Ça y est, c'est sûr, faut qu'j'me décide J'vais faire le mur et j'tombe dans l'vide J'sais qu'tu m'attends près d'la fontaine J't'ai vue descendre d'un arc-en-ciel Je m'jette à l'eau, des pluies d'été J'fais du bateau dans mon quartier Il fait très beau, on peut ramer La mer est calme, on peut s'tirer
Hélias avait bien d’autres choses à faire que de rester encore un peu à Lunapolis. Le soleil se couchait déjà, et il avait fermé boutique un peu plus tard que d’habitude, suffisamment pour qu’il n’ait envie que d’une chose ; sauter dans la première navette, rentrer chez lui, s’allonger sur le canapé, laisser les petites têtes blondes lui sauter sur le ventre, parler de leur journée chez les grands-parents, parler des oncles miniatures et des jeux qu’ils ont inventé. Quoiqu’il aimait passer du temps à la Cave Palatine, qu’il avait même fini par préférer y être que se trouver dans les vignes - et était donc bien content qu’il y ait Dyomyre pour y prendre un peu sa place - la capitale ne lui inspirait rien du tout, et Hélias ne s’était que rarement aventuré dans ses rues de son plein gré.
Aujourd’hui semblait être un jour un peu différent, puisque les pas le portèrent de lui-même entre les façades de Lunapolis, parmi les boutiques qui baissaient les stores, les bars qui s’animaient seulement et les appartements dont les lumières commençaient à se faire voir.
Un atelier de poterie, Hélias avait toujours trouvé ça amusant, quoique terriblement Jules. Il n’imaginait pas qu’on puisse en faire un vrai business, encore moins un qui marche bien, et quoiqu’il s’était un peu moqué de Jules et de ses mains qui baignent dans la terre, force était de constater qu’il savait gérer son entreprise taille miniature — ça devait être dans le sang, un truc comme ça, on n’échappe pas au destin, après tout, Jules n’échappera pas aux gènes Palatine qui peuplent son organisme. Hélias ne se souvenait pas vraiment être jamais venu, mais il fallait croire qu’il y avait déjà mis les pieds, puisqu’il se souvenait vaguement de quels embranchements menaient à l’atelier, des chemins à prendre, des enseignes devant lesquelles il passait. Heureusement pour lui, les lumières étaient toujours allumées ; il aurait été drôlement agacé, s’il avait retardé son retour à la maison pour rien. Quoiqu’il lui semblait, qu’il venait pour rien. Pourquoi être venu, même ?
Les tasses, les bols, les sculptures que les mains forgent et font s’animer sont exposées sur des étagères qu’Hélias parcourt du regard un instant. L’atelier ressemble à ce qu’il avait imaginé — à Jules. C’est un peu tard pour bosser, quand même. T’as pas de vie ? Hélias au sourire large, les mains dans les poches et l’air moqueur, comme s’il ne passait pas sa vie le nez dans les comptes et les bouteilles, comme s’il ne passait pas des journées à Lunapolis même lorsque le travail ne le demandait pas. Mirella a commandé des trucs chez toi… Hélias s’avance pour regarder de plus près les tasses, se pencher un peu et hoche la tête. C’est bien des trucs de gonzesse, qu’elle a acheté, j’imagine ? Elle avait parlé d’une nouvelle argenterie, mais Hélias n’imaginait vraiment pas qu’elle fasse appel à Jules. Il la voyait bien se rendre dans des boutiques hors de prix, comme d’habitude, acheter ces trucs qui brillent trop pour qu’on les regarde, trop pour qu’on veuille les salir. Des trucs bien Mirella, pas vraiment Jules.
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Ven 5 Aoû - 11:37
I’m losing all my senses
every night Darlin’ don’t you know that I would die I’d die for you I don’t wanna want somebody new Darlin’ don’t you know that I die Every night For you I cry for you r
I wanna feel like I'm flying I wanna stay in the clouds, stay Oh, when I fall into my bed, it tears me up again
Le dos rond par dessus le comptoir, Jules aurait peut-être dû déjà fermer boutique, tirer le rideau de fer et dire adieu aux souvenirs d'aujourd'hui. Pourtant il est là, le bassin qui balance et les coudes qui soutiennent les joues qui se creusent sous les phalanges, les yeux qui impriment les rouages colorés sur le téléphone. L'accalmie est revenue entre Dyomyre et lui. Il se sent un peu mieux, maintenant. Même si l'annonce des sentiments grenats n'ont pas moulé le cœur dans la forme de celui de Jules, même si les yeux ont tremblé et ignoré les siens. Jules a murmuré que tant pis, peut-être dans un autre univers on aura finalement notre maison et les colliers de coquillages. Peut-être. Dans un autre univers. Loin d'ici. Loin d'eux. Juste Dyomyre et Jules, comme les promesses des auriculaires et des paumes contre le poitrail, les jurons comme serments.
Alors il a toujours un peu mal, là. Mais on a crié que ça irait, que ça passerait comme toutes les maladies d'amour. Les dents coincent les lèvres, mordent et piétinent jusqu'à que la cloche sonne le glas et ça ne fait même pas lever les yeux de l'appareil électronique, lui qui pourrait reconnaître entre mille le parfum d'Hélias. Non, Hélias. Ma vie c'est le travail, parce que le travail c'est la vie. Jules se moque et retient le sourire sous le dédale, relève alors le menton et observe le blond s'approcher. Les fragments ont pendant un moment perturbé le gamin, il a détourné le regard pendant les repas en famille, est resté loin des rebords du lac et surtout loin d'Hélias. Aujourd'hui, depuis que les histoires ne sont plus que du passé, qu'elles ne font plus grincer les dents ça va un peu mieux, il peut enfin regarder le Beaujardin sans avoir honte. Peut-être un peu, en réalité. Peut-être un peu, il songe à l'humidité du baiser contre le cou, à peine effleuré et pourtant bien ancré dans la chair. Ah, ouai. Y a un mois, c'est des trucs pour tes marmots je crois surtout.
Entre les cartons à ses pieds, Jules les bouscule pour se rendre vers l'arrière boutique et fouille dans les caisses les diverses commandes, valse jusqu'à attraper l'une des tasses. Elle est vermeille parce que ça correspond bien à Arsène, des petites traces de pattes et un arceau afin de soutenir l'objet. Il revient vers Hélias et le dépose, touche la céramique parfaitement lisse et sans imperfections. Il peut clamer haut et fort Jules qu'aujourd'hui, la glaise n'a plus de secrets pour lui. J'ai pas tout terminé. Je crois qu'il manque encore des assiettes... Les paumes s'appuient sur le rebord du bois, les jointures des poignets jusqu'aux épaules craquent et Jules a les prunelles qui s'arrêtent contre le poitrail en face de lui, glisse de la rondeur du cou jusque la mâchoire saillante, là où les jeux se creusent légèrement jusqu'aux arcades. Il est sympa le mec qu'elle fréquente, Dyomyre. Petit sourire et la main vient caresser la nuque un instant, démêle les boucles qui se tressent contre celle-ci. Les paroles sages du Beaujardin reviennent dans la caboche, même si pour la plupart se retrouvent floues et se chevauchent les unes sur les autres et ne font plus vraiment sens, Jules y retrouve les mots importants et la joncture principale.
Les joues chauffent et le bas des reins cognent, le garçon étire alors les lombaires et croise les bras, la voix un peu moins forte que d'habitude. Je dis pas que j'ai pas la haine. Évidemment j'ai la haine... Jules baisse le regard les yeux qui s'arrondissent tandis que les sourcils tressautent pour marquer les propos. Mais elle est contente, elle parle tout le temps de lui et tout.... Donc... Enfin bref. T'avais un peu raison. À peine. Parce que ça m'arrache déjà la gueule de devoir dire que t'avais pas trop tord. Jules souffle l'air et les rires, il se penche par dessus le comptoir et appuie l'index contre la poitrine de ce dernier. J'ai pas répété que t'étais un très bon.... Doudou. Promis. Tes frères et sœurs ne sauront jamais que t'as osé enlacer le petit Palatine. Les naseaux brassent l'air tandis que le cœur pulse un peu plus rapidement, les lucarnes ternes descendent jusqu'aux phalanges qui restent appuyés contre le tissu, là où semble battre toute l'ardeur d'Hélias.
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Ven 5 Aoû - 13:26
et si je rêve, tant pis
Ça y est, c'est sûr, faut qu'j'me décide J'vais faire le mur et j'tombe dans l'vide J'sais qu'tu m'attends près d'la fontaine J't'ai vue descendre d'un arc-en-ciel Je m'jette à l'eau, des pluies d'été J'fais du bateau dans mon quartier Il fait très beau, on peut ramer La mer est calme, on peut s'tirer
Sous le soleil des vignes, près de l’eau que les enfants éclaboussent et des feuilles d’oliviers qui se balancent au vent, Hélias n’a plus croisé le regard de Jules qu’il avait pourtant l’habitude de voir. Le calme était revenu, à la table des Beaujardin. Les repas ont repris leur cours habituel ; Dyomyre qui grimpe sur Maurillon pour parler avec Jules, dans le dos d’Hélias ; Jules qui se penche en arrière pour jeter un bout de pain dans les boucles blondes et attirer l’attention de son amie. Pourtant, dans le pêle-mêle Beaujardin, Hélias n’avait plus vu les yeux sylvestres de Jules, parce qu’il lui semblait que ce dernier l’évitait, depuis qu’il avait vomi ses tripes et son cœur à ses pieds, dans la cave où on a laissé les secrets et les larmes, les espoirs anéantis et les désirs d’un futur plus brillant, moins terne, un peu plus comme les songes des petits, un peu moins comme la réalité des petits. Jules, qui avait pris pour habitude de voir à quel point il pouvait faire grogner Hélias, s’était fait un peu plus discret en présence du lion. Alors ça l’étonna un peu, de le voir si différent de ce qu’il avait remarqué dans le jardin, sous le parasol, juste à sa droite. Ok, Viktor Palatine. Les yeux se lèvent vers le plafond, le sourire est bref, léger, comme s’il n’avait jamais existé. Sûrement qu’il doit se moquer de lui, ou de son père comme Hélias l’avait pensé en premier, il n’en est pas vraiment certain.
Hélias quitte les tasses et les bols qu’il observait pour se diriger vers le comptoir. Hélias à qui les travaux manuels ont toujours échappé, Hélias qui n’a jamais trouvé un quelconque intérêt dans les musiques qui faisaient vibrer sa petite sœur au point que l’argent de poche de l’été partait dans les cours de chant, dans les peintures que Zébulon esquisse de manière hasardeuse. Mais les formes qui s’élèvent de la terre lui semble bien plus nobles, quoiqu’il aurait sans douté préféré les voir taillées dans le marbre. Peut-être. Pour Marceau, j’imagine. Jules s’éloigne un moment, revient pour montrer une des tasses qu’il a confectionné. Mirella n’en a parlé que brièvement, et elle avait encore moins demandé à Hélias de prendre des nouvelles de la commande. C’était sans doute plus simple de venir dire paraît qu’on attend ta vaisselle que de demander si le cœur est moins lourd, depuis la dernière fois.
La tasse est semblable à celles qu’Hélias a tant vu chez les Beaujardin comme chez lui. Elle ressemble à celle dans laquelle papa prend son café tous les matins, celle dans laquelle Dyomyre ne verse jamais rien mais qu’elle a posé sur sa table de nuit, celles qu’Hélias a aligné dans la vitrine de son salon. C’est réconfortant, ça sent le soleil, les vignes, l’enfance, les Beaujardin, Jules. Tu vois, c’est bien ce que je disais. Un truc de gonzesse. On a que ça, de la vaisselle, je sais pas où elle va la ranger. Hélias grommelle, s’appuie contre le comptoir, le dos légèrement face à Jules ; les doigts examinent à leur tour la tasse, en dessine les contours. Il pourrait dire que c’est joli, Hélias, mais ça lui ressemble pas, à Hélias. Si j’étais elle, je laisserais même pas ça dans les doigts des gamins. Ce serait malheureux, qu’on lâche les souvenirs, qu’on les brise, les fragments de soleil, de vignes, d’enfance, de Beaujardin, de Jules.
Hélias renifle, repose la tasse sur le comptoir et la fait glisser lentement vers Jules pour qu’il la range avec les autres, là où il l’a prise. Les dents mordent la langue, les poils au dessus des iris se rapprochent à nouveau sous la légère surprise que font naître les phrases de Jules, et Beaujardin se détourne pour le voir mieux. Ah ? Tu l’as vu ? Les doigts passent sur le duvet du menton et les yeux se plissent. On m’en a pas parlé encore. Comme si c’était un secret. Alors que je tuerai pour voir la tête de papa…
Venette est restée silencieuse, Simion ne dirait jamais rien à Hélias, et Dyomyre refuse d’en parler pour des raisons qu’Hélias ne comprend pas — du genre t’es chiant, tu vas te foutre de ma gueule, tu vas faire que critiquer, je te connais , mais on connaît pas beaucoup Hélias, apparemment. Ou peut-être qu’on le connaît mieux que lui-même.
Jules a l’air bien moins affecté que ce qu’Hélias imaginait, vu le débit de paroles. Il ne savait pas trop comment demander comment ça va ? sans avoir l’air bête, ça lui paraissait un peu gênant, et il est un poil soulagé que Jules ait pris les devants. Un peu soulagé, mais ça l’empêche pas de râler bruyamment, de rouler des yeux et de secouer la tête, comme si ça l’emmerdait, comme s’il parlait trop, Jules. J’ai totalement raison, mais comme t’es un con… Tu t’es peut-être fait un nouveau pote, écoute… Tu verras, ça c’est peut-être mieux comme ça. Et si c’est pas mieux comme ça, eh ben… Hélias fronce le nez, réfléchit. Eh ben ça marchera pas.
Ça sent le soleil, les vignes, Jules , et Hélias baisse les yeux vers le plexus, là où se pose l’index, le sourire et les yeux olives. Machinalement, la main attrape le poignet. J’ai enlacé personne. C’est toi qui m’a sauté dessus. Tu t’en souviens peut-être pas, parce que t’étais drôlement amoché. Hélias rit franchement, lâche le poignet et appuie son index sur le torse de Jules pour le bousculer un peu vers l’arrière. Une sang-sue, carrément, j’ai cru que j’allais devoir te tabasser pour que tu me lâches. Ça a du vachement te marquer, le câlin, pour que t’en reparles ?
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Sam 6 Aoû - 1:27
I’m losing all my senses
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I wanna feel like I'm flying I wanna stay in the clouds, stay Oh, when I fall into my bed, it tears me up again
Tous les prétextes sont bons pour se moquer du paternel Palatine, des expressions vieillottes aux anecdotes que maman raconte le soir à table, lorsque Viktor n'est pas encore sorti du bureau, que Marcel réclame les histories des jeunesses blues. La pièce commence déjà à sombrer dans la pénombre, les réverbères font office de néons pour guider les sentinelles vers les bars qui se bondent déjà des soirées sempiternelles. Pourtant Jules fait partie de ces gars là, ceux qui s'asseyent autour d'un verre et qui patientent que les gens abondent, se serrent contre lui jusqu'à faire passer l'ennui mortel qui l'habite. Mais pas ce soir, Jules, ce soir, il avait prévu de monter les marches de l'appartement et de creuser les draps, s'enfoncer au fond des parures amami sans jamais s'en relever, jusqu'à que la lourdeur dans la poitrine s'estompe, que les regrets ne rongent plus la chair autour du cœur. Mais pour ce soir, Jules veut bien patienter pour fermer boutique, il veut bien lever l'échine et tendre les bras, faire les révérences pour impressionner l'homme devant lui, prouver qu'il n'est pas qu'une fillette en mal d'amour.
Mirella n'a pas vraiment avoué pour qui cette mascarade était, parce que Jules n'a jamais particulièrement était proche d'elle, ne lui a jamais non plus vraiment parlé si ce n'est par politesse et lorsque les autres Beaujardin discutaient ensembles. Alors non, Jules ne sait pas réellement si les bols sont pour Malo, Arsène ou Marceau. Il n'a pas eu envie de demander, a simplement accepté une autre commande pour se débarrasser des pensées invasives, celles qui pèsent lourdement sur les épaules et qui murmurent sans arrêt les mots qui veulent heurter et faire saigner. T'as une grande et jolie maison, tu devrais savoir où les mettre je m'inquiète pas. Jules esquisse les sourires et les œillades, tord les doigts jusqu'à arquer un sourcil. Il n'a pas vraiment saisi si ce qu'Hélias a prononcé est un compliment mais il ne préfère pas relever, observe la porcelaine un dernier instant avant de la poser derrière lui, là où traîne les clopes et les bouteilles vides, les gilets puis les babioles qui ne lui appartiennent même pas pour la plupart. Jules hoche la tête à la question, il étire les cervicales vers l'arrière afin de voir Hélias puis se retourne pour revenir vers lui, les pouces qui cognent en rythme sur le comptoir. Ouai. Il est sympa mais il a une gamine. Jules grimace un instant, déglutit et relève les yeux vers Hélias. Eux, ils se sont toujours juré qu'ils n'auraient pas de gamin pour étriper les rêves sucrés, les mains qui ne veulent se tenir qu'à deux sans avoir le poids du destin d'un gosse sur le dos, incontrôlable. C'est pas comme si on s'était en plus dit, pas de gosse qui ruineront nos vacances... Enfin bref. Elle va être belle-mère. Jules a le rire qui écorche la gorge, raye les parois et les dents claquent les unes contre les autres. Ça n'étonne pas vraiment Dyomyre d'avoir gardé le secret, un peu pudique, elle veut garder les coquillages et les embrassades dans des paquets étoilés. C'est pas comme si on te disait grand chose d'ordinaire.
Parce qu'Hélias n'est jamais venu en tête des personnes a qui vomir les arcanes, en tout cas Jules jusqu'aujourd'hui, il n'y aurait pas songé une seconde à devoir ouvrir le thorax en deux, scinder la chair pour faire couler les peines et les rancœurs. On verra, peut-être ou peut-être pas. Mais j'ai hâte de voir la tête de ton père quand c'est même pas avec moi qu'elle sera mariée. Jules un peu amer dans les paroles, il a les doigts qui continuent de tracer les sillons contre le torse d'Hélias jusqu'à qu'il s'empare du poignet, machinalement il a les phalanges qui touchent la paume par dessus la sienne, caresse et elle s'éloigne. Oh s'teu-plaît, j'étais raide mais t'as quand même bien serré. Anh, Augustin, ça va aller, promis, ça va, t'inquiètes pas. Ça détonne du fond de la gorge et les bras s'enroulent autour de lui-même, s'enlace et tangue comme les corps sur les radeaux. On a pas tous une femme à qui réclamer les choses dont on a envie Hélias. Je profite de ce qu'on m'offre, c'est tout. L'étreinte se relâche, il revient et passe par dessus le comptoir, reste assis à côté du caviste, le menton plus haut que le sien et le sourire bien plus marqué au dessus du menton, là où les fossettes écrasent la chair et les ongles grattent la peinture collée sur le revers des mains. Tous les câlins me marquent, Hélias. Puis c'est pas tous les jours que je peux prétendre à avoir eu les énormes pectoraux de monsieur Beaujardin contre moi, c'est diiingue.. La voix s'abaisse et le regard en coin plein de malice, Jules s'amuse, Jules glousse continuellement et il est certain qu'il pourrait continuer ce petit jeu toute la nuit. Mais Jules n'admettra pas non plus que la chaleur était réconfortante, la pression sulfureuse contre la carcasse a échauffé les envies nichés au milieu des reins, les passions qui s'éveillent lors des chagrins et des envies de réconfort. Pourtant, Jules n'a ni le chagrin ni l'envie des baisers sur le front. Jules, il a le brasier gras et terrible, pince les lèvres puis abaisse le regard sur les bagues qui entourent les phalanges d'Hélias. Tu sais qu'on t'a volé des bijoux avec Dyomyre au fait ? Je t'ai jamais rendu cette bague. et le majeur se lève, là où triomphe fièrement une vieille bague d'argent, l'anneau qu'il a du raffistolé chez le bijoutier pour qu'elle s'ajuste parfaitement à la rondeur du doigts au fil des années.
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Sam 6 Aoû - 5:00
et si je rêve, tant pis
Ça y est, c'est sûr, faut qu'j'me décide J'vais faire le mur et j'tombe dans l'vide J'sais qu'tu m'attends près d'la fontaine J't'ai vue descendre d'un arc-en-ciel Je m'jette à l'eau, des pluies d'été J'fais du bateau dans mon quartier Il fait très beau, on peut ramer La mer est calme, on peut s'tirer
La sensation de la peinture sous les doigts est un peu particulière, suffisamment pour qu’Hélias fasse glisser l’objet entre ses doigts un instant avant de laisser Jules le remettre à sa place. La maison est grande, c’est vrai ; les étagères se multiplient, et les tiroirs aussi, mais Hélas, dont les yeux ont toujours été portés sur les matières qu’on forme entre les doigts, trouverait dommage qu’on range les bols et les assiettes avec ceux qu’on achète dans les magasins. Beaujardin grommelle un peu, parce qu’il devra faire de la place dans la vitrine ou en acheter une autre, qu’il mettrait près du buffet, sûrement, ou entre les deux baies vitrées de la salle à manger pour y afficher les florilèges de souvenirs. Hélias mordille les lèvres, la main qui continue de parcourir le duvet, note qu’il devra bientôt se raser et acquiesce. Ouais, sûrement. Je dormirai avec. Les prunelles s’amusent, roulent vers le ciel, profitent du dos qui se tourne à lui pour une fois de plus analyser l’atelier, bien différent de ce qu’Hélias a l’habitude de voir chez les Palatine. Il ne savait pas vraiment si Viktor était déjà venu ici, s’il avait déjà vu l’atelier de ses propres yeux, mais il se doutait que ça n’avait pas vraiment dû plaire. Il est déjà venu ici, ton père ? Il en est ressorti entier ?
Les doigts d’Hélias, eux aussi, se posent sur le comptoir pour pianoter sur celui-ci en rythme. L’attention se porte sur les mots qu’il prononce, parce que Jules est le seul à vouloir parler un peu de ce type tellement mystérieux que Beaujardin avait fini par croire qu’il n’existait pas, qu’il s’agissait d’une vaste blague, d’un moyen de rendre Jules jaloux et de le forcer à faire un pas vers Dyomyre. Pourtant les semaines avaient avancé, le mystérieux type et son existence planaient toujours, et les silhouettes de Jules et de Dyomyre restaient éloignées, quoique ça ne durerait pas, selon Hélias, qui dut pincer ses lèvres pour s’empêcher de rire trop fort. Une gamine ? T’es sérieux ? Mentalement, Hélias fait l’inventaire de tout ce qu’il a pu grappiller du fameux copain de Dyomyre. Lui qui pensait à un truc plutôt sérieux tombe des nues devant la bêtise de ceux qui sont au courant. Il ne peut pas être le seul à voir clairement la vérité, tout de même, si ? Vous êtes vraiment aveugles et débiles, j’ai jamais vu ça… Il a une gamine et vous croyez tous que Dyomyre est intéressée ? S’il y a bien une chose qui la ferait fuir le plus vite possible, c’est bien un gosse ; Hélias était-il donc le seul à vraiment connaître sa petite sœur ? Beaujardin tend la main et frappe l’épaule de Jules en pouffant. Tu sais quoi ? On va faire un pari, toi et moi… Dans un mois, elle aura mis les voiles. Ça me soulage, j’avais pas envie de perdre mon père si jeune.
Les rires soulèvent le thorax un peu plus, les mains couvrent le visage pour le frotter — décidément, il est vraiment entouré d’idiots profonds. Pas un seul pour trouver étrange que Dyomyre refuse un gamin qui viendrait de sa chair et de son sang, mais qui ne verrait aucun problème à accueillir dans sa vie une gamine avec qui elle n’a rien à voir. Hélias ne s’attarde pas plus, d’abord parce que les joues sont trop étirées par les sourires, mais surtout parce qu’il est bien trop convaincu par ce qu’il dit. Plus qu’une relation, ça lui semble n’être qu’une obsession passagère, un coup de foudre stupide et éphémère, qui s’envolera rapidement lorsqu’elle ouvrira les yeux sur ce que la présence de la gosse implique.
Un instant, les doigts se croisent, s’accrochent, Hélias pose les yeux sur l’épiderme hâlée qui s’attarde contre la sienne, laisse les poussières d’étoiles derrière elle et les rayons brûlants du soleil qu’elle a capturé. Le contact ne surprend pas, parce que ce ne serait pas Jules s’il n’avait pas les mains trop libres, ignorantes de l’espace personnelle des autres, pourtant il détonne suffisamment pour que les yeux suivent le mouvement des doigts et des paumes qui se décrochent, retrouvent leur propre espace. Tu t’es plaint que je savais pas réconforter, je crois. T’es jamais content, c’est dingue. Ça te dirait pas de fermer ta gueule et de dire au fait, merci de m’avoir ramassé à la petite cuillère quand j’étais complètement miséreux ? La main gauche se glisse dans la poche ; la droite reste sur le comptoir, c’est que les fragments d’étoiles s’envoleraient sûrement s’il frottait la paume contre le tissu. C’est marrant, mais t’en aurais une, de femme à qui réclamer ce que tu veux, si t’avais fait les choses correctement. Et je n’ai rien offert. Ça lui paraît pourtant évident, à Hélias. De lui-même, il n’aurait jamais enlacé Jules, c’est certain. J’espère que t’en as profité, c’est pas demain la veille que je te laisserai faire de nouveau, vu comme t’es reconnaissant, sale chien.
Les mots sont durs, pourtant le sourire est bien présent, quelque part sur le coin de la gueule, entre les sourcils froncés et les yeux qui toisent.
Hélias se penche, les avant-bras s’appuient sur le comptoir, le regard se lève vers Jules, qu’il observe un instant, le nez qui grimace et les dents qui mordent les lèvres. L’époque où Hélias habitait encore chez ses parents a été mouvementée du début à la fin. Entre les cris et les rires, les courses effrénées dans les escaliers, ce qui avait marqué la jeunesse d’Hélias, c’était les vols, trop fréquents, de toutes ses affaires. Il n’avait jamais su qui, exactement, puisque toute la fratrie avait l’air coupable, tous les gosses étaient des chieurs, mais il savait, Hélias, qu’on lui dérobait ses bijoux. A nouveau, il attrape la main, cette fois-ci pour regarder la bague sur le majeur — vague prétexte pour lui faire un doigt, il en est certain. C’était vous, les salopes qui volaient tout. J’avais tout misé sur Maurillon, pourtant. Hélias glisse la main sous sa chemise entrouverte pour en sortir un collier et montrer, au bout, la chevalière qu’il y a accroché. J’ai racheté la même y a quelques années. Elle me va mieux à moi qu’à toi, mais bon… La bague sied parfaitement à Jules, il devine qu’il l’a faite refaire, qu’il devait la trouver si jolie qu’il ne voulait pas grandir et ne plus pouvoir la porter. Beaujardin se mord la langue pour retenir un peu les sourires et le thorax qui se soulève, tire le bras de Jules vers lui et arque un sourcil. Papa et Maman donnent pas assez de thunes pour que tu t’en achètes une, de bague ? C’est pour prétendre t’appeler Monsieur Beaujardin, putain de tordu ?
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Dim 7 Aoû - 3:39
I’m losing all my senses
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Les émois différent de l'ordinaire, ils sont plus cléments, plus tendres, moins enclins à vouloir tout détruire jusque la dernière des lueurs dans les regards. Les reins se tendent et tirent, crachent les passions interdites jusque dans le crâne, là où ça fourmillent des idées sordides pour combler le manque et le vide, palier à la solitude qui pèse comme le fardeau des héros sur les épaules. Le rire est retenu derrière les dents, par le sourire et les muscles qui se tendent et rondissent les pommettes charnues. Jules, il ne s'imagine pas qui que ce soit pouvoir dormir avec ses créations ou avec quelconque objet de porcelaine. Pourtant, il doit bien exister quelque part un quelqu'un avec l'une de ses merveilles, s'en entiche pour s'endormir et rêver des féeries célestes. Tu vas la casser avec tes énormes bras... Petite grimace et les lèvres de travers, Jules hoche la tête lorsque la conversation bascule sur Viktor. Les mains se joignent et tapent contre les genoux, les crins en arc par dessus les paupières s'affaissent un instant et le garçon essaie de se rappeler des mots durs qu'a eu ce jour là le géniteur. Il est toujours en vie, non ? Les sourcils tressautent et le rictus s'élargit, Jules tourne entièrement le visage vers Hélias et laisse la nuque tomber vers l'arrière. Il s'en branle honnêtement. Il attend juste que je me lasse ou que je me foire pour me dire.. la gorge s'éclaircit et un peu plus rauque qu'à l'accoutumée, il tape le poing contre la poitrine d'Hélias, l'air sévère comme celui du paternel, comme si c'était inné, d'avoir l'air aussi aigri. Je te l'avais dit, Jules-Augustin que tes conneries ça ne fonctionneraient pas. Mais t'es qu'un petit vaurien, tu reviens en pleurant et en suppliant. Il rêve de me dire ça, je te jure. Les rires font dansotter le thorax, la langue se tire et se coince entre les dents. Jules il en aurait, des choses à avouer et à dire sur Viktor mais pour le moment, il réserve ce sujet rébarbatif pour Tatiana la psychologue.
Hélias n'y croit pas, autant que Jules n'y croyait pas, autant que Simion et Venette. Parce que les promesses loin des charabias et babillages paraissaient sincères, suffisamment en tout cas pour que l'on en parle jamais. Alors Jules râle, passe les paumes sur son visage pour se débarrasser des souvenirs sur le lit, des doigts entrelacés et des aveux de Dyomyre sur ce type. Sur le moment l'ami a gardé le sourire, s'est même permis de se moquer, de demander à plusieurs reprises si Dyomyre était prête à devenir une mégère et il fallait croire que oui, quoiqu'en pense Hélias, quoiqu'en pense les frères et sœurs, Dyomyre, elle avait choisi. Tu vas perdre tu sais. Mais ok. Tu feras ce que j'ai envie pendant une semaine entière, t'auras pas le droit de négocier donc si j'ai envie que tu... Manges avec les merdeux, t'iras avec eux. Les dents se dévoilent et les saillies touffues s'haussent, déjà victorieux d'un pari qu'Hélias aurait mieux fait d'ignorer.
Les sourires ça restent gravés sur le visage d'Augustin comme les arceaux d'étoiles dans le ciel, comme les constellations qu'on embrasse sur les chairs et les sonnets amoureux sous la fenêtre. Et c'est clair pour Jules aujourd'hui, d'en parler ça fait un peu de bien, ça allège de l'étouffement permanent et des angoisses matinales, là tout de suite, il ne pourrait pas lui dire que ça va déjà mieux mais c'est certain qu'il sait, que ça ira forcément mieux. T'es un connard de toujours frapper là où ça fait mal. C'est ultra récent mon râteau, tu pourrais faire preuve d'empathie Hélias. Em-pa-thie. Tonnent les rires comme le tonnerre, Jules secoue la tête et bouscule Hélias doucement d'une main, laisse rouler les olives jusqu'à fermer les paupières un instant et ne rouvre que l'une d'elle pour observer le blond à ses côtés. Je suis pas si miséreux que ça. À voix basse et à demi-mot Jules balbutie, parce que c'est vrai qu'il a déjà été plus misérable et pathétique.
Je dis pas que Maurillon nous a pas aidé mais c'est facile de cacher des petits objets dans des terriers tu sais. Jules bade un instant sur les bagues à ses doigts et les bracelets à son poignet et sans réagir, laisse les phalanges gripper le majeur, là où la bague enroule parfaitement l'os. C'est certain que Dyomyre et lui auraient pu éviter de chiper les affaires d'Hélias, peut-être de lui rendre mais l'argent et l'or, ça s'échange contre des paquets de clopes et des bouteilles, des cartes et des habits. Il n'aurait jamais vraiment assumé qu'Hélias porte un quelconque intérêt à des futilités comme des bijoux pour le corps, pourtant il fallait se rendre à l'évidence qu'entre lui et Dyomyre, les ressembles étaient plutôt exacerbées. Ou alors c'est toi qui veut t'appeler monsieur Palatine. Je le dirais pas à ta femme, je suis une tombe sur les secrets. Le cou s'épanche vers l'avant pour apercevoir un peu mieux la chevalière qui tangue par dessus l'ornement d'os qui soutient les épaules, l'attrape et dépose le doigt à côté afin de comparer. Hélias loin de la douceur accordée entre les bouteilles bordeaux, tire le bras fin et Jules grimace, lui attrape le poignet pour tirer à son tour et le nez menace de frapper le sien. Même sans mes parents je pourrais t'entretenir toi et tous les Beaujardin, Hélias. Parce que même si Viktor est un piètre père, un piètre mari et un piètre ami, il faut bien avouer que laisser le gamin sans le moindre sou lui filerait des cauchemars pour des nuits entières. Ouai, définitivement. En fait t'étais au courant que j'avais ta bague et là t'essaies de me faire passer un message, j'ai compris tu sais et pourtant les sous-entendus c'est pas mon truc. Tu vois, je suis super malin. Entre les tempes le sourire s'étire, le front cogne celui d'Hélias comme il en a l'habitude avec Dyomyre et les doigts pétrissent la chair sous la sienne.
Qu'il en crèverait, Jules, de ne plus jamais sentir les émois dorer la peau.
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Jeu 8 Sep - 3:52
et si je rêve, tant pis
Ça y est, c'est sûr, faut qu'j'me décide J'vais faire le mur et j'tombe dans l'vide J'sais qu'tu m'attends près d'la fontaine J't'ai vue descendre d'un arc-en-ciel Je m'jette à l'eau, des pluies d'été J'fais du bateau dans mon quartier Il fait très beau, on peut ramer La mer est calme, on peut s'tirer
Hélias non plus, ne s'imagine pas dormir avec une sculpture de porcelaine en guise de peluche, comme pour se réconforter, comme pour avoir quelque chose à serrer contre lui. Plutôt, il poserait sûrement la tasse sur son bureau ou sur sa table de chevet. Il y glisserait les précieux stylos plumes qu'il utilise pour signer, avec toute l'arrogance du monde, tous les dossiers qui passent sous sa main. Il y glisserait les colliers de pâtes que font les enfants à l'école, les petits cailloux qu'ils ramassent pour lui en faire cadeau, la chevalière qu'il retire avant d'aller à la douche. Bien sûr. T'imagines pas comme ça doit être dur d'être Mirella. C'est un combat de tous les jours, de pas se faire briser par mes bras. Hélias replie les manches, comme pour appuyer ses propos, démontrer l'épaisseur du muscle qui se dessine sous la peau, sans une once de rire sur le visage. Il est bien sérieux, après tout, au moins autant que le fameux Viktor Palatine, qui hante les cauchemars autant que la vie éveillée de son aîné.
Hélias hausse les épaules, la grimace qui inverse les lèvres. C'est pas ce que j'ai demandé. J'ai demandé s'il en est sorti en un seul morceau. Il en faudrait bien plus pour tomber le titan de fierté qu'était Viktor Palatine. Même un atelier de poterie miteux qui viendrait ternir le nom de sa famille ne viendrait pas à bout du colosse. Hélias ne pouvait ni démentir, ni défendre Viktor, quoiqu'il aurait sûrement aimé. Il était plutôt mal placé pour considérer qu'on ne pouvait pas travailler par passion - ce serait faire honte et balayer le sang Beaujardin qui colorait ses veines, et son héritage avec. Alors bien sûr, quoiqu'il ne le dirait pas à Jules, il comprenait parfaitement l'existence de l'atelier, la présence de Jules, et l'attachement qu'il avait pour la terre cuite qu'il modelait entre sa main, quoiqu'il n'en avait jamais fait l'expérience lui-même, d'une passion si ardente. Il aurait peut-être pas tord. On peut pas dire que ce soit très stable, comme boulot. Les arguments se succèdent dans son esprit, mais aucun ne fait vraiment sens, alors Hélias ne s'attarde pas, se contente d'un haussement d'épaules et d'une main qui se pose sur celle de Jules pour le repousser en arrière, lui qui ne fait que s'avancer pour venir toucher n'importe quel morceau de peau se présentant sous ses yeux.
Hélias renifle. Hélias observe Jules, les réactions trop dramatiques pour la situation, le visage qui multiplie les expressions, la voix qui change de tonalité, trop expressif, trop facile à lire, trop facile à décortiquer, et pourtant personne ne comprenait jamais Jules, tout comme Jules n'avait pas l'air de comprendre grand chose. Hélias connaissait suffisamment sa cadette. C'est pas comme ça que ça marche. Tu sais que le vieux a horreur qu'on change les places, trou d'balle. A nouveau, les mains de Jules viennent trouver la carcasse de Beaujardin, et ce dernière râle bruyamment, la main qui finit par lui attraper le poignet pour le repousser à nouveau. Mais bon, soit, pour tout le reste, si tu veux. Il n'imagine pas vraiment que Jules lui impose quoique ce soit de trop insupportable, de toute manière. Il imagine déjà des demandes idiotes, de l'aider à voler des bouteilles de la cave, de laisser les enfants barbouiller son visage de peinture et de maquillage. Comme un gamin. Empathie pour ? Parce que t'as été stupide ? Parce que vous êtes deux idiots profond, tous les deux ? Tu parles... Les yeux d'Hélias roulent, la carcasse est soulevée par les rires francs, quoiqu'un peu moqueurs. T'as participé à ton propre râteau. C'est pas de l'empathie, que tu mérites, c'est de la pitié.
Comme les échos de l'enfance, Jules évoque comment les bijoux ont fini par mystérieusement disparaître. S'il n'avait jamais mis de nom sur l'identité du voleur, il était clair qu'Hélias les avait laissé faire - s'il avait tant tenu à ses bijoux que ça, il aurait pincé plus tôt le petit suricate qui glissait les colliers autour de son corps ou le chien qui gobait les bagues sous la langue. Hélias, pourtant, ne s'était jamais vu de la manière dont le peignait ses cadets, qui dressaient de lui un portrait féroce et sans pitié. Il avait laissé passer bien des choses pour l'ébauche d'un sourire sur le visage des enfants qu'il s'était plu à regarder grandir, quoique pouvait en dire la fameuse férocité que tous lui associaient, à raison, c'était certain, tout de même. T'es qu'un con. T'es vraiment un demeuré. C'est toi qui vole mes bagues. Y a quoi qui marche pas chez toi ? Comment ça se fait que les connexions neuronales se font pas ? De son index, Hélias tape la tempe de Jules avec agacement, recule le bassin pour s'appuyer contre la table derrière lui, le torse qui se gonfle lentement pour finir par laisser échapper un long soupir d'agacement. Ce n'est sûrement pas avec Jules qu'il partagerait un quelconque secret, vu la rapidité avec laquelle il avait révélé celui de Dyomyre à son aîné.
Les Beaujardin se font pas entretenir. Grimace. Dégoût dans le regard qu'il ne cache pas. Ça doit couler dans le sang, ça aussi, la fierté mal placée. De préférer crever que de se faire entretenir d'une quelconque manière. De nouveau, comme s'il ne faisait que ça, Hélias attrape le poignet, le visage, tout ce qui envahit son espace personnel, parce que Jules n'en a clairement aucune notion, et le repousse hors de sa vue, hors de son front, hors des mains que Jules attrape. Putain mais t'es vraiment tordu hein, casse toi de là un peu. Hélias rit un peu, brièvement, à peine, frotte son visage comme pour en retirer les stigmates laissés par Palatine sur son front. Exactement. Exactement, ouais. Et j'attendrai qu'on soit que tous les deux pour te foutre tous les coups que j'ai toujours rêvé de te mettre. T'es super malin, toi. Ducon. Hélias pourrait bien reprendre la bague, pour lui montrer, que ce n'est pas vrai du tout ce qu'il dit, mais à quoi bon. C'est ça le message, t'es super malin. C'est pas les fesses que je vais te refaire, rêve pas. Il faudrait lui couper la langue, pour le faire taire. Et il n'est même pas bien certain qu'il le ferait vraiment.
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Ven 9 Sep - 5:55
I’m losing all my senses
every night Darlin’ don’t you know that I would die I’d die for you I don’t wanna want somebody new Darlin’ don’t you know that I die Every night For you I cry for you r
I wanna feel like I'm flying I wanna stay in the clouds, stay Oh, when I fall into my bed, it tears me up again
La cadence de l'horloge ralentit au dessus du crâne, les reins parfaitement ancrés dans la dureté du bois méticuleusement lustré, Jules a les yeux qui se promènent du cuivré des torsades à l'azuré des miroirs qui reflètent la vie qui l'entoure. Les bronches gonflent et dégonflent dans l'allure lancinante du tic et du tac de la pendule qui n'a de cesse de danser dans le rythme entêtant que le temps impose, celui d'aller à son propre tempo sans rien pour y interférer que les pensées qui animent l'esprit des songes les plus passionnels. L'attention roule le long des muscles qui tendent le sourire, ceux qui font trembler les veines sur la rondeur des bras, des biceps qui se renflent. Wow. Je pense que le plus dur ça reste quand même à supporter ta sale gueule Hélias, je vais pas te mentir.. La grimace légère, les babines se tordent vers le menton et la rangée blanche du bas se dévoile. Puis fais pas le malin, des bras comme ça j'en vois à la pelle, ils sont même pas si gros.. Jules penche le poitrail et tend le bras, glisse la paume sur la chair tiède et tripote le muscle avant de le claquer en éclatant de rire.
De sa poche il tire son paquet de clopes, en glisse une entre les lèvres et délaisse le paquet à côté de lui afin qu'Hélias se serve s'il le veut, fumeur intempestif comme lui, les poumons aussi pétrolés que les siens. Viktor le colosse ne se laisserait pas abattre par des marmots dont les ambitions divergent des requêtes habituelles, du destin fièrement tracé sur les sentiers battus. Alors Jules expire la fumée par les naseaux, la cigarette qui se niche entre deux phalanges. Tu sais comme il est, à moins que j'annonce que demain j'épouse la plus pauvre des putes de brise-cœur, cet enflure s'écroulera pas. Les perles olives s'évadent vers la devanture de la boutique, là où les filles s'arrêtent pour déposer les poings et les yeux, lâchent les coups d'œil fuyards avant de se dérober comme si elles n'avaient jamais existées. Alors Jules s'y perd, dans les silhouettes qui se talonnent sans jamais prendre le temps de s'arrêter pour souffler, le temps qui défile cette fois-ci peut-être plus vite pour eux, quoiqu'il semble pourtant toujours aussi lent à Jules. Mh.. La nuque tourne et froisse les bulles d'air qui éclatent, la clope qui revient frotter les lèvres et le poison qu'il inhale sans commodité. Les petits business, les gens friqués kiffent ça. Y a qu'à voir les p'tites princesses qui viennent me chercher des vases ou des cendriers. Les dents s'enfoncent dans la charnure vermeille tandis qu'il se penche vers Hélias, le mégot toujours entier qu'il pointe vers le visage de ce dernier. Puis quand t'as ça... En désignant son propre visage, Jules éclate de rire et bascule le torse vers l'arrière, les paumes qui s'appuient fermement sur le comptoir derrière lui pour ne pas glisser. Même pas besoin d'en faire de trop. Lâche et sans le courage des plus grands, Jules ne compte sur rien, ni sur ce qu'on voit en lui de l'extérieur comme à l'intérieur, ça n'a pas de sens, de se trouver vraiment beau de la sorte. Doucement le rire s'érode et les yeux se baissent, revient s'embrumer des vapeurs grisâtres.
Le noyau grenat encore fiévreux des émois impossibles, Jules crève de tout recommencer, de dire au temps d'aller se faire foutre, de lui laisser une dernière chance et puis une autre, de tout refaire encore et encore jusqu'à que le moment soit parfait, que les astres s'alignent et que les mots se disent, l'amour en parure satin, les baisers en rêve bleu. Pourtant il faut se rendre à l'évidence que Jules n'aura ni l'amour sincère de la jeunesse, encore moins les lèvres moites des langues partagées. Le pari il n'a pas envie d'le foirer, il veut que ça fonctionne, pour qu'Hélias ferme son clapet trop âcre, parce qu'il n'a pas envie de voir Dyomyre défaillir un peu plus même si ça l'tue chaque secondes de la voir s'enticher d'un type qui a tout pour lui. Alors même si ça fait mal, même si le sel se glisse dans les plaies encore ouvertes, Jules fera avec, taira les mots immondes et la jalousie dévastatrice, c'est juré, les étoiles en seront témoins. Il n'en dit rien et se contente d'un rictus, les épaules qui se haussent et la clope qu'il vient écraser sur le pantalon déjà abîmé de la peinture et de la glaise, balance le mégot dans la poubelle derrière le comptoir. La pitié c'est pour les clochards. Pour ceux à qui tu jettes des pièces dans la rue parce qu'ils te font de la peine. Le bassin glisse et les pieds tonnent contre le sol, la tête plus haute que celle d'Hélias et les poings s'accrochent au bassin. J'suis pas le clodo' de la rue d'à-côté, alors oui, j'veux de l'empathie merde quoi ! Les bras se soulèvent pour appuyer le théâtrale des mots, retombent en bourrasque contre les hanches et Jules tourne sur lui-même, les jambes qui se plient légèrement avant de revenir déposer les coudes sur le comptoir, le besoin de bouger soudain, l'envie de se coller une mine abominable, la poudre dans l'nez ou la seringue dans l'bras, se sentir un peu plus vivant encore. Les glaires ronronnent au fond de la gorge et Jules en ravale les aigreurs, laisse Hélias lui retirer les mains qui se baladent trop, le corps qui valdingue entre lui et le bureau, ça prête les sourires sur le visage déconfit et les yeux qui se plissent sous les rires gamins. C'était une vanne. Tu vois, c'est pour ça qu'on fait jamais rien avec toi, t'es trop sérieux, t'es pas assez.. Drôle. Détend ton string Hélias... Les doigts glissent sous le tee-shirt pour en découvrir la peau et celle du calbute, là où aucun fil rose ne dépasse, que ça aurait été drôlement étonnant, franchement drôle, ne se serait certainement pas gêné pour le raconter à toute la ville. Forcément, avec un égo pareil... Mais c'est un fait que j'peux t'entretenir toi et toutes les têtes blondes de ta famille.
Les mains se soulèvent pour embêter le visage crispé du Beaujardin, pourtant les gestes se cassent en cours de route, Hélias interrompt le mouvement terrible du Palatine, le visage qui se tord vers l'arrière lorsqu'il le fait basculer, le poignet qui se tord et Jules qui râle. J'aime bien, ça paraît cool... Jules dégage la main de son visage, celle qui serrait trop la mâchoire, piétine les joues et il en masse la chair chauffée, le sourire toujours large pourtant, le rire aussi clair que du cristal. La bague entoure encore le doigt, Jules qui était prêt à l'avaler pour ne jamais se la laisser reprendre, il n'en a pas eu besoin et c'est agréable, de sentir le poids constant sur la phalange étique. Je sais, c'est cette belle gueule que tu veux refaire, je t'en veux pas. Il a le cœur qui crépite des émois encore neufs, trop vifs, qu'il voudrait les expier là, maintenant, sous les coups et les injures. être vivant. Alors ça se bagarre dans l'crâne, ça insuffle les envies charnelles à crever l'abcès, à prendre au pied d'la lettre ce que balance Hélias, à ignorer les négations pour se laisser crever entre les bras trop larges, pourtant Jules reste là, le bassin qui s'accole à la pièce de bois, le regard malicieux et pourtant si terne, roule des yeux jusqu'au sol dégueulasse de la poussière et des feuilles de l'extérieur. Mh. Je sais quoi te demander pour les paris mais... C'est un secret. Faudra que tu m'arraches la tête pour le savoir. Mais je serais mort, donc finalement tu sauras pas avant le jour J et, comme je vais gagner. La tête penche légèrement tandis que la nuque bascule vers l'avant, le regard mutin sous les boucles noires, Jules qui n'a qu'une hâte, de voir Hélias à genoux, les phalanges serrées autour des joues charnues.
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Mer 21 Sep - 23:48
et si je rêve, tant pis
Ça y est, c'est sûr, faut qu'j'me décide J'vais faire le mur et j'tombe dans l'vide J'sais qu'tu m'attends près d'la fontaine J't'ai vue descendre d'un arc-en-ciel Je m'jette à l'eau, des pluies d'été J'fais du bateau dans mon quartier Il fait très beau, on peut ramer La mer est calme, on peut s'tirer
Comme souvent, comme toujours dirait Hélias, les mots de Jules se trouvent bien loin de la vérité, si loin, en fait, qu'il n'y accorde pas le moindre crédit. Il attrape le paquet de cigarettes abandonné sur la table pour en prendre une et l'allumer, alors que celle qu'il fumait avant de venir ne s'est complètement consumée qu'il y a peu. C'est ça, bien sûr. C'est dans mes bras que t'es venu chialer, tarlouze. Ce serait bien que tu craches pas dans l'eau que t'as bu quand t'avais soif. Hélias baisse les yeux vers le biceps que Jules, pour changer, vient toucher et claquer, et ne relève ni le geste, ni les mots qui suivent, désormais bien trop habitué. De toute façon, il sait d'avance que c'est peine perdue ; ce n'est pas après vingt-cinq ans d'existence que Jules changera ses habitudes emmerdantes, surtout pas après avoir été cajolé et conforté dans ses conneries par la moitié de la famille Beaujardin.
Les paroles crues arrachent un rire, la tête se secoue pour exprimer la négative, le mécontentement, rien qui ne soit positif, et la cigarette, accusatrice, se soulève pour pointer le visage de Jules. C'est pas méchant, mais je suis bien content que tu épouses aucune de mes sœurs. Hélias, dont les paroles n'ont jamais été doucereuses, Hélias qui n'a jamais mâché ses mots, se trouve pourtant bien satisfait qu'aucune de ses protégées ne se trouve dans les pinces de Jules, celui qui n'a rien de clément avec les putes de Brise-coeur . D'autant plus qu'il était certain que Viktor aurait été aussi indignée par une de ces filles de joie que par une fille Beaujardin, quoiqu'il était un peu amer de l'avouer. Jules n'a que sa belle gueule pour lui, Hélias l'a toujours dit. Il a toujours affirmé ne pas comprendre l'engouement de sa famille, et des autres, pour lui. Jules lui-même semble en avoir conscience, lui qui désigne son visage d'ange d'un grand sourire et de ses doigts de pianiste. Beaujardin n'a pas l'air impressionné, ceci dit, vu les yeux qui se lèvent au ciel, le soupir qui s'échappe entre deux bouffées pétrolées. Bien sûr. Tu vas me faire croire que les gens dépensent une fortune juste pour te regarder sourire comme le plus grand des abrutis ? Arrête... Jules, pourtant, n'a peut-être pas que sa belle gueule pour lui. Hélias est mauvais, mais sûrement pas idiot. Il sait bien, qu'il y a quelque chose qui lui a valu sa place à la table de la famille, place que personne, même les plus grands détracteurs de Jules, n'essaieraient de lui enlever. Olivianne peut bien râler, affirmer qu'elle a horreur de Jules, les oeillades surprises lorsque la chaise à côté d'Hélias est vide veulent tout dire. Hélias peut bien clamer haut et fort que Jules est insupportable, inintéressant, que ce n'est qu'un énième gosse de riche qui croit que tout lui est du, c'est bien le premier à s'enquérir auprès du vieux des raisons derrière l'absence du clébard à table. Hélias peut bien s'époumoner que sa vie aurait été bien meilleur s'il n'y avait pas ce gamin pourri gâté dans les pattes, il reste là, alors même qu'il n'en a rien à faire, de la faïence que sa femme a commandé, de la boutique, rien ne l'intéresse là-dedans.
Les paroles sont toujours aussi terribles. Après les putes de Brise-coeur , c'est au tour des clochards de prendre leur part, et c'est avec une certaine surprise que Beaujardin observe Jules, se demandant un instant par quel miracle Dyomyre et lui ont été si proches, elle qui les défend bec et ongles, ces pauvres femmes des bas quartiers, ces types à qui la vie a tout pris. Peut-être bien que t'es un clochard. T'es venu chialer dans mes pattes comme un clodo. Les clodo ont plus de dignité, même, je dirai. Je te jetterais bien une petite pièce, si tu me fais un petit tour, le clebs. Vas-y, fais le beau, pour voir ? Comme s'il tenait une friandise entre ses doigts, Hélias agite sa main libre devant le nez de Jules, le sourire large, les dents qui s'exposent fièrement pour en montrer la droiture et la blancheur - la blague aurait été sûrement plus drôle si Jules ne possédait pas quelques centimètres en plus. De ses mains, Hélias retire l'agacement qui s'étale en peinture sur le visage. La cigarette se consume au bout des doigts plus qu'entre ses lèvres, et il appuie le mégot sur le pantalon de Jules avant de viser la poubelle à son tour. Et toi t'es pas assez sérieux... Tu sais, franchement, t'avanceras pas loin si tu passes ton temps à plaisanter. Vrai conseil. C'est pas en étant drôle qu'on réussit quoique ce soit. Beaujardin s'étonne à peine de la main qui vient vérifier s'il ne porte pas, effectivement, un string. La surprise est si absente qu'il ne pense même pas à soupirer ou exprimer un quelconque agacement, comme s'il en manquait, comme si Jules, par sa seule présence, ses seuls mots, avait tout épuisé. Il grogne, attrape les doigts pour laisser entre les siens et dégage le poignet dans le dos de Jules, en espérant qu'il ne vienne pas se glisser encore dans son calbute. Touche encore, j'te coupe la main et j'te la fais bouffer. Tu me les brises.
Beaujardin se détourne un peu, appuie les mains sur le comptoir derrière lui, la tête qui se secoue à nouveau, qui peine à croire les idioties qu'il entend. Derrière une grimace, Hélias cache le fantôme d'un sourire qu'il se refuse à destiner à Jules. Le pari revient sur le tapis, les yeux d'Hélias trouve le plafond et il finit par les fermer pour réfléchir. Il pensait sa cadette bavarde, mais Jules fait concurrence, et il ne sait pas vraiment lequel des deux babille le plus. Beaujardin étire le bras pour poser sa main sur la nuque de Jules et le pencher vers lui, le sourire qui finit par se dévoiler. La main monte dans les cheveux, les ébouriffe, et finit par appuyer sur le crâne pour le faire pencher en avant sans retenue. Tu vois que je suis très doué pour réconforter les gens. Je fais tellement du bon travail que maintenant tu espères que Dyomyre passe sa vie avec son nouveau Jules. Hélias ricane devant l'absurdité de ses propos, bouscule Jules pour le faire reculer, certain qu'il prendra le mouvement du jeune homme pour une invitation, et il bascule la nuque en arrière pour mieux voir les luminaires du plafond. Eh ben j'te le dis, je te demanderai d'être mon clebs pendant un mois. Peut-être plus. Tu feras tout ce que je veux, et j'te ferai pas de cadeaux. D'un mouvement rapide, Hélias arrange le haut que Jules a légèrement dérangé et se décale du comptoir derrière lui. Jour et nuit. Même si je t'appelle à trois heures du matin, t'as intérêt à débarquer, parce que j'hésiterai pas à te faire ta fête sinon. Le sourire est plus large que les précédents, et d'une main, il désigne l'arrière-boutique. T'as pas une tasse à me passer, pour Mirella ? Elle sera contente.