sweet time (vendredi 19 septembre 2098 x chez amaryllis)
le lit double, habituellement assez peu chargé, s’est vu agrémenté d’une tonne de plaids et de coussins, pour en faire un véritable châteaufort de draps. à la demande d’amaryllis pour la soirée, ses parents lui ont prêté quasiment tous les oreillers de la maison, tout ça pour être confortablement installés afin de profiter d’un film trop mal fait pour être vrai. mais c’est le genre de films qu’ils aiment, simion et amaryllis. ceux qui font peur, ou ceux avec des zombies et des monstres. alors, presque à se noyer sous les couvertures, un sceau de popcorn au milieu, les voilà qui dévore le sucre et le film qui défile sur l’ordinateur en face d’eux. ça frissonne et ça rit, selon la scène du film, les mains qui grouillent de maïs éclaté, et les yeux ronds suspendus au scénario. comme une soirée pyjama de quand on était enfant, parce qu’il n’y a pas d’âge limite pour ça.
"hahaha ! j’étais sûre que c’était lui le tueur… à cause de la scène au début, c’était obligé…”
elle murmure en riant, amaryllis, se relevant pour mettre pause au film, parce qui regarde les génériques de fin quand on est pas au cinéma ? elle revient de fondre dans les oreillers confortables, tout proche de simion.
"alors, t’en as pensé quoi ? franchement les effets spéciaux étaient nazes, comme d’habitude, mais à part ça j’ai bien aimé… pour une fois que ce n’est pas la fille qui meure en premier !” elle rit encore, reprend du pop-corn. "tu veux faire quoi après ?”
c’est qu’il y a plein de choses à faire, ici. amaryllis elle n’aime pas trop sa chambre, mais elle doit avouer que c’est une prison bien plus confortable que son lit d’hôpital. elle a un grand lit double aux draps blancs et jaunes, un bureau décoré des quelques pots de cactus et de succulente, avec dessus ses cours de médecines bien rangés, un petit écran pour regarder des films ou jouer à la console, et une penderie aux vêtements trop grand pour elle, maintenant qu’elle a maigri.
"quoi de beau dans ta vie, sinon, simion ? ton été et ta rentrée se sont bien passés ?”
le sourire encore. parce que ça fait longtemps qu’elle n’a pas pu passer du temps avec son ami. il lui a manqué, pendant l’été. et pour elle, ce n’était pas un été joyeux. alors elle espère de tout coeur que le sien à été un peu plus ensoleillé. parce que simion, ce n'est pas n'importe qui. c'est un de ses rares amis avec qui amaryllis n'éprouve pas de honte d'être qui elle est, d'être ce qu'elle est. simion, sans pitié, qui a bien compris qu'avec ou sans maladie, amaryllis restait la même. alors devant lui, pas besoin d'artifice et de faux cheveux. amaryllis, elle aborde presque fièrement ses cheveux courts dont elle a honte habituellement.
@nébuleuse
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Dim 16 Oct - 20:48
u say im the
wrong
guy
To sit with and stand by well I don't know, babe I think I can move on now that I want you back And now that happiness is what I have it's nice to know my life's on track
Il a les bras qui s'écrasent contre le ventre, là où les morceaux cristallins sur la surface graveleuse du pop-corn s'effritent et roulent jusqu'à devenir des confettis sous les draps. Simion ne s'excusera pas de ne pas manger convenablement, d'avoir les doigts qui relâchent la pression sur le cours de route, incapable d'être capable. Amaryllis a proposé d'elle-même cette soirée pyjama, un temps d'accalmie loin des hurlements fastidieux de la famille, loin de la tension permanente des œillades coléreuses de la presque plus grande des Beaujardin et du plus grand des Palatine. Alors Simion il relâche l'air nauséabond des bronches, les ongles qui s'enfoncent à travers la peau, juste sous le nombril.
La voix fluette à côté devient criarde, l'hémoglobine s'arrête et l'horreur s'estompe sous l'écran noir du factice et le plus grand laisse la nuque se tordre pour apercevoir les yeux vivaces de celle qui n'a rien à lui cacher. Si tu fais pas ta madame je sais tout, tu meurs non ? Les sourcils se haussent et la paume vient basculer le front de cette dernière pour qu'elle tangue, le sourire qui s'étend doucement. J'aurais parié sur Valentine perso'. C'était la moins nœud-nœud. L'intrigue discutable, le VFX plus encore mais le jeu des acteurs avait eu de quoi rattraper la médiocrité du reste. Ça aurait pas été dérangeant non plus. Elle a fait quuuue pleurer, c'était chiant... Jamais dans l'excès, Simion glisse un peu plus sous les draps et arranger le fil qui maintient le pantalon fermement serré autour du bassin, plus bas maintenant que cette dernière, il a les yeux qui s'élèvent vers elle avant de regarder devant lui. Remet les crédits, j'aime bien lire. Et sans demander, la main grippe la sienne et en vole la télécommande, appuie sur le bouton plus proéminant que le reste et laisse la musique sonner tout en traînant le regard du haut vers le bas. L'habitude gamine de tout lire et relire, se souvenir des noms qu'il a auparavant vu dans les autres films et séries. Je sais pas. C'est une soirée pyjama, avec mes frères et sœurs en général on se tape toujours dessus à la fin. Le cou se tord vers l'arrière afin de correctement l'apercevoir et la voix s'affaisse. Mais ils le méritent toujours.
Le rire sans écho, Simion se tourne sur le flanc et tire le sceau pour croquer quelques sucreries, semble réfléchir avant de n'hausser que les épaules faiblement. Il ne s'est rien passé. J'ai taffé un peu plus pour économiser mais à part ça, rien de nouveau. Et toi ? T'as fait les trucs habituels ? Il n'a pas terriblement besoin de s'étendre, Simion. Amaryllis sait de quoi il parle, de quoi il en convient. Simion qui n'a jamais eu un quelconque effroi de la mort, peut-être parce qu'il n'y a jamais été confronté réellement, qu'il n'a jamais saisi l'engouement autour du jour où Amaryllis ne sera plus que poussière.
sweet time (vendredi 19 septembre 2098 x chez amaryllis)
elle a le nez qui se plie, amaryllis, face à la première remarque de simion. alors elle plisse les yeux, le visage faisant volte-face pour le regarder, avant de lui tirer la langue. ce sera la seule réponse de madame je sais tout. parce que c’est bon enfant, parce que ça ne la dérange pas. parce que ça la fait toujours rire, les piques de simion, les allures princières et les messes un peu basses, mais juste entre eux. parce que finalement, ça lui fait du bien, à amaryllis, de se relâcher un peu.
alors elle ne moufte pas, quand sans trop s’en rendre compte, simion prononce des mots qui, de la bouche d’un autre, elle aurait détesté. tu meurs. parce que, oui, amaryllis, elle se meurt. doucement, tout doucement, elle se fane. mais simion, soit par un manque cruel de tact, ou au contraire une sensibilité exacerbée, il a l’audace et la franchise de passer au dessus. parce qu’amaryllis est et restera toujours amaryllis. et ce jusqu’à sa mort, aussi proche soit-elle.
"oui, j’admet… ça aurait été vachement chouette que ce soit elle d’ailleurs, une femme intelligente en guise de coupable, dans un retournement de situation de dingue… mais non, dommage, c’est juste un nanar comme les autres !”
elle aime bien se réinventer scénariste de cinéma, dans les moments comme ça. refaite les films à sa sauce, avec ses idées et ses propres messages. elle roule des yeux ensuite, quand simion mentionne l’autre fille du film.
"oh, je suis bien d’accord… elle était insupportable linda… encore une écriture d’un personnage féminin discutable.” mais bon, après tout, ce n’est qu’un film. elle s’apprête à reposer la télécommande, mais simion l’attrape de ses mains. "d’accord, je laisse.”
elle, elle ne lira pas les sous-titres. la vie est trop courte pour s’atteler à lire toute une ribambelle de nom dont elle ne se souviendra pas, et pire encore, qu’elle ne rencontrera jamais.
"hm… je passe mon tour pour la bagarre. tu gagnerais à coup sûr de toute façon.”
elle sourit, un peu joueuse, tout en haussant les épaules. c’est qu’elle n’est pas bien grosse. elle ne relève pas la dernière remarque. simion, il est un peu différent des autres beaujardins. ça, amaryllis, elle l’a bien compris. simion, ça ne sera pas un vignoble, non, simion, ça sera un fier libraire, ou peut-être un écrivain. en tout cas, amaryllis, elle lui souhaite. elle prie un peu haklyone pour lui, parfois. pour qu’il réalise ses rêves. parce que, elle, elle ne sera plus là pour le voir.
"un été normal en somme… un peu pareil de mon côté… enfin, je sais pas. c’était paradoxalement mouvementé. beaucoup d’examens à l’hôpital, beaucoup de temps avec mes parents et… hm… du relationnel un peu compliqué, je dirai…”
elle baisse un peu les yeux, fuit le regard. c’est qu’elle voudrait en parler, amaryllis, mais elle ne sait pas trop comment. parce que ça fait deux mois que c’est enfoui en elle, caché sous le tapis, tout au fond de son esprit. barbara, octave, maxine. une ribambelle de nom qui ont chacun un goût différent. colère. tristesse. affection.
"ça va un peu mieux ceci-dit. je peux voler à nouveau. pas beaucoup mais… ça fait du bien.”
elle souffle les dernières paroles, et même si la voix est faible, elle transpire le bonheur et le soulagement. simion, il ne connait pas la sensation de liberté une fois les aîles dépliées; mais simion, comme tous les autres animas, connaît celle de pouvoir se transformer. et ça, amaryllis, ça faisait un moment qu’elle n’y avait pas goûter.
"comment c’est, tes cours ? cette année ?”
pour savoir un peu, si un jour, quand elle aura moins d’examens médicaux, ils pourront recommencer à manger ensemble, le midi, dans la caféteria du campus.