haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
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Astrophèle H. Melianthos
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Lun 4 Sep - 16:19
La fosse est un nid de serpents.

Les corps s’entremêlent, succombant aux pulsions les plus animales ou les plus bestiales, d’Eros et de Thanatos, la passion et la destruction s’unissent. Dans le sang, la misère et la souffrance, naît la déchéance des êtres, la perdition des âmes, l’identité s’efface, il ne reste qu’une coquille. Au fond des yeux, il n’y a que survie et désespoir, c’est auprès de substances que l’on cherche l’élévation de l’âme. Illusion. Ils n’y rencontrent que l’aliénation. Leurs corps appelle à l’adrénaline, à tous ces produits qui effacent ou accroissent les sens, qui tronquent, la raison.

Et celleux doté.es de réflexion, aspirent à une grandeur mensongère. Argent ! Puissance ! Pouvoir ! Que restera-t-il, de tous ces efforts, que deviendront-ils, une fois morts ? Comme si tout cela, était synonyme d’éternité ; leur âme, reviendra, mais toutes ces richesses resteront ici. Elles perdureront et rassasieront celleux qui festoieront sur leurs cendres incandescentes. Toutes ces luttes insignifiantes, quel sens donne-t-elles à leur existence ?

Comme si le but d’une vie, était de briser, de détruire, de posséder, d’accumuler richesses et soumettre le monde, sous un fonctionnement tyrannique. Asservissement, sur le dos de celleux qui n’ont rien à perdre ou de celleux vaincus par la peur, comment se fait-il, qu’aucun esprit ne se révolte, que ce système continue de fonctionner ? Tout univers, lorsque les astres éclatent, finit par s’effondrer : d’un trou noir, qui l’engloutit de l’intérieur, profondeurs célestes abyssales, c’est au travers de tant de regards que je rencontre, ce noir absolu et viscéral.

Nid de serpents, où le plaisir, l’amas de chair et les armures d’écailles, permettent d’oublier la lente mais certaine constriction. Les ruelles sont étroites et resserrées. Les dalles, poissées d’acide, dû aux humeurs amères des foies meurtris, des vessies encombrées d’alcool et de calculs rénaux, ne laissent plus place à la vie. Ne s’extirpent des failles, qu’herbes desséchées et racornies. Il n’y a plus place à la Déesse ; le ciel et les étoiles sont dissimulés, l’air animé, d’énergies défaillantes. De ces néons qui brûlent la rétine : ils n’ont pas à envier la lueur du soleil, mais sont incapables de luire correctement. Les vibrations de cette lumière mensongère agressent.

Un mouvement, dans la pénombre.

Lentement, mon corps se rétracte, c’est dans les ombres que je m’efface. Il passe, sans me voir ; silhouette titubante, le coeur bat, régulièrement, trébuche un instant, s’affole. Sa chair souffre. Par endroit, rougeurs et tâches incandescentes, stagnent, je les vois, au travers son derme.

Au fur et à mesure des mètres, son pas se fait hésitant, il cherche son chemin au travers des allées tortueuses. Ici, pas d'empreintes olfactives, pas de repères, car il n'y a plus la Lune pour guider sa voie.

Je m’extirpe, sans un son. Le suit sur quelques mètres, maintient une distance prudente ; je ne crains pas ses mauvais réflexes. Je redoute les miens.

_ Vous êtes vous égaré ?  

Nul besoin d'hausser la voix, j'ai bien assez de coffre pour qu'il m'entende.

Ma voix n'a rien, d'une simple question, ce n'est pas même une invitation. Elle est, de cette autorité princière, d'une fermeté autoritaire, elle ordonne : arrête toi et répond moi.

Car j'ai déjà fait le premier pas, en m'extirpant des ténèbres.

Où se rend-t-il ? Plus loin, plus bas, au fin fond de la ruelle, je sais qu'ils sont plusieurs à attendre. Le sait il ?

Sait il, quels serpents l'attendent dans les ombres ?

Je ne les redoute pas - je suis, Serpent Roi.
Astrophèle H. Melianthos
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Elyas Belcourt
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Dim 24 Sep - 11:38
He crawls into the window
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TW : Violence, fb assassinat.


Les hurlements de la foule pour encourager le sang, les coups qui pleuvent et les larmes qui roulent sur les jours à la douleur des os qui se brisent. Se mélangent au rubis de l'hémoglobine, à la sueur des corps brûlant de rage dans l'arène. Tu frappes.

Ils en redemandent.
Scandent.

Elyas ! Elyas !

Lui rend les coups.

Frappe.
Mâchoire.
Arcade.
Estomac.

Le souffle coupé tu finis à genoux -ils hurlent.

Relève-toi.
Relève-toi !
Ils veulent du sang. Encore.

Toujours.

Tu frappes.
Clavicule.
Croche-patte -genoux déboîté.

Tu frappes.
Ils hurlent -heureux.
Tu frappes.
Il répond.
Le souffle coupé -t'as la tête qui tourne et la lèvre pétée mais peu importe.

C'est pour ça que t'es là non ?
Pour ne pas penser.
Pour oublier.

Alors tout devient noir et tu frappes une nouvelle fois. Et tu continues encore. Encore. Encore.

Jusqu'à ce que le danger s'éloigne et qu'il ne reste finalement plus que toi, au milieu, aussi vivant qu'une marionnette désarticulée. Le pas chancelant qui te mène au bar alors, poussé par les exclamations joyeuses d'un public enrichit à ton sang, on te paye des tournées que t'enchaînes à en perdre la tête. Le sourire est poli mais épuisé par les blessures à vif qui tiraillent.

Le baiser d'une dame à la sueur de ta joue (c'est impossible, Elyas), tu l'attrapes par le poignet pour l'attirer à toi et l'embrasser fougueusement. (tu ne peux pas m'oublier) Ses doigts contre ta peau blessée sont des lames de rasoir bienvenues -portée par l'enivrement d'un alcool brûlant le long de tes veines tu cèdes à des instincts qui enchantent. (c'est ta faute) Glissent au coeur de sa gorge lentement pour remonter y susurrer des avances (c'est TA FAUTE) que la jolie gazelle ne souhaite pas voir cesser. (regarde toi, Elyas -regarde-moi !)

Tu l'embrasses.
(le bras tendu, incapable de te relever)
Tu l'embrasses.
(flingue contre son front -le noir de son regard droit dans le tien)
Caresses lascives qui glissent le long du corps.
(arrête...)
Baisers volés à la douceur de sa peau.
(arrête ! au tintement du pistolet qu'il arme)
Les doigts balladeurs à la chaleur de son dos -soupirs d'une dame enchantée.
(ARRÊTE !)
Le son d'une balle tirée à la seconde où brutalement tu romps le charme, t'écartes de ce papillon de nuit pour te ruer au dehors, à l'air libre pour tenter de mieux respirer. Les images en flash qui malgré l'alcool ne cessent d'apparaître -ton poing qui cogne le mur à te faire gémir de douleur, tu t'éloignes.

Le pas chancelant, la démarche maladroite, tu te tiens comme tu peux, une main sur le mur, l'autre en support du flanc opposé.

T'es lamentable, Elyas.

Laisse-moi tranquille...

Soufflé au démon qui te suit sans arrêt.
Tu l'entends qui se moque, tu l'entends te rabaisser encore et encore. Il t'empêche d'oublier.

Mais t'en as besoin, pas vrai ?
D'oublier.

LAISSE-MOI TRANQUILLE !

Parce qu'aujourd'hui ça fait six ans.
Six ans que tu te noies depuis sa mort.

Alors les gestes sont véhéments quand tu te débats pour repousser les ombres. Les mots accusateurs, et ton regard plongé droit dans le sien. Tu t'es retourné pour faire face à un démon que tu ne reconnais pourtant pas.

Un démon qui se tient là, droit devant toi.
Qui ne semble pas effrayé, loin d'être dégoûté.

Il ne se moque pas, tu sais ?

Et les voix se sont tues, alors tu restes planté là, toi aussi. Un peu bête. Ivre sans savoir quoi faire de ton corps appuyé lamentablement contre ce mur pourri de pisse pour ne pas chuter.

Tu le regardes, ce démon aux traits étrangement familiers.


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Astrophèle H. Melianthos
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Mer 27 Sep - 17:56
Et face à l'ordre, la révolte.

Face aux liens qui le retiennent, ses bras, s'agitent, il se débat. Il est prisonnier, d'une toile aux fils d'acier. Ma voix, les a effleurés, il prend conscience des chaines qui l'étranglent, il lutte vainement. Etouffe, ses lèvres s'ouvrent, il hurle et se braque, son corps, fait volte-face. Ses yeux, plongent dans les miens.

Egaré, oui, il l'est.

Ses yeux sont hagards, gorgés de sang et de substance, les pupilles énormes, sont un puits d'ombre. A l'intérieur, au fond de son âme, grouillent immondices, vermines que je méprise, violence, souffrance, déchéance, la perdition d'une âme échouée. Face à toute cette agitation, je reste, impassible, je reste, indéfectible.  C'est en l'homme, que se terrent les pires menaces, je ne crains ni la brutalité, ni le désespoir.

Car je sais, que la rédemption est à portée de mains, car je sais, que la Déesse est toujours à nos côtés.

C'est à nous, de savoir quelles graines planter, quels plants, germer.

Mon jardin est fait, de ces plantes qui résistent aux pluies et aux vents, au gel et sécheresse. Sa rage, s'abat sur mes épaules, je ne frémis même pas, les mains seulement jointes contre mon ventre. Patient, je laisse place au silence. Mes yeux n'ont pas même cillé : ils sont fixés sur lui.

Sur ces démons, qui lui collent à la peau, qui ont déchiqueté ses chairs, qui le détruisent.

Je ne les crains pas.

Lentement, je fais un pas vers lui, un autre, dans le silence de la ruelle, je ne produis pas le moindre son.

_ Elyas…

Son nom susurré entre mes lèvres, s'attarde et s'éternise sur mes papilles.

_ Cette tranquillité, tu es le seul à t'en priver.

Ma voix, est douce et implacable. Je ne suis pas, Démon, je ne veux en rien le menacer, ce que je veux, c'est l'arracher de cette tombe qu'il est en train de creuser. Je suis à ses côtés, ma main se lève. Avec douceur, mes doigts caressent son épaule, longent son bras.

_ Lève toi. Ne reste pas, contre ce mur. Je vais t'aider.

Et lentement, mon bras se glisse dans son dos, entoure sa taille. Ma main, se referme, l'autre, saisit son poignet et le glisse autour de mes propres épaules. Seuls témoins de mon effort, mes sourcils se froncent, sous les vêtements épais, les longs muscles se nouent, puissante, traction. Je le soulève presque, mais rapidement, courbe légèrement le dos, mon pas, accompagne lentement le sien, je nous éloigne de cette ruelle.

_ Ils sont plusieurs, à t'attendre.

Je murmure.

_ En bas de la ruelle. Ne leur laissons  pas la satisfaction de t'achever.

Je l'emmènerai probablement jusqu'à ma boutique, s'il se laisse, mener.

S'il se laisse, guider.

Car je suis, Prêtre d'Haklyone, mon devoir est de mener les âmes, sur leur voie. De les rappeler, à ce pourquoi elles ont été créées.

Le ciel m'est invisible, tout ce que je vois au travers des lampadaires blafards, sont des destins effacés, recouverts de lumière artificielle, je ne peux me fier, qu'à ce que mon coeur murmure.

Qu'Elyas, n'est pas fait pour mourir aujourd'hui, pas ici.

Pas, noyé sous l'emprise de ses démons, pas tant, que je suis là.

Car Prêtre, je suis prêt à affronter, tout ce que la Déesse n'a pas façonné, l'alcool, la fosse, ces murs de pierre que nous avons erigées, nous n'avons pas à mourir, dans cet abattoir.
Astrophèle H. Melianthos
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Elyas Belcourt
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Jeu 2 Nov - 17:42
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Et il n'avait pas cillé, ce grand Démon si peu effrayant. Loin d'avoir l'allure d'un ange il ne semblait pourtant pas cruel, presque tendre même tandis que ton prénom s'égarait à ses lèvres. Tu ne sais pas qui il est, tu n'as aucune idée de ce qu'il fait ici. Tu ne veux pas savoir en réalité, pourquoi le voudrais-tu ?

... Tu me connais ?

Un mouvement de recul, léger, lorsqu'il s'approche pour t'aider, continue un discours dont tu ne comprends pas tout, trop ivre et défoncé.

Il ne te veut pas de mal.
Mais ils sont plusieurs à le vouloir, qu'il dit.

Arrête ! T'es qui au juste hein ?!

Sa poigne néanmoins est plus forte que la tienne dans ton état et rapidement il se dresse en béquille pour t'éviter de chuter. Tu brailles un peu mais il ne t'écoute pas, lui préfère s'évertuer à te sauver et la vérité, Elyas, c'est que tu n'as pas ni la force ni la foi de l'en empêcher. Alors au fur et à mesure de vos pas, ta véhémence si futile s'amenuise pour inviter le silence un instant.

Pourquoi tu m'aides en fait...

Murmure résigné soufflé à la lune, t'as la tête en vrac et l'impression quelle va exploser. Et lui il est là. Juste là contre toi à te guider on ne sait où. Le peu d'attention qu'il te reste te permet d'entendre plus loin derrière vous des voix fortes qui te laissent entendre que peut-être, peut-être cet homme, qui qu'il soit, avait raison.

Peut-être qu'on t'attendait au détour de cette putain de ruelle que vous étiez parvenus à contourner en silence, peut-être que ces enfoirés, sûrement Klaus et sa bande de guignols,  t'auraient buté si t'y étais allé.

Des fois tu te dis que ce serait pas plus mal.
Puis t'avales cul sec quelques shots.

Parce que même ça t'es pas capable de le faire, crever. Tu veux pas, te trouves cette excuse ridicule que ce serait trop simple -que même mort elle ne te pardonnerait jamais. Et toi non plus. Elle est là, la vérité.

Celle qui fait couler un sillon salé le long de tes joues, t'arrache ce sanglot étouffé qui te fait pouffer de douleur.

C'est de ta faute, si elle est morte.


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Ven 3 Nov - 16:24
_ Je croyais te connaître. Mais l’on ne peut jamais, réellement connaître quelqu’un, car nous sommes tous, fleuves, nourris d’une eau, qui n’est jamais la même, nous changeons, à chaque instant.

Réponse incisive. Je réalise, le tranchant des mots, lorsqu’ils s’abattent. Car je vois rouler sous mes pieds, la tête du bambin qu’il a été : grands yeux bleus, tignasse blonde, sourire aux lèvres, il ne reste rien, de l’innocence. L’enfance balayée, écrasée, défoncée par les coups, il a, le faciès tuméfié, le visage, ensanglanté. Le pas, titubant, d’un esprit à la dérive, d’un corps complètement ivre, si je n’étais pas, serpent, la répugnance m’aurait probablement saisi. Car il n’y a aucun plaisir, à voir un être détruit.

Celleux qui s’en réjouissent, sont des prédateurs et des imbéciles, des faibles qui ne voient qu’en la faiblesse des autres, l’occasion de se sentir forts, une illusion, de puissance. Quelle gloire tire-t-on, à marcher sur les autres pour s’élever ? Comme si cela faisait d’eux, de meilleures personnes, comme si cela leur apportait, la sécurité.

Elyas, es-tu devenu l’un d’eux ?

Quand l’agressivité gronde dans ta gorge, que tes crocs se dévoilent, tes poings se serrent, tes yeux, foudroient, je me contente, de lever simplement la tête, de t’observer, impassible, de mes yeux glacés. L’or, perce l’obscurité, qui suis-je ? Assez fort, pour te soulever, assez puissant, pour te protéger, de ta folie et de tes oublis, pour t’arracher un instant, de cette tombe que tu es bien trop occupé à te creuser. Qui suis-je ?

_ Je suis Astrophèle Hesperia Melianthos.

Mais ces syllabes, trouveront-elles un sens au travers de son esprit embrumé par l’alcool, assommé par les substances ? L’ivresse des affrontements, le goût du sang, imprègne ses papilles et éveille l’animal, il aboie, hurle, se débat, en réponse, je raffermis mon étreinte, sans un son. Je laisse sa rage se verser, emplir le silence, de cris assourdissants, de protestations futiles, jusqu’à ce que sa colère, ait fini de se renverser, un dernier crachat sur les pavés. La patience, est une qualité nécessaire pour être, ce que je suis. Car l’étreinte d’un serpent roi, ni n’écrase ni ne brise, elle a, à l’usure, ses proies. Et prêtre, car la conscience de nos âmes éternelles au sein de corps si mortels, fait comprendre qu’il faut parfois tant d’années, pour changer, plus d’une vie, pour évoluer.

Douleur.

Spasmes, dans la poitrine, rougeurs incandescentes, inondant la cage thoracique, comme si, une balle l’avait traversé, comme si, une lame l’avait éviscéré, le sang, irrigue. Ma langue fourchue s’évade quelques secondes, entre mes lèvres, sur mes papilles gustatives, aucune fragrance, la blessure, est interne.

Alors, l’étreinte, se fait plus douce. Maternelle, quand ma main libre, serre simplement la sienne. Les doigts entourent précieusement les siens, mon pouce, caresse sa peau. Face à ses larmes, j’écoute, je leur laisse tout l’espace, pour se déverser. Le barrage enfin fendu, qu’un peu de pression, puisse le soulager.

_… Que devient ce monde, où l’on s’étonne de l’aide que l’on apporte, plus que de la violence ? Il n’est pas celui que la Déesse a souhaité, il n’est pas celui, dans lequel je vis, car je suis, Son serviteur. Et j’aime tout ce qu’elle a créé.

Mes yeux, reviennent sur son visage et finalement, je m’arrête un instant. Récupère dans ma poche, mouchoir en papier, que je lui confie, avant d’ouvrir la porte, d’une petite demeure étroite, réfugiée entre deux immeubles dont les sommets, s’épousent. Une ampoule vieillissante, au sein d’une lampe en verre dont la forme rappelle, celle d’une fleur à peine éclose, grésille agréablement, avant d’éclairer les lieux, d’une faible lumière. Sur la gauche, un canapé en cuir où je le dépose, sur la droite, en face, de grandes vitrines en bois et en verre. A l’intérieur, bijoux et pierres, accrochés le long des murs, sont suspendus colliers, bracelets, amulettes.

Du mur, sont accrochés d’étranges mobiles, faits de bois flottés, de verre, de pierre, des plantes suspendues, dont les lianes tombantes caressent agréablement mes épaules. Ici et là, sur des étagères, se trouvent de précieux artefacts confectionnés par mes propres soins, baumes réparateurs, attrapes-cauchemars, encens, les crânes ou les os nettoyés, trouvés dans la forêt.  L’air est sec, odeur, de pierre, de bois, de cire et d’huiles essentielles, plus discrètes : lavande et camomille, fragrances parfois, plus musquées. Au fond de la pièce exigüe, un bureau sépare le hall d’accueil, du reste. Mon invité aperçoit peut-être, l’escalier qui monte à l’étage et une autre porte.

_ Installe toi ici.

Je le dépose sur le canapé, sans vraiment lui laisser le choix.

Ici, il est à l’abri. D’un geste souple, sans un bruit, je m’efface, disparais, dans la pénombre. Quelques bruissements, je reviens et m’agenouille, à ses pieds. Gestes soignés, pour déposer une théière que je branche, elle commence déjà, à siffler. Doux sons, familiers, apaisent mes sens reptiliens. Sur mes jambes, une boîte soigneusement gravée, je l’ouvre et dévoile, bandages, baumes, quelques pilules, sachets d’herbes, fragments de pierre. J’ouvre une pommade, que je dépose entre ses mains.

_ Applique en, sur tes blessures. Pour désinfecter et aider à cicatriser ; nombreuxses sont celleux, qui ne nettoient pas leurs griffes ou leurs crocs, espérant propager, poison et infection, s’ils ne tuent pas, dans l’immédiat, ils attendent, ils guettent, ils espèrent, l’agonie, la souffrance qui s’éternise, l’affaiblissement lové, au sein des plaies oubliées.

Je récupère un cachet blanc, acheté dans le commerce cette fois, que je pose près de lui.

_ De quoi, calmer la douleur. Celui là, n’est pas de ma confection ; on peut l’acheter, dans toutes les pharmacies, pour 2 lenss seulement. Et certain.es, font l’erreur d’en abuser, pouvoir l’acheter en toute liberté, c’est qu’on peut en profiter ! Comme si, l’accès aisé, garantissait l’inoffensivité d’un produit, et pourtant, il en suffit d’une poignée, pour tuer. Mais un seul, devrait te soulager. Quoi que… Tu as bu ? Hm. Dans ce cas, non, pas cet antidouleur, car lui aussi, pèse sur le foie.

Le cachet blanc, termine dans la boîte. L’eau est chaude, je la verse dans une tisane, y glisse un sachet, dépose la tasse, sur l’accoudoir.

_ Tu prendras cela, à la place.

Se souvient-il ?

Des jeux que nous faisions ensemble.

De cette fois où je suis tombé et où sa main s’est tendue à la mienne, de cette fois où il m’a raccompagné jusqu’à chez moi ?

Car moi, je n’ai pas oublié.

Car moi, je ne l’ai pas oublié.

Et qu’aujourd’hui, il est mon tour, de l’aider.
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Ven 26 Jan - 10:52
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Les sourcils se froncent soudain de réflexion.

As..tro- As hein ? ...Astroph- As.. Tra- Astra ?

... Astra.

Tu connais ce nom.
Tu l'as déjà entendu, tu en connais un, n'est-ce pas ? D'Astra.

Astra.

Et tu sais pas pourquoi il t'aide, c'est qu'il semble tenter de l'expliquer mais t'es vraiment pas en état de comprendre quoique ce soit. Alors, la colère abandonnée finalement, tu le laisses te mener -te laisses guider à la chaleur de ce corps qui te soutient.

... Astra.

Soufflé à la nuit. Tu te demandes pourquoi ce nom te parle autant, toi qui a une si bonne mémoire tu comprends pas pourquoi t'es bien incapable cette fois de te rappeler. Est-ce l'alcool ? Les coups ? Ou peut-être..

La douleur ?

Celle qui fige les peurs dans le sang, tu sais.
Celle qu'ils nomment Désespoir.
Va savoir.

Finalement la nuit vous mène à l'intérieur d'un appartement, si tout sembles bien rangé, t'y fais pas trop attention -manque de trébucher une ou deux fois avant d'atteindre le canapé dans lequel tu te laisses tomber sans ménagement. Puis le garçon s'éclipse rapidement, toi tu fixes tes mains. C'est quelles sont toujours pleines de sang et de poussière, peut-être un peu de terre aussi.

Tes doigts te font mal.
Ta tête un peu aussi.

Doucement tu fermes les poings puis les rouvres, légère grimace à tes lèvres quand tu sens que ça lance brusquement. T'as beau avoir l'habitude de tout ça, peut-être bien que l'alcool aide pas franchement à bien gérer la situation.

Hm.
Fait chier.

T'es vraiment trop bête tu sais.
Putain.

Quand l'autre revient t'es immobile le regard toujours fixé sur tes mains. Tu lui prêtes pas vraiment attention, la vérité c'est que t'étais sûr qu'il reviendrait pas alors tu l'avais un peu oublié. Sauf que t'es chez lui, Elyas, alors forcément. La surprise dans tes yeux quand il dépose entre tes doigts une pommade que tu appliques maladroitement, après l'avoir remercié d'un hochement de tête, sur tes blessures comme il te l'a dit. Tu commences par les mains, les bras, puis t'essaies de viser les joues sans t'en foutre plein les yeux. Sans miroir c'est un peu compliqué et ça te fait bougonner mais tu persévères un peu et finalement le résultat te semble pas si mal.

Puis il dépose un cachet blanc à côté de toi.
Et il s'embarque dans un récit que tu tentes de capter malgré toi mais les grammes dans le sang font que ça te file plus la nausée qu'autre chose.

Non vraiment tu captes rien, mais t'es pas un méchant alors tu le laisses finir, changer finalement de cachet avant de prendre machinalement le second qu'il te temps. L'avale sans douter, t'as de la chance que ce soit pas du poison hein. T'es un peu con des fois, tu sais.

Astra.

Prononcé machinalement à son intention.
C'est joli Astra.

Et plus tu le dis, plus ça te revient, tu crois.

Astra.

Pose dans son regard le tien, fébrile et fatigué. Puis tu tends une main pour venir attraper l'une des siennes, celle qui, dans le plus grand bordel de tes souvenirs, devait être celle que tu avais prises avant. Est-ce que c'était bien lui ?

La sensation est différente.
Alors tu sais pas vraiment.
Pour autant, tu fixes vos mains liées sans un mot, comme perdu en pleine réflexion.


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Lun 4 Mar - 18:30
Mon nom susurré, dans cet esprit noyé, à quoi cherche-t-il à s'accrocher ?

Que ces syllabes, deviennent donc son repère, je suis Etoile, je suis, Lumière, je suis, Espoir. Dans l'obscurité, égaré, j'ai accepté cette responsabilité : celle de trouver, les âmes perdues pour les ramener. La Déesse, vers lui, m'a dirigé, je ne crois ni au hasard, ni aux coincidences, j'ai conscience, que chaque choix est un tournant. Les sons qu'il murmure, sont dénués de sens, je ne vois au fond de son regard, qu'une absence de reconnaissance : il ignore, qui je suis. Est-ce important ? Non. Son esprit est touché par la Grâce de l’Oubli.

Peut-être vaut-il mieux qu'il ignore, qu'il apprenne, à redécouvrir. Peut-être est-ce mieux, que savoir, ce qu'il a été et ce qu'il est aujourd'hui. Déçu de le voir se souiller, dans ces eaux sales, de le voir s'enfoncer, au fond de cette mare croupie, gorgé, de poison. D'un sang qui suinte, par les plaies ouvertes, d'une gueule, qui n'a plus rien de la douceur autrefois, les yeux bien enfoncés, au fond des orbites. Il se tue, il se meurt, et je contemple presque langoureusement, cette oeuvre qui se décompose.

Tuméfactions, éraflures et déchirures, d'un faciès écrasé par les coups, la fatigue et les abus, il n'est pas seulement l'ombre de lui-même, il n'est qu'un amas de chairs, où la carne germe, par les bords déchirés de son épiderme. Sous mes paupières mi-closes, instinct prédateur, se repait du spectacle, alors qu'au fond de mon être, l'humanité se désole d'assister à un si triste spectacle.

Silence m'annonce qu'il n'est tout simplement pas en état d'écouter ou de répondre, peut-être devrais-je le mener à l'hôpital ? Son regard hagard, d'une conscience qui semble prête à basculer, le corps gonflé, de tout ce qu'il a ingurgité : violence, alcool amer, aigreur de l'âme. Va-t-il, vomir sur mon parquet ?

L'idée même m'agace. Si sa bile se déverse, c'est avec sa langue qu'il viendra la nettoyer.

_ … Bois.

Eau fraiche, salvatrice, purificatrice, versée dans un grand verre que je lui tends, de quoi nettoyer son foie, apaiser les nausées, nourrir son esprit. Mes yeux d'or parcourent inlassablement son corps, n'y discernent qu'une myriade de couleurs rougeoyantes, peintures fauves, qui agressent l'oeil. Souffrances palpables, pour mes prunelles reptiliennes, je m'interroge et me décide, il faut le conduire à la Clinique.

Il répète, inlassablement mon nom d'une voix faible, obéit finalement aux instructions, le voir se plier à mes demandes, me procure une certaine satisfaction.

me égarée, que se passe-t-il, pour que tu te sois momentanément détourné de ce chemin que tu as choisi d'emprunter ? Douleurs et destructions, tu cherches la mort au travers de tes décisions. Celleux qui se rendent à la fosse, savent très bien ce qu'iels y trouvent, en quoi serais-tu différent, de ce troupeau ? Et par quel élan de vie, acceptes-tu finalement l'aide et les traitements ?

_ Peut-être qu'au fond de toi, tu n'as pas tant l'envie, de mourir.

Je murmure pour moi-même, levant un sourcil lorsqu'il saisit soudain ma main dans la sienne. Impassible, inflexible, mes yeux se plantent au plus profond des siens : c'est dans son âme que je cherche des réponses. Qu'est-il arrivé, Elyas ?

Son geste m'invite à m'approcher d'un pas. Ma main libre effleure sa joue tuméfiée, délicatement, avec douceur et fermeté, mes doigts se déplient, entourent tendrement sa mâchoire, mon pouce s'égare sur sa peau. Caresse, légère, régulière, pour l'inviter, à s'apaiser, jusqu'à dégager mes mains pour masser doucement l'arrière de sa nuque. Pressions expertes, de mes doigts agiles, pour dénouer les muscles, l'inviter, à se détendre, à s'abandonner aux bras, de la Nuit, qui n'attend que de le bercer.

Mes prunelles ne lâchent pas les siennes, et s'il craint l'abandon, il comprend à présent, que je ne le laisserai pas : qu'au fond de cette rivière, je l'aiderai à se relever, s'il désire en tous cas, la quitter.

_ Repose toi, Elyas. Laisse le sommeil, t'emporter. Ne t'allonge pas, reste assis, ferme les yeux, et laisse le sommeil t'emmener.

D'une douce mais ferme pression, je l'appuie contre le canapé et d'une main, remplace mes doigts par un oreiller, avant de glisser sur ses jambes une couverture.

_ Considérons que nous sommes à présent quittes.

Je me dégage finalement, éteins la lumière, laisse celle de la Lune emplir la pièce. Sans un bruit, je me déplace et peut-être discerne-t-il mon ombre, se glisser sous la fenêtre, jusqu'à ce que m'installe en tailleurs, sous les rayons célestes. Je laisse place, à la sérénité de cet endroit, entouré de pierres, de plantes et d'un lointain son d'eau, l'on ne perçoit plus que le bruit de nos respirations.

Peut-être aurais-je dû le conduire à une Clinique, ce soir là.

Mais une part en moi, souhaite laisser à la Déesse, décider. Qu'adviendra-t-il de lui ? Survivra-t-il ?

Mes mains, se joignent en prière. Je prie, pour lui.

Quelques minutes, avant que je ne me redresse et ne m'approche d'un pas lent de lui. Ma main effleure la sienne, entoure prudemment ses doigts.

_ … Il y a une pharmacie à proximité. Nous devrions t'y emmener. Qu'en penses-tu ?

Car ce n'est pas, à la Déesse, de décider. C'est à Lui. C'est Sa vie.

Et mon devoir, est de respecter Sa volonté.

Car je sers, la Déesse et celleux qu'elle a créé.es.

Elyas, vas-tu te laisser, noyer ?
Astrophèle H. Melianthos
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