haklyone
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Quand la vie appartient à ceux qui sont fous < Ephraim >



 

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Quand la vie appartient à ceux qui sont fous < Ephraim >
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Dim 27 Aoû - 14:50


Enfer animé
Quand la vie appartient à ceux qui sont fous
Il  court, il court. Felix. Entre les allées et les manèges qui hurlent les dernières chansons d’été. L’odeur de la friture et du sucre envoûte les narines mais le guépard sent juste sa chevelure voltiger derrière le creux de son échine. On l’entend quelque fois rire derrière la caméra, alors que les musiques et les voix des hôtes de manège virevoltent, aboient pour que les cris de la populace torturées par les attractions folles et vivifiantes soient recouverts. Qui serait assez fou pour s’envoyer en l’air ?

Il court, il court. Il ne sait pas après quoi, mais il s’entête à courir, si ce n’est qu’il est attiré par les lumières qu’il se met à filmer. Les arnaques des machines et des jeux truqué, les aliments trop gras, trop sucrés, trop salés qu’on ne se refuse jamais, Félix les capture à toute allure. Il ne sait plus ce qu’il fait là, il se souvient être venu voir sa mère à Régalia, avoir accompagné sa petite sœur avant de se perdre entre ce labyrinthe coloré. Alors il continue de courir, comme s’il était affolé, comme s’il y avait un danger, comme s’il fuyait : mais Félix il est juste trop émerveillé pour arriver à simplement s’arrêter. Felix a sa réponse : le parc d’attraction n’est qu’un joyeux enfer.

Il court, il court, mais il finit par s’éssouffler. La fièvre s’est épuisée alors que l’énorme peluche attise une convoitise qu’il n’avait : il développe soudainement l’envie de la posséder. Est-ce un défi ou un autre moyen de fuir l’ennui ? Il n’a pas la réponse, alors il va la rechercher. Félix s’approche du stand, il met en veille la caméra et demande à jouer à ce jeux là. C’est comme à la chasse, il faut tirer sur les cibles qui défilent devant soi. Elles sont en forme de petits animas, des lapins, des perdris, des biches, des sangliers, des canards… Il saisit la petite carabine et la positionne : il se prépare à viser.

La balle s'enfuit. Elle court, elle court. Elle s'extirpe de la carabine en bruit sec.
Touché.
Le sourire grandit sur les lippes de Félix qui découvre qu'il n'est pas le seul à jouer pour la large peluche colorée.

- Hey ! Bonne chance pour le tir !

Fossoyeur, il est beau de contempler les ruines des cités; mais, il est plus beau de contempler les ruines des animas !
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Ephraïm Kurusu
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Ephraïm Kurusu
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Ven 1 Sep - 15:56
Son frère lui a dit, à sa manière, d’aller prendre l’air.

Doux sourire, tout en finesse, quelques billets glissés entre ses doigts, Uriel, c’est du gaspillage, je ne suis plus un enfant, proteste Ephraïm, mais le grand frère insiste. D’une main qui se referme sur la sienne, qui la plaque contre son torse, Uriel dit, va, profite-en, amuse toi, et si tu allais faire un tour à la fête foraine ?

Uriel étouffe peut-être, d’avoir toujours Ephraïm sur son dos ou dans les parages, Ephraïm qui fait tout à sa place, qui se précipite et devance toujours ses demandes, car il a trop pris l’habitude de le seconder dans toutes les tâches quotidiennes, de faire tout ce qu’il faut pour qu’il soit bien au point ne plus lui laisser d’espace.

C’est en traînant un peu les pieds qu’Ephraïm est venu ici. Ce n’est pas dans ses habitudes, radin comme il est, il faudrait qu’on le menace de lui trancher les deux mains, pour qu’il accepte de dépenser ne serait-ce qu’un peu de monnaie. Mais là, ce n’est pas son argent. Ca ne l’empêche pas d’observer avec suspicion et agacement les machines à pinces, arnaque, la grande roue, trop cher pour ce que c’est, bien que ça doit être incroyable d’être aussi haut. Un grand 8 le fait un instant s’arrêter et hésiter, les wagons passent à vive allure et l’air s’engouffre dans sa veste, lui fait écarquiller les yeux, l’adrénaline lui fait se mordre la lèvre. Et il hésite quelques secondes à casser le billet, pour faire un tour, pour sentir l’ivresse d’une chute et d’un looping, celle de la vitesse.

Mais il n’ose pas, il ne sait pas vraiment s’il peut y aller seul, si ce n’est pas un peu triste ou ridicule. Le billet entre ses doigts s’enfonce au sein de sa paume, il fait le tour sans trop savoir quel manège vaut le coup qu’il dépense ce si précieux argent. Renfrogné, il doit bien être l’un des seuls qui fait la tête face aux attractions, pourtant, ses yeux reflètent toutes les lumières et parfois, un sourire s’échappe quand il entend les cris et les rires.

Son attention est finalement attirée par les peluches et l’une d’elle lui fait écarquiller les yeux.

Elle est énorme. Et ça lui rappelle celle qu’Uriel lui avait offerte, quand il n’avait qu’une poignée d’années. Elle l’a accompagné, sur tant de trajets. A l’école, en vacances, chez les grands-parents, elle a traversé avec lui, les très longues nuits. Elle a protégé ses songes, de tous cauchemars. Le coût pour quelques tirs est suffisamment bas, pour qu’il accepte de prendre le risque : il a confiance en ses capacités, il sait qu’il peut la gagner, qu’elle coûtera moins cher, qu’en grande surface.

Car bien que le bonheur, ne s’achète pas, Ephraïm lui, pense qu’il en faut quand même pour être heureux.

La carabine bien positionnée contre son épaule, Ephraïm vise. Et le premier tir éclate un ballon.

Gestes habitués et méthodiques, d’ouvrir la carabine, virer le plomb, placer un autre, refermer d’un coup sec, redresser l’arme, jusqu’à ce qu’un son attire son attention. Ses yeux glissent, au coin de ses paupières, fixent le blond à ses côtés, le blond et son grand sourire.

Pourquoi faut il toujours, que ce soit les blonds ?

Les blonds qui attirent son regard, ça lui fait toujours un petit pincement au cœur, à croire qu’il a un faible. Son sourire le déroute un peu et il s’étonne qu’il l’aborde, alors qu’ils ne se connaissent pas. Mais un sourire éclaire ses traits.

_ Bonsoir. Bonne chance à toi aussi.

Il se positionne mais adresse une œillade à son comparse. Ses yeux brillent, non pas à cause des lumières, non, car Ephraïm sourit de toutes ses dents. Il aime, le jeu, il aime, la compétition. La réussite est toujours un petit plaisir qu’il ne peut se refuser, mais ce qu’il préfère, ce sont ces minutes où ses rivaux et lui s’efforcent de tout donner.

Son maximum. L’adrénaline, d’aller jusqu’au bout et savoir qui franchira en premier, la ligne d’arrivée.

_ Au fait, je m’appelle Ephraïm.

Il se présente, après que son deuxième tir ait touché. Par respect, il tend la main à l’inconnu.  

_ Comment je peux t’appeler ?  

Finalement, cet argent dépensé, ce n'est peut-être pas tant que ça du gâchis.

Ephraïm Kurusu
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Mar 5 Sep - 16:02


rire d'avance
Quand la vie appartient à ceux qui sont fous
S’il a la peluche, il l’offrira probablement à sa petite sœur, qui n’en voudra certainement pas, mais ça le fait rire d’avance : il ne réfléchit peut-être pas aux aléas, aux intempéries, à la mauvaise foi. Il veut s’amuser, faire éclater les fausses bestioles à cribler de balles. Il n’est pas question d’instinct animal, juste d’un jeu plutôt cordial.

- Enchanté !

Il ne remarque pas tout de suite la main, mais ses griffes finissent par l’attraper pour la serrer. Poigne ferme mais lâche. La main revient se déposer sur l’arme factice pour correctement la positionner. Il tente de bien viser, l’objectif fixé, la cible dans son œil vissée. Il tire sa seconde balle, mais elle ricoche à côté. Félix, il se pensait meilleur à chasser, à croire que les bestioles qui courent dans la forêt sont plus facile à toucher. Une pensée pour le paternel qui lui a tout appris, Félix il aimerait lui rendre honneur, mais pour l’instant, il s'est tiré le talent de chasseur.

- Moi c’est Félix.

Encore une fois ratée. La troisième balle finit par s’évader, file à côté. C’est pas grave. Ce n’est pas encore terminé. Il lui reste deux balles à placer. Peut-être que s’il gère, il pourrait s’en sortir à côté. Félix n’est pas mauvais perdant, il se contente de filer comme une brise. Drôle de vent, un peu fougueux, que la lenteur méprise, il est mistral qui ne s’éternise. La langue sortie contre le bord des lippes, les sourcils froncés, le félin chasse la cible, mais il faut croire qu’il est meilleure avec un harpon ou des pièges à lapin plutôt qu’à tirer.

- Allez, c’est pas terminé. Plus que deux balles. Tu veux jouer à un jeu ? Si tu gagnes j’te paie un tour dans le manège que tu veux ! Si je gagne, on fait l’inverse.

Félix, il veut se faire embarquer, il ne sait pas encore où. Est-ce qu’Ephraim est assez fou ? Félix, il ne sait pas, il ne sait rien, il se moque de tout. Il veut se sentir exister, il veut peut-être oublier quel jour il est, il veut peut-être oublier qu’au delà de cette île il ne peut pas bouger. Elle est tellement petite qu’il veut tout voir, qu’il veut tout vivre, qu’il veut le tournis.

- A croire que t’es venu me déconcentré…

Qu’il dit naïvement, le nez légèrement froissé par une mimique amusée. Il donne un petit coup de coude léger.

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Ephraïm Kurusu
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Jeu 7 Sep - 19:30
Face aux échecs répétés du dénommé Felix, Ephraïm marque un silence, hésite un instant. Ses yeux vont vers le forain puis reviennent vers le jeune homme.

_ Felix…

Il se mord la lèvre, posant un instant son arme. Une fois que le garçon dirige son regard vers lui, il lève deux doigts pour qu'il les suive et les glisse le long du canon de son arme.

_ A l'intérieur du canon, le couloir est légèrement dévié. Il ne faut pas se fier à l'œillère pour viser, enfin, il faut prendre en compte la déviation.

Car comme les pinces, ces jeux sont truqués.

Ce qu'il ne voit pas, c'est que le forain l'a entendu. L'homme fronce les sourcils et, d'un geste, actionne un mécanisme qui fait se mouvoir les cibles ; leurs mouvements, plus rapides et imprévisibles, vont clairement gêner Ephraïm.

_ Tiens, pour le jeune homme si talentueux, on rajoute un challenge supplémentaire ! Sourit l'homme de toutes ses dents. Ephraïm fronce les sourcils. Agacé, il va pour répliquer, quand les mots de Felix lui font tourner les yeux.

Alors les émotions passent. A vive allure. Les yeux s'écarquillent, la stupeur, lui fait entrouvrir les lèvres, un relent d'angoisse, comment ça, lui payer un tour de manège, mais il a vu le prix que ça coûte ?! La mimique amusée et le coup de coude malicieux mettent à bas l'outrage, comment ça, le déconcentrer ? Le jeune homme parle, sans colère ou méchanceté, c'est une petite boutade qui met à bas l'outrage. Et la peur, s'effondre, remplacée par une chaleur indescriptible dans le ventre, l'envie de se faire tout petit, le rouge qui s'étale sur ses joues, qui grimpe jusqu'à ses oreilles.

C'est comme dans ces livres à l'eau de rose, qu'il aime lire sous le couvert de la nuit ou qu'il dissimule sous une fausse couverture, il se sent perdre absolument tous sens de la réplique. Il baragouine, intimidé.

_ Euh, je… t-tu veux que je te laisse tirer ? Que je m'éloigne un peu ? Si euh. Ca peut t'aider à te concentrer.

Car Ephraïm veut toujours bien faire, il ne veut pas gêner.

Parce que Ephraïm, les compliments et les mots doux, ça le met dans tous ses états. Ca fait germer cette fleur bleue, qu'il cache derrière ses jeans troués, ses vestes en cuir, ses moues désabusées et ses colères destructrices. Un coeur, si aisé à saisir : il suffit parfois d'un sourire.

Ses pensées s'égabondent un instant sur Ilya, ses mains se resserrent nerveusement sur la carabine, qu'il préfère replacer contre son épaule.

_ Ca me va, pour ton jeu. Et je ne compte pas perdre.

Grogne Ephraïm. Il doit se reprendre. Il doit se concentrer. Mais deux tirs, ratent leur cible. Il surprend le sourire satisfait du forrain.

Ses sourcils se froncent. Jusqu'à rider son front. Les lèvres se retractent, en une grimace agacée.

_ Putain.

Un bruit sourd. Ephraïm a appuyé son pied contre le bord de l'étale. Il recule son autre jambe, il vérifie la solidité de ses appuis. Son coude se repose sur sa jambe surélevée, la carabine appuyée contre son épaule, la posture est peut-être ridicule mais il sait, que comme ça, son fichu bras cessera de trembler.

Quelques très longues secondes passent, avant que le tir ne touche la dernière cible.

La grimace, devient rictus victorieux. D'un regard, il défie le forrain, alors que d'un geste habitué, il ouvre la carabine en deux, la pose et tend seulement les bras pour récupérer la peluche. Elle est si énorme qu'à dire vrai, elle prend presque tout son torse. Décontenancé, Ephraïm échange un regard avec les yeux noirs, un peu stupide, de l'énorme doudou. Ses yeux reviennent sur Felix.

Il n'aime pas gaspiller de l'argent.

_ Tiens, Felix. Pour toi.

Dans une moue bougonne, il glisse l'énorme peluche dans les bras du blond. Puis, amusé, il le regarde galérer à l'attraper. Ses mains se reposent sur ses hanches alors qu'il penche la tête sur le côté. Son sourire s'est adouci.

Ce n'est pas vraiment gaspillé, quand c'est pour offrir.

_ Pour te remercier d'avoir participé jusqu'au bout. Et pour avoir proposé ce petit jeu. Ca ajoute un peu de challenge.

Il détourne timidement les yeux, frotte son nez du dos des doigts, préfère observer les autres manèges.

_ Si ta proposition tient toujours hm… J'hésite entre la grande roue ou le grand huit. J'ai fait aucun des deux. Lequel tu préfères ?

Ephraïm n'a pas l'habitude de s'amuser. Et il n'ose pas regarder vers Felix, il ne se sent pas prêt à se recevoir de suite, un sourire éclatant, un sourire rayonnant, un sourire aveuglant. Ephraïm, il n'est plus habitué à la joie débordante, il n'a plus l'innocence qu'il avait autrefois, celle de croire que tout pouvait simplement bien se passer.

Et ça fait du bien, de retrouver cette légereté.
Ephraïm Kurusu
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Sam 16 Sep - 19:07


la supercherie
Quand la vie appartient à ceux qui sont fous
- J’adore ça.

Il aime quand les machines sont truquées, que c’est mal fait, il aime la nature anima : à tricher quand bon leur semble, à tromper pour gagner. Il aime voir les défauts, les failles, les cicatrices. Il aime quand c’est mal fait, les imperfections, la nature qui gâche les passions. Pas de superficialité, la laideur et les mauvaises volontés qui trônent pour former le vrai. Félix il veut voir les émotions sans trivialité, il veut découvrir de quel métal tout est fait.

- C’était une boutade ! Personne ne me déconcentre jamais ! Une légende raconte que je ne le suis jamais.

Pourtant, il n’y a qu’une balle qui a atteint son ultime but : toucher. Ses lèvres sont tendues, sa langue légèrement tirée alors qu’il tente encore de se concentrer. Toujours et plus que des ratés, mais Felix ne doute pas de lui, il sait que les manèges sont toujours biaisés, que c’est une mine d’or pour les forains sans avoir à chercher la supercherie. C’est un bel enfer coloré, c’est la fête qui domine, qui rend fou les animas de joie enragés. Il préfère vivre le moment de se poser la question. Les questions, ça lui prend la tête, ça fait faire du mouron, Félix il préfère foncer dans le tas : il ne réfléchit presque pas.

- Parfait. J’aime les gens qui y vont à fond.

Felix, il aime ceux qui le suivent, qui jouent le jeu de la vérité, qui pourraient se voir perdant ou gagnant sans que cela fasse de ce moment un fait. Ce n’est qu’un pari à peine osé, ce n’est qu’une petite folie de la vie. Alors que le flingue défit les proies qui dansent alors que les manèges et les voix frôlent au loin le mur du son.

- Boarf, c’est qu’un jeu. Je me rattraperai une prochaine fois.

Épaules haussées, le guépard ricane pas abattu après la défaite, car la journée n’est pas terminée. Quand la pluie s’accroche à la peau, il ne faut pas attendre longtemps pour que changent les annonces météo. Felix rend l’arme de crime et sourit au gagnant. Il dépose la carabine dans la main du forain et récupère sa caméra toujours en veille, laissée sur le côté. Il ne réfléchit pas, par habitude, il se remet à filmer.

- GG. Oh t’inquiètes, c’est toi qui l’a gagnée, garde la. Si je ramène encore une peluche à ma petite sœur, elle va encore râler. Bon c’est vrai qu’elle n’a plus l’âge, mais ça me fait toujours rire de la voir gênée.

Elle n’a plus l’âge de collectionner les peluches. Si Félix est un grand enfant, elle est plus probablement plus mature que le plus grand. Elle ne veille pas pour autant sur ce dernier, constate au loin qu’il est inarrêtable, que rien ne peut le freiner. Elle n’est que spectatrice de sa folie, elle a laissé tomber l’idée de soigner ses folles journées éclairées par l’épiphanie.

- Ah bah j’ai payé, je me démonte jamais tu sais… Et puis, on va pas se mentir c’est plus amusant avec un brin de hasard.

Peu importe la chute, le chemin en vaut toutes les dérives. Alors Félix continue de filmer sans demander la permission : il sait que quelque part on va lui poser la question, il ne donnera que la réponse pour éviter les confusions.

- Au dessus de la grande roue il y a une belle vue, mais le grand huit permet aussi d’y accéder. Aller, on va voir si t’as un peu les tripes pour le grand huit. J’espère que t’as du cran.

Il a l’envie de s’envoyer en l’air Félix. Prendre un grand bol d’air frais. Ou sentir que son corps tout entier renaît, l’adrénaline comme moteur de sa légèreté. Il commence à courir à reculons sans attendre l'autre jeune homme : décollage immédiat. Le grand huit n'attend rien, n'attend pas.

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Ephraïm Kurusu
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Ephraïm Kurusu
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Lun 25 Sep - 13:54
Surpris, Ephraïm cligne des yeux.

Adorer ça ? Comment peut on, aimer la triche, les mensonges, les non-dits, les non-faits ? Le jeune homme détourne les yeux et répond d'une moue lorsque Felix avoue la boutade. Le rouge monte à ses joues, mal à l'aise, il gratte le coin de sa mâchoire. Heureusement, le jeu de tir apporte une parfaite excuse pour se détourner. Les sourcils froncés, les lèvres retroussées, Ephraïm est bien déterminé à gagner.

Ce n'est pas qu'une question d'ego, non.

Pas quand il sait, que tout est truqué. C'est tromper les probabilités, c'est tirer la langue à l'injustice, c'est une victoire, pour lui et tous ceux qui ont été trompés, tout cet argent gaspillé, c'est une petite revanche qu'il prend temps de savourer quand le plomb atteint son objectif. Reposant son arme, ses bras accueillent la peluche qu'il serre contre son torse quand Felix la refuse.

Tant pis, ça sera un souvenir.

Ou il l'offrira à son frère, pour lui montrer qu'il a respecté sa promesse. Dépenser l'argent qu'il lui a donné. S'amuser.

Ca fait des années, qu'il ne parvient plus à s'amuser sans culpabiliser : et pour l'une des premières fois, il retrouve cette liberté. Il reste une chaîne accrochée, quelques pensées noires, et si tout cet argent, ils en avaient besoin pour plus important, pour plus urgent, mais l'étalon tire, tire pour avancer. Cette chaîne, peut-être qu'elle finira par se briser. Par s'arracher.

Quitte à perdre, un morceau de lui, de ce qui a été.

La peur du lendemain, la peur de l'irrémédiable, la peur de l'inconnu.

La peur de revivre un jour, l'impuissance, de ce corps inerte sur ce lit, de sa vie qui s'effondre, de ses repères qui disparaissent. Tout reconstruire, à la va vite, il n'est pas si sûr que ses appuis sont solides, mais ça l'a tenu jusqu'à aujourd'hui.

Ephraïm ne fait pas vraiment attention à la caméra. Ses yeux, la défient, cherchent au travers le regard de Felix, il est probablement ridicule, avec sa grosse peluche entre les bras. Mais sa remarque lui arrache un rire bref et ses lèvres s'éclairent d'un sourire. Le rictus d'un gosse prêt à mordre le monde, d'un oiseau qui s'élance, de l'étalon qui retrouve, la liberté de vivre.

Il a encore tant de temps devant lui. Tant de choses, à découvrir. Tant d'énergie, à sortir.

_ Je l'offrirai à mon grand-frère ! Il te dirait qu'on a toujours l'âge, pour les peluches !

Et cette fois, Uriel pourra lui sourire. Uriel pourra lui dire, bravo, merci, il ne sait pas, mais Uriel, dira quelque chose. Il n'y aura plus le silence étouffant, la solitude qui l'étrangle, ils seront réellement ensemble. Et ne pas être avec lui, c'est en réalité, la meilleure occasion de les rapprocher : il aura tant à lui raconter !

Aussi, face à la provocation malicieuse du blond, le sourire d' Ephraïm s'étire. Quand Felix fait quelques pas en arrière, instinctivement, son corps se s'élance. Quelques secondes, son corps se calque quelques secondes au pas de son ami, il accélère pour le rattraper. Et si Felix accélère encore, voilà que les yeux d' Ephraïm s'embrasent. C'est une bouffée soudaine d'excitation. Son caractère impétueux, s'enflamme. Son cœur s'emballe. Et son corps, se lance.

Felix le dépassera probablement, restera toujours devant, mais Ephraïm n'abandonne pas pour autant la poursuite. De trot, il passe au galop et le pur sang, court. La foule se fend, avec une aisance due à l'habitude et aux entraînements, Ephraïm traverse les bancs, il remonte, le courant. Le jeune homme a la peluche sur les épaules, cavalier improvisé, sa tête se balance de tous cotés, alors qu' Ephraïm bondit.

_ Du cran ?! Tu sais à qui tu t'adresses ?!

Face au défi, Ephraïm fonce, tête baissée. Les yeux pourtant fixés sur leur objectifs, le grand huit, il accélère encore. Sa musculature fine et nerveuse, roule comme une parfaite mécanique, sa propre force, le galvanise. La distance avalée en quelques minutes, il doit freiner des 4 fers pour arriver à hauteur de la queue, trépigne d'impatience, piaffe et sautille, les yeux brillants.

A quelques centimètres près, Ephraïm n'avait pas la taille réglementaire. Heureusement, le jeune homme ne s'attarde pas sur ce détail. Lorsque Felix paye leur billet, Ephraïm détourne pudiquement les prunelles - et peut-être Felix le voit trembler, lorsqu'il s'installe sur son siège. Il bloque la peluche derrière ses jambes.

_ Je ne te laisserai pas tomber, lui assure-t-il, la bloquant derrière ses mollets avant d’attraper le harnais pour le plaquer contre son corps. Ephraïm ne sait pas à quoi s’attendre.

Il a sauté depuis le sommet du Mont Hurleur, il a galopé au travers des champs, il a bondi dans l’océan.

Mais rien ne l’a préparé à ça.

L’impulsion, la vitesse, son corps projeté contre l’arrière. Ses talons qui se plantent, ses muscles qui se contractent, ses mains qui se cramponnent, premier looping, le monde à l’envers, son coeur qui se renverse, le fracas du métal, le racassement des roulis, les yeux qui s’écarquillent, qui s’illuminent, tout implose, Ephraïm hurle. Sa voix, se brise en éclats de rire, l’ivresse de l’adrénaline lui monte à la tête, ça s’arrête, bien trop vite, haletant, la tête saisie d’un vertige, il se dresse et manque de perdre l’équilibre, sa main, se rattrape à celle de Felix.

Les pupilles rondes comme des poings, tremblant de tous ses membres, un sourire fou sur les lèvres, Ephraïm demande.

_ On refait un tour ?

Il ne pense plus à l’argent, il veut, revivre le moment.
Ephraïm Kurusu
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Lun 9 Oct - 17:46


fou à lier
Quand la vie appartient à ceux qui sont fous

- Ma sœur te dirait l’inverse, mais elle sait pas s’amuser des fois. On dirait une personne agée !

Les épaules haussées. Elle est plus sérieuses alors qu’il est l’ainé, il est fou, inconscient, un peu turbulent alors qu’elle a la sagesse à son jeune âge. Elle a hérité de toutes les grandes responsabilités, lui n’est qu’une tornade qui ne sait pas quand il va s’arrêter de tourner. Felix il rebondit, il surgit de nulle part, saccage le calme et puis disparaît au hasard. Elle ne lui en voudra pas d’avoir laissé cette peluche dans les bras d’Ephraim, elle ne lui en voudra pas : tant qu’il ne se fait pas mal, tant qu’il revient en vie, tant qu’il ne se tue pas. Il ne faut pas finir comme papa. Alors il se moque bien du sort de la peluche Felix, il y en aura des autres, des peluches, des joies, des défaites. C’est comme ça qu’on fait les meilleures fêtes, avec un peu de vie, avec un peu de vice.

Alors qu’il s’enfuit, Ephraim répond. Il se marre, toujours à reculons mais gire pour continuer de filmer à l’endroit parce qu’ils ne sont pas seuls.

- Bah non, j’sais pas ! Montre moi qui tu es ! J’ai pas besoin de paroles, juste de filmer ! Je ne veux voir que le vrai !

Il aime ça, l’inconnu. Félix il aime découvrir, il aime les choses vieilles ou anciennes qu’il ne comprend pas. Il aime jouer à la souris et au chat. Il aime la jolie de ces journées, parce qu’il sait que vivre à fond lui fera vivre des expériences qui resteront gravées dans les vidéos, sur internet, sur sa tombe, dans ses pensées. Comment peut-on comprendre le monde en restant affalé dans le canapé ? Felix il n’a jamais compris comment font les grands penseurs pour connaître l’univers sans expériences, vivre est une délivrance, une jolie folie : mais tout le monde n’a pas cette chance.

La queue est là, mais une fois passée Félix s’installe confortablement dans le siège alors qu’il range la caméra dans la musette. Il ne faudrait pas l’abîmer, il ne faudrait pas la casser, il ne faudrait pas l’envoyer voler. Félix, il s’inquiète plus pour l’objet que pour son propre corps : fou à lier.

- T’inquietes, c’est pas moi qu’il faut surveiller mais la caméra ! Moi, ça ira, et quand ça va pas, ça ira mieux plus tard ! Accroche toi !

La machine commence à monter doucement la première grande montée et une fois au sommet : elle défile, comme une drôle de fusée. Félix hurle de rire alors que tout voltige, son sourire, ses éclats de rire, ses larmes, son minois déformé par l’euphorie. Le vent claque contre visage, alors qu’ils sont guidé dans tous les sens, de tous les côtés, mais Félix ça le fait rire de ne rien contrôler, de subir la vitesse plutôt que de décider. Il aime défiler les lois de la vitesse : le guépard veut être dépassé. Ca lui fait plaisir de voir toute cette histérie partagée, de voir qu'Ephraim aime s'envoyer en l'air à ses côtés, délire tout autant comme deux grands gamins, comme deux grands enfants.

Quand le grand huit cesse ses boucles, Félix attrape la main d’Ephraim quand ce dernier lui prend la main. Il ricane et le mène une seconde fois vers la queue pour connaître le même refrein.

- Allez on fonce !

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Ephraïm Kurusu
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Mer 8 Nov - 7:57
Ce qu'il est ?

Ses mots lui font battre des paupières. Une balle en plein coeur, le sang gicle sur ses pommettes, ses lèvres s'entrouvrent, gêné, Ephraïm détourne pudiquement les yeux et préfère observer, les lumières. Que veut-il voir ? L'éducation traditionnelle, les rituels, les habitudes, d'une vie bien disciplinée, les cheveux bien attachés, la politesse mesurée, le caractère tempéré ? Veut-il voir, les accès d'innocence, les pulsions d'inconscience, la recherche d'adrénaline ? Que dirait-il, s'il découvrait l'océan, non, l'orage, l'ouragan, toute cette puissance, que son si petit corps peine à contenir ? Car Ephraïm se sent toujours au bord de l'implosion.

Ca fait peur, de voir le vrai.

De voir les photos, les vidéos, pas celles qu'on trafique non, mais se prendre en plein visage, ce que ses yeux ne peuvent pas ou plus voir. Comme l'on grimace lorsqu'on entend le son de sa propre voix, lorsqu'on découvre son visage au travers des écrans, qu'on se dit, c'est ce que le monde voit ? Ephraïm n'est pas si fier, de ce qu'il est et encore moins, de ses éclats de colère, cette rage, il ne veut pas la ressentir mais elle bouillonne toujours au fond de ses veines.

Roulement des muscles, souffle qui se ralentit, le coeur qui bat, à un rythme de croisière, courir, ça lui fait du bien, ça défoule, le trop plein d'énergie, ça lui évite de réfléchir. C'est sentir le sang affluer à vive allure dans ses veines, la chaleur gagner tout son corps, la vie, revenir. La balle, il ne la sent plus, il est enivré par l'adrénaline, du manège et de leurs rires, de son sourire, car Ephraïm, il a toujours eu un faible pour les enfants d'Apollon. Les cheveux d'or, le charisme rayonnant, ça l'attire, ça lui plaît, ça le captive.

Et c'est aussi peut-être, ce qu'il craint de voir au travers des images.

De se voir ressentir, toutes ces émotions qu'il a voulu s'interdire. La joie, le désir, le bonheur. Uriel s'est réveillé, depuis des semaines déjà, il n'a plus besoin de se priver ! Mais il ne comprend pas pourquoi ça reste si dur, de se dire qu'il a le droit d'aimer quelqu'un.

Lorsque la main saisit la sienne, son coeur fait un looping, il pense à Lui, à cette épine plantée dans sa chair, à cette affection qui ne pourra jamais, grandir, qui ne pourra jamais, s'épanouir. Qu'il ne faut pas dire. Cette prison, qui l'étouffe, qui l'énerve, est-ce que ça aurait été différent, s'il avait été une femme, s'il avait été riche, si… Tout ça, ces pensées emportées finalement, par la vitesse et le rire de Félix, sa voix se joint à la sienne. Ses doigts raffermissent leur emprise, sur ceux de son nouvel ami, de celui qui vient de réussir, à lui faire oublier un instant l'argent, les soucis du moment, Ephraïm en a assez, de penser, il veut, vivre, il veut, putain de VIVRE.

Il veut ressentir, même si ça fait mal, même si ça fait peur, il veut connaître le fracas, il veut sentir, l'explosion, saisi, de pulsions passionnelles ou mort et vie s'emmêlent. Il veut se sentir, au bord du précipice, laisser toutes ses sensations le submerger, il en a assez, de tout contenir.

Le visage éclairé d'un rictus prédateur, Ephraïm demande, Encore, le corps tremblant et les yeux gourmands, déjà accroc aux sensations fortes et manèges à sensations, comme lorsqu'il se jette du Mont Hurleur, lui-même traverse les plaines à vive allure, lorsqu'il saute du haut de la cascade, il en veut encore. Dévorer, l'instant, ne laisser aucune miette passer, car il n'a jamais été, passif, à endurer le passage du temps ; il plonge, dans chaque seconde, chaque moment, s'immerger, dans l'instant. Jusqu'à, ne plus avoir de souffles, jusqu'à ce que les tremblements spasmodiques, annoncent qu'il en a bien assez fait, que son esprit, soit groggy, pris d'une torpeur doucereuse, pensées cotonneuses et sens alertes, c'est dans ces moments qu'il se sent enfin, lui-même.

Les tours de manège se succèdent, ils se précipitent, courent, vont et viennent, rient et parfois, les yeux d' Ephraïm se plantent dans ceux du guépard, il se rassure de voir, le même éclat de folie, l'étincelle qui l'embrase, il croit l'entendre, dire en en écho, encore. Encore.

Jusqu'à ce que du billet donné par Uriel, il ne reste que quelques pièces de monnaie, alors Ephraïm réalise tout ce qu'il a dépensé, la réalité vient le rattraper plein de fouet. Mais l'impact avec le sol, n'est pas aussi rude qu'il craignait. Il y a quelques semaines, la joie aurait été étouffée, par la colère et la culpabilité, le malaise et la honte de s'être laissé allé. Il ressent l'agacement, mais aussi, autre chose, la tristesse de voir, que c'est déjà presque terminé.

_ Felix, on peut faire un tour de grande roue ? Ce sera sûrement mon dernier manège, je…

Il n'ose plus dire, qu'il n'a plus d'argent. Il se contente de récupérer les quelques pièces au fond de sa paume et espère que ce sera suffisant. Car Ephraïm avait très envie d'y grimper, même si c'est un manège bien plus calme que les précédents.

Dans la nacelle, lorsqu'elle commence à s'élever, Ephraïm se lève et se perche au rebord de la fenêtre, il regarde les lumières et la ville, s'éloigner. Ses yeux s'évadent, cherchent la silhouette familière, qu'il finit par montrer du doigt.

_ C'est le Mont Hurleur !

Il s'écrie. D'une voix enjouée, comme s'il saluait un membre de sa famille, comme s'il reconnaissait, un visage aimé. Sur ses lèvres, revient un sourire, Ephraïm repose paisiblement sa tête contre la vitre.

_ Tu y es déjà allé ? On peut y faire plein de choses, de l'escalade, du ski, si tu es sportif, tu as de quoi t'amuser !

Finalement, Ephraïm s'adosse, croise les bras sur son torse et observe l'autre côté, la fête forraine toute éclairée.

_ Ta soeur est venue avec toi ? Tu viens souvent à la fête forraine ?

Il demande. Ephraïm aime la compagnie et a envie de connaître ce garçon, dont il se sent déjà proche, de celui qui a su, lui faire perdre pieds et tête, en quelques secondes. Il espère revivre un jour ce moment. Ressentir, la chute, le monde qui bascule, tout qui va, dans tous les sens, aller si vite, que les doutes, les inquiétudes, les remords et les regrets, ne pourront pas les suivre.

Et malgré lui, une petite voix lui souffle, que tout cet argent dépensé n'était pas réellement gaspillé.

Car ce soir, a été l'un des premiers moments de liberté que le pur-sang s'est enfin accordé.

Sa main vient un instant se poser sur son coeur, dans un geste de prière, pour remercier son frère.

Sentir le coeur palpiter contre sa paume, pulser contre sa peau.

Ils sont fous. Et si vivants.

_ Merci, Felix. Ca m'a fait… ça m'a fait un bien fou tout ça. Moi qui pensais juste rentrer chez moi…

Il ricane. Car l'idée même lui paraît maintenant si décevante. Heureusement, qu'il n'a pas fait demi-tour, qu'il n'a pas abandonné, qu'il n'a pas voulu encore, se priver.
Ephraïm Kurusu
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Anonymous
Sam 11 Nov - 20:07


petits projets
Quand la vie appartient à ceux qui sont fous
Après les nombreux tour de manèges, Ephraim cesse de vibrer pour le grand huit. Il love la grande roue. Félix cueille dans une oeillade les quelques pièces et rajoute un peu de monnaie. Tant pis pour l’argent, il ne vit qu’une seule fois le grand chat. Il préfère additionner les jolis souvenirs plutôt que de regretter le passé.

- Allez j’suis chaud ! Après je rentrerai !

Il n’ira pas dans l’appartement  à Babel pour la soirée, mais Régalia l’accueillera pour la soirée, en compagnie de sa mère et son beau père qu’il n’a pas vraiment l’air d’apprécié. Félix, il n’est pas pressé de rentrer, il veut encore s’amuser, mais le temps continue de filer et il sera bientôt tard : il commence à avoir l’estomac qui se met à gargouiller.

Alors il grimpe dans la nacelle et se remet à filmer. Il attrape dans la caméra les images issues des cieux, pour mieux les regarder quand il sera vieux.  Il est un peu surpris par l’exclamation d’Ephraim mais se retourne vers ce dernier, il dépose un regard curieux sur l’équidé.

- Yep ! Je fais pas mal de camping et j’essaie de bosser sur des documentaires sur la nature d’haklyone, ce serait une insulte si j’y avais jamais mis les pieds.

Filmer les cols des montagnes, Félix y est habitué. Puis son père y travaillait quelques fois, il y avait des âmes à sauver, des vies à chercher et surtout du gibier à chasser.

- Non, elle est plus du genre à rester à la maison à travailler. Et toi ton frère ? Il voulait pas venir profiter ?… Pas tant que ça en vrai. J’suis plus du genre grosses soirées, ou aventures dans la nature, mais j’avais envie d’y remettre les pieds. Je voulais capturer de jolies images, c’est pour faire des petits projets.

Il tourne la caméra vers Ephraim cette fois. Il concentre l’objectif sur ce dernier, il sourit à l’écouter.

- Bah de rien ! C’est pas grand-chose ! C’est souvent comme ça pour pas mal de monde, souvent ils ont peur de sortir de la zone de confort, mais une fois qu’ils sont arrivés, c’est pas si mal… Moi je trouve qu’il faut essayer de vivre et si c’est pas si bien, on aura toujours une histoire à raconter.

La nacelle continue de monter, puis elle s'arrête. Quelques personnes doivent être en train de monter.
Fossoyeur, il est beau de contempler les ruines des cités; mais, il est plus beau de contempler les ruines des animas !
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Ephraïm Kurusu
Maison de la Lune et du Sang
Ephraïm Kurusu
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Mer 13 Déc - 7:59
Du regard, Ephraïm suit l'oeil de la caméra.

Il contemple le ciel et plus encore, les lumières qui s'éloignent. Penché depuis la fenêtre de la nacelle, il pense à Uriel, à la surface miroitante de la mer, sous les étoiles. Les paupières se ferment à demi, dans un geste paisible, il est bercé par les mouvements du manège, le bruit du vent, la sérénité de l'instant.

L'adrénaline, comme des braises au fond des chairs, émane encore une chaleur agréable, qui efface les douleurs et la fatigue, il ne reste que quelques pincées, d'une vie qui a si vite flambée, les battements paisibles de son coeur, en rythme avec les grincements réguliers de l'immense machine.

Le Mont Hurleur devant eux, Ephraïm l'accueille d'un sourire, comme s'il pouvait, le prendre dans ses bras.

_ Hm, si un jour, t'y mets les pieds, n'hésite pas à m'appeler. Ca me ferait plaisir de t'accompagner, même si c'est juste pour quelques heures, il propose avec une certaine maladresse, préférant d'ailleurs ne pas le regarder, comme intimidé, Si ça ne te dérange pas en tous cas. Je pourrais te filer mon numéro. Je connais des coins sympas.

Ephraïm cligne des paupières quand la caméra se tourne vers lui. Le rouge monte à ses joues, par réflexe, les sourcils se froncent, l'expression se renfrogne, sous le malaise, Ephraïm se redresse légèrement et tourne la tête pour sortir du champ. La honte, la peur de ne pas être bien coiffé, de ne pas être, assez bien habillé, ou simplement, de voir sa tête au travers de l'écran…

Son père, chargé de communication de la Milice, a tant fait la chasse à ses enfants sur la manière de s'afficher, celle de se montrer, il y a tant de photos chez eux, et Ephraïm sourit probablement sur peu d'entre elles.

Pourtant, du coin de l'oeil, il aperçoit le sourire de Felix… Et instinctivement, sa chaleur gagne ses propres traits : timide, un sourire apparaît sur ses propres lèvres, alors que ses yeux, cherchent finalement un instant les siens au travers de la caméra. D'un signe de tête, il l'invite à filmer plutôt la beauté des paysages.

_Mon frère… Viendra sûrement la prochaine fois. Il a été blessé, il y a un moment déjà, mais il lui faut du temps pour récupérer. Je… Si jamais tu veux, tu crois que tu pourrais m'envoyer la vidéo de ce soir ? Je pourrais la lui montrer.

Uriel serait probablement heureux de le voir s'amuser… Croisant les bras sur son torse, s'adossant finalement à la nacelle, Ephraïm croise les jambes et penche légèrement la tête sur le côté.

_Tu veux que je te filme ?

Il propose, en toute innocence.

_Tu veux peut-être des images de toi…?

Il cligne des yeux et retient une grimace à la remarque si juste de Felix. Mal à l'aise, il se gratte l'intérieur du cou dans une petite moue.

_Oui… C'est vrai. Je n'ai pas l'habitude de sortir de ma zone de confort mais… Je devrais peut-être le faire plus souvent.

Ses yeux s'égarent dans l'obscurité. Les bras croisés sur son torse, un sourire revient sur ses lèvres et il hausse fatalement les épaules.

_On sort rarement des sentiers battus chez moi. Je suis probablement le seul à le faire… Surtout quand je m'énerve…

Franche grimace cette fois, Ephraïm ne tire aucune fierté, de ses éclats de colère.

_ Mais tu as raison. Ca fait du bien, de vivre. Ca fait des trucs à dire. Je crois que c'est ce que j'apprécie quand je patrouille au Mont Hurleur, c'est que je me sens libre…
Ephraïm Kurusu
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