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Dim 5 Nov - 17:05
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I did not choose him, he did not choose me
Carmine est finalement sur ses deux pieds. Sa tension est bonne, son teint est redevenu aussi pâle qu’à la normale : il n’y a plus aucun danger. La rascasse a été bien surveillée par une charmante infirmière qui a son réveil lui apporté quelques sucreries pour se remettre de la scène à laquelle elle a assisté. Elle l’aurait bien charmée, mais l’odeur des lieux la ramène vite à la réalité. Quelques tests se sont passés, les réflexes sont bien aiguisés, rien ne semble signaler un quelconque danger. Le sang a finit de s’écouler sur les rives du passé, il n’y a plus que l’hôpital en hommage à ses mois passés après l’accident, celui dans lequel elle revient des fois pour faire des tests de routine désobligeants.
La rascasse sort de la chambre sous surveillance. Le stress et l’inquiétude ont séché sur le sable mouillé. Le passé parasite s’est frayé un chemin pour secouer le présent. La voilà maintenant larguée dans les larges couloirs labyrinthique qu’elle a connu une première fois il y a bien longtemps. Aujourd’hui, pas de fleurs mourantes à son chevet, pas de fausses excuses à supporter, un sentiment encourageant de liberté. La rascasse marche en suivant les carrelage uniforme et coloré. Elle déteste ces couloirs, la morbidité qui réside dans les entrailles de l’hospice médicalisé. Carmine, ça l’écœure un peu plus à chaque fois qu’elle y remet les pieds. Pourtant, elle ne part pas, elle cherche dans les restes de sa mémoire un prénom. Jean, qu’il lui a dit quand il parlait de sa mère. Alors la main dans la poche, elle s’approche de l’accueil pour demander, un joli sourire pour tout rafler.
- Bonjour, est-ce qu’il est possible de voir Monsieur Jean, le milicien ? Il était à la plage avec moi probablement quand on m’a retrouvée. Je ne sais pas où on l’a placé.
Elle dépose également sa feuille de sortie, son autorisation sur le bord de la table tandis que la secrétaire médicale la fixe sans réponse pour l’instant. Il lui attendre quelques clics de souris avant que la secrétaire ne daigne lui offrir comme réponse à sa sortie.
- Chambre 237, deuxième étage. Par là. Les visites sont autorisées jusqu'à 18 heures.
- Merci, vous êtes charmantes vous savez. {Pas plus que ça en réalité. }
Encore des mensonges pour se faire apprécier. Carmine n’a pas besoin de connaître le chemin, les chambres elle les connaît bien. Elle en a fait le tour pendant les soirées avec les autres enfants et adolescents, ceux qui été aussi piégés dans ces cellules à plein temps. Elle monte les escaliers et arrive devant sa porte en cognant trois fois.
- Bonjour Monsieur Jean ! Vous l’avez encore ce bras j’espère. {Je n’en aurai pas de second à vous prêter.}
Dans cette grande chambre sombre attristée des restes d'un vieux luxe, elle lui faisait l'effet d'un spectre;
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Carmine Rilke
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Sam 18 Nov - 23:23
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Bleu et blanc les rideaux qui soufflent le temps la fenêtre ouverte qu'il a ouverte le petit déjeuner avait été guère mieux que ceux donnés en prison pas qu'il y ai été, mais il connait un peu le métier. Jean est assis sur une chaise à côté, la chambre est petite, et partagée, il y a plusieurs voisins, un qui dort encore (ou fait la sieste allez savoir) et un autre qui est sorti faire un tour dans les couloirs.
Jean se rappelle, il avait failli ; vous aviez du avoir l'air ridicule tous les deux pèle-mêle sur le sable chaud, barbotant dans le sang. Un infirmier était passé à son réveil pour lui donner son dossier, mais on lui avait rien dit, il avait posé des questions, et on lui avait répondu de voir avec le médecin, le médecin n'était pas encore passé. Il était passé dans les toilettes accolés à la petite chambre, pour regarder dans la glace sa plaie, une jolie couture l'avait remplacée. Jean avait décroché enfin, le premier sourire de la journée : une cicatrice de plus au palmarès. Mais le sourire avait vite fané, comment expliquer tout ça au chef ? il allait le prendre pour un abrutit encore, en plus il devait bosser aujourd'hui, ses affaires sur le côté il n'avait toujours pas de batterie, si on a essayé de l’appeler, c'est loupé. Il avait essayé de demander un chargeur à l'un de ses proches voisins, enfin à celui debout, avant qu'il ne quitte la pièce, mais il n'avait rien. Jean n'allait pas faire toutes les chambres non plus, bah il demanderait un papier au médecin, un arrêté de travail ou je ne sais quoi, il aime pas ça mais il faut bien justifier, il veut pas qu'on le prenne pour un flemmard qui aurait oublié de se lever.
Trois coups il revient au présent Monsieur Jean ? Il reconnait la voix. Il ferme la fenêtre doucement et te voilà qui entre, Jean fait signe d'un doigt, chut, il y en a un qui dort encore là, il va falloir chuchoter.
Madame Rilke ? vous êtes encore là ? c'est trop aimable de v'nir me voir ! vous allez bien ? faut pas oublier de manger du sucre hein, ça aide dans ces cas...(et comme il anticipe la question, le voilà qui te tourne le dos, passe un bras dans le dos pour accrocher son col et le descendre comme il peu, te montrer un bout du boulot des couturières du coin) pas mal non ? mon bras va bien, il faut croire qu'on aura pas ça en commun...vous avez déjà mangé un bout ? c'est infâme ce qu'ils servent ici, enfin...(il réalise que tu n'as pas du avoir le même traitement, pas à cause de ta maison, mais parce que t'es un peu une star quand même, surtout ici, enfin, sûrement) J'attrape mes affaires et on se tire ? doit bien y avoir une cantine dans le bâtiment...
C'est surtout qu'il ne veut pas rester dans cette chambre miteuse, c'est qu'il avait perdu l'habitude, et chaque mémoire qui le ramenait à son enfance, aux pièces surpeuplés, à tous ses frères entassés sur les matelas, il se souvenait du bonheur que son petit appartement lui procurait, seul, minimaliste et spacieux.
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Carmine Rilke
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Dim 19 Nov - 15:23
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Carmine observe le droit et baisse directement le son. Elle ne sait pas si c’est une question d’amabilité, l’est-elle vraiment ? Parfois elle en doute, quand elle a tant voulu prendre sa revanche face à l’humanité. Carmine est double, fausse vérité, vrai mensonge planqué.
- Oui, ils ont mis des heures à me surveiller. Je trouve que je pouvais sortir avant, mais c’est leur clause, leur formalité… Ça va mieux. Et vous ça va ?
Elle se retient de rire, le sucre ils lui en ont déjà donné, mais la rascasse ne doit pas en abuser. Elle fait attention à son corps, à ses formalités, à ses muscles qu’elle doit conserver. Il faut dire qu’en tant qu’égérie, elle ne peut pas toujours se reposer sur ses lauriers, si elle mange beaucoup elle fait attention aux quantités. Une œillade découvre la plaie cousue, ça lui rappelle la première fois qu’elle a découvert le trou collé à son épaule. Le choc, les pleurs, le trépas : mais Jean s’en sort bien mieux que l’enfant qu’elle était. Peut-être que c’est ça probablement venu chercher, elle se sent un peu rassurée.
- Tant mieux. Oui, ils m’ont gavée de petits en-cas sucrés. C’était même plutôt bon, étonnement. J’aurai dû vous en prendre, je n'ai pas pu tout manger, mais ils les ont gardés.
Carmine, elle n’a jamais aimé la nourriture des cliniques. C’est souvent fade, sans intérêt, à croire qu’ils ne voulaient pas que les blessés se restaurent. Elle y est restée plusieurs semaines, à errer, à faire des tests, à dévorer les mêmes plats dont elle ne voulait pas : mais quand on a faim on finit toujours par manger. Elle n’a rien pu partager Carmine, elle n’a rien pu emporter.
- Il y a des distributeurs et une cafétéria si rien n’a changé.
Elle lui fait signe de sortir, la porte maintenue ouverte pour ne pas la faire claquer : il ne faudrait pas réveiller l’infirme endormie juste à côté.
Dans cette grande chambre sombre attristée des restes d'un vieux luxe, elle lui faisait l'effet d'un spectre;
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Dim 19 Nov - 18:54
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Hein ? oh moi ? oui oui, vous savez j'étais un peu kaput tout du long...heureusement d'ailleurs, car les points de sutures, c'était pas du joli.
Jean n'a pas été médicamenté, mais il ne s'est pas plaint de la douleur vivace, de l'aiguille qui passe sous la peau déchirée, il ne s'est pas plaint parce que c'est un bonhomme, un milicien, et que les hommes ne se plaignent pas dans ce genre de situation : ils endurent. Heureusement il était à moitié sonné à moitié dans les vapes, ce qui a diminué son sale quart d'heure.
Tu parles de gavages, comme on parlerait des bons petits plats des grands-parents, elle a la côte, la Rilke, qu'il pense Jean, ça doit être bien, d'être quelqu'un, mais il ne t'envie pas trop, ça ne lui irait pas au teint, Jean brûle sous le soleil, il préfère observer à l'ombre, au loin. Il ne prend les devants que lorsqu'il faut porter haut son blason, comme à la plage, hier...
Tu valides les lieux, c'est vrai que tu dois bien les connaitre un peu trop d'ailleurs, il se demande comment tu fais pour pas être une boule de nerf et de stress entre ces murs de chaux, ça serait lui, il serait en pls tout du long du séjour, les mauvais souvenirs, ça s'ancre à lui comme des chauve-souris, des vampires qui le tétanise bien évidemment la nuit mais pas que, pas que malgré lui...
Ok je vous suis cheffe, j'ai une dalle de dingo !
Et vous passez dans les couloirs. Tant pis pour le médecin, qu'est-ce qu'il va lui dire de toute façon s'il passe, Jean attrape un infirmier pour lui dire de dire au médecin qu'il est à la cafeteria, et l'interne le rabroue tout de suite en mode, soit vous attendez le médecin soit il passe à autre chose, il n'a pas que ça à faire de vous chercher à la cafétéria. Ah bon dit Jean, il reste pensif mais ne dit rien de plus, lui il ne s'y connait pas trop en étiquette d'hôpital, souvent lorsqu'il a un soucis ça peut se régler en interne à la maison mère. Tant pis, il hausse les épaules, en sortant il demandera juste son attestation et c'est tout, de toute façon il fera sans médicament, il doit bien lui reste de la pommade cicatricielle qu'il avait utilisé pour son arcade lors de la débâcle à la tour radio.
Vous arrivez à la cafétéria, il n'y a pas grand monde, la salle est plutôt moderne, ça rappelle à Jean ces années à l'académie, depuis combien de temps n'a-t-il pas mangé dans une cafet ? Il a un sourire un peu niais sur le visage, il aime ces bons souvenirs, et en plus il est littéralement en compagnie d'une star qui accepte de manger avec lui, ça lui fait gonfler son poitrail.
Il prend le plateau et essaie de taper la discussion en attendant votre tour au libre service, bien à la queuleuleu dans la file.
Vous mangez quoi vous d'habitude ? j'espère ça sera à votre hauteur ici, vous êtes du genre à boire des boissons en poudre là ? J'ai des collègues qui jure que par ça, moi j'aime pas trop les goût chimiques, puis j'ai entendu dire que ça crevait le cœur ces trucs là...mais y a pas mal d'athlète dans leur pub...je sais pas trop quoi en penser...
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Mer 20 Déc - 12:01
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- J’ai déjà bien mangé tout à l’heure. Ils m’ont gavée comme une mouette sur les bords de mer.
Expression d’Ithloréas. Carmine enfant n’aimait pas trop la cafétéria, probablement que ses goûts ont évolué. Elle n’est plus l’enfant chétive qu’elle était. Elle a réalisé une partie de ses rêves, elle s’est battue, elle a presque totalement gagné, mais la faim réside toujours au creux de l’estomac, même si elle a été gavée plutôt comme une oie. Carmine prend un plateau presque rassasiée, mais l’appétit de la rascasse n’est jamais vraiment comblé. Elle en veut toujours plus, elle n’a jamais assez mangé. - J’aime beaucoup le poisson. Probablement à cause de mon anima. Et vous ?
Carmine, elle n’en demandait pas autant. La personne en charge de servir les portions lui en met largement plus qu’à Jean. La rascasse dans les railleries lui offre un sourire de prince charmant, continue d’avancer en continuant de discuter avec Monsieur Jean. Elle lui donnera une partie de son plat, Carmine elle n’est pas encore sûre d’avoir la place de manger tout cela : elle sait au fond qu’elle le pourrait, mais ce ne serait pas raisonnable de trop se sustenter.
- J’en bois oui. Des shakers avec quelques fruits mélangés. Ca peut abimer les reins, en trop grande consommation. Il faut connaître les risques, mais tant qu’on en abuse pas, ça va. Je suppose que vous n’avez pas de soucis aux reins, si c’est le cas, n’en prenez pas.
Carmine est renseignée, ça fait parti de son travail de bien manger pour assurer. Elle suit la file se fait servir un peu de nourriture, elle n’en a pas tant demandé. Petit clin d’oeil à la personne chargée de donner les portions. Un sourire pour la remercier. Elle prend un déssert et va encaisser. Elle paie également pour monsieur Jean. Toujours sympa, toujours à faire semblant, ou peut-être qu’elle apprécie simplement la présence du milicien.
- Allez, venez on va s’installer !
Elle se dirige vers les tables pour s’y attabler.
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