Et j'ai trouvé au creux d'un tronc mort, la balle perdue ayant traversé ton flanc
après tout ce temps elle était devenue reine d'une colonie de fourmis
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Elle était passée tant de fois devant les belles haies le grand espace les hauts murs mais Wendy n'avait que faire de toutes les belles parures des manoirs imposant, de la vie recluse de certains grands gens.
Wendy y préférait la nature et tu lui avais fait aimé différemment en lui apprenant à faire partie de son cycle à tuer pour la vie.
Alors elle se demande toi qui ne parle pas beaucoup de toi-même pourquoi ce grand bâtiment porte le même nom que celui devant ta maison Es tu si bien implanté dans les renforts de la montagne que tu aurais pu y grandir ?
Wendy ne te poses pas les questions qui fâchent parce que parler de ce que l'on a abandonné (de ce qui nous a délaissé) Wendy en sait quelque chose ça laisse un vide effrayant en dedans.
Mais Wendy est curieuse ce matin elle est venue pour s'entrainer sans toi pour que la prochaine fois elle puisse voir briller tes pupilles noires elle a bien pris le "jouet" que tu lui as gracieusement offert Wendy ne se souvient plus de la dernière fois qu'un tel cadeau est tombé entre ses mains elle a dit merci en serrant fort l'engin, un truc airsoft, une carabine pour de faux mais pas trop
En bandoulière avec ses grosses bottes en fourrure elle rentre dans cette antre Wendy n'est pas habituée au luxe, mais ce dernier est loin de l'impressionner elle n'y fait pas attention, ne vois pas que sa petite figure seule et brouillon ne va pas trop avec l'intérieur saison.
On l'arrête on lui demande où sont ses parents, c'est qu'elle fait jeune Wendy comme si son corps s'était mis au diapason de son esprit, alors elle dit, qu'elle attend Mortimer pour aller à la chasse c'est un petit mensonge, pas aujourd'hui, mais pour Wendy ce n'est pas vraiment mentir lorsqu'il s'agit bien de son mentor, est-elle alors vraiment en tord ?
Wendy ne se balade pas, elle veut montrer qu'elle sait où elle va avec l'habitude de la rue, Wendy sait que les gens qui ont raison d'être là où ils sont, marche d'un pas assuré et sans hésitation.
Il est tôt et elle arrive dans la salle du petit déjeuner, il n'y a pas grand monde, c'est encore l'aurore pour la saison des sports d'hiver elle suppose un genre d'entre deux puis on était en plein jour de semaine aussi, un bon matin son ventre gargouille devant le buffet, alors elle va pour se servir.
Elle ne fait pas trop attention Wendy, à qui va là, elle est absorbée par la promesse de bonnes nourriture gratuites. Elle pense déjà à son entrainement après ça, comment elle va courir vite dans la neige, et exploser un maximum de canette en ferraille, et comme ça la prochaine fois, elle sera tellement forte que Mortimer lui fera plein de compliments comme il aime bien les faire, avec une pointe de retenue, mais Wendy sait lire entre les lignes fatiguées du visage qu'elle veut rendre fier sans se l'avouer.
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Mer 1 Nov - 15:48
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C’est beaucoup de paperasse, qui s’empile du sol au plafond, c’est la saison, qu’il préfère, qu’il déteste. Quand il faut se dévouer au manoir, son héritage, dans les souliers bien polis, récité comme un laïus compliqué, que l’hiver va transformer sa montagne en la plus belle merveille de l’île, qu’on pourra glisser, choisir de sortir des piquets pour se briser le cou, écumer le cercueil du granit, neige et glace, pour se rencontrer ou se perdre.
Lui, qui tient encore la comptabilité à la main, derrière des petites lunettes qui le donnent un air presque sympathique, offrira à tous les afistionato de la peuf, des feux de cheminées par dizaine, la bidoche en sauce et des crus qui garantissent des sommeils sans rêve.
Encore, cette année, il sera là à gouverner pour que les nouveaux saisonniers portent leur tablier brodé à l’effigie Chanteloup sans tâche de rouge, qu’Estelle ne gaspille pas sa salive en rumeurs venimeuses à l’étage du service. Et il enrage, Désiré, d’être celui qui va perdre deux années d’espérance de vie et hurler jusqu’à ce que ces cordes vocales servent à pendre les ignares. Et il est ravi, Désiré, que ses clients essuient ses pompes avec leurs langues et que les pompes funèbres lui aient demandé un sponsoring pour les, inévitables, dommages collatéraux de la saison.
Il en était là, à changer l’encre sanguine du plume, quand une pluie légère de coups a battu sa porte et l’a sortie de la torpeur dans lequel le plonge le sérieux de son rôle. Fille ou fillette. Monsieur Mortimer Chanteloup, mais sans Monsieur, comme s’il se connaissait. Ah oui oui, un piaf à n’en point douter. Il a arrêté l’annonce ici, confiant que c’était son poulain à l’entrée, intriguée par avance de découvrir quel genre de business Morty et elle avaient à voir. Parce que Mortimer se rend au manoir comme au temple, quand les circonstances l’exigent ou que le propriétaire des lieux l’invoque.
Avec son pas lourd, dans la chemise dégrafée au troisième bouton et le pantalon de costume noir cauchemar, le fauve ne fait pas de secret sur sa présence. Il n’empreinte pas l’ascenseur, ce serait rater les domestiques maladroites qui s’y cachent, et leur jette avec une franchise brutale. Le col est froissé, ressaisis-toi ou laisse ton tablier en partant. Écrase ce foutu rire de crécelle tu vas couper l’appétit de tout le monde. Aux clients, une ardeur policée. Les John ! Vous êtes venues sans les enfants ? vous avez bien fait. Lilian, mes aïeux, il me reste de ton whisky préféré, on se voit au petit salon ce soir. Et comme ça, en une poignée de minutes, tout le monde sait que le maître a quitté son bureau ce qui provoque une effervescence étouffée dans la mécanique huilée de son hôtel.
Avec les deux paumes, apposés sur les battants, le puma s’autorise une entrée scénographiée, il coince une main au fond de la poche, de l’autre serre la paluche de quelques visages familiers, guidé par l’odeur de pie qu’il imagine distingué dans le capharnaüm des effluves graisseuses. Il a demandé à ce qu’on fasse servir son invitée sur une petite table éloignée, qu’on la laisse picorer au buffet sans rien dire, lui-même se contente d’un café noir.
Ses sourcils froncent. A la petite nappe, jolie nappe blanche dont le liseré et brodé de dentelles fleuries, se tient une gamine, l’attirail des jeunes années et l’excentricité d’une teinture fuchsia, qui n’a rien à voir avec l’expression naturellement hargneuse de sa pupille. Distraitement, il imagine que refermer les crocs sur cette silhouette vaporeuse dédommagerait son déplacement, lui qui ne supporte de gaspiller les grains précieux du sablier de sa vie.
Il tombe lourdement dans la chaise, se saisit du couteau à viande au bord de l’assiette pour le planter dans le bois entre eux, le mobilier meurtri vibre dans un son mat. T’es qui ? Qu’est-ce que tu veux à mon frère ? Désiré qui croit que l’ennemi s’incarne sous tous les traits qui l’entoure, est plus méfiant encore de découvrir le visage encore chérubin de l’intruse. Il agrippe le poignet fin, l’entraine sous la table, serre comme un étau, prêt à briser tout ce qui pourrait menacer son entreprise. Qui t’envoie oiseau de malheur ? Il grince entre les dents, les yeux pailletés d’or.
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Wendy est ravie on la laisse se servir on lui indique une table si elle avait su elle serait venue avant ! pourquoi Mortimer n'avait rien dit ? Wendy ne comprend pas il y a là une glace qu'elle ne franchit pas. Mais elle se dit c'est pas grave, elle va pas lui demander, ça serait trop marcher sur ses pieds elle pourrait mais elle a bien compris Wendy que parfois il ne faut pas tout dire, même si les mots ont tendances à s'échapper de sa bouche, petite pie à la parlote facile, défaut de son âme elle suppose.
Elle te remarque assez vite, pas lorsque tu rentres en scène, mais lorsque ton regard se pose sur sa silhouette, elle déglutit sans lever les yeux elle sent la présence pesante des gros prédateurs, oups, peut-être que c'était des Chanteloup différent ? qu'elle va se faire jeter comme une chaussette dehors ? Elle entend chacun de tes pas, mais bien que le cœur de Wendy s'affole elle continue de déjeuner sans trop réagir extérieurement, elle a l'habitude des cris des gens pas content elle à l'habitude de comment la traitait avant ses parents...même si c'est vrai que ça fait longtemps maintenant...à jamais maintenant...Wendy n'a plus faim soudain, une petite moue peinte sur son visage, tu te pose au même moment et plante le couteau dans la table, Wendy échappe un Oh ! surprise par le cran, elle regarde autour d'elle mais personne ne semble avoir remarquée l'allure mauvaise qui est venue en sa contrée (ou tout le monde ignore et plonge la tête derrière le journal de la matinée). Comme elle ne fait pas attention tu lui attrapes le poignet et elle se retrouve penchée en avant contre la table de manière inconfortable alors que tu te fais étau dessous la nappe proprette maintenant déchiré là où le couteau a été planté.
Les yeux de Wendy s'agrandissent devant ta colère, ton...frère...? attendez Mortimer avait un frère ??? Mais il en parle jamais ! Non...ça lui dit quelque chose..."...Aussi naze que son frère..." Un deuxième OH quitte les lèvres en cœur de Wendy. Elle se souvient maintenant, Mortimer avait bien un frère, c'est Hector qui l'avait mentionné une fois, et Wendy avait oublié après, oublié de demander à Morti ce qu'il en était. Mais le voilà.
Ah oui c'est vrai que Mortimer a un frère ! Hector m'a dit, il t'aime pas trop je crois...mais il aime pas trop Mortimer non plus et moi je trouve qu'il est cool !! Il m'a même acheté cette arme pour m'entrainer ! (toute fière de sa main libre elle lève la carabine airsoft qui était accrochée en bandoulière à sa chaise) parce qu'on va à la chasse ensemble ! et après on rentre prendre un chocolat chaud avec Val' ! Mais c'est marrant...
Elle a mal à son poignet Wendy, mais ça ne l'empêche pas de sourire, d'échapper un léger rire, d'avoir les yeux plissé le visage qui se penche sur le côté, oui, tu lui ressembles, vous avez la même tête, un peu la même manière d'être.
C'est marrant parce que la première fois que j'ai vu Mortimer il m'a mis une balayette et toi, toi tu me fais mal au poignet tu sais ? Alors tu dois bien être son frère ! peut-être que c'est pour ça qu'Hector vous met dans le même panier. C'est marrant, je crois pas que la maman de Hector soit pareille, ça doit vraiment être un truc de garçon...est-ce que Mortimer a grandit là ? Il parle jamais de toi.
Elle lève les yeux au plafond, étudie les murs à nouveau comme si ça lui permettrait de percer vos peaux, elle n'essaie pas de se défaire de ton emprise, clairement innocente face à tes grognements.
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Sam 4 Nov - 16:01
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L’ingénu, les serres liées et la bouche en o, fait des manivelles avec ses lèvres, ses billes arrondis de stupéfaction. Elle a les airs minots, ceux qu’on retrouve les doigts au fond du pot de miel, l’expression empreinte de merveilleux.
Il se rappelle : allumer des feux de paille dans la forêt, en tapant sur leurs genoux pour contenir l’excitation, pas soucieux pour un lenss de la fumée qui encrassées leur goule. Le nez plisse, drôle de papier maché, pour écraser le souvenir, et ses sourcils, noir charbonneux, se plissent plus fort autour de l’arête de son nez.
Mortimer. Hector. Dans la bouche en cœur de l’inconnue, non grata évidemment, ils ressemblent aux amis imaginaires piochés pour le temps d’un jeu, un après-midi ensoleillé dans les montagnes. Il est confus par l’enthousiasme irréel de la môme, sa poigne se resserre, s’il ne comprend pas personne ne sort. Les iris turquoises s’étrécissent en voyant l’arme brandie, une fierté qui lui rappelle trop celle des chasseurs Chanteloup, qui se pavanent comme des paons, le gibier pendu par-dessus l’épaule.
Val. Les yeux roulent, là-haut les lustres scintillent d’un éclat moqueur, il ne prend plus de nouvelles, heureux de ne pas en recevoir. Un soupir, lourd et fatigué, soulève les rangées de crocs sur la gamine échouée à son petit déjeuner, où l’odeur des saucisses continue d’attirer la clientèle. Ca va, ça va, j’ai compris… Il n’a pas envie de parler de Val. Pas très envie de parler son frère s’il faut être sincère. Hector encore moins, Hector c’est une plaie qui suppure doucement, qui rend nauséeux.
Désiré, le poids des années revenu en un éclair, s’interroge sur les rires de travers, l’absence de terreur. Une barre se forme sur son front à mesure qu’elle enchaîne, anecdote, conjecture, à un débit qui refait frémir même le bit d’un Herminem. Elle le fatigue. Avec tous ces mots, toute cette étrange candeur pastel qu’elle arrive à coller à l’acquisition de son flingue et la brutalité Chanteloup dont elle n’est pas témoin pour la première fois. Il lâche sa main, le poing fermé, on dirait, un marteau tombe sur la table, le café lèche les parois de la tasse, pour réclamer le silence.
Silence ! Désiré, les paupières fermés, se sait de sa tasse à deux mains, laisse la fumée du café caresser son museau. Il cogite, les idées font des pirouettes, les doutes en goutte à goutte à l’arrière du crâne – est-ce qu’il va vraiment rester ici ? Finalement, il rouvre les yeux sur la benjamine, déchire un croissant en deux, la corbeille de viennoiserie fumante à sa droite.
Tu crois que parce que tu connais deux-trois Chanteloup tu peux venir me faire chier quand tu veux ? La voix dure, Désiré ne s’adresse pas à elle comme à une enfant. Une bouchée de croissant engouffré, il mastique en parlant. Humpf. C’quoi ton nom ? Il tend sa propre paluche, reprend sans remord la main meurtrie. Désiré. Chanteloup. Le boss jusqu’à la dernière haie, là bas. Avec le couteau, il essuie le beurre sur la brioche, brillante de graisse, avant de désigner l’horizon vert sapin qu’on disintgue par la fenêtre derrière le piaf, une bordure si mince que l’hôtel paraît sans limite.
Mortimer parle jamais de toi non plus poupée. Sourire méchant, Désiré l’observe avec attention, si elle se met à chialer, il lui découpe un doigt. Nouvelle bouchée. T’es quoi en fait ? Il dit, comme si elle allait répondre une toute nouvelle commode ou une carte de vœux vivante. Les doigts enroulés sur la tasse, c’est pour se réchauffer, Désiré appuie son menton contre le poing qu’il a calé sous visage. Une lycéenne de Babel ? Une stagiaire en CAP chasse ? plus acide, il ajoute. La nouvelle BA de cette chère Val ?
Il a des miettes partout sur la gueule, c’est ça de se faire bécoter par des viennoiseries, qui le rend un peu ridicule, adoucit un instant c’est très dur et son timbre méprisant. Parce que tu vois poupée, pas que ta conversation soit pire qu’un de ces baltringues de l’assurance civile, (il y a eu quelques soucis, rien qui sorte du commun) mais je vais pas rester planter là éternellement.
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Tu ordonnes, elle se renfrogne la table tremble, le ton est sec, agacé Wendy elle, se contente de récupérer son poignet, le masser. voilà un autre point commun, les Chanteloup semblent ne pas aimer entendre les autres tu parles trop Wendy, qu'ils lui ont tous bien dit mais elle ne s'en offusque pas, ils ont dit mais l'ont bien suivi ils ont dit, mais voilà qu'elle dort dans la chambre d'Hector lorsqu'elle a envie et qu'elle parcourt les terres froides Mortimer compris. pourquoi tu serais différent ? elle commence à avoir l'habitude Wendy, des hauts chevaux sur lesquels vous êtes, ressort inclus dans le prix.
Tu parles la bouche ouverte et tu ne la prend pas pour une prune, entre vous trois, tu dois être le plus acariens, mais tu lui demandes bien son prénom et qui elle est, tu ne la traite pas comme un bébé. Pressé que tu dis, mais tu prends le temps de manger, de chauffer tes mains, tu prends le temps. Wendy ne peut pas s'empêcher de sourire, elle vous aimes bien, les Chanteloup vous êtes très différent des autres adultes et jeunes, elle ne sait pas pourquoi, mais elle se sent à l'aise à vos côtés, comme si Wendy avait toujours cherché à percevoir, les angles ronds des carrés. Elle commence à battre des pieds sous la table, elle t'a bien serré la paluche, avec autant de fermeté qu'il lui était possible, un jeu, tout ça.
Moi c'est Wendy !! Cheffe des enfants du nouveau monde. C'est pour ça que je m'entraine avec Mortimer, il a pas voulu m'apprendre à me battre, du coup, il m'apprend à chasser, ça sera utile lorsqu'il y aura plus d'adultes ! Puis pour la bagarre...(elle marque une pause, son regard dévie de ceux de son interlocuteur, non, c'est son frère, il risque de le dire à Mortimer si elle échappe que Sasha a pris le relais) 'fin bref voilà !
Elle attrape un croissant maintenant tiède et y arrache un gros morceau, entre deux bouchées de ce qui est un vrai nectar pour elle, sa bobine se déballe à nouveau, totalement détachée du fait que tu ne veuilles pas l'entendre, Wendy est de ces oiseaux qui continuent de chanter même un pied dans la tombe :
Alors tu chasses pas tu gère la maison ? c'est pas trop ennuyant ?? t'es tout seul ici toute l'année ? tu m'as pas dis si Mortimer avait grandit ici ? Est-ce que vous êtiez grognongon comme ça enfant ? vous êtes vraiment pareil...c'est marrant...moi j'avais faim et ici c'est sur le chemin de la montagne donc je viens manger, pourquoi ça serait différent de lorsque je vais chez Mortimer ? c'est à votre nom c'est pareil, et c'est pas pour m'amuser je vais m'entrainer, pour être plus fortiche après.
Wendy fini d'enfourner le reste de sa viennoiserie dans le bec, il n'y a bien que ça pour la faire taire, ou le blanc de la montagne, le son des pins, Mortimer qui dit de se taire avec politesse, pas comme ton Silence appuyé qui demande soumission, oui vous êtes pareil que Wendy pense, pourtant il y a pas mal de différence dans votre façon d'être, mais la pie s'amuse plus des concordances qui vous rassemble que de vos dissonances.
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Dim 19 Nov - 16:26
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Au fond de la rétine du fauve, des pupilles noir noyade, Wendy, sorte de farfadet bavard, ressemble aux lueurs trop claires qui hantent les insomniaques. Il se bafre pour éviter de rire, des sons de caissons qui font s’envoler les petits oiseaux, et alterne en ronde les lampées de cafés et les viennoiseries brillantes. Parce que dans le nouveau monde, la géhenne qu’il leur promet à tous, il n’y aura qu’un trône, qu’un chef et les enfants, comme les autres, y déposeront le genou. Finalement, ses pépiements l’intéressent moins que ses silences.
Désiré, qu’un rien indispose déjà, lève les yeux sur la minaude. Sa face craie et les orbes fuyantes. Ses crocs se serrent, sourire dur, et les doigts pianotent.
Menteuse. Et les menteurs finissent, gorge ouverte et poumons perforés, sur la carreau, des dalles jaunies par les ivrognes qui y pissent. Il a pris le pli étrange de haïr tous les points de suspensions autour de la vérité. Ces grands voiles qui rendent indistincts même la plus banale des évidences. Alors. Tu te bagarres où ça ? Pas la fosse. Il s’en rappellerait d’un avorton pareil. Il l’aurait donné à déchiqueter à Maxine pour redorer le blason de sa pouliche, nourrir son orgueil, et pour sa distraction personnelle. T’as un pète au crâne poupée. Il conclut plus sobrement, sans y mettre de mépris ou de jugement, sans se cacher non plus d’un enthousiasme cynique. Bienvenue au club.
Elle grignote. Moment qui étire une paix dans le réfectoire. Désiré laisse la mélodie des talons du service et de l’odeur à peine perceptible des premiers feux de bois du jour embrumer son cerveau. Désiré, entre irritation naturelle et délassement familier, plisse ses cils épais sur la silhouette qui gargouille de nouveaux mots. Je déteste les questions. Certains détestent bien la soupe aux choux. Et avec la paume, sertie de la chevalière Chanteloup, il balaye devant lui les réponses qu’elle espérait peut-être. Un coup d’œil à la trotteuse, qui s’enfile le cadran avec la même précipitation que son cœur, et sort de son froc le cachet qui permettra à ce dernier de l’emmener jusqu’à demain. Avalé avec une rasade de café, Désiré, pousse la table pour se lever. Viens t’ennuyer d’un peu plus près. ses yeux se posent sur l’uniforme de quelques serveurs qui desservent les tables alentours, Mémir et Saël, et claquent ses doigts. Eh. Trouvez lui des fringues plus… fillette.
Il a une idée. Elle lui doit bien tout le temps qu’elle lui a fait perdre. Menu service, surtout si elle se sent si affiliée aux Chanteloup, le plaisir d’avoir trouvé une croix étrangère à porter peut-être. Les commissures de Désiré tracent le contour d’un mauvais augure. En pas lestes, le puma sort du réfectoire après un signe de main à l’adresse de Wendy, en sens inverse, de nouveau, les corridors se vident sur son passage et il distribue les sourires et les regards courroucés savamment.
Une porte poussée sur la salle de pause qu’il fait vider en tournant le poignet, seuls, Désiré toise la benjamine. T’as une goule à bien jouer la comédie. On te l’a déjà dit ? Regard chargé de malice, il enchaîne. Tu vas me rendre un service. Il sort le paquet de clopes qu'il tapote sur le plan de travail, une belle cafetière et quelques tasses, pour se mettre en scène en quelque sorte. Si tu t’en sors bien. Je t’en devrais un. Et un Chanteloup tient parole quitte à y laisser sa carcasse. Tu vas être la parfaite orpheline de c’te raté d’Ezechiel. Avec le zippo, il allume la garrot coincée entre ses lèvres, souffle un nuage gris et nauséabond. L’type que ce barge de gouverneur et son armée de savants fous ont fait « disparaître ». Etudie chacun de ses gestes, pas vraiment la gabarit pour être politisée à première vue. Et tu vas demander à tout le monde dans la réception où est ton papa Ezechiel.
Deux coups à la porte, le déguisement doit être prêt, Désiré éteint la cigarette sur laquelle il a tiré deux lattes au fond de l’évier. Quand t’auras bien affolé tout le monde, je prendrai le relai. En trois pas, il a la main sur la poignée pour récupérer les parures de sa nouvelle actrice.
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Menteuse ??? elle roule des yeux au plafond. Bah voyons ! elle ment pas Wendy, mais il l'avait dit avec tellement d'assurance que ça l'avait un peu désarçonné, on lui a déjà dit qu'elle mentait, mais pas comme ça, pas avec cette tête, ses yeux qui transpercent. Wendy fait comme si ça ne lui avait rien fait, mais elle se sent un peu bizarre maintenant. Et il n'y a pas que ça, tu as bien capté qu'elle sa bagarrait, elle pourrait mentir, mais tu l'as déjà assommé de cet adjectif, elle ne veut pas te donner raison, de toute façon si tu n'aimes pas les questions tu ne dois pas aimer les réponses non plus, Mortimer avec un peu de chance ne sera pas au courant. Euh bah avec Sasha, elle est super forte Sasha...il ne doit pas la connaitre de toute façon, il vaut mieux qu'elle évite de parler de la fosse, c'est sensé être secret ce genre de chose, même Wendy pipelette sait tenir sa langue (un peu) sur la chose. Wendy ne connait pas l'expression un pet au crâne, son crâne va très bien merci, mais ça la fait sourire parce qu'elle entend bien que c'est ta façon de la complimenter, bienvenu au club, comme tu ajoutes, ça la rend heureuse, elle ne s'était pas trompée, tu es peut-être grognon mais sympa quand même, vous devez avoir ça dans le sang.
Et ce, même si tu ne réponds à aucunes de ses questions, elle restera bredouille, peut-être faudrait-il alors, quémander les graines semées à Mortimer, avec un peu de chance, il sera plus enclin devant le chocolat chaud à papoter sur vos enfances, c'est très étrange ça aussi d'ailleurs, penser qu'un jour vous avez tous les deux été enfants, n'est-il pas possible de naitre adulte ? Wendy aurait mis sa main à coupée que vous étiez sorti avec la barbe et les canines déjà poussées.
Petit pioupiou, elle te suis comme on suivrait une maman canard, tout le monde t'obéit ici, c'est rigolo, Wendy aussi aimerait bien qu'on ne remette pas en question ses paroles ses actions, peut-être une fois qu'elle sera avec le culte...lorsqu'il n'y aura plus d'adultes...Il aura fallu laisser à regret le petit déjeuner, parcourir les couloirs. Pendant que tu traçais, Wendy avait le nez levé, sur les fioritures de l'architecture, c'est juste tellement différent de ce qu'elle connait, ça ne l'impressionne toujours pas mais elle en est curieuse, quel dommage, que tu n'aimes pas les questions, c'est qu'elle en a tant...
Dans une petite salle vite vidée de son personnel, tu sembles vouloir faire un échange. Tu parles de comédie, Wendy ne sait pas trop, elle ne se trouve pas théâtrale, elle est comme elle est, contrairement à ce que tu crois, elle ne ment pas tant que ça (de son point de vue tout du moins). Mais ce que tu lui fais miroiter vaut de l'or, tu lui en devras un, ça, c'est une motivation qu'elle attrape et gobe tout rond, alors elle t'écoute avec attention.
Ezechiel ? Elle se retient de demander tout de go "c'est qui lui" parce que sûrement que tu ne donneras pas l'info, alors elle se tait et te laisse finir de parloter. Mais plus tu déballes, plus les points d'interrogations viennent nicher dans son cerveau. Le gouverneur ? lequel ? des savants fou ? hein il parlait d'Harken ? Oooh...Harken avait fait disparaitre quelqu'un...mais c'est très utile ça pour Wendy, de jouer le jeu, de t'aider dans cette tromperie. Parce que tout ce qui touche à Harken, Wendy veut y toucher aussi, c'est la clé pour le culte, comme elle n'a pas d'autres idées pour les intéresser. Hmm...elle fait mine de réfléchir, mais pas trop longtemps l'animal, D'accord ! tu m'en devras une alors ! La porte s'ouvre, les vêtements sont là. Tu perds pas mes affaires hein j'y tiens beaucoup ! C'est qu'il lui faut du temps pour chercher les garments à l'abandon, les rabibocher, les faire siens. Elle se change assez vite, avant de bien plier ses affaires et de les laisser sur la chaise. Elle pose sur le tas de vêtements ses breloques tombées de ses poches, et son airsoft par dessus le tout.
Puis, elle sort.
elle se demande sur le chemin de la réception, si Ezchiel avait vraiment eut un enfant. Elle espère que non, mais si c'était le cas, comment l'enfant se sentirait que son papa soit enfermé, disparu, ou pire ? ça serait elle, elle serait très heureuse. Mais ça ne va pas le faire, il faut qu'elle soit pathétique, triste à en crever, perdue, déboussolée, comme les enfants abandonnés dans les grands magasins. Mais la moutarde ne prend pas vraiment dans la tête de Wendy, il faut quelque chose qui la touche, parce qu'il va falloir qu'elle pleure, et Wendy, elle ne sait pas pleurer pour de faux, alors il faut qu'elle trouve au fond d'elle, cette petite flamme bleue qu'elle n'aime pas du tout.
Elle cherche et trouve, parce que Wendy aussi, a pleins de petits trous, des gouffres, des abysses, la plus part sont terribles, des monstres sous les lits, des cris, de la rage, mais ce n'est pas ce qu'elle pêche aujourd'hui, non elle va là où il y a le lit de toutes les pluies, toutes SES pluies. Elle s'approche en son fort intérieur et se penche en avant, il y a tout au fond, un parapluie à l'abandon.
Wendy est dans la réception, les yeux rouge rouge rouge, elle tangue, elle regarde de droite à gauche, les visages, les gens qui passent, il y a de grosses pierres liquides qui commence à noyer son visage, sa respiration se saccade, Il-Il est...où ? Elle revoit les visages au fond d'elle, celui sous le parapluie, ou encore celui sous le petit lac et enfin, sous les draps blanc. Mon pa-pa...il est où mon papa ? ses pas sont hésitant, elle tire sur les vêtements des passants, elle se frotte les yeux mais les larmes coulent toujours, certain s'arrête, lui demande qui est son papa, comment il est, comment il s'appelle. Il porte trois noms mais Wendy s'enferme dans un mur alors qu'elle ment : E-ez-chiel...mon papa Ezchiel... Les gens, elle ne les voit plus, elle se met à couiner à chaudes larmes, ça lui fait du bien de pleurer, elle ne sait plus si elle fait semblant, non elle ne fait plus semblant, rappelles-toi Wendy, tu ne sais pas pleurer pour rien, tu ne pleures que pour tout ce qui te rend très triste, comme leur trois noms, de celles que tu as perdues, de celle que tu as déçue.
Il y a un petit troupeau dans l'entrée maintenant, des gens qui t'attrape le poignet, Wendy ne sait plus où donner de la tête, elle est perdu dans ses souvenirs, dans ce nom qu'elle pleure qui ne veut rien dire pour elle, et pourtant qui dit tout, alors elle tire pour qu'on ne la touche pas, elle s'enferme sur elle-même elle veut que ça cesse, (elle projette sa voix, ses larmes, répète l'incantation) qu'elle cesse de devoir se souvenirs de tout ce qui lui fait mal, mais elle a dit qu'elle le ferait, elle n'a pas le choix, son regard brumeux tâtonne entre les colonnes des corps qui l'entourent, cherche ta stature, tes iris rondes et noires qui dévorent, dévoreront le cauchemar dans lequel tu lui a dis d'aller de l'avant.
(c) opalescence
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Wendy Fabre
Désiré Chanteloup
Made of brimstone and hell fire
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Dim 3 Déc - 17:25
et j'ai trouvé au creux d'un tronc mort la balle perdue ayant traversé ton flanc
Bad children are like bad teeth; the sooner they are out, the better.
George Chapman Rumored statement
Sasha. Sasha, il connaît vaguement, c’est le poulain de son insupportable ex-femme, Irina, celle-là même à qui il a passé la bague pour faire taire les sifflements incessants de sa mère, si pugnace qu’elle en ferait rougir même une sangsue. Les gros sourcils se froncent, intéressant comment Wendy s’est acoquinée de tous ces individus aux mains sales et haleine de sang encore chaud. La méfiance revient brouillée son regard. Désiré ne croit pas aux coïncidences, c’est tout pété sous sa caboche, une respiration altérée et il écorcherait déjà son meilleur valet.
Muet, le fauve ne divulgue pas le réseau étroit qui semble le lier plus profondément à Wendy, plutôt il mâche entre ses crocs le croissant. De sourires en soupirs, la môme apprivoise l’irascibilité qui le caractérise comme certains s’accommode de l’absence de lait dans leur thé. Quelque part, Désiré peut s’imaginer ce que son frère aime chez ce ressort bruyant, l’absence de jugement dans les orbes et la manière presque candide de passer d’un sujet à l’autre sans rage ni désarroi. Nonchalant, les couloirs du manoir s’ouvrent devant eux, le personnel se dérobe et quelques louanges dures continuent de passer les lèvres abimées du maître en reconnaissant ses meilleurs clients.
Il aime la sentir sur ses talons, quelque chose de Maxine dans la façon dont – sans l’avouer – elle épouse son ombre avec l’éclat insolent de ceux qui rêvent déjà d’en sortir.
Le mégot écrasé, le brief est terminé. Ses grands yeux curieux en disent long sur le bâillon, la possibilité d’être écartée du nouveau jeu, qui retiennent les questions de l’oisillon. Les paluches de l’animal, fleurit de cicatrices blanchâtres, essuie les pans de la chemise et il hoche la tête, c’est précieux, ce petit bagage de fantaisies qu’elle trimballe sur sa peau comme une peinture de guerre. Il n’y a pas de voleur chez les Chanteloup. et il ajoute, c’est plus fort que lui, les canines exhibées. On leur coupait les doigts il y a encore quelques années. C’est faux ou peut-être que non, c’est la légende qui a dicté son enfance, a rendu chaque bêtise bien plus riche d’adrénaline et de terreur que celle d’autres animas.
Désiré laisse l’intimité du vestibule, petite cafétéria sans prétention par rapport au faste ancien du manoir, à la miss, le dos adossé de l’autre côté de la porte.
Elle est marrante en petite fi-fille. On la croirait effectivement sortie d’un orphelinat des temples, endimanchée à la mode d’un autre temps. Désiré la suit, sans bruit, parce qu’il a lui-même sa partition à jouer, à une intersection il s’empare de la rambarde pour escalader jusqu’au balcon qui surplombe la salle de réception, un endroit qu’il affectionne pour l’effet de mise en scène.
La petite voix crécelle d’abord, le son de la vaisselle brisée transportée par les guibolles fluettes qui semblent flageoler sous un poids trop lourd, un chagrin écrasant. Désiré, le sourire qui touche les hauteurs des joues, admire ravie tous les mots qu’elle détache de façon saccadée et qui ressemble à une prière dont on a oublié le vers suivant. Il les voit, Monsieur et Madame tout le monde, plongé entre un élan maternel et un effroi curieux du phénomène, secoués d’émotion comme dans son arène. Ils veulent s’approcher ou restent tétaniser. Ils sont les mains qui se tendent une dernière vers la victime, ou le perdant, émues d’être témoin de quelque chose de rare, les points saillants de l’animalité.
Sans se départir d’un calme confiant, Désiré, les paumes accrochées à la rambarde crie MERYL Ce n’est pas son nom mais un jour peut-être, elle le remerciera de ne pas avoir fait de cette comédie un boulet accroché à sa cheville pour les mois à venir. Les yeux se lèvent sur lui, sur son visage pas d’affolement mais une autorité remplie d’intérêt pour ce qui se trame. Il passe le bassin par-dessus et bondit entre ses convives, près du petit être de cher qui n’en finit plus de dégouliner. Souplement, il attrape la gamine, une main sous l’articulation des genoux l’autre derrière les omoplates, prêt à l’emmener jusqu’à un autel sacrificiel. Il murmure, mais fort pour être certain d’être entendu. Voyons, tu devais attendre sagement là-haut. Tu te rappelles, ton papa est en voyage et il a promis de revenir bientôt. Sans doute c’est ce qu’il aurait fait, Désiré, il l’aurait fait pour Hector mais s’il n’avait trompé personne. Le menton se relève, dans une intonation qui se veut rassurante. Quel spectacle. J’imagine que vous imaginiez votre séjour ici différemment. Il expire longuement, un soupir dramatique où se cache une note d’amusement. Quel sort cruel pour sa fille. Notre gouverneur n’est peut-être pas une personne admirable mais depuis que j’ai fait la rencontre de Meryl, je le trouve véritablement sans cœur. Désiré, discrètement, pince un peu les cuisses pour solliciter un sanglot de plus. Si seulement quelqu’un pouvez nous aider à vous réunir toi et Ezechiel, hein, Meryl ? Les yeux rivés sur les iris fondues de Wendy, Désiré guette le moindre frémissement dans l’assemblée, la plus petite hésitation, raclement de gorge, qui pourrait être son prochain indic.
Et j'ai trouvé au creux d'un tronc mort, la balle perdue ayant traversé ton flanc
après tout ce temps elle était devenue reine d'une colonie de fourmis
l'hôtel
ft. désiré
10/99
ça perce l'air comme un éclair, ta voix le son tonitruant de ton entrée comme un cadeau du ciel ça lui fait arrêter les sanglots, un instant tout du moins, un peu déboussolée, surprise de la tournure des évènements, pourtant n'était-ce pas ce qu'elle cherchait ? Le réconfort de ta parure ? Tu la soulève de terre comme l'on cueille les baies, avec une facilité déconcertante, est-elle si légère que ça ? Elle reste interdite un instant, les mains repliées sur sa poitrine, tu parles de voyage, elle émet un faible "mais..." alors que les gouttes en suspension contre ses cils, se remettent à pleuvoir avec une certaine chaleur dans la tristesse.
En voyage, c'est ce que l'on dit souvent, ce que l'on dit aux enfants, au lieu de dire que l'on est mort, l'on part en voyage, très loin très haut, comme Amaryllis, elle est parti aussi, pour ne jamais revenir. Enfin une nom sort dans sa caboche, des trois qui lui font tant de peine, alors ce Ezechiel aussi est mort ?
Pendant que le puma parle aux convives de l'hôtel, Wendy enroule ses bras autour de lui, vient poser sa joue contre son poitrail, sentir son cœur battre, ça l'apaise un peu, elle ne fait plus que sangloter. Mais ça ne suffit pas il faut croire, parce que tu la pince, elle reste interloquée sur le coup, avant de comprendre qu'il faut qu'elle pleure un peu plus, alors elle se laisse hoqueter ses maux, ses soucis, ce froid de l'hiver dans lequel elle ne grandit plus, qu'elle a toujours vécu comme une bénédiction, mais qui est aussi, porteur d'un certain malheur, d'une solitude qui terrorise lorsque l'on s'arrête pour la regarder en face, comme le canon d'une arme devant les yeux noirs du lapin blanc.
Tu lui poses une question, elle ne t'as pas trop écouté à vrai dire, alors il lui faut un peu de temps pour arrêter la quinarelle et se réapproprier la question. Il n'est donc pas mort....quel sort terrible l'accablerait-il donc pour être séparer de son enfant ainsi ? il est en prison ? Comme le docteur Harken. Les yeux rouges et fatiguées de Wendy regarde dans le vide, elle hoche simplement la tête en approbation sans rien dire, puis elle renfonce son nez et son visage dans les plis de ta tenue. Elle est épuisée la petite pie, elle n'a pas l'habitude de pleurer, ça lui donne mal à la tête et la rend amorphe, elle n'aime pas ça du tout. Je veux juste qu'il revienne....
Quel énonce tristement en fermant ses paupières contre ta chaleur. Oui, si Ama pouvait revenir, si elle pouvait revenir en arrière avec Alexis...ou encore avec Leto....elle aurait souhaité que le monde arrête de tourner avant qu'il ne tourne du mauvais côté...pourquoi fallait-il qu'il n'y ait que elle qui ne souffre plus de ses affres, vouée à en voir pâtir toustes celleux qu'elle aime ?
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Désiré Chanteloup
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Lun 22 Jan - 22:12
I almost wish we were butterflies and liv’d but three summer days
My heart aches, and a drowsy numbness pains My sense, as though of hemlock I had drunk, Or emptied some dull opiate to the drains
John Keats Ode to a Nightingale
Il compte bien que chacun s’en souvienne ; Quand il a marché sur l’histoire d’Ezechiel, la marionnette en paille, pour y rajouter son empreinte, le goût du fer. Il se tient fier. Avec les bras, il ne fait pas des manivelles mais l’orchestre. Il assoit un sourire sévère et sur l’index repêche une larme de Meryl. Meryl que les cheveux, l’allure de gringalet et le teint craie trahissent ou confirment. Sur son doigt, il regarde l’eau salée et morte, et souffle fort. Désiré prend les airs d’un souverain ennuyé, une queue invisible bat l’air.
C’est assez ! Il a crié. Et dans l’assemblée il entend l’écho des murmures. Il parle du spectacle. Il parle du gouverneur. Il parle de la petite. Désiré aime l’odeur du frisson dans la foule lorsqu’il serre plus fort le corps de l’enfant échoué contre son torse et qu’il fait demi-tour. Dans son dos, pas de poignard mais des regards circonspects ou émus, quelques de l’ordre : impossible de rester parfaitement indifférent. Désiré, quand il se tourne, il lui semble entendre le bruit de sa cape, cette traîne macabre, et les doigts frivoles de la pie ressemblent aux attaches qui la tiennent. Meryl ne restera pas un victime de la justice douteuse de cette île. Moi, Désiré, je déclare solennellement mon désaveux à ces politiques hypocrites qui nous mentent depuis trois longtemps.
Même s’il n’y a pas de scène à quitter ou de vigile pour dessiner le chemin, ses convives s’écartent et Désiré marche, ferme et altier. Seul Wendy peut voir le grand sourire qui traverse sa gueule. Quatre par quatre il monte les marches, l’enfant toujours dans les bras, un rire qui secoue la cadence de sa démarche à contre temps des reins aux clavicules. Avec affection, il embrase le haut de son crâne, retient un rugissement plus profond. Pas mal la bleue ! Et le ronronnement qui suit, lourd et intimidant, exprime la même intention avec plus de sincérité. Il y a quelque chose que je veux te montrer. Ce n’est pas un choix. C’est comme ça. Elle est son otage et lui s’enfonce dans le soupirail de la plus haute tour du château. Le grenier où traine pêlemêle : son attirail de golfeur, les vieux de fusils de père aux canons émoussés de poudre, et la lucarne d’un jour gris comme la fin des temps. Il la pose ici, sur un parquet poussiéreux qui respire en grinçant à chaque pas.
Désiré tâtonne, les paluches sur le plafond, dans les quelques bribes de lumière pour trouver l’escaler. Un cliquetis métallique et, en effet, une poignée de marches s’ouvre au milieu du vide.
Grimpe. il dit, et lui enjoigne de monter, la première. Au-dessus d’eux un velux était dissimulé. La seule porte vers les toits du manoir Chanteloup où on peut admirer la girouette métallique en forme de loup bondissant et le domaine divisée entre les vallées d’Arc-en-Terre et ses pics. Il y passe une tête et bientôt le bassin. Se tient stoïque sur la toiture en ardoise que les intempéries ont froissées de coulures claires et de stries baveuses. D’ici, on peut voir le col du Mont Hurleur mais aussi Babel. avec l’index il pointe l’autre-côté du plateau où, c’est vrai, on aperçoit les frémissements d’une population urbaine.
