haklyone
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I'm trying to battle the night // [FB, PV : Elyas]



 
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I'm trying to battle the night // [FB, PV : Elyas]
Ephraïm Kurusu
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Ephraïm Kurusu
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Ven 25 Aoû - 10:39
_ Avez-vous vu Ephraïm ?

La question se faufile, au travers des bruits de couloir, des rumeurs, des regards. Des œillades s’échangent, compassion, inquiétudes, lassitude, certains soupirent, d’autres se redressent, des mains viennent se déposer sur les épaules de l’homme, et au lieu de réponse, des questions.

_ Est-ce que tu l’as cherché là où il a l’habitude d’aller ? Peut-être là où il allait avec son frère ?

_ Est-ce qu’il aurait eu des problèmes ?

Le père Kurusu courbe l’échine. Les dossiers sous le bras, il ne tient pas en place, va à la fenêtre, regarder l’extérieur. Son reflet lui renvoie, l’image d’un homme usé. Les cernes marquent ses traits, ces quelques jours ont été des années.

Qu’est-il arrivé à Uriel ? Dans quelles histoires il a traînées ? Où est passé Ephraïm ?

Son monde s’est écroulé, sa famille a implosé. Il redresse les lunettes sur son nez, un geste qui ne sert à rien, car il ne voit pas plus clair, il n’arrive pas mieux à réfléchir. Il tremble, il ne sait pas vraiment quand est la dernière fois qu’il a réussi à fermer l’œil – peut-être quelques minutes volées dans le fauteuil de l’hôpital ou celui du salon, où il attendait le retour de son garçon.

D’un pas lent, l’homme reprend sa marche, croise d’autres collègues, les arrête d’un geste, d’une demande automatique, d’un esprit qui tourne en rond.

_ Avez-vous vu Ephraïm ?

Ca fait plusieurs jours déjà.

A croire que perdre un fils, ne suffit pas.

_______________


Où es-tu, Ephraïm ?

Uriel demande. Les mains sur les hanches, il fait quelques pas, observe derrière les arbres, le visage éclairé d’un sourire. Un bruissement le fait se retourner et l’impact manque de le faire reculer. Campant ses talons dans le sol, ses bras l’emprisonnent. Une main se glisse dans sa crinière, alors qu’un rire franchit ses lèvres.

Tu es là, petit frère.

Mais cette fois, aucun bras ne le retient.

Rien, ne retient sa course.

Le monde défile, le sol s’échappe, tout va si vite.

Les arbres ont serré leurs rangs, il s’est enfui. La montagne a dressé ses flancs, il les a gravis. Le sable l’a ralenti, mais n’a pas suffi. La mer a rugi, ses vagues se sont assénées, elles l’ont giflé, elles l’ont sonné, elles ne l’ont pas arrêté.

Les pensées n’ont plus la force de le suivre. Il les a semées depuis longtemps déjà.

Mais tout le reste est toujours là.

Tout, tout ce qui brûle, tout ce qui tire, tout ce qui tremble, tout ce qui s’effondre, tout ce qui se casse, tout son être, ça part en morceaux.

Ses muscles se contractent, ses muscles luttent, ses articulations s’enraidissent, ça tape, dans ses côtes, ça résonne, dans sa gorge, son cœur, veut s’arracher.

Les immeubles l’écrasent, il les repousse d’un bond, un trottoir lui fait un croche-patte, il titube, récupère son équilibre, continue.

Le soleil abandonne la poursuite, c’est la lune qui prend la relève.

Les lampadaires l’éblouissent, mais ses yeux se ferment, sa tête rentre dans les épaules, une impulsion, voilà qu’il se réfugie dans les entrailles de la ville, il est, parasite, des personnes se retournent, des rictus, face à ce garçon qui n’a pas à être, ici.

Il s’enfonce, s’enfonce, et lorsqu’il rouvre les prunelles, c’est pour faire face au monstre.

Aux ruelles obscures et tortueuses. L’urine, la bile et autres fragrances l’avertissent : ici, il est loin de chez lui, ici, c’est ici, que son frère a fini.

Et cette fois, pour la première fois, il manque de tomber.

Le son qui s’arrache de ses lèvres, c’est l’agonie. Un borborygme, quand ses lèvres s’imprègnent d’une mousse blanche, d’écume, qu’il chasse d’un revers de manche – il parvient à peine à lever le bras jusqu’à son menton. Ses jambes trébuchent, il bascule, mais marche encore.

Haletant, hagard, ses cheveux s’échappent de son chignon d’habitude si bien serré. Les mèches s’évadent, sur son front, de part et d’autres de son visage. Les yeux creusés, enfoncés dans les cernes, les traits tirés, il ravale péniblement, la bave qui borde ses lèvres. L’humidité imprègne ses papilles desséchées, il est assoiffé, il est affamé, il est épuisé.

Il traîne, de plus en plus lentement, observant les pavés.

Et les pensées le rattrapent. Est-ce là, qu’Uriel est tombé ?

Ca revient l’oppresser, il veut de nouveau courir, il accélère l’allure, jusqu’à ce que son épaule rencontre le coin d’un mur. L’élan brisé le contraint à ralentir, ses yeux ont trop coulé, aucune larme ne vient plus les noyer, ça tire, ça tire dans ses yeux, ça tire dans sa cage thoracique, Ephraïm se sent étouffer.

Son frère n’est plus là pour l’arrêter.

Son frère n’est plus là.

Où est Ephraïm ?

Cette fois, il est perdu.
Ephraïm Kurusu
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Elyas Belcourt
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Dim 27 Aoû - 21:35
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Ça fait des jours que tu ne prends pas le temps de te reposer, des jours d'enquêtes, de recherches et d'auditions plus ou moins infructueuses. Les avancées sont minimes et ça t'énerve, alors c'est le plat de ta main qui claque le bureau et le regard surprit de tes collègues sur toi. Les regards dédaigneux aussi, de la plupart d'entre eux. T'es revenu il y a peu et pourtant c'est le capitaine lui-même qui t'a chargé d'enquêter sur l'agression d'un des vôtres. Beaucoup ici ne comprennent pas -et si d'ordinaire tu te fais discret le temps des orages, aujourd'hui tu as bien du mal à contrôler tes émotions.

Une main calme sur ton épaule pour attirer ton attention et tu relèves ton visage pour apercevoir Darren à tes côtés. Il grimace un peu, semblant tout aussi inquiet qu'épuisé. Alors, d'un signe de tête amical, il t'invite à sortir prendre l'air avec lui -et tu le suis docilement parce que tu sais qu'il ne s'agissait pas d'une suggestion.

Faut redescendre, tu tiendras jamais ici si après quatre mois tu pètes déjà les plombs.

Le geste tranquille s'allume une cigarette. Il ne prend pas la peine de t'en proposer, sachant parfaitement que tu ne fumes pas.

J'y arrive pas, je suis désolé. C'est toi qu'on regarde mal à cause de mes débordements en plus...

Lui qui supporte la pression et les regards indiscrets, les qu'est-ce qu'il fout avec lui ? Il a pas honte ? Pfff... Qu'il le laisse tomber ce traître. T'es pas sourd Elyas, toi tu les entends parler à longueur de journée, lui aussi, sûrement. Pourtant Darren ne semble pas vraiment en être particulièrement touché. Voilà qu'il hausse même les épaules après avoir prit une bouffée de cigarette.

Je t'ai connu moins préoccupé que ça par ces comères... Laisse tomber, ça vaut pas la peine que tu te détruises pour eux.

Et tu sais qu'il le pense sincèrement.
Peut-être qu'il a raison finalement.

Dis à Manon que tu rentres plus tôt aujourd'hui, t'as besoin de repos va. Ça fait quoi, six jours que t'as pas pioncé correctement ?

Soupire soupire l'ami résigné.

T'es pas sérieux Ely.
Avez-vous vu Ephraïm ?

Vous vous tournez, surpris, en direction de l'homme qui vous interpelle gentiment. Le père Kurusu est épuisé, l'échine courbée et s'il tente malgré tout de garder bonne figure, ses dossiers sous le bras, vous devinez sans mal la peine immense qui lui ravage de coeur. Son aîné dans le coma, et le second visiblement disparu !

Comment tenir quand tout à coup tout explose ?
On survit, le coeur détruit.

Une oeillade à Darren qui te fait signe de la tête qu'il ne l'a pas croisé, tu étires un sourire à la fois doux et compréhensif. Teinté pourtant d'amertume et de tristesse, parce que c'est une douleur que tu ne comprends pas, même après avoir tant souffert des années durant.

Navré monsieur, nous ne l'avons pas vu récemment.

Son audition était passée après tout, Darren s'en était occupé.

On va chercher et si on le trouve vous en serez le premier informé.

Le père remercie doucement puis s'en va et tu imagines son coeur plus lourd encore qu'avant votre réponse. Ne pas savoir, c'est sûrement le pire dans cette situation.

_______________


À l'orée du quartier des damnés, tu te demandes si y entrer est une bonne idée. C'est qu'ici les âmes te connaissent et, beaucoup sûrement, te détestent. C'est étrange pourtant comme tu t'y sens attiré, comme si, comme si tu n'avais pas encore tout abandonné. La sensation de tes poings qui brisent les os est si récente que tu la sens encore bouillir en toi. Prête à bondir, tu sais que tu n'en feras rien pourtant. Que tu te contenteras encore, comme tous les autres soirs, de seulement regarder. Observer le sang, les blessures, écouter les pleurs, les cris, sentir l'urine et la transpiration. Ressentir la peur et la douleur, la fierté des gagnants aussi.

T'as besoin d'y aller, sans interférer.
Un peu camé faut l'avouer.

T'arrive pas à t'en passer, t'arrive pas à oublier.

Alors tu marches, simplement. Les mains dans les poches, le dos droit mais la tête pourtant baissée. T'ignores les regards menaçants, les répliques -tu traces ta route sans un mot malgré tes poings serrés. T'es pas du genre à frapper Elyas. C'est pas toi tout ça. Même à l'époque, il y a quelques mois à peine. T'es capable de faire semblant mais bien incapable de détruire pour de vrai et seule la déesse sait à quel point t'as pourtant essayé. T'as tout tenté pour lamentablement échouer.

Et si Darren ne t'avait pas retrouvé, si vous n'aviez pas parlé, qu'il ne t'avait pas sorti de là qu'est-ce que t'aurais fais, hein ? T'aurais continué d'essayer, sûrement. T'es persistant, Elyas. Aussi borné qu'un taureau, ça t'arrache un soupir fatigué tandis que ton visage se lève vers les étoiles à peine visibles dans le ciel. T'imagines bien que le gamin des Kurusu ne soit pas venu ici, et pourtant t'es là tous les soirs à vérifier -à espérer qu'il ne connaisse pas la merde et la puanteur de ces lieux.

Mais la vérité, Elyas.
La réalité c'est que t'es persuadé qu'il est là, quelque part, et si t'en parle pas c'est parce que tu sais qu'à sa place t'aurais fait la même chose. À sa place, tu l'as faite, cette même chose. Vous n'êtes que deux gamins idiots après tout, deux gamins trop blessés, trop curieux pour reculer face aux horreurs des bas quartiers quitte à en finir brisés.

Alors où es-tu, Ephraïm ?


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Ephraïm Kurusu
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Ephraïm Kurusu
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Ven 1 Sep - 17:46
Ephraïm titube.

Les crampes le surprennent et lui arrachent un grognement, portant une main à sa hanche, il doit finalement s'adosser à un mur. La pierre froide recueille son dos brûlant, il est trempé de sueur. Il n'y a pas de quoi boire dans le coin ? Ses yeux observent la ruelle obscure dans laquelle il s'est terrée, un mouvement attire son regard.

Trois hommes marchent. Les mouvements vifs, les éclats de voix, lui font dresser la tête : aux aguets, l'équidé, par réflexe, ses muscles se contractent. La tension étire les fibres échauffées, irritée par tous ces jours passés à courir, la douleur lui fait serrer les mâchoires et il baisse l'échine. Son coeur trépide, dans sa cage thoracique.

Les hommes passent devant lui, Ephraïm relâche les tensions de ses épaules, jusqu'à ce que l'un d'eux se retourne. Amusé, c'est d'un oeil luisant qu'il dévisage l'adolescent. Et si les autres continuent, lui fait quelques pas en arrière, s'arrête, à hauteur du gamin. Se penche pour croiser son regard.

Ephraïm a les yeux fixés au sol. Ses paumes s'appuient contre la roche. Son cœur résonne dans ses oreilles, au fond de sa gorge sèche. Il déglutit, mais il n'a plus assez de salive à avaler.

L'homme, se voyant ignoré, s'approche d'un pas, le visage s'éclaire d'un sourire mauvais.

_ Hey, gamin. T'es défoncé ?

Ses yeux inquisiteurs sont une lame acérée ; il sent la pointe longer sa jugulaire, s'attarder sur ses lèvres, fixer ses paupières. La présence insistante et étouffante, de son corps épais qui s'interpose entre lui et la rue. Curiosité sale et inquisitrice, d'un adulte qui s'est arrêté, non pas par gentillesse mais par intérêt.

A croire que Brisecoeur a pris goût au sang des Kurusu.

_ Je te parle, petit con. Me force pas à te faire ouvrir ta gueule.

Les collègues d'Ephraïm le connaissent assez pour savoir, que sa colère monte par cran. Que cela commence par des insultes, qu'il hausse la voix, qu'il finit par pousser un cri, avant de balancer tout ce qui tombe sous sa main. Les étapes sont progressives et suffisamment prévisibles pour que ses professeurs savent quand intervenir.

Mais ce soir, il n'y a plus de repères. Ce soir, il n'y a plus d'étapes à franchir.

L'impact est si brutal que l'homme tombe sur les fesses. Le garçon au dessus de lui recule ses poings, haletant, ils ont le temps d'échanger un seul regard. Les yeux d' Ephraïm sont noirs. Noirs, comme un ciel d'orage, noirs comme un soir de tempête, noirs, comme les profondeurs abyssales, c'est la rage, c'est le désespoir. Et dans les prunelles de l'homme au sol, s'éclairent une lueur prédatrice : il bondit sur ses jambes, Ephraïm a pris la fuite.

_ Mais reviens !

Apostrophe l'un de ces comparses, mais l'homme oublie toute raison, c'est l'instinct du prédateur qui le pousse à courir à la suite de cette proie affaiblie. Car Ephraïm n'a pas réfléchi, son corps s'est élancé, son coeur est un tambour de guerre.

_ A l'aide ! A L'AIDE !

Au bout de la rue, quelqu'un, quelqu'un l'empêche, de partir, quelqu'un l'empêche, de s'enfuir, on va le retenir ! Alors les yeux s'écarquillent, les vêtements se déchirent, la crinière se libère, les sabots fracassent le sol pavé. Le pelage d'or et de beige trempés d'humidité recouvrent les flancs, le fougueux pur-sang hennit et se cabre, d'une ruade, il convainc l'homme qui le pourchassait de s'arrêter.

Le prédateur fait quelques pas en arrière, hésitant, il retrousse les babines et gronde, ses mains s'arment de griffes, lui n'a pas remarqué l'homme qui a effrayé l'étalon.

Et Ephraïm, qui n'a ni le flair affuté ni de vision nocturne, retombe lourdement sur ses pattes. Les flancs tressautant au rythme de son souffle affolé, l'épuisement borde ses lèvres d'une mousse épaisse, blanche, qu'il tente de recracher, nerveux, ses oreilles s'agitent en tous sens, ses yeux écarquillés vont d'un homme à l'autre, il croit que tous deux, veulent l'attraper, il ne sait pas que l'un d'eux est son allié.

Car Ephraïm, sans son frère, il ne sait plus tellement à qui se fier.

Ephraïm Kurusu
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Elyas Belcourt
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Dim 10 Sep - 16:57
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Le pas qui écume les ruelles à peine éclairées sans parvenir à le trouver. Tu te demandes s'il est réellement ici, s'il n'est pas trop tard pour lui aussi. Parce que les jours passent et, à l'image de ce soir, rien ne change. Le gamin n'est pas là et toi tu te perds toujours un peu plus dans les ombres de ton passé.

Un cri soudain pour te faire tourner la tête. Dans ton dos une silhouette effrayée qui soudain se transforme en majestueux équidé. L'animal pourtant ne semble pas bien grand, un poulain en pleine transition -t'imagines que l'homme caché dessous ne doit être qu'un enfant. Il galope à toute allure vers toi et pourtant tu ne bronches pas. Tu restes là, Elyas, sans bouger, à attendre qu'il s'approche seulement un peu plus pour brusquement s'arrêter. Montrer qu'il est grand, puissant -qu'il a peur mais qu'il sait se défendre, qu'il a l'instinct et la force de survivre au monstre qui le poursuit. Qu'il pourrait t'écraser toi qui lui barre le chemin alors qu'il n'en fait pourtant rien, pauvre âme épuisée.

Alors Elyas, une fois la démonstration finie tu ne peux que lui sourire doucement. D'aussi proche qu'il est il devrait percevoir que tu ne lui veux aucun mal mais pour le lui prouver tu lèves simplement les deux mains en l'air lentement, tu montres patte blanche et pendant ce temps le molosse avance. Mais tu ne t'en préoccupes pas, pour l'instant, cherche à la place le regard de ce poulain que tu souhaites rassurer.

Tout doux, calme-toi. Je ne te veux aucun mal, je ne suis pas ton ennemi.

L'esquisse confiante pour venir étirer tes lèvres, tu te détournes finalement de lui pour le dépasser et te planter là, entre lui et l'autre qui ne cesse de grogner.

Éloigne-toi un peu, on discutera après, d'accord ?

Tu ne lui laisses pas vraiment le choix de toute façon.
Même si avec un peu de chance tout se passera bien.

Les os de tes doigts que tu fais craquer, ceux de la nuque qui suivent aussitôt. Tu n'as pas besoin de te transformer pour t'occuper de ton adversaire, parce que tu sais bien qu'il n'y en a qu'un comme lui dans tout brisecoeur et-

Bonsoir Cillian, tu m'remets ?

T'as la voix qui porte, histoire d'être sûr qu'il t'entende bien. Le dénomé Cillian arrête brusquement sa marche, à quelques mètres à peine de toi.

Allons, je suis certain que oui. Il y a six mois, avec Érica.

Une énième altercation qui avait mal tournée, et si personne à part toi n'était intervenu, tu avais eu le mérite d'avoir mit tout le monde d'accord en t'occupant de Cillian plus rapidement qu'aucun autre ce jour-là n'aurait su le faire.

Les rotules éclatées, luxation de l'épaule, mâchoire cassée, ça te dit vraiment rien ?

Tu l'avais mit ko en trois coups, c'est sûrement pour ça.


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Jeu 14 Sep - 8:04
Est-ce ici, qu'Uriel est tombé ?

Dans une ruelle sombre, pris dans un traquenard, combien étaient-ils, pour le fracasser ?

La silhouette dressée face à lui est un mur qu'il aurait pu défoncer, mais son instinct lui a hurlé DERRIERE ! Alors l'étalon a planté ses pattes dans le sol, d'une ruade, il a convaincu le prédateur de reculer. Le surveillant d'une oeillade, ses yeux reviennent sur l'homme en face de lui, il soulève lourdement l'avant du corps, dégage la voie, ou je t'écrase, menacent les sabots qui s'abattent sur le pavé.

Mais l'homme en face de lui, a la voix douce.

Ses mains se lèvent, le poulain a instinctivement un pas de recul, mais ses oreilles se tournent en arrière pour suivre le prédateur. S'ébrouant, la mise en garde suffit à ce que le prédateur ne s'approche davantage - dans cette rue étroite, il lui sera plus difficile d'esquiver une nouvelle ruade.

Les yeux ronds de l'équidé reviennent sur l'inconnu. Rongeant un frein invisible, les dents grincent, les mâchoires travaillent, les oreilles s'agitent, c'est la douceur qu'il émane, c'est le son de sa voix, qui l'invitent à s'immobiliser. L'homme se glisse à ses côtés, ce n'est pas vers lui qu'il s'avance, mais vers l'homme qui le pourchassait.

Surpris, Ephraïm se glisse dans son dos. Reprenant son souffle, l'étalon ne s'abandonne pas à ses envies de s'enfuir, son esprit, résiste. Il fait face au prédateur, les oreilles et la queue dressées dans une attitude combative. Bien campé sur ses sabots, Ephraïm ébroue la tête, souffle et racle, l'une de ses pattes avant, piaffe instinctivement.

Car il n'a jamais été question de fuir.

Ce n'est pas pour fuir, qu'il court sans cesse. C'est jusqu'à trouver, quelque chose pour l'arrêter. Ce qu'il cherche, ce sont des réponses, à ses questionnements, c'est le soulagement, c'est l'épuisement. Il attend, que son frère l'appelle, qu'il sorte de cette chambre blanche, il espère, que son monde retrouvera ses repères, que son quotidien, redeviendra comme avant. Ne plus penser, ne plus ressentir, le besoin d'agir, d'agir.

L'homme s'interpose, entre lui et le danger.

S'avance, sans crainte.

Le monde, cesse de tourner.

Les immeubles ne défilent plus, les pavés ne s'évadent plus. Tout s'est figé. Plus aucune brise ne souffle entre les murs, plus aucun vent ne fouette son visage, la rue retient son souffle. Car le dénommé Cillian a entrouvert les mâchoires. Un grondement sourd, menaçant, franchit ses babines.

C'est un prédateur, comme de nombreux autres au fond de cette fosse, une panthère qui s'amuse à jouer avec ses proies : les faire courir, c'est ce qu'il préfère.

Son corps s'est naturellement voûté, tout en faisant face à Elyas, il essaye, instinctivement, de se glisser sur son côté. Pour le prendre à revers, ou se jeter sur le poulain, qui peut savoir ce qui se trame dans l'esprit malsain de l'homme ? Ses lèvres se déchirent en rictus carnassier, d'un homme qui a l'habitude de mordre les autres à pleines dents, dévoilant ses canines, ses mains armées de griffes.

Mais son corps porte encore probablement les stigmates de leur affrontement.

_ Qu'est-ce que tu fous là, petite merde ? Depuis quand tu t'intéresses aux adolescents toi ? Va donc baiser ta Erica, cette proie, elle est à moi.

La panthère reste prudente. Elle s'est approchée mais reste sur ses gardes ; méfiante, ses yeux surveillent l'étalon et reviennent sur Elyas.

_ Tu m'as pris par surprise la dernière fois, ça ne sera pas la même chanson cette fois.

Non.

Car un hennissement strident alerte la panthère qui se recule d'un pas. Ephraïm se cabre, retombe sur ses pattes. Et face à son impétuosité, Cillian répond d'un feulement particulièrement agressif, plaquant ses oreilles contre son crâne. Ces quelques secondes de diversion sont probablement fatales - car Cillian s'est désintéressé quelques secondes d'Elyas.
Ephraïm Kurusu
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Elyas Belcourt
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Lun 16 Oct - 10:38
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Un pas sur le côté, minuscule mais si ferme qu'il suffit à l'animal pour le dissuader de passer. C'est que tu sais, Elyas, comment il fonctionne. Tu connais ses atouts, t'en méfies bien évidemment mais dans son état tu sais que tu n'as rien à craindre -parce que tu les connais également, ses faiblesses. Tu les as apprises par coeur, tu les as crées même, il y a six mois de ça. Tu en as semé des graines qu'il a su faire germer comme un grand -esquisse maligne qui s'étire alors, bien vite remplacée par le dégoût de ses mots.

T'es dégueulasse.

Rien qu'un porc que bien d'autres auraient mené à l'abattoir depuis longtemps déjà. Il s'approche, prudent. Tu ne cilles pas.

C'est qu'un gamin, Cillian.

Posé doucement, à mi chemin entre irritation et fatigué, un brin désabusé. Mais Cillian ne t'écoute pas, il se tient prêt à mordre, arracher, il veut vous tuer toi et cet enfant juste derrière.

Décidément.
Un soupir qui passe la barrière de tes lèvres avant d'être surprit par un hennissement soudain. L'instinct alors pour reprendre le dessus, le corps se tend en un mouvement mécanique répété bien trop de fois alors que tu plies une jambe pour ensuite lui porter ton coup le plus puissant dans la rotule. L'os craque et Cillian tombe au sol, recroquevillié et mains sur les genoux.

PUTAIN D'ENFOIRÉ ARGH-

Et t'es là, Elyas, à le dominer de toute ta hauteur sans même un sourire. Immobile au-dessus de la bête incapable de se relever, tu rétorques calmement.

Tu devrais mieux te soigner la prochaine fois. Je sais bien que les brutes dans ton genre sont incapables de se tenir mais la vérité Cillian, c'est que dans ton état même le gosse aurait pu te battre.

Et tu le penses sincèrement, toujours planté là, immobile à le regarder souffrir sans en retirer aucune satisfaction. C'est ça cette différence entre vous, celle qui ne te fait pas regretter d'avoir arrêté tout ça.

J'vais t'buter ! T'es un homme mort t'entends !
Oui oui, aller. Sois sympa et calme toi un peu maintenant, j'ai un coup de fil à passer.

Le dédain qui t'amuse un peu, tu le provoques tout en t'abaissant pour venir l'immobiliser. Il se débat mais à l'heure actuelle sa force ne vaut plus grand chose et il ne te faut pas longtemps pour lui attacher les mains dans le dos et l'assoir contre un mur. À défaut de menottes, restées sagement au qg, t'utilises un serre-câble. T'en garde toujours sur toi, au cas où. Ce genre de cas ne se présente pas souvent mais tu sais te tenir prêt.

Cillian continue de crier et de vous injurier, toi plus que le gosse, tandis que tu t'éloignes pour le rejoindre. Ton téléphone à l'oreille quand tu le rejoins enfin, tu lui adresses un petit sourire et un signe pour lui demander de patienter un instant.

Elyas ?
Darren à l'autre bout du fil.

Ouai. J'ai besoin d'une patrouille à Bris-
Mais qu'est-ce que tu fous là-bas ? Elyas-

Tu soupires.

Je sais, Darren. Mais là j'ai vraiment besoin de cette patrouille. Une oeillade à l'autre qui ne cesse de beugler, micro grimace à tes lèvres, ça t'agace. ...Et d'un médecin, aussi. S'il te plaît.

T'es vraiment trop fatigué pour te battre encore en plus au téléphone et ton bras droit semble le sentir puisqu'il lâche à son tour un léger soupir.

Très bien. Je prends deux hommes et on arrive, laisse-nous dix minutes.
Merci.

Tu raccroches rapidement, avant de reporter ton attention sur le jeune poulain. Une main douce pour venir caresser son museau, s'il t'accepte, t'essaies de le rassurer et de refouler dans le même temps le tourbillon de ressentis qui boue en toi.

Désolé de t'avoir fait attendre. J'ai contacté la milice et ils vont arriver d'ici peu de temps.

Un sourire encore, à la fois emprunt de gentillesse et de fatigue. Tu réalises que tu ne t'es pas encore présenté et que même s'il doit avoir comprit que tu ne lui veux aucun mal désormais, avoir un inconnu face à soit n'est jamais très rassurant.

Moi c'est Elyas, je travaille pour la milice. Tu veux bien te détransformer s'il te plaît ? Tu es épuisé, il faut que tu te reposes maintenant.

Oui il peut se laisser aller, maintenant.
Tu es là pour veiller sur lui.

Le geste calme, tu retires ta veste longue pour la lui montrer et lui faire comprendre qu'il peut s'y réfugier.


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Elyas Belcourt
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Ephraïm Kurusu
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Mer 29 Nov - 17:44
L'affrontement agite le poulain.

Les oreilles qui s'agitent, la tête qui se balance, les sabots qui piétinent le sol, l'avant du corps qui s'élève, à une et deux reprises, prêt à se cabrer, malgré l'épuisement qui rend ses flancs luisants et ses babines, blanchies d'écume. Les yeux exorbités, par le cri de douleur. Ca ne dure qu'un instant, que quelques secondes, avant que l'adversaire ne soit déjà réduit à l'impuissance.

C'est si rapide, qu’ Ephraim se demande s'il n'a pas tourné de l'oeil un instant, mais non, son corps tient toujours sur ses pattes. Elyas s'approche, le poulain lève le nez vers lui, soufflant bruyamment des naseaux, piaffant toujours, bien qu'au fur et à mesure des minutes, les mouvements se font, plus lents.

La main qui se lève, peut un court instant, effleurer le museau à la peau veloutée ; mouvements des lèvres et des naseaux, tout ce qui bouillonne en Elyas, l'équidé le ressent, se recule d'un pas. Empathie animale, de cette tension qu'il devine et qui agite, l'instinct sauvage, mais Elyas se présente, Elyas parle, rappelle à lui, sa conscience humaine.

Le Pur Sang s'ébroue, et dans le même geste, le pelage disparaît, le corps rapetisse, les membres, se raccourcissent. Au travers des longues mèches sombres, luisent les yeux en amande, d'un bleu profond, presque noir, prunelles enfoncées, au fond des orbites creusées, sans plus de lumières pour s'y refléter. Un grand nez recourbé, lèvres fines, la peau saisie de spasmes, recouvre un corps fait de muscles fins, saillants, nerveux, les veines particulièrement épaisses, qui pulsent au rythme du coeur affolé.

Ephraïm s'est entouré de ses bras, non seulement par pudeur, mais comme pour se protéger, se rassurer, se contenir, c'est comme ça, qu’Uriel le calmait, en l'entourant, en l'emprisonnant, en l'immobilisant, tendrement. Pour lui dire, que son corps n'allait pas, éclater, qu'il n'allait pas, s'effondrer, qu'il était, tout entier, bien tenu, par ses muscles tendus et sa peau, qui le renferme. La peur, toujours, d'exploser.

La veste longue sur ses épaules, traîne jusqu'au sol, il faut dire qu’ Ephraim n'est pas bien grand.

Il attend toujours, la poussée de croissance.

La bouche sèche, il adresse une oeillade à l'homme au sol, une autre à Elyas, les traits, grimacent, les lèvres dévoilent les dents, souffrance, lorsqu'il titube sur deux pas, retombe vers l'avant ; sa main s'accroche, violemment et brusquement, au bras du Milicien. Les genoux pliés, prêts à le lâcher, Ephraïm, dans un râle, lutte pour ne pas s'écrouler.

L'effort fait trembler, tout son corps tétanisé. Les fibres musculaires asséchées, ont puisé dans leurs dernières ressources et ne parviennent plus, à le porter.

Pas de larmes à ses yeux, trop secs et rougis, respirer, assèche sa langue. La texture, rappelle le papier de verre, dont il se servait avec son frère, pour frotter, frotter, pour, bricoler, les paupières se plissent, mais il n'y a plus d'eau à en tirer. Un son s'arrache de ses lèvres, douleur, soudaine, de son coeur en morceaux, de tout ce qu'il ne parvient plus, plus à endurer, Ephraïm se sent soudain, tomber.

Malgré sa volonté, son corps a décidé d'enfin, se laisser aller.

Car la veste, sur ses épaules, rappelle celle que son frère posait toujours, pour le réchauffer. Pour lui dire, de se reposer, pour ensuite perdre sa main, dans ses cheveux si bien coiffés, pour lui dire, Ephraïm, prends soin de mon petit frère, s'il te plait.

Mais Ephraïm ne l'a pas écouté.

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Elyas Belcourt
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Lun 1 Jan - 20:46
I'm trying to
battle the night


Tu avais ouvert les yeux un peu plus grands, un instant.

Un court instant durant lequel il y avait eu l'ombre d'une main posée en caresse sur ton épaule et ce sourire qui réchauffait les coeurs. De ta surprise elle aurait sourit, tu sais. De ton corps qui vient entourer celui de cet enfant elle se serait apaisée et, Elyas tu as cette étrange impression au fond, de mourir et de renaître. Elle appelait ça la douleur du vivant, celle qui prend aux tripes tu sais.

Celle qui te fait dire que c'est bon maintenant.
Tout va bien.

On t'a cherché pendant des jours..

Le souffle au sommet de son crâne, tu fermes les yeux et le soupir se fait léger tandis que le gamin reste blotti contre toi, dans cette veste que tu avais glissée doucement sur ses épaules.

Ephraim..
Tu ne songeais pas à lui pourtant, lorsque tu le sauvais. Seulement à cet enfant en danger. Ephraim.. Dieu merci.

Je suis désolé.

Soulagé.
Fatigué.
Épuisé.

Heureux, un peu.

J'ai réussi à le sauver, Jess, tu vois.

Pardon d'avoir tardé, Ephraim.

Mais je n'ai rien lâché.
Jamais.


Tout va bien maintenant, tu peux te laisser aller.

Repose-toi.

Doucement, tu l'avais porté avant de t'assoir au sol pour le laisser se caler à sa convenance contre toi. Et entre toute cette attention que tu lui portes, d'un oeil vigilant toujours tu veilles en fort, à ce que l'autre ne fasse rien. Si ses cris ne se sont pas tus toi tu t'en fiche car ce n'est pas ce qui importe à présent.

Non à présent il n'y avait plus que lui, l'enfant.


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Ephraïm Kurusu
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Jeu 8 Fév - 14:54
Ephraïm sent le souffle dans ses cheveux, la chaleur contre sa peau, la voix, à ses oreilles.

Il ne réagit pas, se contente d’un lent battement de cils, signe qu’il est conscient, qu’il l’entend, mais qu’il ne sait pas comment réagir. L’esprit égaré, le cœur bouleversé, Ephraïm a couru, le monde a défilé sous ses pieds, mais la réalité vient le rattraper de plein fouet.

Qu’il a beau hurlé, se débattre, se déchaîner, son frère, n’est plus là. Ses yeux se plissent sous l’effort, des larmes qui ne peuvent de toute façon plus couler, il est assoiffé. La présence d’un Milicien lui apporte réconfort et réassurance, il sait qu’il n’a rien à craindre de cette famille.

Les mains réfugiées dans les manches trop grandes, ses bras pendent finalement de chaque côté de son corps, le haut de son torse, sa tête, appuyés contre le torse de l’homme qui parvient à soutenir son poids. Car il ne faut pas se fier à la finesse de sa silhouette : il pèse. Est-ce le poids de ses muscles tétanisés, de ce cœur trop lourd, de toutes ces émotions, qui prennent tant de place ?

Il se sent écrasé. Les épaules broyées. Le dos voûté. La vision d’Uriel, sur son lit d’hôpital, visage tuméfié, branché, de partout, attaché au lit, prisonnier. Les murs blancs resserrés, l’impression d’être, enfermé, d’étouffer, de ne plus pouvoir, s’échapper. D’avoir abandonné son frère là-bas, tout ça pour courir après des chimères. Se dire que tout ça n’était qu’un rêve, qu’il tomberait sur Uriel en patrouille, qu’il le croiserait dans une ruelle, mais tout ce qu’il voit, ce sont des murs sales et des pavés.

Les excuses lui font redresser les prunelles. Aucun mot ne franchit ses lèvres, mais ses sourcils se froncent, il secoue légèrement la tête, ce n’est rien, ce n’est pas lui, il n’est pas responsable. Ce n’est pas lui, qui a foutu son frère dans ce lit, ce n’est pas lui, qui a brisé ses mâchoires, ses côtes, ses os, ce n’est pas lui, qui a poussé Ephraïm dehors, qui l’a fait courir, ce n’est pas lui, qui l’a fait fuir.

Que voulait donc l’effronté ? Défier le Destin. Faire couler le sang, le sien ou celui des coupables, pour faire revenir son frère. Comme si cela, pouvait effacer le mauvais sort, payer le tribut, exigé. Il se laisse faire, quand Elyas le soulève, l’entraîne jusqu’au mur, l’installe près de lui. Ephraïm n’a plus aucune force à opposer.

Vaincu, il se laisse aller.

S’endort même, malgré l’odeur étrangère, présence pourtant familière, d’un aîné qui l’a pris sous son aile. Il se réveille un peu plus tard, quand il y a du mouvement. Si Elyas a averti ses parents, son père et sa mère se sont précipités. Les retrouvailles ont été pleines d’émotions, d’une mère qui a embrassé son fils, d’un père qui a pleuré, tous deux ont serré à plusieurs reprises la main d’Elyas, avant qu’Ephraïm ne soit ramené chez eux.

Si Elyas a fait le choix de le conduire chez lui, Ephraïm a suivi sans discuter ; amorphe en apparence, le regard pourtant vif et inquiet, il s’est jeté sur le verre d’eau qu’on pouvait lui offrir, bu jusqu’à plus soif, jusqu’à s’assoir sur le canapé et regarder par la fenêtre.

_ Merci… d’être venu me chercher…

Aurait-il finalement glissé, d’une voix rendue rauque par l’assèchement de ses cordes vocales. Le jeune homme encore sidéré par la nouvelle d’Uriel et par la soirée qu’il vient de passer, n’est malheureusement pas des plus bavards. L’esprit plongé ailleurs, dans ses pensées et la stupeur, à chercher encore, quels seraient ses nouveaux repères dans son monde qui s’écroule.

_ Merci.

Peut-être qu’Haklyone s’apaisera, après ce premier tribut.

Et Ephraïm se demande, se demandera toujours, pourquoi lui ? Pourquoi l’a-t-on aidé lui, alors qu’Uriel est tombé ? Pourquoi a-t-il eu cette chance, que son aîné n’a pas eu ?

Pourquoi est-il, survivant ?

Plus tard, lorsqu’ils se recroisent, Ephraïm s’est incliné.

_ Merci pour votre aide.

Les yeux cernés, le jeune homme a repris de la vigueur, assez pour se tenir droit et saluer comme il se doit Elyas.

_ Ma famille vous en est reconnaissante.

Une hésitation, avant que ses yeux ne se plantent dans ceux d’Elyas.

_ … Trouvez les salauds qui ont fait ça à mon frère. Ils doivent payer.

La voix, ferme, tremble pourtant, sous la montée de la colère. Et sur ces mots, Ephraïm s’est finalement détourné. Calme apparent, d’un geyser toujours prêt à exploser.

Ce jour, est peut-être le seul où Ephraïm n’a eu d’autres choix, que dévoiler sa vulnérabilité.
Ephraïm Kurusu
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