorge se serre un peu. Ses épaules s’affaissent comme celles d’un enfant qui comprend qu’il a fait une bêtise. Bien sûr, qu’il avait imaginé la mort comme une délivrance, la libération d’une vie sans intérêt aucun et sans rien d’autre pour la remplir que de la solitude et une vague tristesse. Une pointe de colère germe en lui, l’espace d’un instant. Qui pourrait le blâmer, d’avoir voulu échapper à ça? La Déesse lui avait toujours été présentée comme une mère bienveillante, et le silence obstiné en réponse à ses appels à l’aide lui avait laissé un goût amer. Maintenant qu’il y pense, il se demande s’il ne garde pas un pointe de rancune. Il ne peut qu’acquiescer lorsque le prêtre parle de la difficulté de l’homme a accepter l’absence de réponse. En effet, et eut être qu’il y était particulièrement sensible, puisque tous les autres aspects de sa vie se caractérisaient aussi par le silence et la solitude. La question qui suit ne provoque chez lui qu’un haussement d’épaules.
Je n’en sais rien. D’où ma présence ici. J’ai tenté de prier, de lire sur Elle, j’ai aussi tenté de laisser reposer… Sans grand succès, pour l’instant. Je pensais que peut être vous pourriez me donner d’autres options que je pourrais essayer, car je suis à court d’idées.

La simple évocation de l’amour le fait grimacer et rougir légèrement. S’il connaît vaguement le deuil, l’amour lui est un sentiment qui lui est étranger. Le visage d’Auxence s’impose un instant dans son esprit, mais il fronce un peu les sourcils. Il ne sait pas lui même vraiment ce qu’il ressentait, ressent peut être encore, alors appeler ça de l’amour serait d’une arrogance folle. Il regarde obstinément devant lui, un peu plus bas que sa ligne de regard, sans savoir quoi répondre à l’homme aux yeux d’or. Ses dents sont serrées dans une moue coupable.
“Jcolor=#387985]Je ne serais pas venu ici si je n’avais pas pensé avoir épuisé mes options,[/color]” souffle-t-il, forçant un pauvre sourire, sans toutefois regarder le prêtre dans les yeux.

Alors qu’il commence à regretter sa venue, il relève les yeux vers le prêtre. Il cligne un peu des yeux. Ce qu’il dit est si simple, presque un peu simplet même… Mais pourtant, sans qu’Ari sache pourquoi, ça résonne en lui. Il sent ses épaules, auparavant tendues, un peu remonter. Sa cage thoracique s’ouvre un peu. C’est vrai que ces derniers mois, il a senti quelquefois une sorte de sérénité le caresser, quand il était installé sur la terrasse à boire un thé, voir les abeilles butiner autour de lui, sentir l’air sur sa peau et dans les plis de ses vêtements. Il hoche la tête simplement, sans rien dire, son silence suffisant à ses yeux pour faire comprendre qu’il accepte. Le mouvement de rapprochement initié par le prêtre lui fait esquisser un recul, mais il n’en fait rien. Il regarde ses mains, son visage, puis ses mains de nouveau. Il hésite un instant. Il est toujours compliqué pour lui de toucher une autre personne, au delà de la simple poignée de mains. Toutefois, il décide de répondre à cette main littéralement tendue vers lui… Et il pose donc ses paumes dans ls siennes. Il écoute silencieusement le prêtre parler. Prendre soin de lui, il a l’impression de ne faire que ça, bien qu’il ne sache pas tellement comment s’y prendre. C’est la quête infinie qu’il a lancé avec sa thérapeute et dans laquelle il a l’impression de patauger, bien que quelques victoires puissent être célébrées.

Il baisse de nouveau le nez penaudement, hochant légèrement la tête. Il est vrai que malgré tous ses efforts, il n’a pas vraiment réussi à être bienveillant avec lui même. Il se dit parfois que s’il se comportait avec les autres comme il le fait avec lui même, il serait très certainement une personne horrible. Alors, il acquiesce. Il va faire de son mieux, même s’il n’est pas sûr de comment s’y prendre. Alors que les mains du prêtre serrent les siennes, finalement, il entend avec soulagement ce qu’il espérait ouïr depuis le début. Un demi soupir lui échappe même l’espace d’un instant. Certaines réponses ne viendront pas, et peut être faut il apprendre à s’en satisfaire, se répète-t-il, déjà un peu convaincu. L’avoir entendu maintes fois de sa thérapeute aide certainement aussi à rendre l’homme face à lui convaincant.

...Merci,” fait-il simplement, sa voix plus calme. Bien sûr, il sait qu’il ne peut demander à personne de le sauver. Qu’il doit le faire lui même. Apprendre petit à petit, mais avoir un guide le rassure, en quelque sorte.

Le surnom de “jeune âme” le fait à moitié sourire. Il n’a pas la sensation d’être jeune… toutefois, en terme de chiffres, Astrophèle n’a pas totalement tort. Il ferme les yeux, redressant un peu la tête, laissant la lumière qui filtre à travers les vitraux caresser son visage alors qu’il l’écoute parler. Elle est en lui et autour de lui. Les paroles du prêtre lui redonnent un peu d’espoir, même si celles d’avant l’avaient fait douter encore plus. Et finalement, il décide qu’il est plus bénéfique d’accorder plus d’importance à ces dernières qu’aux premières. Elles lui semblent mieux correspondre à ce qu’il espère, ce dont il a besoin. Elle lui donnent aussi envier de se confier davantage. Alors, il rouvre les yeux, plongeant son regard bleu-vert dans celui doré de son interlocuteur, avant de bien vite le détourner, timidement.
J’entends ce que vous dites. Je vous remercie pour vos paroles sages. Elles me mettent du baume au coeur.” Il sourit légèrement, puis penche la tête sur le côté. “Comment font les gens… comment faites vous, pour utiliser votre liberté? Je veux dire, je crois avoir développé des valeurs, au fil des ans, bien qu’on ne m’en ait pas réellement inculqué d’autres que de ne pas faire de vagues. Il m’est difficile, aujourd’hui, de passer outre cela. Mon premier acte de liberté était justement de quitter cette existence, ou du moins d’essayer. Je n’ai fait, toute ma vie, que suivre les instructions qu’on me donnait, et si je crois aujourd’hui être capable de prendre certaines décisions seules… Je ne sais comment profiter de la liberté qu’Elle nous confie. Maintenant que je dois faire ces choix seuls, j’ai la même sensation de peur qu’en me retrouvant lâché en eaux profondes sans savoir nager. Alors, comment puis-je apprendre?





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Ari M. Niva
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Astrophèle H. Melianthos
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Astrophèle H. Melianthos
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Lun 13 Mai - 16:26
La vie, appartient à celleux qui la possèdent.

Et ces personnes sont les plus à mêmes de juger, ce qu’elles en feront. A quelle cause, la dédier, quel sens, lui donner – quelle mort, désirer. Le suicide, n’est pas une option qui me dérange : si la Déesse ne souhaitait pas qu’on lui rende ce qu’elle a donné, Elle ne nous aurait pas permis de le réaliser. J’ai vu tant d’âmes, mourir. Qu’elles l’aient ou non, voulu, la Mort les a finalement emportées. Ma mission n’est pas celle de les sauver : car chacun.e est seul.e maître.sse de sa destinée. Je ne prendrais à personne cette liberté.

L’aigreur dans la voix du jeune homme, ne m’échappe pas. Je perçois, au travers sa peau, chatoiement et jeux de couleurs, d’un sang qui s’anime, d’une chair qui s’échauffe, relents de colère, ressacs d’émotions si vives, n’y voit-il donc pas, toute cette vie qui ne demande qu’à bouillir ? Blessures d’un cœur, que le temps n’a pas guéri : il suinte, d’un pus métallique, alliance de tristesse et de frustration. Qu’espère-t-il ? Que la vérité, les réponses, seront données comme la becquée à un oisillon ? Non. La Déesse n’a pas à dicter, n’a pas à décider : c’est à chacun.e, de trouver sa voie, pas à Elle de le déterminer. Sinon, pourquoi nous aurait-elle offert la conscience ? La capacité à réfléchir, à penser, à ressentir. Aucun être, n’est semblable à un autre, aussi, les réponses différeront elles d’une âme à une autre, sans qu’aucune ne soit plus vraie.

Les mains déposées dans les miennes, mes grandes mains, aux très longs doigts, se referment lentement sur les siennes. Pressions, de peau, mes muscles qui roulent, comme les vagues, parcourent, ses chairs meurtries, étirent et massent, les muscles, sans s’arrêter aux ridules, aux blessures, aux possibles cicatrices. Prendre soin, de l’autre, lui offrir l’affection qu’Elle donne, au travers de tout ce que la Nature exprime. Les mouvements sont ceux du serpent, ceux qui me permettent de glisser, ramper, longer, caresser, presser, masser, si je le désire, étreindre, jusqu’à attendrir. Sous mes mains, les muscles tétanisés d’Uriel se sont relâchés pour la première fois, je pratique, les massages énergétiques.

Que ma chaleur, s’appose à sa paume, mes pouces, pétrissent le creux de ses mains, appuient quelques secondes, remontent vers ses doigts, lissent la peau de la base de ses ongles, jusqu’à celle de ses doigts, étirer ses doigts un à un, stimuler les courants d’énergie, réflexologie. Les gestes, passent de aimants, à guérisseurs, ma science au service de la Foi.

Sa demande, me laisse longtemps silencieux. Uriel, me vient à l’esprit, son spectre sans cesse, me hante, le souvenir de tout ce qui, l’attache. La conscience, de ce poids sur ses épaules : responsabilités, devoirs, qu’on lui a imposés, bien que son propre esprit, se soit aussi aliéné. Se priver, de ressentir, de penser, d’agir, se dédier, à ce qu’on lui dictait de faire, pour ne pas avoir, à réfléchir. Passé, s’impose sur le présent, mes idées se teintent, de ces sentiments, avant que ma raison ne se décide à parler.

_ J’ai connu, tant d’autres personnes, une particulièrement, qui a souffert de toutes ces attaches, qui s’est perdu, au point de vouloir, disparaître. Peut-être serait-il, la personne la plus à même de vous expliquer, bien qu’il prétende que mes questions et ma présence l’aient extirpé de cette torpeur dans laquelle il s’était réfugié.

Sourire s’esquisse, mais ne se perçoit pas, seule s’extirpe ma langue bifide, contraction des zygomatique, réaction instinctive, voilà qu’elle se réfugie déjà derrière la fine barrière de mes lèvres.

_ Pour ma part… je passe de longs instants, à contempler mon âme. Toile céleste, faite d’étoiles : sa surface parfois traversée, d’une comète soudaine, d’une émotion vive, d’un message que j’essaye, de traduire. La joie, me demande de profiter de l’instant, la tristesse, de demander auprès de moi, présence, soutien et affection, la colère et la peur, exigent protection. Chaque émotion, exprime un besoin et une nécessité, qu’il faut comprendre et étudier. Comment y répondre ? Quels sont les moyens, de la soulager ? Vous avez parlé, de votre désir de partir : dans quel but ? Abréger des souffrances, trouver des réponses, se soulager du poids de l’existence ? Aurait-il eu, d’autres moyens que celui là, pour parvenir à satisfaire vos besoins ? Aurait-il fallu, plus de bienveillance dans votre entourage, plus d’affection sincère à votre égard, plus d’attention, plus de loisirs, plus d’occupations… ?

Je questionne, lentement, lui laissant le temps de réfléchir.

_ Agir, selon ses valeurs, mais aussi, s’entendre, s’écouter, régulièrement, se demander : comment je me sens ? Quelles émotions s’expriment, pour quels besoins et comment y répondre ? Il y a une différence entre désirer la mort, et ne plus vouloir vivre. Si vous êtes ici aujourd’hui, c’est qu’une force en vous, a encore été capable de vous tenir en vie : peut-être pour que vous puissiez profiter, de ces quelques rayons de soleil ou d’un bon thé.

Ma tête se penche, sur le côté.

_ Mais j’entends que des peurs, vous restreignent et peut-être sont-celles qui portent atteinte à votre liberté. Quelles sont-elles ? Sont-elles raisonnées, réalistes, vous avertissent-elles, d’un danger vrai ou potentiel ? Est-ce la peur, de l’échec, des mauvais choix, de décevoir, la peur, du regard, que craignez-vous ?

Astrophèle H. Melianthos
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