haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
contre vents et marées. ❞ (tallulah)



 
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contre vents et marées. ❞ (tallulah)
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Anonymous
Mer 24 Mai - 10:52
lo&tallulah
Can't remember What I used to fight for I rewind thе tape, but all it does is pause On thе very moment all was lost Sending signals To be double-crossed


La cabane au fond du jardin ••• mars 2099

Loren est encore en costume quand il grimpe le tronc en quelques enjambées. La cabane lui a toujours parue si haut, avant cette année – mais les centimètres qu'il a pris trop vite ont rapidement faussé sa perception, et il ne peut s'empêcher d'en vouloir au temps de passer si vite.

Ah, le temps
Loren l'arrêterait s'il le pouvait.

Il effacerait les dernières semaines et s'arrêterait au soir du bal. Ou alors avant, même. Pour ne pas avoir à apprendre qu'Amaryllis allait s'en aller et altérer sa perception de la mort pour le restant de ses jours.

Il soulève la trappe centrale et passe la tête dans l'ouverture. Et là, au fond de sa poitrine, il y a quelque chose qui se réchauffe d'un coup, de voir que rien n'a changé. Qu'à l'abri de la cabane le temps n'aura jamais de prise quoiqu'on en dise, dehors.

« Tal ? » Il a la voix qui casse sur l'unique syllabe. Un appel à l'aide, le cri du coeur de de celui qui n'a qu'une personne vers qui se tourner.
Lui, qui n'a même pas pensé à se changer. Qui a quitté la crypte sans se retourner, en direction du seul endroit où il a jamais trouvé la paix, en vérité. Il se hisse avec peine, la force qui a abandonné ses membres engourdis par son coeur qui d'un coup s'est mis à battre plus lentement, lui qui pourtant a toujours menacé d'exploser dans sa poitrine sans jamais lui laisser un seul instant de répit.

« Tal. » Qu'il répète, mais elle est trop plongée dans ses pensées ou trop occupée à se parler à elle-même qu'elle ne l'entend pas arriver. « C'est Lo. » Il rampe jusqu'au coin opposé de la cabane, là où Tallulah est accroupie, sous la petite fenêtre permet de voir Lunapolis au loin, à travers les branches du vieux chêne dont les premières feuilles ont déjà commencé à pousser. Dans un mois, ils seront à nouveau cachés derrière la canopée.

Il se laisse tomber entre les coussins, poufs et autres oreillers qu'ils ont récupéré au fil des années pour aménager. Assis en tailleur, il attrape quelques mèches folles qui dépassent de la queue de cheval et tire dessus, gentiment. « Tu fabriques quoi ? » Et il espère qu'ici, protégés par les maigres planches de bois qui s'effritent, ils pourront continuer à faire comme si dehors, rien ne s'était passé – que la mort, toujours aussi cruelle, n'avait pas encore frappé.

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Tallulah Scarlet
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Ven 2 Juin - 0:50
tal&loren
It's been a long time now since i've seen you smile
Nobody raise our voices
Just another night,
in Nantes


La cabane au fond du jardin ••• mars 2099

Grimée par le fond de ses idées sauvages, l'air tiède entre les dents qui se chevauchent pour former le sourire solaire des temps pluvieux et affreux. Le bout des ongles rongés défilent sur le livre dérobé à la bibliothèque, entre les virgules et les apostrophes Tallulah fait la ronde des mots, noie le mystère qui entoure les lettres parfaitement calligraphiées autour des images de ceux qu'elle considère comme des ancêtres.

Le temps s'est hissé sur la pointe des pieds, paré de souliers parfaitement cirés et d'un costume trop serré, il avale les minutes et les heures comme Tallulah engouffre les aphorismes sur le coin des pages, délivrés par ses prédécesseurs. Dans un coin de la cabane, les carnets s'empilent et débordent, il y a toute sa vie à l'intérieur, des euphories stellaires aux déceptions lunaires, tout y passe, des mots gras jusqu'aux mots sages, des amours coulants jusqu'aux colères amères. La trappe s'ouvre et les yeux se meuvent avec discrétion pour voir qui a osé monter l'échelle délabrée, Tallulah compte souvent les échardes enfoncées dans sa paume, celles plus malignes qui s'enlisent sous les ongles, elle les ignore jusqu'à qu'elles s'échappent seules sous les douches brûlantes.

Je t'entends. Si je réponds pas c'est pour une raison, Loren. Brusquement, avec fracas, détonne le bruit du papier froissé, de la couverture plastifiée qui claque lorsque la petite brune referme le bouquin. Les prunelles noircies par la pénombre des rideaux fermés, elle laisse les doigts fins s'amasser entre les quelques mèches qui virevoltent, qu'elle n'a pas su dompter le matin devant le miroir, le visage cerné à dormir sur des clous. Je lis, si ça se voit pas. La tête bascule pour dégager sans violence l'engrenage qu'amorce Loren, les mains viennent se poser derrière elle, sur les planches et les jambes tombent, s'étirent pour entourer la carcasse frêle de ce dernier. C'est aujourd'hui ? La voix plus basse et les yeux fuient, les ongles rongent le bois et les idées s'accumulent dans la tête.
Ce n'est plus la sauvagerie qui s'inscrit entre les lignes moroses d'une adolescente en colère, c'est la culpabilité d'avoir fui lâchement l'évidence. Elle n'a pas été à la hauteur, Tallulah et, vulgairement, les épaules balancent puis sous les oreillers amassés elle attrape un petit paquet cadeau, un truc qu'elle a fait avec les petits du centre aéré le mercredi lorsqu'elle s'ennuyait. Tiens, j'espère que ça te remontera un peu le moral. De sa poche, elle extirpe ses clés et lui montre le petit porte-clé dinosaure orange, un léger sourire aux lèvres, les pieds qui tapent doucement contre les cuisses pliées du garçon.


Tallulah Scarlet
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