Ils se baladent.UNE GAZELLE ▬ Crois-tu que nous serons plus à notre aise ici ?
UNE PANTHERE ▬ Qu'en sais-je, ma jolie. Nous ne sommes point une discrète et typique paire. ne t'avais-je pas dit que c'est là l'ennui de nos affaires ?
DIPLO criant au loin ▬ Eh ! c'est bien vous, n'est-ce pas ?!
UNE GAZELLE bondissant ▬ C'était une mauvaise idée, partons de là ! Je connais un endroit où nous serons plus tranquilles.
Elles partent.DIPLO les regardant partir ▬ Oh- les voilà qui filent.
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C'était non loin de ces deux-là que DIPLO mangeait une glace à la pistache - tout à côté de la roulotte marchande. Debout, la main sur la hanche, le regard vissé sur la scène - mais comme un air absent, presque inexpressif - jusqu'à ce que tout à coup, il cria.
LA GAZELLE avait réagi instantanément - c'était qu'elle était pleine d'anxiété depuis leur arrivée au parc. Quant à LA PANTHERE, elle n'était pas plus tranquille mais se montrait davantage composée dans son alerte.
Les effrayer ainsi s'apparentait à foncer tout droit sur deux pigeons pour les faire s'envoler ailleurs. DIPLO s'amusa de son espièglerie - le rire d'orque tintant derrière ses petites dents. Il finit sa glace tranquillement, sagement - bien qu'on le dévisageât d'une œillade étrange.
━ C'est donc par là que nous allons ? Ma foi, le changement a du bon !commenta-t-il pour lui-même. DIPLO jeta le papier entourant le cône de sa glace par-dessus son épaule. il rebondit sur le bord de la poubelle mais il ne le remarque pas - un bien piteux échec.
C'était la troisième fois que DIPLO faisait bouger ce duo. LA GAZELLE et LA PANTHERE s'étaient d'abord retrouvées aux abords de la station de Lunapolis comme beaucoup.
Et si l'on prenait le temps, d'ordinaire, de papoter à même le lieu tout juste après s'être retrouvés, les deux avaient choisi de ne pas s'éterniser. car tout près d'eux ils avaient entendu :
━ J'ai cette sensation bizarre à chaque fois : à peine arrivé j'ai l'impression que Lunapolis a ses yeux braqués sur moi.C'était DIPLO bien sûr - il avait fait mine de parler avec quelqu'un au téléphone. C'était dit d'un ton léger mais il avait bien su que ça agiterait. Bonne pioche.
Le duo avait fini par s'engouffrer dans une boutique. Les visages dissimulés sous des casquettes, comme beaucoup, LA GAZELLE et LA PANTHERE s'amusaient à essayer des lunettes de soleil, des bijoux et autres. Ce qui les effraya fut le flash soudain d'une caméra qui se refléta dans un des miroirs mis à disposition pour les essayages.
━ Ohlala ! Quel bêta !C'était encore lui - DIPLO. Il s'était exclamé comme on serait honteux de son indiscrétion. Aussitôt LA GAZELLE et LA PANTHERE avaient abandonné ce qu'ils avaient de les mains pour retrouver le grand air.
Ainsi s'étaient-elles retrouvées dans le parc des cerisiers. Pour devoir fuir une nouvelle agitation qui les menèrent alors vers un petit bar tranquille - comme l'avait dit LA GAZELLE.
C'était Au Renard Rouge que tout le monde prit place. DIPLO aussi bien sûr - quelques tables plus loin. Mais il n'en avait pas grand-chose à faire d'eux en fait.
Son attention était d'abord toute donnée à cet autre personnage - présent à chaque scène depuis le début mais qu'on n'avait pas encore eu l'occasion de présenter. Pourtant c'était tout pour lui que DIPLO était un bon trublion.
(
L'ACROBATE entre.)
Il était assis à une table aussi. DIPLO le connaissait bien : c'était un journaliste constamment en quête, en filature de ces bonnes graines à scandales. Comment ne pas adorer tout ce potentiel dramatique - tragique ?
Coude sur la table, menton fiché dans la paume, les doigts courant le long de sa mâchoire, DIPLO observait L'ACROBATE à son opposé - le duo entre eux. Il battait peu des cils - de peur de rater le moment parfait pour interférer et provoquer le drame. Ce ne serait jamais que la quatrième fois.