il a accepté sans grande conviction pour qu’on lui lâche les basques pour qu’on le laisse un peu tranquille
tu n’as pas peur de finir tes jours seul? qu’on lui a dit
trente deux ans et toujours pas placé trente deux ans, ne serait-il pas temps de vivre une vie bien rangée?
mais daiam daiam il n’est jamais vraiment seul toujours trop entouré pour prétendre le contraire malgré son célibat éternel celui qui semble plus déranger les autres que lui, principal concerné.
daiam n’est pas contre l’idée de l’amour n’aime tout simplement pas l’idée qu’on lui force la main qu’on force les choses a toujours préféré y aller avec le courant avec les flots plutôt que de braver le destin et tout le reste
mais dans un rire exaspéré, a finalement dit oui à cette amie qui a tant de fois insisté qu’il rencontre un ami à elle.
il a des cheveux noirs il porte des lunettes tu le reconnaîtras à coup sûr qu’elle lui a dit (mais daiam iel se dit que c’est bien banal, comme description)
les cheveux noués en queue de cheval haute, quelques mèches viennent effleurer ses épaules et d’un geste lent, ses doigts les repoussent derrière son oreille tandis qu’il s’empresse de prendre sa dose de caféine fraîchement préparée au comptoir. (dans un sourire discret, iel se fait la réflexion qu’il ne sera jamais meilleur que celui offert au il-é-thé une fois.)
son regard balaie les clients un à un, à la recherche de celui correspondant à la simple description qu’on lui a offert le café n’est pas trop bondé à cette heure-ci, la tâche ne devrait donc pas être compliquée c’est ce qu’il se dit en s’approchant d’un homme assis seul à une table
« je commençais à me dire que j’étais peut-être arrivé trop en avance… »
l’empreinte de son gloss laissée contre le couvercle de son breuvage, le carcajou le dépose sur la table et sans plus de cérémonie prend place sur le siège libre.
« irvin, c’est ça? »
sourire rayonnant offert à la figure devant lui, il détourne néanmoins son attention quelques instants pour enlever son cardigan noir, pétales d’or brodés ici et là de sa propre main, et déposer ce dernier sur le dossier de sa chaise, sans même attendre une réponse de l’inconnu lui faisant face.
Ari s'était accordé, avec l'autorisation de Louise Kusakabe, une journée pour ouvrir légèrement plus tard. Alors, dans un élan de spontanéité, il avait profité de l'heure supplémentaire de loisir pour débuter la journée avec un breuvage réconfortant. La matinée d'automne offrait ses plus beaux rayons de lumière dorée qui dansaient sur les immeubles, se reflétant dans le verre poli des façades. Mais ce qu'Ari préférait, c'était comme elle remplissait les boutiques lorsqu'elle traversait les vitrines dépolies, et qu'elle illuminait tout l'intérieur, comme s'il était rempli d'or. Alors, sur le chemin vers le coffee shop, il zieutait dans toutes les échoppes pour y capturer ce spectacle si particulier à la saison.
Bientôt, il arrivait à la terre promise. À l'intérieur, l'odeur du café, des pâtisseries et autres sandwiches et gauffres l'enveloppait, et il se laissait porter, flottant sur les effluves jusqu'au comptoir. Il commendait une boisson, avec juste assez de sucre pour être réconfortante, ainsi qu'un sandwich au saumon et à l'avocat. Il attendait patiemment en observant autour de lui, remontant ses lunettes d'un bref mouvement de doigt à plusieurs reprises, les replaçant sur son nez pour cacher sa balafre, bien que celle sur sa mâchoire soit toujours bien visible. Une fois servi, il allait s'installer à une table, juste à côté de la vitrine mais vers le côté du coffeeshop pour ne pas attirer l'attention. Il retirait son manteau mais pas son écharpe, et s'asseyait. Il soupirait et, à la manière des fleurs héliotropes qu'il avait installé dans le magasin pas plus tard que la veille en espérant que leur odeur alléchante attirerait le chaland, se tournait vers le soleil, se blottissant un peu dans son écharpe en prenant sa tasse dans ses deux mains.
Bien sûr, il se brûlait avec la première gorgée, manquait de s'étouffer et pestait intérieurement en vérifiant n'avoir attiré l'attention de personne, avant de se reprendre. Peu importait s'il attirait l'attention, se répétait-il. Il avait le droit de prendre de l'espace aussi. Il soufflait un peu sur le breuvage et prenait une bouchée de son sandwich toasté en attendant qu'il refroidisse. Alors qu'il mâchait, il réfléchissait aux tâches qui l'attendaient et se demandait à quoi aller ressembler sa journée... Quand un gobelet inattendu atterrissait sur sa table. Le pangolin levait les yeux, surpris, sur un visage un poil familier sans qu'il ne sache d'où, et immédiatement il se préparait à défendre sa place si on lui demandait de partir. Il regardait autour de lui: il y avait de nombreuses tables libres autour et il voulait se lover au soleil. C'est alors qu'il analysait la phrase que l'homme face à lui avait prononcée, en même temps que celui ci se laissait tomber sur le siège en face.
"Arrivé trop en avance" ...? Que veut-il dire? Ari n'a pas le temps de l'interroger qu'une deuxième phrase fuse, enfin pas une phrase, juste un nom. Irvin. Est-ce que l'homme se présente? Ari l'observe. Il a de longs cheveux noirs, la peau mate, voire brune, son teint sublimé par la lumière automnale qui le réchauffe encore. Après une seconde d'un silence un peu embarrassant, le fleuriste réalise que c'est à lui qu'on demande s'il est Irvin. "Euh, non?" fait-il simplement mais d'une voix à peine audible par dessus le brouhaha ambiant du café. Toutefois le sourire qu'on lui décoche fait mourir sa voix dans sa gorge et il n'ose rien dire de plus. Il est assez rare qu'il reçoive des sourires comme celui là, et il se prend à vouloir être Irvin, bien qu'il ne pousse pas jusqu'à usurper l'identité du type. Alors, il pose sur lui son doux regard de taupe honnête à travers les verres qui lui rendent la vue, et montre la chaise en face de lui. "Vous pensiez être en avance ?" demande-t-il, sans oser ajouter "en avance pour quoi?" et entrenant ainsi plus ou moins volontairement la confusion initiale de son interlocuteur, qu'il tente toutefois d'éclaircir ensuite. "Je peux peut être vous tenir compagnie en attendant?" suggère-t-il, alléché par la possibilité d'une conversation, et surtout intrigué par les traits familiers du visage en face de lui, dont il pourrait jurer qu'il l'a déjà vu quelque part, mais pas exactement sous cette forme, et pas exactement récemment. Non, plutôt il y a des années de ça. Probablement que le jeune homme en face de lui n'a aucun souvenir de lui, en revanche.
il a accepté iel est de ces gens rayonnants, celleux qui ne connaissent ni la honte ni la gêne daiam n’a pas toujours été ainsi, l’enfance pour le prouver, petit être renfermé dans sa propre bulle, qui n’a jamais laissé entrer quiconque, n’a jamais laissé personne briser sa carapace, le regard méprisant érigé comme une barrière. il a fallu que le temps passe, que les années s’écoulent pour que ses murs s’effritent enfin et que des débris émergent enfin la personne qu’il a toujours désiré être.
il voit les lèvres de l’autre remuer quand il s'assoit, sans toutefois être capable d’en dégager le sens, sa voix trop faible engloutie sous les éclats de rire et les discussions animées non loin d’ici. il y a un petit moment de silence auquel daiam profite pour lui glisser un clin d'œil joueur, la main tendue vers lui pour mieux se présenter, ses manières qui pour une fois, n’ont pas été oubliées.
« daiam wymer. »
les jambes croisées élégamment, le breuvage de nouveau en main, il en prend une longue gorgée, penche la tête de côté curieusement quand l’autre semble ne pas savoir,
« ouais, peut-être un peu, j’espère que j’ai pas l’air trop désespéré du coup. »
il rigole doucement, replace une mèche derrière son oreille, celle qui n’arrête pas de retomber depuis qu’il est sorti de chez lui. il n’a plus l’habitude des rendez-vous amoureux, ne sait jamais trop ce qui est convenable ce qui ne l’est pas. peut-être qu’arriver en avance ça le fait paraître pour ce qu’il n’est pas, désespéré de se caser à tout prix, avant que le gris ne s’accumule dans ses mèches, que les rides creusent, plissent sa peau, sa jeunesse et beauté qu’il n’a pas encore conscience être éphémère.
« j’espère bien! c’est trop tard pour fuir, de toute façon. t’oserais quand même pas abandonner une beauté telle que moi après tout le temps que j’ai mis à me préparer pour ce rendez-vous, hein? »
un énième sourire pour le concerné, daiam iel est pas très sérieux.se, mais c’est qu’iel n’est pas entièrement ignorant.e de son propre charme, celui qu’a ses sourires, de sa personnalité pétillante, celle qui invite au rire à la légèreté de l’instant. bien que pour la subtilité c’est une toute autre paire de manches.
le regard se perd sur le visage de son faux prétendant, croyant toujours avoir affaire au dénommé irvin, parce que daiam iel a besoin de phrases claires pour mieux comprendre et que sinon iel se retrouve toujours déboussolé.e. iel est toujours celui qui rit trente minutes après qu’on lui ait raconté une blague, le temps que ça lui prend pour comprendre, toujours un train en retard. l’homme a une cicatrice visible, et bien qu’il se demande pourquoi, il a la politesse de ne pas relever. la vérité c’est qu’il lui dit vaguement un truc, mais il n’est pas certain.
« hey, à tout hasard, on se serait pas déjà croisés? »
La personne face à lui se présente, et Ari cligne des yeux nerveusement en forçant un sourire un peu maladroit. "Eh..." fait-il en prenant sa main, déstabilisé par le clin d'oeil que l'autre lui envoie, et qui fait défiler à toute vitesse les pensées dans sa tête. Qu'est-il censé faire? Il rougit jusqu'aux oreilles, panique, et prend sa main dans la sienne pour se pencher vers lui et l'effleurer de ses lèvres dans un baisemain tout à fait désuet. Ce n'est qu'alors qu'il entame de se redresser qu'il réalise... et ouvre de grands yeux. Il voulait simplement lui serrer la main. Alors, ses doigts se crispent, ils laissent glisser ceux de son interlocuteur.ice, et il hésite à s'enfuir, mais ça serait compliqué coincé comme il est dans ce petit coin entre la vitrine, une autre table et la personne face à lui. "Ah! Je! je suis vraiment désolé! J'ai- je ne sais pas ce qui m'a pris!" s'exclame-t-il alors, sa voix empreinte de panique. Ses muscles sont crispés alors qu'il se recroqueville un peu. "Je suis navré, c'est... vraiment embarrassant." couine-t-il, se cachant derrière ses longues mains. Quelle excellente manière de donner une bonne première impression à un inconnu, Ari, bravo.
La suite ne fait rien pour l'aider à se remettre, alors que Daiam (puisque c'est son nom, bizarrement familier, mais c'est peut être un nom répandu, qui sait), lui décoche un nouveau sourire ravageur. Il le voit faire entre ses doigts, et il sent qu'il a chaud, ses gestes deviennent fébriles, son regard papillonne nerveusement et se perd un peu partout, à gauche, à droite, avant de revenir brièvement sur l'objet de son trouble, puis de le quitter de nouveau soudainement, fuyant un peu. Il s'efforce de sortir quelques mots puisqu'apparemment l'autre ne compte pas fuir, s'efforçant de se montrer sympathique en offrant sa compagnie pendant l'attente (si tant est que quelqu'un puisse désirer telle compagnie, se dit-il avec une pointe de désespoir.)
Il manque de s'étouffer avec sa boisson dont il avait pris une gorgée dans une tentative de se donner contenance, alors que Daiam fait référence à sa beauté. C'est effectivement indéniable, son charme androgyne ne peut pas passer inaperçu, et Ari se sent atrocement en dessous du niveau. Il ne remarque donc d'abord pas l'emploi du mot rendez vous, et pique un fard dans sa tasse en secouant la tête. "Euh, non, bien sûr," bredouille-t-il. Il n'oserait même pas imaginer le cran et la stupidité qu'il lui faudrait pour laisser passer la chance de faire connaissance avec une personne aussi évidemment fascinante, et d'ailleurs l'inconnu.e lui fait un peu penser à Auxence, pas dans l'apparence, ni vraiment dans son attitude beaucoup plus séductrice, mais... dans une sorte d'aura lumineuse, le genre qui dégage des rayons à la lumière desquels le pangolin a envie d'aller se réchauffer comme il l'a fait, d'une certaine manière, avec ceux du perroquet voilà un certain temps. Auxence lui avait aussi immédiatemet donné cette impression de chaleur, celle de quelqu'un d'abordable auprès duquel il souhaierait tout simplement qu'on l'autorise à exister. Alors, quand on adresse la familiarité de ses traits aux yeux de l'autre, il s'efforce de respirer, de reprendre son calme, et il hoche la tête. "Ah... je pense, oui, en tout cas votre visage m'est familier... Mais je n'arrive pas à me souvenir où je vous ai déjà vu... Est-ce que vous travaillez pour la Poko Co. ? J'y ai fait de la comptabilité," demande-t-il, car il a malgré tout l'impression que la personne en face de lui a été dans sa vie, bien qu'au loin, à des moments sans grand intérêt, peut être l'un des seuls éléments perturbant une routine bien huilée et ennuyeuse.
le sourire se fait presque autant carnassier qu’il se veut charmeur. iel s’amuse, des rougeurs barbouillées sur les joues, des moues gênées et décontenancées qu’on lui adresse. ça lui donne l’impression qu’il plaît et daiam, sous les sourires pétillants, feint la modestie alors que iel sait avoir un égo insatiable, le désir de plaire, qu’on lui balance des compliments tant bien même être sous le feu des projecteurs ne l’intéresse plus tant que ça.
à son tour pourtant, d’ouvrir de grands yeux lorsque sa main est portée aux lèvres de l’homme un silence s’installe le temps qu’il procède le geste, avant que son sourire ne s’en fasse que plus rayonnant, les yeux plissés pour démontrer un amusement sincère.
« t’es trop un petit marrant en fait, non? trop mignon. »
un rire vrombit dans sa gorge, dissonance évidente entre cette élégance qu’il s’efforce de démontrer. ses rires, effusions de joie, redoublent, en le voyant presque recracher sa boisson. ah iel ne devrait pas rire, mais c’est plus fort que lui. il n’avait pas menti plus tôt, il trouve ça mignon, presque attendrissant, toute cette gêne pour si peu.
« pardon, je te charrie. t’inquiète pas. »
il souffle dans un dernier rire, un sourire doux flotte sur ses lèvres. si jamais il comptait fuir alors il ne le retiendrait pas davantage. il sait que parfois, il surprend par sa simple manière d’être, un brin trop social mais seulement quand il le veut bien. on ne le dirait pas, mais dans le confort de sa propre demeure, iel préfère le calme aux grandes effusions de bruits.
« nah, pas possible. j’ai fait toutes sortes de petits boulots, mais jamais là-bas… peut-être au « il é-thé une fois »? c’est un petit café, à régalia, tu connais…? »
il prend de nouveau une gorgée, cherche dans les méandres de sa mémoire son visage, sans rien trouver. ça lui reviendra, peut-être.
« tu as fait de la comptabilité alors? c’est pas un truc pour les gens suuuuper intelligents, ça? j’y connais rien en chiffres, c’est… pas mon truc. c’est vide, là-dedans, tu vois. »
pour lier les gestes à la parole, il cogne doucement sur son crâne, tout sourire. ce n’est un secret pour personne, encore moins pour lui-même, qu’il n’a jamais été le plus malin dans quoi que ce soit. au final son seul talent, c’est la musique peut-être. en ce qui concerne tout le reste, iel est médiocre.
Ari se remet difficilement de la gêne du baisemain, sa cage thoracique lui paraissant encore toute serrée alors qu'il s'efforce de respirer normalement cet air qui lui donne l'impression de lui brûler les poumons, au moins autant que ses joues chauffent rouge. Alors, quand Daiam lui sourit, il lui semble perdre de nouveau pied, plus encore que précédemment, et il presse les lèvres l'une contre l'autre dans une moue gênée. Bien entendu, la remarque de la personne face à lui lui tire une nouvelle grimace surprise, et des yeux de merlan frit. "Un- un petit- un rigolo?!" Il se raidit sur la banquette qui l'a gentiment accueillie, ses ongles venant s'enfoncer dans ses paumes. "Je- je vous assure que je ne suis pas un rigolo pour le moins du monde, je suis sincèrement navré de ma conduite, et de vous avoir mis mal à l'aise...!" Il semble réellement désolé, ses sourcils tordus, sa figure écarlate comme une belle pivoine aux pétales un peu abimés. Il réalise alors ce qui a suivi la remarque. Trop mignon. Mignon, lui? C'est bien la première fois qu'on emploie un tel adjectif pour le désigner. À part peut être madame Kusakabe, mais il a toujours mis cela sur le compte de l'instinct maternel. Ça et les "un beau jeune homme comme toi..."
On lui explique qu'il s'agit d'une boutade, et il se sent aussitôt un peu idiot. Toutefois, le poids du ridicule ne s'allège pas dans son ventre, en tout cas pas tout de suite. Il s'efforce toutefois de rendre un sourire. "Ah, désolé..." souffle-t-il, et il n'en revient toujours pas d'être le destinataire d'un tel sourire. D'une certaine manière, avec son côté solaire... Son interlocuteur lui rappelle Auxence. Ça lui donne envie d'apprendre à le connaître. Alors il s'enquiert des raisons de la familiarité de son nom, son visage. Peut être un ancien collègue...? Mais apparemment non. Il fait un petit sourire gêné, limite penaud. "Désolé, je ne connais pas ce salon de thé. Je ne connais pas bien Régalia, d'ailleurs," admet-il modestement. "C'est là que vous habitez?" Demande-t-il. Il est meilleur pour s'intéresser aux autres que pour parler de lui, il faut bien dire les choses telles qu'elles sont. Mais Ari sait bien écouter, à défaut de savoir bien parler. Et puis, connaître un salon de thé à Régalia, ça peut toujours être utile pour un amateur de boissons chaudes. Etonnamment, il n'a pas tellement de mal à imaginer Daiam travailler dans un tel endroit, avec son sourire chaleureux. Les clients doivent se sentir chez eux. Il se dit qu'une telle facilité de contact doit être bien pratique, dans le commerce, et qu'il ferait bien d'en prendre de la graine.
Il regarde d'un air circonspect la personne face à lui. "Oh, euh, il faut juste être rigoureux..." commence-t-il, puis il prend un air choqué. "Ne- il ne faut pas penser ça! Vous n'avez pas du tout l'air de quelqu'un de bête!" s'affole-t-il, "Et puis vous savez, la comptabilité, ça n'est pas très intéressant..." voire même carrément chiant, surtout pour quelqu'un qui ne veut pas faire ce métier, mais il se garde bien de le dire, par politesse. Il se dandine un peu sur son siège, mal à l'aise. "D'ailleurs je- enfin, je ne suis plus comptable à présent... Je suis dans le commerce. Comme vous, mais... Disons que je n'ai pas votre sens de l'humour ou votre capacité à communiquer et connecter avec les autres..." Il regarde d'ailleurs sa montre discrètement. L'heure d'ouvrir le magasin approche d'ailleurs, mais il n'ose rien dire, de peur de couper l'élan et les ailes de cette discussion, qui bien qu'elle n'atteigne pas des profondeurs abyssales, a le mérite de lui permettre de connecter avec quelqu'un dès les premières heures de la journée.
