haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
bread and roses ft.Terra



 
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bread and roses ft.Terra
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Dim 6 Mar - 21:33
ah.
mais qu’est-ce qui lui est passé par la tête? rien, sans doute. une bourrasque de vent est passée par là (lui a balayé les idées hors de sa petite caboche frisée). ne lui reste plus que les insécurités, que les doutes (que la solitude elle-même pour seule compagnie)
il n’aurait pas dû, non, non. était-ce trop audacieux de sa part? oui, oui, définitivement.
il aurait dû s’en tenir à sa routine habituelle. parce que c’est comme ça, parce que c’est plus simple, parce que c’est ainsi que ça fonctionne, entre la petite (grande!) terra et lui.
paniers de pâtisseries déposés devant sa porte dès le petit matin, bouquets de fleurs retrouvés devant la sienne le jour suivant. des échanges, des échanges, mais jamais il n’a été question d’échanger le moindre mot entre eux.
mais sage a osé, laissé une petite note écrite à la main (de sa grosse patte d’ours), lui demandant si elle voulait (peut-être), si jamais l’envie la prenait (mais qu’elle n’était pas obligée), apprendre à ses côtés l’art de faire.. du pain et ce genre de choses.
parce que sage est seul, que sa famille lui manque (et que les cadres photos n’ont qu’un visage figé dans le temps, mais pas de voix, pas de paroles). parce que terra lui rappelle sa fille aînée, partie si loin, partie en ville, qu’il a l’impression de la retrouver un peu dans la figure de la jeune fleuriste.

voilà maintenant qu’il regrette son geste. est-il trop tard pour aller récupérer ce message, à la volée, rapidement? et si terra le trouvait bizarre (comme les autres (comme le reste du monde (le reste des animas en chair et non en fourrure)))?

sage se questionne, ouvre le robinet (ah! ça le fascinera toujours ce machin-là! ça fait couler une mini rivière à l’intérieur!), trempe ses mains d’homme un peu trop menues. rides consternées creusent ses traits tandis que ses doigts fouillent entre les pages jaunies et cornées d’un vieux livre de recettes. des plantes, des fleurs séchées en guise de signets, en guise de repères. pots pourris, bouquets d’herbes séchées suspendues un peu partout aux quatre murs de la modeste petite boulangerie. les cadeaux de terra, même fanées, sage trouve le moyen d’honorer dame nature en les exposant ici.

sage est perdu dans ses pensées (loin loin dans sa tête), entre les pages d’un vieux livre de recettes. si bien qu’il n’entend pas la petite clochette chanter, signe que quelqu’un vient d’entrer…
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Ven 11 Mar - 21:16
Un doux feuillage aux couleurs chaudes caresse les joues rosées et frais. Le vêtement des arbres danse à chaque coin de rue. Une douce odeur réconfortante embaume le quartier. Vêtue d’une doudoune jaune, un panier garni de fleurs en main, la jeune femme observe son doux présent au pied de son atelier. Un léger sourire apparait sur son visage. Elle sait d’où vient cette offrande. Le regard à gauche, puis à droite, personne en vue, comme d’habitude, son admirateur est bien discret.

Au début, Terra était prudente, elle avait fait tester chaque offrande en les présentant à sa famille. Heureusement, personne ne tombait malade, petit à petit, elle avait enfin compris qui était la gentille personne derrière ces chaleureux petits pains. Depuis, un rite s'était créé, à chaque fois, que la fleuriste reçoit son cadeau, elle en fait de même le soir même. Lui recevait tout genre de petites fleurs ou objets fleuris qu'elle confectionnait, tandis que la belle, se remplissait l'estomac. Dû à cela, il est rare qu'elle ait le besoin de se rendre à la boulangerie. Il est donc rare, que lui est-elle ne se croise.

Mais aujourd'hui, n'est pas un jour comme les autres. L'éléphant repère une douce carte dans son présent. Elle entre dans sa demeure, s'installe et découvre les mots inscrits sur le papier. Une invitation pour apprendre l'art des douceurs que tout le monde appréciait. Les yeux pétillants, la jeune femme souhaite y participer. En ce mois d'Octobre, les ventes sont habituelles, aucun évènement particulier n'encombre son emploi du temps. Quelques tapotements sur son téléphone et le message s'est envoyé. Aujourd'hui, la patronne abandonne ses salariés. Elle aussi a le droit de se faire plaisir de temps en temps.

Devant son miroir, la Loxodonta réfléchit. Le boulanger est d'un certain âge, il pouvait être son père et d'un père c'est à la fois ce qu'elle a et pas besoin. Faire des gâteaux avec son véritable paternel ? Il est impossible pour elle d'avoir un quelconque souvenir. Peut-être que tout ce qu'elle n'a pas pu vivre, elle pourrait le faire avec lui. Après tout, il ne parle pas, il a l'air aussi maladroit socialement qu'elle. Tout deux devaient sans doute préférer à vivre l'expérience que d'en discuter. Cette rencontre est à la fois excitante qu'effrayante. Peut-être que cela allait altérer leur relation et Terra ne pourra plus recevoir de délicieuses gâteries gratuitement.

Délicatement, elle attache ses cheveux en buns de chaque côté. Ainsi, la grande est sûre de ne voir aucun cheveu tomber de son crâne. Elle se vêt d'un legging noir et un pull effet pelage mouton aux couleurs blanc jaunâtre. Afin de compléter le tout, un tablier de cuisine entoure sa taille. Parfait, il lui manque plus qu'un cadeau de remerciement.

Dans son atelier, un magnifique petit bouquet aux couleurs de l'automne se dresse. Il se poserait parfaitement sur un plan de travail. Désormais prête, la belle offre le cadeau reçu à ses employés et file au point de rendez-vous. La fragrance du pain est si enivrante, qu'il suffit de suivre le parfum pour retrouver la boulangerie. Hortensia frissonne, il n'y avait rien de professionnel, ni d'un combat sportif, elle est présente en tant qu'elle, la jeune éléphante brisée. Elle inspire un grand coup et enfin la clochette retentit.

Elle les reconnait, chacune de ses pièces. Son admiration est à la fois fascinante que terrifiante. Peut-être que Terra finira dans un cachot au fin fond de la boulangerie et personne ne pourra l’entendre ? Non, ça n’avait aucun sens, conserver tout ceci, est comme un parent quand il reçoit les présents de ses progénitures.

De l’autre côté, elle le voit, son maître pour la journée. Il n’a pas l’air de l’avoir repéré. Discrètement, elle fait le tour et s’approche de celui-ci. Gentiment, elle tapote l’épaule du petit être sous ses yeux. Le bouquet tendu vers lui, son corps légèrement courbé vers l’avant afin de ne pas paraitre imposante. Les joues rosées, les yeux évitant tout contact, elle marmonne dans son pull.

« Mer-merci… Pour… l’in-vitation. Hâte d’apprendre aupr-près de… vous…  Me voici, Terra Hortensia fleuriste… »

Une fois libérée de son présent, elle enlève sa veste afin de lui montrer sa tenue. Sa main cache légèrement son visage, comme si elle essaie de replacer ses cheveux alors que sa chevelure est parfaitement attachée. Gênée, elle se concentre sur les œuvres fanées.

« Charme… authentique… Qu’allons-nous apprendre aujourd’hui ? »

Terra le regarde du coin de l’œil, elle esquisse un léger sourire afin de le rassurer de sa grande présence.



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Dim 20 Mar - 14:23
qu’est-ce que ce sera pour la suite? du pain? des croissants? oh et pourquoi pas des brioches à la cannelle? tout le monde les aime, ceux-là! sage tourne les pages, ses pensées en marche. dahlia les faisait mieux que quiconque (que lui), mais dahlia n’est plus là (avec lui). c’était plus facile avant de la rencontrer, la solitude lui était alors supportable, parce que la solitude c’était tout ce qu’il connaissait d’abord. sage avait la manie de s’éclipser même en étant de bonne compagnie, mais maintenant qu’on lui a arraché ce droit, sage comprend mieux ce qu’est la solitude.

la solitude, c’est quand dahlia n’est pas là pour le réprimander doucement d’avoir fait une erreur. la solitude, c’est quand le silence s’abat sur la boulangerie chaque matin, alors que les rires peuplaient autrefois ce modeste petit lieu.
la solitude, c’est de n’avoir personne à qui parler, personne avec qui être confortable dans le silence, au milieu des fragrances sucrées de divers desserts.

le doigt de sage s’arrête sur une page au hasard. ah, cette recette-ci est illisible, un dessin d’enfant recouvre la surface du papier, traits absurdes et grotesques crayonnés en rouge (ah, ça fait pourtant longtemps, ses enfants n’en sont plus depuis des années. pourquoi est-ce que les souvenirs doivent toujours être aussi d o u l o u r e u x ? )

doux sourire flotte sur ses traits, pourtant un cri d’horreur franchit ses lèvres lorsqu’on lui tapote l’épaule. sage se recule d’un bond, manque de poser une main sur une plaque brûlante tout juste sortie du four et posée là quelques minutes auparavant. déjà sa troisième fournée de la journée. il n’y a pas énormément de clients qui passent à cette heure-ci, mais il sait pourtant que ses habitués ne manqueront pas à l’appel plus tard au courant de la journée.

- …t’es grande…

rapide constatation. avec sage, il y a rarement des bonjours, seulement des au revoir. il l’avait croisé, quelques fois cette jeune femme, mais jamais bien longtemps et toujours au loin. qu’est-ce qu’elle est grande…! ce que ça doit être pratique pour atteindre les étagères plus haut!

- une fleuriste, je sais! dame nature te remercie pour tes services.

petit hochement de tête, mais pas de sourire (parce qu’il ne sait pas comment sourire, ni vraiment comment parler (la preuve, il oublie de se présenter formellement (c’est qu’il n’était pas préparé, ne croyait pas qu’elle viendrait réellement)))

Il attrape timidement le bouquet qu’on lui tend, petit merci à peine chuchoté, le dépose sur le comptoir un peu plus loin avant de revenir et de tourner la page de nouveau, dit adieu triste dessin porteur d’heureux souvenirs.

- quelque chose de.. quelque chose de plus simple pour la première fois. c’est mieux, oui, oui.


second hochement de tête, une confirmation plus pour lui que pour elle. pointe soudainement le pain encore chaud derrière lui.

- ça va ressembler à ça.. et bah.. euh.. c’est du pain voilà..?

sage continue de la regarder, encore étonné (impressionné) de par sa taille (encore dans la lune). oh! elle porte un tablier! sage a oublié de mettre le sien (encore une fois), s’empare de celui-ci dans un geste rapide.
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Dim 27 Mar - 19:22
Sage, voilà un individu très intéressant. Aucune présentation, un simple merci presque indétectable. Heureusement que l’ouïe de la jeune femme est élevé. Son nom, elle le connait grâce au voisinage, évoquant cet ours qui se balade dans les rues. Peur de rien, non provocateur et qui se longe le quartier avec un panier rempli de gâteries. Des douceurs qui finissent au pied de l’Atelier Primevère. Bien trop occupée à s’occuper de son business, qu’elle n’y a jamais prêté attention. C’est même courant que les anima profitent de l’air de Régalia sous leur forme animale. Seule la Loxodonta évite cela, par crainte d’abimer les ruelles face à ses 4 tonnes de muscles. Parfois elle les envies, ces anima qui peuvent s’amuser pleinement de leur aspect animal. La fleuriste, elle le renie, préfère l’utiliser à minimum, pour se défendre ou à des fins utilitaires. Mais se montrer forte sous cette forme qui a créé des tensions n’est encore qu’un rêve lointain.

L’Hortensia lâche un sourire. Cela se voit que le boulanger aime la nature. Il a conservé chacun de ses cadeaux, elle sait qu’il chérie au fond de lui ce bouquet de fleurs qu’elle vient de lui offrir. Dans deux semaines voire un mois il sera encore présent à faner sur le comptoir comme chacune de ses pièces. Terrifiant et si beau à la fois, Sage est un artiste incompris, que lui-même ne comprend, mais tout le monde aime ses petits pains. Tout l’amour qui se cache en lui se retrouve en réalité dans ses pâtisseries, ça, la demoiselle l’avait bien compris. Tout comme elle, il ne sait s’exprimer, mais il a un cœur en or. Il rend des gens heureux et remplis des estomacs satisfaits.

La grande pose sa main tout près de l’ours. Elle observe les chacune des pages de ce livre. Des recettes, il en a plein. Elle ne peut s’empêcher de lâcher un petit rire face à ses mots. Du pain, simplement du pain, mais le pain est tout un art que la belle ne sait manier. Il faut commencer par ce qu’il y a de plus simple, du pain ! Son regard dans le sien, elle le voit bien qu’elle le déstabilise par sa taille. Elle a l’habitude, puis en réalité ça l’amuse. Pour un ours il est plutôt craintif et pourtant, elle-même le sait que ses coups de pattes pourraient la blesser.

« Le pain se f-fait côté cui…sine non ? »

Sans gêne la demoiselle y entre et observe le tout avec curiosité. Il a l’air d’être quelqu’un assez vieillotte. Elle se demande si elle allait découvrir une cuisine assez moderne avec pleins de fours, ou quelque chose de traditionnel chauffé au bois et des fours en briques ou de terre. Son regard se pose rapidement sur celui de son professeur.

« Quelles sont… les qu-qualités d’un bon boulanger ? »

La belle se demande s’il faut de la poigne, de la patience, de l’amour ou simplement des connaissances. Le livre des recettes, elle l’a en main. Naturellement elle cherche dans la cuisine les ingrédients et ustensiles nécessaires. A chaque fois qu’elle se coince, elle observe son maître et lui demande gentiment où se trouve chaque chose. L’éléphant souhaite se rendre utile, mais chercher ce qu’il faut dans une cuisine que l’on ne connait pas n’est pas une tâche facile.

« Détends toi… Où la pâte sera aussi crispée que toi actuellement »

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Jeu 31 Mar - 17:01
c’est qu’il ne savait pas à quoi s’attendre, en l’invitant ici. il croyait surtout qu’elle ne viendrait pas, parce que sage est sage, parce qu’il est un (beaucoup) étrange, animal parmi les hommes, ours que tous les voisins connaissent et pointent du doigt.

les lèvres tremblent, se retroussent à peine dans un sourire, comme si sage cherchait à imiter terra (imiter les personnes normales). elle est géante, un peu intimidante, pourtant si douce à cet instant. petit bégaiement, la met-il mal à l’aise ou est-elle juste timide? car sage ne comprend pas les émotions des autres (et les siennes). les sentiments, c’est trop compliqué, c’est trop humain et sage ne l’est pas assez, préfère de loin la forêt et l’odeur des pins (et non du pain).

- oui oui, c’est par ici, suis-moi. attention, il fait un peu chaud…


passe devant, petit homme empressé. la cuisine est à l’ancienne, à son image, figée dans le temps. la technologie, c’est trop compliqué, le monde moderne, ce n’est pas pour lui. sage aime sa routine, aime que rien ne change, est-ce pour ça que dahlia est partie? elle venait d’un monde différent (lunapolis), devait bien finir par y retourner un jour, avec une partie de lui (sa progéniture plus que ses enfants). comment va dahlia? comment va faïr?... et terra, elle? sait-elle à quoi ressemble une famille? parce que sage aimerait bien savoir à quoi ça ressemble, une famille. terra, si douce, si bien élevée, sans méchanceté visible. oui oui terra est une bonne personne, aucun doute que c’est héréditaire! (les hortensia, ne sont-ils pas fleuristes, eux aussi? les fleuristes ne peuvent pas être mauvais!)

- hm.. patient? méticuleux!... hmhm.. oups..

ah, sage est minutieux à n’en pas douter, mais c’est qu’il est encore plus stressé, que le sac de farine s’écroule, soulève une tempête de neige farineuse dans la cuisine. petite indication qu’il va ramasser, se saisit d’un balai, pointe les armoires, les tiroirs. les ustensiles sont ici, besoin de ça….

- p-pardon, nervosité.. tout.. tout ça… pas l’habitude.. de ne pas être seul…


repose le balai plus loin, triture ses doigts, tablier tâché de blanc, pointe timidement l’étagère. il faut un nouveau sac, même lui a des manières, sait qu’on ne mange pas ce qui a touché le sol.

- la farine.. s’il-te-plaît.. t’es plus grande.. c’est plus facile..moi je vais encore tout renverser.
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Jeu 14 Avr - 20:34
Patient et méticuleux, voilà des adjectifs que la jeune femme côtoie chaque jour en tant que fleuriste. Faire du pain ne doit pas être si compliqué que ça se dit-elle. Si elle apporte l’amour qu’elle a pour les plantes dans la préparation, peut-être que cela va améliorer la qualité du bon pain. Sage aime ses cadeaux, il doit mettre un amour similaire dans ses délices lui aussi. Assez excitée, par l’idée de commencer, elle observe un sac de farine s’envoler et finir au sol. Cela arrive à tout le monde, mais moins à Terra, sa grandeur lui permet de saisir facilement ce qui est hors d’atteinte pour d’autres. Il aurait dû prendre une chaise ou un tabouret pour l’aider, fin bref, une cuisine ça se nettoie.

Lui aussi est aussi nerveux qu’elle, après tout, c’est la première fois qu’ils se côtoient réellement. Passer du temps avec un homme d’un autre âge, c’est rare, elle ne le passe même pas avec son vrai père ou elle risque de l’énerver. La jalousie des Hortensia envers la réussite de l’Atelier Primevère se ressent. Elle le sait, parfois ils essaient de lui faire de mauvais coups ou de répandre de mauvaises rumeurs, mais heureusement ces dernières finissent par se taire rapidement grâce à ses différents accomplissements. Froide, ferme, douce et généreuse à la fois, l’éléphant est vu comme une femme parfaite. Certains lui ont déjà demandé la main dans sa boutique, mais sa réponse est simple, Non.

Pendant que son chef nettoie sa bêtise, la demoiselle attrape un nouveau sac de farine et le pose sur le plan de travail. Elle l’ouvre gentiment et observe cette cuisine très… rustique, authentique, ancien. Tellement de mots pour la caractériser, une cuisine est le miroir de son propriétaire, cette phrase ne peut être plus vrai aujourd’hui. Ce côté authentique, ancien, traditionnel, c’est ça qui crée un bon pain où les régaliens sont prêt à payer un prix raisonnable pour quelque chose de si enrichissant.

« Ton pain, bien meilleur qu-que c-eux de Luna…polis… »

Les boulangeries des grandes villes, bien trop modernes, aucune passion, leur produit n’est que pollution pour la belle. Ça se sent, ça se goûte, les civils des grands environs ne connaissent pas la satisfaction de manger quelque chose de bon, de frais, d’un produit récolté dans un même endroit et créé rapidement. Le processus de production est court et c’est très bien ainsi. Meilleur produit, meilleure matière première et un prix de revient plus faible, donc une marge plus élevée sur chaque pain. Adieu coût du transport et crainte de ne pas être livré à temps pour pouvoir poursuivre leur activité. Voilà pourquoi, tout comme Sage, la fleuriste s’est installée dans sa ville de naissance, tout est meilleur. La qualité de vie est si pure et belle, il faut être aveugle pour se baigner dans les soirées et l’alcool.

Elle lave ses mains de nouveau, prend un grand bol, cherche la levure traditionnelle et observe Sage faire. Elle le sait, tout le monde le dit « le pain c’est simplement de l’eau, de la levure, un peu de sel et de la farine ». Mais si c’est si simple que ça, pourquoi personne ne fait son propre pain ? Elle le sait, elle le voit, tout est une question de technicité. Vérifier la qualité de la farine, est-elle très sec ? Plutôt humide par ici ? Quelle farine utiliser, la levure quelle quantité ? Que cherchons nous à créer ? Tout ces petits détails, ce n’est pas un livre de recette qui va le donner. Même aujourd’hui les plus récents le disent bien « ceci n’est qu’une approximation, les quantités peuvent changer selon où vous vous trouvez ». Le genre de chose que Terra ne verrait jamais dans un livre sur les fleurs sauf sur la croissance de cette dernière. Mais faire germer des fleurs est différent du pain.

Doit-elle imiter Sage ? Peut-être qu’elle doit simplement faire comme lui et compare son pain avec le sien. Elle s’y met donc, fait comme lui, essaie de comprendre l’eau, la quantité de farine que lui ne mesure même pas et surtout la levure qu’elle a laissé dans l’eau un petit moment se mélanger avant de plonger la poudre blanche.

« Pourquoi ma pate est différente de la tienne ? Qu’ai-je fait de…mal ? »

Elle est sûre de l’avoir bien suivi, mais c’est une première pour elle, elle a sans doute fait quelque chose qui ne fallait pas.

« Sage, je vois bien que tu étais surpris de me voir arriver… tu ne voulais pas qu’on passe du temps ensemble ? »

Dit elle avec sa voix plus froid un peu rebelle, comme si elle essaie se de protéger contre tout forme de rejet.

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Sam 7 Mai - 22:25
Les poils du balai effleurent la farine renversée, soulève un léger nuage de poussière. Du coin de l’oeil, il observe la fleuriste céder à sa requête, le sac étant à portée de la main. Il est un peu intimidé de par sa grandeur, Sage, mais uniquement parce qu’il porte aujourd’hui son déguisement de chair et non sa belle fourrure. Le corps d’un homme est si fragile, c’est bien pour ça qu’il préfère sa véritable forme, si puissante, si grande. Quand Sage est ours, il lui semble que rien ni personne ne peut l’arrêter, qu’il est lui tout simplement, roi des bêtes. Malheureusement, les grosses pattes d’ours, ce n’est pas pratique pour cuisiner. Sage le sait, il a déjà essayé.

-M..Merci. Je.. Je n’ai jamais goûté le pain de Lunapolis. Ou je ne m’en souviens plus. Oui, c'est ça, les souvenirs de Lunapolis, ils sont trop lointains, oui.

Hoche la tête pour lui-même. Ça faisait combien de temps qu’il n’y était pas allé? Trop longtemps et de toute façon, il n’y passe jamais beaucoup de temps. Au début de leur divorce, à lui et Dahlia, Sage passait de temps à autre, dire salut et au revoir aux enfants, a néanmoins fini par oublier. Le temps s’écoule différemment dans la forêt, dans cette boulangerie hors-du-temps, à l’ancienne. La ville, c’est trop étourdissant, tout va trop vite, il y a trop de gens et les nombreuses lumières lui agressent les yeux.

L’ours lève le regard sur elle lorsqu’elle exprime sa déception. Il ne regardait pas ce qu’elle faisait, trop concentré sur sa propre pâte, ses propres pensées.

- Ah! C’est ma faute, pardon. J’aurais dû prendre le temps de te.. de te montrer comment faire.. J’ai oublié.. que tu n’en avais jamais fait avant…


Sage est un bien mauvais professeur, en plus d’être mauvais dans tout le reste. Tant pis.

- C’est pas grave, Terra. Je fais des erreurs tout le temps. Ça arrive. Mes premières tentatives ont été pires.

Ses lèvres se retroussent légèrement. Il ne savait pas cuisiner, avant, a accumulé les erreurs les unes après les autres. Mais son ex-femme était toujours là pour l’aider à réparer ses gaffes. La surprise traverse son regard suite au changement d’ambiance.

- Non… Non! Je veux dire.. Non, c’est pas ça… C’est pas que je voulais pas…

Après tout, qui voudrait passer du temps volontairement avec Sage? Même sa famille n’en a pas voulu (mais n’est-ce pas mérité pour celui qui n’en avait pas voulu le premier?)

- Je ne pensais pas que ça t’intéresserait.. Tu comprends? Je suis.. Je suis.. b..bizarre. Les gens dans la rue, ce sont eux qui le répètent… Je suis au courant. Je suis pas.. Je suis pas stupide.

Oui, il les a entendus, Sage. Ceux qui le le traitent d’excentrique, d’homme sénile avant l’âge. C’est qu’il a pris un coup de vieux depuis son divorce. Sage le sait, n’est pas complètement fou, pas encore, le sera peut-être demain ou la semaine suivante.
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Sam 4 Juin - 16:30
Des douceurs, voilà ce qui en sort de la bouche du vieil ours. Il a déjà fait pire au niveau de la pâte, peut-être qu’elle ne se débrouille pas si mal que ça. Cependant, l’entendre dire qu’il est bizarre car les autres le disent, cela la désole. Elle se retourne, forçant l’homme à la regarder droit dans les yeux, le corps contre le sien. Les yeux déterminés, elle lui dit froidement.

« Les gens disent que je suis d’une beauté froide et distante, pourquoi ? Car je me montre sèche et ferme. » Elle prend ensuite une voix plus douce. « Et pourtant, tu m’offres tout de même des petits pains, tu voyais au-delà de l’image que je projetais pour éloigner les personnes qui ne jugent les gens au premier regard, au physique. »

Elle pose une main sur son épaule avec un regard bienveillant, elle lui chuchote.

« Me penses-tu froide et distante ? Car personnellement je te vois comme un grand boulanger, un artiste. Tu n’es pas bizarre, tu es Sage. Les gens bizarres sont ces hypocrites qui te critiquent sans même te connaitre. Tu es nul, socialement et je le suis aussi. Et pourtant je me sens si bien avec toi, que j’arrive à enchainer des phrases sans même avoir l’air vulgaire ou méchante. »

La fleuriste reprend la préparation de son pain en essayant de corriger le soucis grâce aux instructions du livre et des quelques conseils reçus.

« Ce qui compte n’est pas ton enveloppe charnel Sage, mais la qualité de son âme. Et la tienne est si belle. J’aurais préféré t’avoir en père que le mien… »

Elle l’aurait bien pris dans ses bras afin d’éprouver sa sincérité. Mais cela fait si longtemps qu’ils jouent une relation à distance et enfin ils sont face à face. Ce boulanger, elle l’idolâtre presque, il est parfait, gentil, réservé, ne cause aucun problème et n’en cherche pas. Si tout le monde pouvait être comme lui le monde serait meilleur. Sa cuisine, elle l’adore.

« C’est si authentique… »

Dit-elle en observant les alentours. Elle admire vraiment l’endroit. Enfin il est l’heure de faire reposer la pâte. Que vont-ils faire désormais ?
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Mar 1 Nov - 5:18
Dans un coin, l'ours repose le balai, si tôt déposé, si tôt oublié, comme si le dégât farineux n'aurait jamais existé. L'homme tape dans ses mains, hoche la tête, apparemment satisfait de lui-même, de l'ordre qui a repris sa place. Sage est peut-être bordélique, mais en ce lieu, rien ne doit dépasser, rien ne doit être de travers.
Tout doit rester pareil, identique.
Tout doit rester comme Dahlia l'avait laissé, à l'abri du temps qui passe, comme autrefois. Toujours toujours toujours.
Au cas où Dahlia reviendrait. Sait-on jamais.
Sage a cessé de compter les années à l'attendre. Peu importe, Sage l'attendra pour l'éternité s'il le faut, bien après qu'il ne lui reste même plus la fourrure sur la chair, la peau sur les os, que son âme soit délivrée une bonne fois pour toute de son enveloppe charnelle.

Des erreurs, ça arrive, qu'il dit. Sage sait de quoi il parle, pour une fois.
L'ours retourne se laver les mains, laisse couler l'eau du robinet tandis qu'il écoute la fleuriste d'une oreille attentive.

Les erreurs, ça arrive. Qu'il répète doucement. Les erreurs de jugement aussi, je suppose....

L'ours se décolle du lavabo, secoue ses mains dans les airs avant d'attraper une serviette pour se les essuyer. Voilà que l'éléphante pose sa paume sur son épaule, le regarde avec bienveillance. Des gens comme Terra, il n'y en a pas des masses, à croire que les personnes comme elle sont une espèce en voie d'extinction. L'ours tente de regarder par-dessus son épaule - sans y parvenir - lorsqu'elle feuillette le livre de recettes, réfléchit à tout ce qu'elle dit, pense à ce que lui pourrait bien dire.

C'est.. C'est très gentil de ta part de dire ça... Tu as une très belle âme. J'ai un don pour savoir ces choses-là, tu peux me croire. Oui, oui, ça se sent, tu comprends.. Ça se voit... Pas.. pas voir dans le sens physique je veux dire.. voir.. à travers l'âme... Je.. Je sais plus ce que je dis, pardon. Je disais..? Ah oui. L'âme, tu as une très belle âme toi aussi, Terra.

L'ours secoue pourtant vivement la tête en entendant la dernière phrase. Sage n'est pas un bon père, ça même lui il le sait.

Je crois que... Je suis meilleur boulanger que père. J'ai essayé, je le jure... Pas capable. Pas assez bon.

L'ours affiche une expression amère pendant quelques secondes. Il comprendrait si Faïr et Yara ne voudraient plus lui parler de leur vie, à lui qui a bafoué sa descendance des années durant.

L'ours observe la pâte de l'éléphante. Pour elle qui disait s'être trompée, elle a su rapidement réparer son erreur. C'est qu'elle doit apprendre vite. Après avoir pétri une dernière fois sa propre pâte, l'ours se retourne vers elle, mince sourire aux lèvres.

C'est du bon travail.. Bravo... On laisse reposer un peu et après on pourra les mettre dans le four... Si tu veux, en attendant, on peut prendre le thé... Avec un dessert même, ce n'est pas grave, il en reste toujours trop à la fin de la journée de toute façon... Si tu veux bien sûr.

Et le surplus, il le donne aux passants, autant aux vieilles personnes qu'aux enfants venant lui réclamer les restants, ils ont l'habitude. Et Sage a horreur du gaspillage, ne peut juste pas prédire combien de clients passeront dans la journée. Mieux vaut trop que pas assez. Il s'en voudrait si quelqu'un serait triste à cause de lui, parce qu'il lui manque quelque chose.
L'homme relève un regard timide vers elle, attendant sa réponse. Pour tout avouer, Terra lui fait penser un peu à Yara. Sûrement parce qu'elles ont presque le même âge.
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