haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
Missing Piece - PV : Wren



 
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Missing Piece - PV : Wren
Jayson Wymer
Maison des Roses et de l'Ombre
Jayson Wymer
Feat : Missing Piece - PV : Wren Tumblr_ob3rgg1TcM1r94bydo1_400
Âme : Bullmastif
Métier : Gérant de salon de thé / Streamer
Lenss : 281
Messages : 156
Date d'inscription : 22/10/2022
Lun 26 Juin - 16:57
Les nuits d’insomnie, Jayson les pensait loin derrière lui.

Accoudé à la fenêtre, l’homme contemple les rues vides, à cette heure. Au loin, un lampadaire blafard, au dessus de sa tête, les étoiles faiblissent. Un vent frais s’égare le long de sa joue, agite ses mèches sombres, méchées de gris. Une de ses mains pend dans le vide, et Jayson n’adresse qu’une œillade à ses nombreuses cicatrices. Les crevasses et les brûlures de cigarettes, les rides et les estafilades, abandonnent sur son derme des constellations qu’il ne sait pas lire. Il les lève vers ses yeux, mais tout ce qu’il y voit, ce sont les années gâchées.

Et cette même main s’enfonce dans sa barbe de quelques jours, les poils drus taquinent son vieux cuir, il ne sent plus grand-chose, du bout des doigts. Les paupières s’alourdissent sur ses yeux noirs. Sa tête retombe légèrement, assis sur sa chaise, il arrive à s’endormir quelques instants.

Les cauchemars reviennent, non pas des scènes qui se dessinent, ce ne sont que quelques bribes. Eclats, de voix et de verre, cris et coups, les sursauts de sa chair l’arrachent de sa somnolence. La nervosité au fond des veines, la boule bien logée au fond de ses viscères, Jayson se redresse, il fait le tour de la maison, il passe par la salle de bains, se mouille le visage et les mains. Il passe devant la chambre d’Ashe, hésite, toque un coup bref, entrouvre la porte.

La lumière passe, par l’entrebâillement. Eclaire la silhouette lovée sous la couverture. Jayson sourit, à la vue de quelques mèches argentées. Il reste un moment à écouter le souffle paisible d’Ashe, qui dort à poings fermés. Et le père prend sa forme de chien, l’énorme bullmastiff s’allonge dans un soupir, devant la porte de l’adolescent. Sa grosse tête s’écrase contre ses pattes et ses yeux se ferment, pour quelques heures. Jusqu’à ce qu’un coup de pied maladroit dans les côtes ne l’éveille dans un couinement, Ashe trébuche, jure mais perd ses mains dans le pelage de son père.

_ Qu’est-ce que tu fous là ? Bougonne l’adolescent. Encore ensommeillé, il titube jusqu’à la salle de bains et referme la porte. Jayson se redresse sur ses pattes.

Il veille.

Il veille, parce qu’il a peur, depuis ce soir là. C’était il y a quelques années. Avant qu’Agnès ne puisse plus l’approcher, avant qu’elle n’ait perdu tous ces liens qu’elle avait.

Le film était bien. Jayson montait paisiblement les escaliers, pendant qu’Ashe se versait un verre de lait. L’homme massait sa nuque d’une main, rester assis quelques heures, ce n’était pas bon pour son vieux dos. Pensait-il en posant la main sur la poignée de sa porte, l’ouvrant d’un léger mouvement d’épaules. Dans la pénombre, un mouvement, un cliquetis, tout son être, s’était immobilisé, les oreilles dressées. Son cœur s’était arrêté. Le canon d’une arme. Pointée vers son torse. Un homme debout. Dans sa chambre. A bout portant – il aurait tiré, sa cage thoracique aurait probablement explosé. Jayson avait senti le froid, dans tout son dos, les yeux écarquillés, incapable de bouger. Et son fils, qui montait l’escalier. Son fils.

Le souvenir, comme un coup de poignard, Jayson doit s’appuyer contre le mur. Haletant, il ferme les yeux et finalement, porte une main à ses paupières.

Depuis qu’il a vu Mortimer, les nuits ne sont plus aussi sereines. Il ne se sent plus en sécurité chez lui.

Jayson soupire.

C’est terrible. Terrible de constater qu’il n’y a pas d’endroits où il peut réellement s’abriter.
Car même lorsqu’Agnès est loin, qu’il se croit hors de danger, on finit toujours par le rattraper. Parfois, c’est dur de ne pas baisser les bras. De ne pas désespérer. Et Jayson, depuis plusieurs jours, s’est renfermé.

Il a fini par demander à Wren si iel était disponible, pour qu’iels se voient. Papoter, autour d’un café. Il a proposé de l’attendre à la sortie de son cabinet. Jayson lui a préparé une de ses boissons préférées, qu’il garde bien au chaud dans un petit panier à emporter. Il leur a pris de quoi grignoter, des cookies fourrés à la pomme et saupoudrés de cannelle, c’est lui qui les a faits le matin même. Les odeurs viennent chatouiller ses narines, le vieux chien les renifle. L’odeur l’apaise un peu.

Il porte sa veste en cuir, sur son t-shirt rouge, un jean, ses baskets. L’homme ne paye pas de mine, à dire vrai, beaucoup le pensent tout juste sortis de prison, avec sa sale tête. Les traits burinés, les yeux enfoncés dans les orbites, un gros nez tordu par les coups, la barbe drue de quelques jours dissimule les cicatrices, celles qui traversent les lèvres, le coin des mâchoires. Sourcils broussailleux, sur des yeux noirs cernés, les cheveux bruns méchés de gris, la corpulence épaisse, épaules carrées et embonpoint discret, l’homme, en réalité, est bien loin d’être ce que son aspect laisse imaginer.

Quand, comment est-ce qu’il a rencontré Wren ? C’est une longue histoire. Faite de sang et de souffrance. Jayson se souvient, de l’état dans lequel iel a pu être, de cette blessure qu’il a fait de son mieux pour soigner, mais lorsqu’il a vu, lorsqu’il a compris, il s’est dit, comment je vais lui dire ? Lui dire, qu’iel a perdu son œil. C’est sorti finalement tout seul, sa main posée sur celle de lea blessé.e, ses doigts enserrant les siens, Je suis désolé, qu’il a dit Jayson, comme s’il était responsable, comme s’il était coupable.

Mais Jayson, a été, est et sera toujours l’Ange gardien de la Fosse, l’infirmier qui offre ses soins, à celleux dans le besoin. Et plus les années passent, plus Jayson craint que ses efforts ne soient vains. Que tout ce qu’il fasse, ça ne soit que retarder l’échéance, augmenter les paris, perpétuer les massacres. Mais est-ce qu’un jour, tous ces prédateurs seront repus du sang, de larmes, de morts ? Jayson sait, au fond de lui, que ça ne s’arrêtera jamais, alors lui non plus n’abandonne pas, il continue à donner, tout ce qu’il peut donner.

Et il y a des âmes, comme Wren, qui lui redonnent espoir.

Wren se bat, avec lui. Wren est un.e allié.e.

Est-ce pour ça qu’il vient aujourd’hui ? Pour avoir une épaule contre laquelle s’appuyer. Pour se rassurer. Pour échanger, se réconforter, se rappeler, tout ce qu’il a fait et tout ce qu’il doit continuer à faire. Mortimer prétendait que l’altruisme n’existait pas, et parfois, Jayson se demande s’il ne devrait pas abandonner, baisser les bras.

Mais lorsqu’il voit Wren, Jayson oublie tous ces doutes, il sait qu’il a fait le bon choix. Qu’il doit continuer le combat.

Un mouvement attire son regard, une odeur familière, Jayson sourit et s’avance de deux pas.

_ Wren ! Je nous ai pris de quoi goûter ! Comment est-ce que tu vas ?

La voix, comme toujours, est chaleureuse. Ses traits s’apaisent, ses yeux noirs s’attendrissent, un sourire franc, éclaire ses lèvres, sans tenir compte des cicatrices. Il ouvre le paquet et récupère la boisson chaude, qu’il lui offre.

_ Tiens. J’espère que ça sera à ton goût ! C’est moi qui l’ai fait ! Ca devrait être encore chaud… Fais attention de ne pas te brûler.

Conseille-t-il, par réflexe.

Car malgré tout ce qu’il craint, le naturel revient toujours au galop : cet altruisme lui colle à la peau.


_________________
Spoiler:
Jayson Wymer
Revenir en haut Aller en bas
Wren Momsen
Maison du Souffle et des Cendres
Wren Momsen
Âme : Dalmatien.
Métier : Assistant.e sociale, ancien.ne combattant.e de la fosse.
Double compte : Helen — Kian
Lenss : 80
Messages : 71
Date d'inscription : 02/04/2023
Mar 25 Juil - 9:47
Missing PieceGrande Rue des Mondes @Jayson Wymer Avril 2099



Plongé.e dans les lignes qui débordent de tous les dossiers éparpillés sur ton bureau, la voix de ta supérieur se fond dans le décor terne de vos locaux. Machinalement, tu tends la main vers ta tasse de café pour te rendre compte une fois celle-ci aux lèvres qu’elle est vide depuis déjà un moment. Tu restes alors immobile, l’œil fixé au fond du contenant, l’esprit piégé entre les songes profonds et la réalité, comme si tu avais été la seule personne dans la pièce à cesser de fonctionner et que le monde tout autour était trop occupé à vivre pour te ramener les pieds sur Terre.


« Momsen ? »


Cette fois-ci, la tonalité ferme de cet appel provenant de ta supérieure —il faut croire qu’elle n’était pas qu’un grésillement vide qui tournait en boucle dans ta tête— finit par te tirer brutalement dans le moment présent, comme si ta conscience était tombée de sa chaise et que tous tes sens s’étaient mis en alerte d’un coup. Tu la regardes, cachant tant bien que mal cette surprise, tu te fais violence pour préserver ce masque de professionnalisme que tu as appris à revêtir dans ce genre de situation.


« T’es avec moi ou tu rêves, là ? »
« Oui, non. Excuse-moi, j’étais ailleurs. »


Tu viens masser délicatement ta tempe pour essayer de chasser cet état de semi-conscience qui colle encore à tes neurones, avant que finalement, la sentence tombe.


« Bon, écoute, pause de cinq minutes. Je pense qu’on en a besoin, toi comme moi. »


Les vapeurs toxiques de ta cigarette planent autour de ta silhouette alors que ton œil fixe le misérable coin fumeur où les mégots froids s’empilent tout autour d’une minuscule corbeille fixée à un poteau. L’odeur du tabac colle à tes vêtements, à tes cheveux, à ta peau, si bien que tu n’arrives plus à la sentir, comme si elle faisait partie de toi, maladroitement mêlée aux senteurs neutres de ton gel douche. De nouveau, tu aspires une bouffée d’air intoxiqué, peut être que la prochaine fois, ton existence cessera dans ce dernier souffle empoisonné.

Quand est-ce que la vie est devenu si compliquée à gérer ? Tu savais qu’en sortant de la fosse, rien ne serait plus pareil. Tu savais qu’en sortant de la fosse, tu perdrais autant que tu as donné : tes ami·es, tes repères, ton ancienne vie. Est-ce que tu regrettes ? Non. Tout du moins, tu essaies. Car il est difficile de se détacher de ses vices primaires, et dans ton cas, tu sais qu’une allumette pourrait sans doute réveiller l’incendie qui sommeille en toi. Alors tu fermes l’œil, l’absence du second finit toujours par t’apaiser. C’est comme ça.

Les aiguilles sur le cadran de ta montre tournent sans contre-façons, les notifications de message sur ton écran de téléphone suivent le mouvement. Alors, au bout d’un moment, silencieusement, poliment, tu prends tes affaires et tu t’en vas.

Quelques pas seulement et voilà que dans une bouffée d’air frais tu retrouves le visage lumineux de Jayson. Alors que le soleil accentue la nuit, ton ami a pourtant réussi à te sortir de l’ombre, même si les rayons te brulent encore un peu la peau. Il a récupéré ta vieille carcasse crasseuse et t’a redonné vie. Et quand bien même le travail est toujours en cours, c’est un espoir auquel tu t’accroches sans relâches. Parce qu’après tout, c’est tout ce qu’il te reste.

Cigarette encore éteinte au coin du bec, tu rejoins ton ami en la retirant de tes lèvres pour profiter des récompenses de ta journée. Un fin sourire tire sur la commissure de tes lèvres, tu prends place dans ce petit coin aménagé, ton œil roule dans son orbite pour capter le regard du grand gaillard.


« On a connu pire. Et toi ? »


L’odeur du café détend tes muscles tandis que Jayson te tends le gobelet. Tes mains osseuses le récupèrent délicatement, un remerciement se glisse entre tes lèvres à son égard. La vue des cookies t’arrache même un rire, faible, à peine audible, mais sincère.
((Il faut savoir les reconnaître, ces rires))


« Décidément, Jay … J’en connais pas deux comme toi. »


Quand on passe dix ans à mordre, griffer, lacérer, et pire encore, des animas, on en oublie à quel point le monde extérieur peut être … gentil. Simplement, naturellement, profondément, gentil. Et ça, plus encore que la boisson chaude, ça te réchauffe bien le coeur.


« Qu’est-ce que tu racontes de beau ? »

bettyleg

_________________
Missing Piece - PV : Wren OwmnMissing Piece - PV : Wren Qg76
Missing Piece - PV : Wren Jj2c
Cadeaux :
Wren Momsen
https://haklyone.forumactif.com/t873-breezeblocks-wren https://haklyone.forumactif.com/t894-death-of-the-phone-call-wrens-relationships
Revenir en haut Aller en bas
Jayson Wymer
Maison des Roses et de l'Ombre
Jayson Wymer
Feat : Missing Piece - PV : Wren Tumblr_ob3rgg1TcM1r94bydo1_400
Âme : Bullmastif
Métier : Gérant de salon de thé / Streamer
Lenss : 281
Messages : 156
Date d'inscription : 22/10/2022
Mar 25 Juil - 17:05
Wren apparaît.

Le chien qu’il est fait plusieurs pas en avant pour l’accueillir, le visage éclairé d’un sourire et les mains emplies, de toutes ces petites choses qui font toujours plaisir. Il n’y a rien de mieux qu’une boisson chaude, pour réconforter le coeur, et que quelques douceurs, pour alléger les papilles. A moins que ce ne soit l’inverse ?

Jayson est heureux de lea retrouver, s’il avait chien, sa queue se serait agitée dans tous les sens : au lieu de ça, il ouvre seulement le sac en carton, laisse Wren récupérer, ce qui lui revient. Le café, les quelques biscuits, Jayson s’empare déjà d’un cookie, qu’il rompt entre ses mâchoires. Gourmand, c’est avec impatience qu’il l’attendait, et maintenant, il n’a plus qu’à savourer ! La surface est craquante, l’intérieur, moelleux, il aime sentir le sucre et les fruits s’écraser sur sa langue. Les arômes montent à ses narines, se mêlent étrangement à l’odeur entêtante qui accompagne toujours Wren.

Une traînée de fumée, vieille odeur de tabac froid, ça traîne comme l’aura morbide, d’une mort toujours perchée à son épaule, d’une mort toujours suspendue à ses lèvres. Elle est éteinte, et Jayson se demande, depuis combien d’années a–t-il arrêté ? Remplaçant la clope, par une vapoteuse aux parfums bien chimiques, les fragrances artificielles sont celles qui couvrent au mieux son flair extraordinaire.

Car avant, il noyait les aigreurs du sang, du pus et des larmes, d’une vapeur tabagique, jusqu’à ce qu’il ait son fils dans ses bras, qu’il se dise que toute cette odeur, ce n’était pas bon pour ses petits poumons, pas bons pour les siens non plus, et ça rappelait bien trop Agnès. Les cigarettes écrasées sur son cuir ont laissé crevasses et cratères, combien de comètes sont venues s’y écraser, tous les rêves et les promesses, réduits en cendres éparpillées. Le mariage était un voeu qui ne s’était jamais réalisé : une chimère emportée par les météorites, cataclysme.

Il n’y eut qu’un survivant.

Jayson surprend le rire, discret et sincère, qui l’étreint et l’invite à sourire, à rester un instant, pour le simple bonheur, d’écouter ce moment. Fragile, éphémère, il s’étouffe derrière les lippes, l’oeil qui roule dans l’orbite, mais Jayson le voit encore au fond de la pupille. Cet éclat de vie - la Mort, n’a pas tout pris.

Et son propre sourire s’étire. La chaleur, ne vient pas seulement de la tasse qu’il a entre ses doigts, elle germe dans son coeur, s’épanouit dans sa cage thoracique, il se sent bien. D’un pas, il engage naturellement celui de Wren, et toustes deux s’avancent paisiblement, le nez au vent.

_ Je suis content que ça n’aille pas si mal.

Et il est sincère : il est important de fêter chaque petite victoire.

_ Heureusement que y’en a pas deux des comme moi, sinon, il ne resterait pas beaucoup de cookies pour les autres…

Il pouffe en haussant les épaules, il ne fait plus vraiment attention à sa ligne. Passé la cinquantaine, il n’a plus envie de s’ennuyer avec son tour de taille ou celui des cuisses : il assume son embonpoint et ses cuisses épaisses, de quoi envelopper un peu, ce coeur trop sensible.

La question d’ailleurs, le fait hésiter un instant. Jayson ne sait jamais comment dire, ce qui le travaille. Ce qui pèse, ce qui l’inquiète, beaucoup connaissent son histoire, il l’a tant de fois racontée, et pourtant, il n’est jamais simple d’y penser. De dire, que certains fantômes du passé reviennent le hanter.

Il se sent las, il ferme les yeux et soupire, sa main libre remonte le long de sa nuque. Mais un sourire éclot sur ses lèvres et finalement, ses prunelles brillent de fierté.

_ Ashe a réussi son année. On va fêter ça… Je ne sais pas encore comment. Je cherche quelque chose à lui proposer, une activité sympa qui pourrait lui faire plaisir, peut-être se prendre quelques jours au bord de la plage ou se prévoir une randonnée ? Le salon de thé se porte à merveilles, j’ai des client.es réguliers.es, mes employés sont parfait.es…

Il hausse les épaules.

_ Il y a eu ce fameux bal…

Son sourire meurt, sur ses épaules. La Mort, il la sent, son haleine froide sur sa nuque, lui fait dresser les poils. Il frissonne, d’ailleurs, préfère reprendre une gorgée de sa boisson.

_ C’était le premier auquel je retournais depuis oulà… très, très, très longtemps. Je devais être à peine sorti de l’adolescence - pour dire à quel point c’est vieux !

Sourit-il, dans un rire bref, qui se tait bien vite quand ses lèvres se referment.

_ Je ne sais pas si… si je referai ça un jour, vu comme ça c’est passé.

Les transformations imprévues, contraintes et forcées, la substance dissimulée. La rencontre avec Mortimer, qui l’avait chamboulé, qui l’avait renvoyé dans le fossé. Il croyait s’en être sorti ; il s’était senti basculer. Depuis, il essaye de ramper, hors de cette fosse, hors de ce charnier, loin de ce cimetière, où il a déjà enterré tant d’années.

Agnès n’est plus là. Mais elle a laissé derrière elle un terrain miné.

Et à chaque fois qu’il s’avance, il prend le risque de poser le pied, sur une pensée, un souvenir, quelque chose, qui va exploser, qui va lui arracher, un peu plus de lui. Et à chaque fois, il faut se reconstruire, qu’est-il ? Phénix ou androïdes, revit-il ou cherche-t-il seulement à remplacer les pièces défectueuses, par d’autres morceaux ramassés, en espérant que cela suffirait à continuer ?

Pour aller où ? Marcher, jusqu’au bout, il ne sait pas, marcher jusqu’à ce qu’un jour, ses traumatismes soient loin derrière lui, qu’il n’ait plus peur d’avoir à poser le pied ou l’esprit.

_ Enfin désolé, c’est pas tout aussi beau que je voudrais, mais ne t’inquiète pas, ça ira mieux, ça va déjà mieux. Je suis content de te voir ! Et toi, comment ça se passe ? Comment a été ta journée ?

_________________
Spoiler:
Jayson Wymer
Revenir en haut Aller en bas
Wren Momsen
Maison du Souffle et des Cendres
Wren Momsen
Âme : Dalmatien.
Métier : Assistant.e sociale, ancien.ne combattant.e de la fosse.
Double compte : Helen — Kian
Lenss : 80
Messages : 71
Date d'inscription : 02/04/2023
Jeu 10 Aoû - 14:56
Jayson et son sourire. Jayson et ses traits d'humour. Jayson et ses attentions sans contrefaçons. Jayson et sa gentillesse sans limite. Jayson et sa présence. Juste, Jayson.

Là où d'autres ont fermé les yeux sur ton état, sur ta détresse, Jayson, lui, fait partie de ces gens qui t'ont tendu la main, même quand tu refusais de la saisir. Il est resté là, le bras suspendu dans le vide, sans même attendre de toi que tu le rejoignes. Il t'a simplement fait savoir que c'était possible. Qu'un autre chemin, une autre destinée, une autre vie était possible.

Tu n'en voulais pas à d'autres d'avoir essayé puis d'être parti. Tu n'en voulais pas à celles et ceux qui, fatigué.es, s'étaient retourné.es sans compromis. Tu n'en voulais à personne, si ce n'est toi même, pour avoir fait fuir les bons sentiments et les bons esprits.

Mais voilà, Jayson ne s'est pas laissé berné, lui. Et voilà qu'aujourd'hui, c'est toi qui ne peut plus le lâcher.

Tu trempes silencieusement tes lèvres dans ton café, écoutant d'une oreille attentive les nouvelles de ton ami. Une vie ordinaire, une vie de père. Sans l'avouer, tu sais au fond que tu jalouses un peu Jayson pour tout ce qu'il a et que tu n'aurais peut être jamais : un enfant. Mais tu te contentes d'un sourire, tu sens comme une douleur fantôme au fond de ton œil sans vie.


« Félicitations. Tu dois être fier. »


Tu poses momentanément ton gobelet pour saisir une friandise, tu en casses un bout du bout des doigts, quelques miettes s'éparpillent alors que tu le portes à ta bouche.


« C'est bien la plage. Une petite journée au bord de la mer, ça vous fera du bien. »


Le sujet du bal vient ensuite sur le tapis, tu regardes Jayson du coin de l'œil. Les bals, toi, ça te dit jamais rien. Tu n'étais jamais contre une petite fête, même grosse si la musique était bonne, mais un bal, c'était encore autrechose. Plus de monde, plus d'étiquette, et plus de risque de croiser tes parents. Tu reprends un morceau de cookie.


« Ouais. De ce que j'ai lu, ça devait pas être joyeux, vers la fin. J'espèreque ça va de ce côté-là.  »


T'es bien content.e de pas y être allé.e. Jayson se confond en excuse, tu reprends une gorgée de café avant de répondre.


« Oh, t'excuses pas. Tout n'a pas à être beau. Parfois, ça fait du bien de raconter les choses moches aussi. »


Peut être qu'à toi aussi, ça te ferait du bien, après tout.


« Ma journée ... Bah, pas bien réjouissante, comme d'habitude. Y'a des jours plus difficiles que d'autres, ça arrive. »


Tu ne semblais pas vraiment vouloir t'étaler sur le sujet. Il fallait dire que certains dossiers faisaient parfois écho à ton propre parcours. Et faire face à tes démons, quand bien même ils étaient dans la vie de quelqu'un qui n'était pas toi, c'était compliqué. Et il y avait autre chose. Tu finis par saisir la cigarette intacte, laissée de côté, tu la glisses entre tes lèvres avant de l'allumer.


« J'ai croisé Madigan, l’autre jour. »


Silence pesant, lourd de paroles que tu n'oseras pas prononcé. Mais Jayson, il est trop attentionné pour ne pas te questionner, quand bien même il s'arrêtera dès tes premières réticences.

_________________
Missing Piece - PV : Wren OwmnMissing Piece - PV : Wren Qg76
Missing Piece - PV : Wren Jj2c
Cadeaux :
Wren Momsen
https://haklyone.forumactif.com/t873-breezeblocks-wren https://haklyone.forumactif.com/t894-death-of-the-phone-call-wrens-relationships
Revenir en haut Aller en bas
Jayson Wymer
Maison des Roses et de l'Ombre
Jayson Wymer
Feat : Missing Piece - PV : Wren Tumblr_ob3rgg1TcM1r94bydo1_400
Âme : Bullmastif
Métier : Gérant de salon de thé / Streamer
Lenss : 281
Messages : 156
Date d'inscription : 22/10/2022
Mer 30 Aoû - 15:24
Quand Wren prend une gorgée de café, ses yeux se lèvent tout naturellement pour l'observer.

Jayson veut s'assurer que ça lui plaît ! Que ce qu'il fait, est bien. C'est instinctif, il ne peut pas oublier ce qu'il a appris à faire durant ces 50 dernières années. Pour Agnès, ce n'était jamais assez, ce n'était jamais ce qu'il fallait, le café aurait fini renversé ou jeté dans une poubelle, mais Wren comme tant d'autres ne sont pas comme elle. Soulagé et satisfait , il constate que la boisson est au goût de son ami.e, alors il reprend un peu de la sienne et laisse échapper un soupir.

Les épaules relâchées , un sourire persistant sur les lèvres, il marche à ses côtés et son sourire s'élargit à la remarque de Wren.

_ Ouais. Je suis fier de lui. De nous.

Il lui adresse une oeillade complice.

_ Ca sera bien. Je t'enverrai une carte postale pour décorer ton bureau et puis, si tu veux, on pourra aller s'y faire un pique-nique à la sortie du travail, si un jour ça te tente ! Tu aimes bien la mer ?

A la mention de la fin du bal, le sourire de Jayson s'affaiblit, ses yeux s'abaissent, son gobelet entre ses mains, il ne répond pas. Et Wren sent probablement, par empathie canine ou son odeur, si iel est attentif.ve, un relent de peur. C'est aigre, c'est amer, c'est métallique, c'est le bullmastiff qui glisse sa queue entre ses jambes, cette odeur, colle toujours un peu à la peau du quinquagénaire. Mais cette fois, elle est plus perceptible, elle se voit, les rides s'enfoncent au coin des babines et les prunelles si douces, s'assombrissent. Jayson n'a pas passé un bon moment.

_C'était dur.

Il reconnaît. Il y a toujours cette pudeur, à avouer qu'il a eu peur, qu'il a eu mal, que ça n'allait pas, ça, ce n'est pas seulement à cause d'Agnès, mais de tout le reste. De cette société qui dicte, qu'un homme de son âge et de sa carrure, ça doit être "solide", ça doit être "impassible", et autres imbécilités, comme si la sensibilité était un tord, une gêne, quelque chose qu'il ne faut pas avouer.

Jayson ne sourit plus, il gratte l'arrière de son crâne de sa main libre.

_Il s'est passé beaucoup de choses. Je suis en colère contre mon maître de maison. Je suis inquiet de ce qu'il s'est passé et j'ai croisé d'anciennes connaissances.

Jayson admet sa colère, d'un ton pourtant maîtrisé, sans manifester d'éclats de voix ou de regard noir. Jayson reconnaît ce sentiment, sans culpabilité, sans éclater, c'est suffisamment rare pour être noté. C'est une émotion qu'il a l'habitude de dissimuler.

_ Oui… Je comprends ce que tu veux dire. D'un coté, ça veut dire qu'il y a des jours plus faciles que d'autres, en comparaison.

Jayson retrouve le sourire : il a toujours cette manie de voir le positif. Jusqu'à entendre le nom de Madigan : décontenancé, ses yeux battent à plusieurs reprises avant qu'il ne laisse le silence prendre ses aises. Non pas par inconfort, mais pour laisser le temps à Wren de prévenir si iel ne veut pas en dire plus. Constatant qu'il n'y a pas de refus clair, Jayson glisse sa main libre dans sa poche et relève.

_ Oh Madigan… Ca faisait combien de temps que vous ne vous étiez pas vu.es ? Comment est-ce que ça s'est passé ?

Il demande. Comme si rien n'était, pour ne pas ajouter au poids que Wren porte sur les épaules, pour dire qu'en cet instant, il est à son écoute, qu'il est prêt à recevoir, tout ce qu'iel est prêt.e à confier.

_ Et… Comment tu te sens, depuis, Wren ?

Glisse-t-il, pour conclure le questionnement. Pour permettre à Wren de choisir à quoi répondre, pour l'inviter à mettre des mots, sur ce que le corps exprime.

Madigan… Ca a l'air d'une assez bonne personne, du peu que Jayson sait - bien meilleure qu'Agnès ! Ce n'est pas bien difficile, peut-être devrait-il chercher un autre exemple pour évaluer la bienveillance des gens, songe-t-il en prenant une gorgée de son café.

Ses yeux reviennent effleurer Wren, pas seulement son visage mais ses mouvements. Car il sait que le corps a ses propres mots, qu'il s'exprime parfois, bien avant la tête. Il veut être présent pour iel, comme il l'a déjà été, car il ne veut pas lea voir s'enfoncer.

Car il sait, qu'il est rare que Wren tende la main, et qu'il compte bien la saisir - l'arracher, de tout ce qui menace de l'engloutir.

_________________
Spoiler:
Jayson Wymer
Revenir en haut Aller en bas
Wren Momsen
Maison du Souffle et des Cendres
Wren Momsen
Âme : Dalmatien.
Métier : Assistant.e sociale, ancien.ne combattant.e de la fosse.
Double compte : Helen — Kian
Lenss : 80
Messages : 71
Date d'inscription : 02/04/2023
Mer 1 Nov - 20:21
Missing PieceGrande Rue des Mondes @Jayson Wymer Avril 2099


L’entrain de Jayson étire tes lèvres en sourire fin. Rares étaient les personnes auprès de qui tu ne sentais pas le poids du monde —ou simplement de leurs corps enivrés— et tu pouvais affirmer sans douter que Jayson en faisait parti. Au milieu de cet univers sombre qui ne cessait de t’emportes, il était cette lumière réconfortante qui te permettait d’avancer.

L’image de la carte postale calée sur ton bureau qui manquait cruellement d’ornements t’arracha un bref rire satisfait. Les plans, toi qui pensais ne plus être capable d’en faire, semblaient pour se faire en toute simplicité.


« Pourquoi pas. J’aime bien la plage. »


Nager, pas tant que ça, mais le bruit des vagues et la chaleur sur ta peau trop pâle te faisait du bien. Ca te rappelait des souvenirs, une époque que tu regrettes aujourd’hui, sans parvenir à la revivre exactement comme tu l’as vécu et dans la crainte que ce ne soit jamais pareil. Mais passons.


« On pourras se faire ça, oui. Un jour. »


Jayson exprime sa colère, tu reprends une gorgée de café. Cette histoire, elle était terrible, quand on y pense. Savoir que les plus puissants étaient capables d’agir à leurs guises, sans que les conséquences soient à la hauteur du chaos engendré, y’avait de quoi taper du poing. Pour ta part, tu essayais de ne pas trop tomber dans cette spirale de colère, car après tout, tu en sortais à peine.


« Y’a de quoi, Jay. Ce genre de merde, ça te traumatise, t’en deviens parano et tu peux même pas profiter des événements qui arriveront après parce que tu seras trop occupé à tout surveiller, tout le temps. »


Tu reprends la cigarette entre tes lèvres. Le sujet de Madigan plane entre vous, tu sens ton esprit s’évader, revenir en haut de cette tour, entre les murs métalliques de cet ascenseur, la nuque blanche de ton ex femme—


« Mal. C’était la première fois qu’elle me voyait depuis notre séparation et j’avais l’air d’un pirate en costume froissé. Ça me casse les— »


La sonnerie de ton téléphone retentit, stridente, coupant court à tes plaintes. Tu t’excuses platement avant de t’éloigner pour décrocher. La voix grésillante contre ton oreille fait griller ta cigarette si vite que ta cendre dégouline jusqu’au sol. Sans élever le ton, tu raccroches simplement après avoir échanger quelques mots avec ton interlocuteur. Tu reviens finalement vers Jayson.


« Je suis désolé.e, Jay. J’ai une petite urgence, je vais devoir te laisser. Rien de grave, rassures-toi, c’est simplement un rendez-vous imprévu avec une famille d’accueil un peu difficile. »


Tu pousses un bref soupir, gêné.e de devoir abandonner ton ami aussi soudainement. Ton œil roule sur le goûter bien entamé, tu laisses ta main s’accrocher à l’épaule de ton ami. Tu l’aurais bien pris dans tes bras mais tu n’étais pas friand.e des contacts rapprochés.


« Merci pour ce moment. J’en avais vraiment besoin. Et les cookies étaient délicieux, vraiment, merci. »


Un dernier regard avant que tu ne disparaisses. Dans cette tempête de responsabilités qui t’entraînent et te tiraillent, tu as le luxe de te dire qu’en toutes circonstances, tu auras toujours un moment pour partager un café.

bettyleg

_________________
Missing Piece - PV : Wren OwmnMissing Piece - PV : Wren Qg76
Missing Piece - PV : Wren Jj2c
Cadeaux :
Wren Momsen
https://haklyone.forumactif.com/t873-breezeblocks-wren https://haklyone.forumactif.com/t894-death-of-the-phone-call-wrens-relationships
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut Page 1 sur 1
Sauter vers:
nos partenaires