haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
Simion » I feel at home when I'm around you



 
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Simion » I feel at home when I'm around you
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Dim 3 Juil - 19:26
Something about you makes me feel like a kid
Le rapport de stage est terminé.
L'année est finie. Mieux encore, Dyomyre pouvait dire qu'elle avait terminée sa formation avec brio, qu'elle pouvait profiter de son été sans s'inquiéter.
Son diplôme, elle l'avait.

Elle s'était souvent isolée dans son studio, ces dernières semaines, pour se concentrer entièrement sur son rapport de stage, et on l'avait peu vu chez les Beaujardin, elle qui y passait d'ordinaire sa vie, bien plus que dans son studio.
Par habitude, sûrement.
Parce que les bruits de la maison ont toujours été plus agréables que le silence de son chez-elle.
Parce que c'est peut-être la vieille maison en pierre branlante, son vrai chez-elle, pour toujours.
Alors dès le rapport bouclé, dès les dernières lignes écrites, Dyomyre avait vite repris le cours de sa vie habituelle chez ses parents ; les gamins qui crient, les plus grands qui vont et viennent, qui emmerdent les plus jeunes, la voix tonitruante de son père et celle trop rapide de sa mère.
Et parmi ce qui faisait de la vie chez les Beaujardin ce qu'elle était, il y avait Simion, que Dyomyre n'avait jamais réussi à classer ; une totale anomalie dans la maison, mais aussi celui qui, sans doute, incarnait le plus l'esprit de la maison.
Simion emmerdeur et Simion effacé tout à la fois, Simion ici et Simion là-bas, aujourd'hui, c'est sur son lit que Simion est étalé avec ses BD. Dyomyre, elle, est assise en tailleur sur celui de sa petite soeur, et les yeux en l'air, elle regarde son cadet sur son arbre perché, parce qu'elle lui a parlé une bonne minute, et qu'elle n'est même pas sûre qu'il ait entendu, comme souvent.


— Ah, aussi, il paraît que papa et maman se séparent et qu'elle quite la maison... Les yeux de Dyomyre fixent, attendent une réponse, parce qu'elle sait qu'il sautera en l'air, cette fois-ci, et Dyomyre n'a toujours trouvé que ça pour attirer un peu son attention : lâcher des bombes, des trucs choquants, des trucs qui, forcément, font détourner le regard. Fais semblant d'écouter, au moins, c'est pas cool, moi j'écoute toujours ce que t'as à dire sur tes BDs alors que j'aime pas du tout...

Dyomyre râle, Dyomyre tire la langue,
pourtant elle doit bien avouer que ce serait pas son chez elle, et ce serait pas Simion, s'il l'écoutait comme elle le voulait, s'il n'avait pas le nez collé aux bandes dessinés et tout le désintérêt pour le monde dans le coeur.
Alors elle râle, Dyomyre, elle grimace et elle se laisse tomber en étoile sur le lit,
mais elle se sent bien chez elle.
DyomyreSimion
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Dim 3 Juil - 20:53
The evil it spread like a fever ahead


Les jambes en tailleur et le dos rond, Simion a les coudes qui tremblent à force de soutenir le poids terrible des épaules.
Les mots traversent les prunelles grisâtres et le souffle fort fait lanciner les pages tandis qu'il cherche à rester concentré sur les grosses bulles blanches. Simion a accepté de passer la journée avec Dyomyre, parce qu'elle vient de terminer son rapport de stage, que ça fait un bout de temps qu'on ne l'a plus vu errer dans la maison parmi les autres enfants, que Simion s'est senti drôlement seul dans la pièce où il stock aujourd'hui la plupart de ses livres et de ses figurines.
Mais ça le tuerait de l'admettre et ça ferait probablement trop plaisir à Dyomyre de l'entendre, alors comme un secret bien gardé, il préfère l'enterrer au fond de la poitrine et profiter de l'instant.

Les doigts caressent le papier glacé tandis que l'échine se déploie et s'accroche au mur derrière, les pieds qui se sautent l'un par dessus l'autre tant la tension est palpable, les combats acharnés et le dénouement à son apogée.
Mais Dyomyre emploie le terme sacré : divorce.
Le magasin s'abaisse et les yeux ronds puis la bouche entrouverte, Simion s'apprête à se réjouir de sa victoire mais l'air de la blondinette face à lui n'a rien de triomphant.
Les babines se retroussent et Simion referme a bd en grognant, passe les mains sur le visage et étend les jambes devant lui, frappe au passage Dyomyre tandis qu'il essaie d'ignorer les cris au loin. C'est juste que le vin c'est pas intéressant Dyo. En plus t'as eu ton année c'est bon... Et tu devrais, aimer les bd.

Simion sort du lit et laisse craquer tous les os, de la cheville jusque la nuque et arrange la chemise à moitié ouverte sur le ventre. Tu comptes demander à travailler ici alors ? La poisse. Je pensais que t'irais genre... Ailleurs.. Et que.. Simion pivote sur les talons et fixe cette dernière. Il n'a jamais vraiment aimé les environs, il aurait aimé découvrir du pays, loin de cette fichue île, loin de la religion abrasive et des remarques cinglantes. Non rien. Tu devrais pas trop tarder. Je suis sûr qu'Hélias va cracher sur ton dos pour garder son poste. Ce p'tit con.
Amour farouche, amour pourtant présent, Simion repousse toujours les tendresses et les accolades et pourtant, jamais celles de maman, jamais celles de Dyomyre.
Il approche de cette dernière et accroche les bras sur les épaules, colle la tempe à la sienne et le torse contre son dos tout en valdinguant de gauche à droite, la musique des vieux disques rayés en fond. Je pense, qu'on devrait ouvrir un vignoble. Notre vin serait meilleur, moins cher aussi. Et on aurait pas des connards comme propriétaires.

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Dim 3 Juil - 22:03
Something about you makes me feel like a kid
Dyomyre souffle, Dyomyre roule des yeux, les doigts qui s'entrechoquent, se triturent et se caressent.
Simion n'a jamais mis de l'eau dans son vin en ce qui concernait son père.
Dyomyre pensait qu'il le ferait, pourtant, parce qu'elle l'avait eu, elle aussi, cette haine du pauvre Claytus. Il avait bien des tords, sa tendance à en chouchouter certains posait très certainement problème, mais il était loin d'être aussi désintéressé par ses enfants que le jeune homme le peignait.
Elle essayait d'enfiler la robe de l'avocate du Diable, parfois, de changer légèrement la vision qu'il avait de son père, mais rien n'y faisait : Simion était buté comme un Beaujardin, et force était de reconnaître qu'il n'y avait sûrement plus rien à sauver, quand bien même elle détestait se le dire. Parce qu'elle se demandait, parfois, comment ce serait si Simion quittait la maison un jour - s'il reviendrait les voir pour s'allonger sur le lit et lire ses bandes dessinées, ou si son ressentiment pour son père le tiendrait hors des murs de la demeure Beaujardin.


— Tu sais, que ça te plaise ou pas, elle est bien avec lui, t'y changeras rien... Les épaules se haussent et les lèvres s'étirent un peu. C'est que Dyomyre aussi, plus jeune, elle avait rêvé d'un monde où ses parents ne se seraient jamais rencontré, où Dyomyre n'aurait pas été une Beaujardin mais quelque chose de mieux. Je te parle pas de vin, là, je te parle de moi, de ce que je vais faire, tout ça... Moi je t'écoute quand tu parles, je me répète hein, mais...

Dyomyre tend la main pour attraper le magazine dans lequel il était absorbée, la moue peu convaincue, le referme et le balance sur la commode.

A une époque, Dyomyre aurait sauté sur l'occasion et aurait déménagé dans la seconde. Aujourd'hui, pourtant, c'était comme si la couper du Domaine, c'était la réduire à néant ; comme si tout ce qu'elle avait été, tout ce qui faisait de Dyomyre, Dyomyre, cessait de disparaître, comme si elle n'avait jamais existé.
Alors la tête se secoue de droite à gauche rapidement et la langue sort de la bouche pour signifier le dégoût.

Oui, je demande ce soir. Palatine rentre tard, on m'a dit... Et je vois pas pourquoi j'irai ailleurs, j'ai une place assurée ici. En plus je travaillerai genre... Dans un labo à Babel ? Dans une cave à vin à Luna ? Non merci, je devrai déménager parce que j'ai pas envie de prendre la Navette tous les jours, et j'ai pas envie de partir...

Elle avait longtemps hésité à suivre Jules à la capitale, mais elle s'était ravisée à la dernière minute, au moment où elle allait lui en parler.
Non, vraiment, la capitale la tuerait.

Les bras s'enroulent autour d'elle, Dyomyre y pose les mains pour les serrer fermement autour de sa nuque et se balancer plus facilement, le nez contre la peau blanche, les yeux fermés.
Peut-être qu'elle aurait un vignoble à son nom, un jour,
peut-être qu'il y aura un Domaine Beaujardin, une bouteille Beaujardin, des gens qui viennent visiter pour voir leurs chefs d'oeuvres, des gens qui se pressent pour une goutte du vin Beaujardin.
Mais Simion parle, il parle beaucoup, et Dyomyre se doute qu'il n'y aura jamais de Domaine Beaujardin.

Menteur, si je te demandais, tu dirais non, je le sais... Ça se trouve ce serait toi, le proprio connard. Tu prendrais tout le monde de haut comme tu le fais avec le vieux... Dyomyre mord légèrement le poignet de son cadet, le sourire aux lèvres, et elle penche la tête en arrière pour mieux voir la bouille de gosse derrière elle, comme s'il n'avait jamais grandi. Hélias ferait pas ça, t'abuses... C'est un con, mais pas à ce point.. Et je suis vraiment meilleure que lui, de toute manière, je t'assure. Faut être aveugle pour pas le voir.
DyomyreSimion
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Lun 4 Juil - 16:59
The evil it spread like a fever ahead


La bouche s'arrondit sous les pages du journal qui s'envole, Simion dont les nerfs frémissent doit s'abstenir de ses commentaires acerbes à l'instant. Les bras restent fermes autour des épaules, les pieds essaient de suivre un rythme de danse à peu près régulier mais Simion n'a jamais été un très bon danseur, comme la plupart des Beaujardin finalement.
L'étreinte s'amoindrit et Simion recule, claque l'arrière de la nuque de cette dernière en se dirigeant vers la commode Oui oui. On se persuade tous de choses terribles pour mieux vivre avec. Ça veut pas dire que c'est acceptable. et Simion se retourne vers Dyomyre, son air de monsieur-je-sais-tout sur le visage et les sourcils froncés.

C'est un peu chagriné qu'il devra s'y faire, à cette foutue romance entre les géniteurs qui à ses yeux, n'a pas lieu d'être, n'aurait peut-être jamais du être et tant pis pour les enfants Beaujardin.
Le souffle casse le silence et Simion revient vers elle, tape l'index contre la poitrine et roule des yeux, un peu agacé. J'aurais pu avoir ta chambre sale égoïste. Puis en plus y a tellement de choses à faire loin d'ici, t'es bête, de gaspiller ton talent pour un type qui va te traiter comme sa boniche je suis sûr. C'est un macho', tu t'attends à quoi de lui ?
Simion fait tomber le doigt et attrape Zébulon qui passe par là, le soulève pour le porter contre lui et lui étire les babines, vérifie que les dents sortent bien puis relâchent et se tourne vers Dyomyre le sourire large. Tu penses on pourrait prendre Zébulon comme mascotte ? Tout le monde kiffe les bestioles toutes douces... Hein ? le gamin ne répond pas, pose la tête contre l'épaule et se contente d'écouter les discussions.
Ça démoraliserait presque Simion de ne guère entendre le plus petit parler convenablement mais il n'a pas non plus envie de le forcer, doucement alors, il danse avec celui-ci avant de s'asseoir sur le lit, le garde sur sa cuisse tout en démêlant les boucles intenables sur le front.

N'importe quoi. Je le prends de haut parce que c'est un imbécile. Toi, t'es à moitié idiote. T'as hérité un peu plus des gênes de papa que maman ce qui est extrêmement dommage parce que ça veut dire, que tu vas finir comme Venette. Quinze enfants sur les bras, la moitié qui ne seront pas les tiens, mariée à un vieux beauf. Peut-être Jules, peut-être Marcel ou Valentin. Simion se moque. Simion se marre mais Simion est un peu incertain quant à ce que Dyomyre va devenir ici, entre les enfants et les sexagénaires. Entre les vignes et les couchers de soleil, il devrait y avoir bien plus à espérer qu'une vie ici. Simion appuie le menton sur le crâne du plus jeune, se dandine légèrement de gauche à droite et frappe la cheville de sa sœur. Si je te propose qu'on fasse un vignoble un jour c'est pas un mensonge. Moi je te mens pas contrairement à d'autre, alors fais attention à tes mots.
Simion relâche Zébulon dont les mèches sont toujours indomptables, impossibles à contrôler et les prunelles nacrées remontent contre Dyomyre.
C'est vrai qu'il pourrait être un peu plus agréable Simion, qu'il pourrait être un peu plus un frère attentionné. Alors l'échine se déroule, la main dans celle du plus jeune, attrape celle de Dyomyre pour former une ronde un grand sourire aux lèvres, tourne alors tout en faisant sautiller Zébulon. Et si il refuse, tu vas faire quoi Dyo ?

Un peu inquiet, Simion souffle doucement, s'arrête pour que Zébulon glisse au milieu et que la ronde se referme sur les mains de Dyomyre et lui à la place, renifle. Qu'est-ce que tu vas faire, si il a juste pas envie de t'avoir chez lui ? T'as vu comment il est avec Jules ? Il nous supporte même-pas. S'il est gentil avec Hélias c'est juste parce qu'il est.. Pas comme nous.
Simion dont la voix tiraille et se tord, dont les organes amorcent la dégueulade, il a les doigts qui serrent trop forts ceux de Dyomyre.
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Jeu 7 Juil - 15:37
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La claque sur la nuque, la même que son père ; les sourcils qui se froncent, à la manière du papa lorsque le tonnerre se met à gronder ; la dureté dans les yeux, à la manière du papa lorsque les mains pleines de peinture venaient s'appuyer sur la peinture fraîchement refaite du salon. Et avec tout ça, Simion maintiendra qu'il n'a rien de ce vieux soûlard, il s'insurgera qu'il ne ressemble pas du tout à ce vieux sénile, pourtant, comme tous les gamins que cette maison a vu passer, il n'y a rien de plus papa, il n'y a rien de plus Beaujardin que Simion.
Confort et sérénité,
parce que Dyomyre elle aura beau grandir, les années auront beau défilé et la porte d'entrée de la maison se refermer sur les enfants qui la quittent, il y a des choses qui ne changeront pas,
le bruit d'une vieille radio que ne fonctionne plus vraiment bien mais que papa s'évertue à écouter,
l'odeur de la soupe maison, parce que c'est la seule chose que maman sait faire, la seule chose qu'elle puisse faire en quantité monstre,
la claque sur la nuque.

T'es qu'un con. Je vois pas pourquoi c'est dur pour toi d'accepter qu'elle est heureuse comme ça... C'est mal la connaître, que de croire qu'elle resterait dans un couple qui ne lui va pas.

Pourtant elle le comprend, Simion, parce qu'elle aussi a un jour froncé le nez a l'idée que sa mère ait vraiment choisi cette vie-là - mais il fallait bien se rendre à l'évidence, ce que Simion et Dyomyre jugeait comme une vie convenable, comme une vie qu'on méritait, ce n'était pas ce que maman avait en tête. Et si elle se plaisait avec sa tribu, grand bien lui fasse.
Dyomyre attrape l'index qui la cogne en soufflant et lève les yeux au ciel.
Peut-être que Simion doit grandir encore un peu, avant de réaliser que Dyomyre ailleurs, c'est une Dyomyre morte.

Oui, eh ben je peux les voir quand je pars en week-end ou en voyage, tu vois ? Le dos vient s'appuyer contre la commode, les yeux regardent Zébulon passer dans l'éternel silence qui l'accompagne toujours. Je serai pas une bonniche je serai oenologue, du coup... Ça a rien à voir avec une bonniche... Et d'ailleurs tu crois que les patrons sont mieux ailleurs ?

L'oeil de Simion lui paraît bien innocent ; Dyomyre n'est pas vraiment certaine que les machos sont moindres ailleurs.
Elle sourit un peu, tend les bras pour venir appuyer sur les joues du gamin. On n'a jamais compris comment il pouvait être aussi silencieux et inexistant, dans une maison pareille. Comment il pouvait ne pas dévaler les escaliers en hurlant comme les autres, se glisser dans la chambre des parents le soir pour essayer de gratter un peu plus de temps hors du lit, pour sauter sur le matelas souple et essayer de toucher le plafond.
Rien de tout ça. Zébulon et son mutisme éternel, si bien que l'attention qu'on lui porte est plus importante que celle qu'on accorde aux autres têtes blondes.

Laisse le, le pauvre gamin, tu vois pas que tu l'effraies..

Les petits frères s'installent sur le lit, Dyomyre écoute, Dyomyre réfléchit, mais aucun des mots que Simion prononce ne font sens - d'autant plus que c'est bas, de s'attaquer à ce point à la pauvre Venette.

T'es vraiment affreux... Le nez souffle pour retenir le rire qui secoue la gorge un instant, les lèvres envoient un baiser vers Zébulon. Je me marierai pas, et des gosses, j'en aurai encore moins... Pitié... La langue comme pour imiter un haut-le-coeur. S'il y a bien une chose que Dyomyre sait d'elle, de sa vie et de son avenir, c'est qu'elle n'a rien d'une maman et n'en sera jamais une. Elle laisse ça aux gens comme maman, papa, et Venette. La ronde amuse un peu Zébulon, à en croire le sourire qui s'étend en guirlande le long des joues, suffisamment pour qu'il prenne les rênes et se glissent là où il veut, là où il peut regarder les deux grands tourner. Je vois pas pourquoi tu tiendrai un vignoble... Ça t'intéresse pas, rien de tout ça ? L'agriculture, la compta', le business, ça te ressemble pas du tout...

Dyomyre a l'air un peu perplexe lorsque Simion s'inquiète.
Pourtant tout lui semble déjà tout tracé, à Dyomyre, alors elle sourit, hausse les épaules. Elle tient fermement les deux mains de Simion et s'abaisse un peu pour faire signe au gamin de venir s'allonger sur les bras.

Mais ça n'a aucun sens, qu'il ne veuille pas... Prudemment, elle aide la petite tête pleine de boucles à se hisser et fait signe à son cadet de se redresser avec elle. C'est un businessman, le type, il doit réfléchir et comme ça et pas comme ouin, j'aime pas Dyomyre... Il peut ne pas m'aimer, mais il peut pas fermer les yeux sur le fait que je suis une bosseuse, et que je bosse au moins aussi bien qu'Hélias. J'ai fait mon premier stage ici, il l'a vu... Et Hélias... Moi je t'assure qu'Hélias est tout comme nous, il fait juste semblant parce que ça l'énerve de pas être spécial.

Hélias peut bien faire croire aux Palatine qu'il n'a rien à voir avec les Beaujardin, que l'éducation de la famille, il y a toujours été hermétique,
mais dans la maison, il ne trompe personne, personne n'est dupe,
et s'il était vraiment si différent, si en dehors et si désireux de couper le cordon d'avec sa famille,
Hélias on ne le verrait pas tous les dimanche, Hélias on ne le verrait prendre les trois petits et les emmener au parc avec les siens, Hélias on ne le verrait pas si impliqué dans l'éducation dans sa fratrie.
DyomyreSimion
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Sam 9 Juil - 1:20
The evil it spread like a fever ahead


Simion ferme sur ses opinions, ne veut pas en démordre qu'il y a bien des gens heureux avec des abrutis, des gens bien heureux sans un jour connaître les grandeurs des voyages et des vieilles passions. Ça tord la bouche, il aspire les lèvres et grimace un peu, hausse alors les épaules dans un constat qu'il ne veut pas admettre. Jamais dans le cœur il voudra bien admettre que oui, maman est heureuse avec tous les gamins et le père qui braille qu'il aime ses marmots plus que tout. Jamais dans la raison la plus absolue, il ploiera et admettra.
Alors en guise d'unique réponse, c'est le souffle las et la nuque qui tord vers l'arrière suivi d'un long Aaaah que Dyomyre reçoit.

Simion voit sans pour autant voir, parce que lui aussi avait les rêves enfant de s'éloigner du Domaine, de désamorcer les gênes Beaujardin qui coulent dans les veines et de cette manière il a toujours envié Jules, d'être parti comme il le voulait tant, lui qui avait déjà accaparé toute l'attention et enragé les envieux.
La jalousie mauvaise sur la langue, Simion roule les prunelles et glisse une main dans la chevelure ondulée de Zébulon, semblable à lui lorsqu'il était petit, son portrait craché.
Le sourire de travers et les œillades malicieuses, le plus grand se met à rire et bouscule le petit garçon qui ne cesse de sauter à pieds joints au milieu du cercle, les bras se soulèvent et s'abaissent pour le piéger puis le laisser fuir afin de mieux revenir.
Non mais ils seront toujours mieux que Viktor Palatine, tu crois pas ? Il aime déjà pas son propre fils, il considère quasiment Hélias comme le sien. Pourquoi il voudrait se faire chier avec celle qui traîne tout le temps avec le fils qu'il veut déshérité ?
Simion a la voix qui s'emballe, le ton qui se hausse et les veines qui tressautent sur le front jusque sur la gorge. La respiration est lancinante et forte, il serre pourtant les paupières et laisse le menton tomber. C'est juste que j'ai pas envie que tu sois déçue. Et j'ai pas non plus envie que tu termines comme Venette. Avec quelqu'un qu'elle aime pas, à s'occuper encore de nous et de ses propres enfants avec un homme qu'elle aime même pas. Parce que c'est le destin de tous les Beaujardin, d'être ici et d'avoir des enfants, de s'user pour un patron qui nous a en horreur.

Simion a bien vu les regards hautains et dédaigneux, la malice sur le bout de la langue lorsqu'avec les cavistes, ils avaient l'œil perçant sur les dos ronds des vignerons ramassant les raisins.
Doucement il relâche l'étreinte autour des mains de Dyomyre, caresse encore la tête de Zébulon qui vient se coller contre lui, laisse la tempe se coller contre le bassin et les yeux reviennent à Dyomyre un peu honteusement. Parce qu'il est en colère de voir Dyomyre gaspillé son temps ici lorsqu'elle pourrait le mettre ailleurs, dans des choses plus importantes que le vin et ses vendanges. Plus importante que le maudit fils Palatine.
Je le ferais juste pour toi. On s'en fiche que j'aime ou non. doucement la danse reprend avec Zébulon, légère et tendre, les doits qui jouent toujours autour des ondulations cendrées.
Il ne le ferait pas pour lui, certainement pas mais si ça veut dire que Dyomyre peut s'épanouir avec lui, hors de la malédiction tragique, il le fera.
Simion n'a pas envie de se répéter, de faire grimper l'inquiétude alors il vient s'assoir sur le sol, ramasse le livre à moitié déchiré qu'il avait prêté à Exubert et qu'il n'avait jamais retrouvé jusque aujourd'hui. Hélias est un connard. Hélias il jetterait n'importe qui par dessus un pont pour ne pas ruiner sa réputation de joli cœur. Mais c'est un Beaujardin, c'est voué à être un naze toute sa vie. Le plus spécial de tous les Beaujardin c'est toi Zébu'. Et le plus beau aussi.
Simion sourit et embrasse le front de son petit frère, lui donne le livre avant de plier les jambes contre le torse, essaie de frapper le genou de Dyomyre. On verra bien si j'ai raison ou pas. Mais à ta place je ferais pas confiance à Hélias. Enfin, je lui demanderais rien. L'autre fois j'ai essayé d'avoir un conseil.. Bref. Hélias est un con. Simion est un peu amer, Simion crève d'un jour devoir suivre le chemin de ce dernier.
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Jeu 28 Juil - 5:45
Something about you makes me feel like a kid
Dyomyre a toujours eu l'habitude de l'entêtement de Simion ; pourtant, ça la fait toujours soupirer, d'autant plus que ça l'embête, son acharnement sur papa, son obstination quant au fait que lui et maman n'auraient jamais dû se rencontrer. Parce qu'ils ont fait de jolies choses, tous les deux, que Dyomyre, une fois qu'elle y a réfléchi un peu plus, elle n'aurait vraiment pas préféré que maman quitte la voie qu'on avait tracé pour elle, parce que si elle l'avait fait, le monde n'aurait pas connu Simion et son intérêt excessif pour les bandes dessinées, Zébulon et la façon dont le sourire qui découvre les dents illuminent la pièce ou Maurillon et son humour un poil douteux, bien que vraiment drôle.

C'est un comble, quand même, de se plaindre d'avoir des parents qui s'aiment et une famille soudée… Dyomyre grimace, se penche pour appuyer son index sur le sternum du jeune homme et le faire basculer légèrement vers l'arrière. Moi je suis contente que les parents soient ensemble. Tu serais où, sinon ? Bah tu serais pas là… Ou alors tu serais là mais t'aurais un prénom vraiment naze. Genre tu t'appellerais Titouan.

Les yeux ronds de Dyomyre appuient sur la tragédie que ça aurait été, un Simion qui n'existe pas ou un Simion complètement différent de ce qu'il est, parce qu'elle ne l'imagine pas autrement, qu'elle ne voit que les cheveux blonds hasardeux, l'air malicieux et le nez qui rebique lorsque les lèvres s'étirent.

Zébulon s'amuse du cercle qui s'écarte et se referme, des mains qui essaient de l'attraper alors qu'il se glisse entre eux et des sourires qu'on lui lance. Dyomyre se mure un instant pour écouter tout ce que Simion a à dire, et force était de constater que les enfants Beaujardin passaient tous par cette phase de rejet de la famille, du Domaine, de la tradition - et de papa, accessoirement.
Force était de constater que la jeune Dyomyre n'avais pas du tout été originale, lorsqu'elle avait décrété que sa vie serait différente de celle des Beaujardin, qu'elle ne serait pas comme maman, ni comme papa, ni comme Hélias, ni comme Venette, ni comme personne. Force était de constater que Simion lui renvoyait les échos d'une jeunesse confuse et d'une identité bancale. Son cadet, pourtant, semble bien plus légitime à émettre de tels doutes quant à l'avenir des enfants ici. Pour l'instant, c'est bien le seul à avoir su s'extirper des vignes un tant soit peu.

Parce que c'est un adulte, et qu'il devrait pas raisonner selon son affinité avec les gens concernant son entreprise, c'est tout… Dyomyre lâche sa main pour la tendre et tapoter sur le menton. Pauvre Venette, si elle l'entendait. Bah ça tombe bien, je compte pas avoir de gosses. Je te l'ai déjà dit, en plus, je pense qu'on entend suffisamment Claytus s'en plaindre pour que ça se sache maintenant. T'inquiètes pas pour moi, oh là là, t'es tout mignon.

Dyomyre pouffe un peu, Dyomyre se moque gentiment, mais il n'y a rien de plus sincère que le léger sourire qui flotte sur les lèvres, parce qu'elle aimerait vraiment, un vignoble au nom de Beaujardin, ses frères, ses soeurs, et elle dans les champs, comme lorsqu'ils étaient plus petits, son père et sa mère sur la terrasse, comme avant.
Elle n'a pas besoin d'aller chercher ailleurs pour trouver l'épanouissement, elle ne sourira pas plus fort ailleurs, et elle ne se sentira jamais aussi apaisée ailleurs qu'ici.
A son tour, Dyomyre s'installe sur le sol, observe Zébulon venir se glisser maladroitement entre les jambes de son aîné, et elle déplie sa jambe pour venir tapoter le pied contre celui de Simion.

Eh ben je pense qu'on pourra acheter un vignoble si t'arrêtes de dépenser tout ton fric dans des BDs... Les sourcils de la jeune fille tressautent un peu, elle joue avec le bas de sa jupe, une de ses préférées, et elle hausse vaguement les épaules. Hélias est idiot, c'est certain, mais elle n'est pas certaine qu'il sacrifierait quelqu'un de son clan. J'ai jamais dit que c'était pas un connard fini. Il sera jamais à la hauteur de Zébu', c'est certain.. Les mains s'entichent du plus petit, à qui l'attention et les tendresses ont toujours plu malgré sa nature timide. Dyomyre intercepte les mains qui essaient de le pousser, essaie de faire basculer Simion elle aussi et tire un peu la langue, à peu près certaine qu'Hélias lui a donné, le conseil qu'il demandait, mais d'une façon si déguisée que Simion n'a jamais réussi à déchiffrer le code. Hélias tout craché. Ah ouais ? Tu lui avais demandé quoi ? Il t'a dit quoi ? Parce que tu sais, lui, faut décoder tout ce qu'il dit, le mec se croit dans un film... Tu lui demandais des conseils parce que t'as un chéri ?
DyomyreSimion
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Ven 29 Juil - 2:56
The evil it spread like a fever ahead


Simion un peu égoïste, Simion un peu hargneux lorsqu'on évoque les sujets qui fâchent, ceux auxquels il n'a pas envie de répondre parce que son avis est celui qui importe, avis est le bon et ceux qui n'y croient pas ne sont que des idiots, n'en déplaisent à Dyomyre, qu'elle pense ce qu'elle veut.
Les lèvres se pincent et les mots n'affluent plus autant, il n'y a que les expressions pour répondre à ce que sa sœur affirme.
Les mains qui remuent dans tous les sens, les lèvres qui saturent les Blablabla et les yeux qui se roulent du sol au plafond.
Simion se fiche d'exister dans un monde où maman ne peut pas être heureuse comme elle l'aurait voulu auparavant. Alors c'est certain qu'il ne peut pas nier que les enfants comblent son cœur ardent mais lui, il aurait troqué la vie de ses frères et sœurs ainsi que la sienne pour une maman qui réalise ses rêves.
Simion un peu égoïste, Simion loin de la charité et de la tendresse de Dyomyre, il se sent toujours un peu à part des Beaujardin. Loin de l'excitation dans les veines qui les habitent, loin des envies de fonder les familles aux enfants exubérants. Pourtant il s'ancre ici, Simion. Ne se voit pas un jour s'évader de la maison qui commence à devenir un peu trop serrer pour eux tous.

Alors la gorge relâche les torrents rageurs, ceux qui envoient à Dyomyre les super. je m'en cogne. il aurait du. elle aussi. on s'en fout, au final.
Dyomyre elle comprend toujours sans même que Simion ait besoin de parler. Les petites mains de Zébulon glissent des siennes, il vient et s'en va, se laisse aller contre Simion qui est sur le sol, les mains derrière la tête et la nuque contre le lit trop proche du sol. Nous aussi on est des adultes. Et pourtant.. Simion fait les gros yeux. Simion fixe Dyomyre mais ne sait pas quoi dire. Parce qu'il balance les mots un peu au hasard en espérant que ça passe, même si ça ne veut rien dire.
Le pied tape le sien et la cadence se maintient. Un coup vers la gauche puis vers la droite, il a le sourire grand et le rire clair. Je préfère alors ignorer ton rêve de Domaine Beaujardin. Jamais j'arrêterais d'acheter mes bd, elles valent plus chères que la maison entière et que toutes tes affaires avec.
Simion un peu égoïste pourtant Simion qui offre toujours des petits cadeaux à sa famille, même au père, parce que ça lui tord les tripes malgré tout de voir l'air esseulé sur sa gueule, de voir qu'il ne vaut pas mieux que les autres.
Alors il soupire, frotte le visage pour se débarrasser des quelques pensées lunaires et vient enserrer Zébulon contre lui, le menton sur le crâne et il remue de gauche à droite, le fait valser légèrement. Je sais plus. Non c'est pas pour un chéri... Légère grimace et joues vermeilles, Simion pince les lèvres et ferme les yeux, laisse la nuque tomber vers l'arrière afin de s'enticher de la tendresse du matelas. Je sais vraiment plus. Je crois que je voulais savoir comment on trouvait sa voie. Genre ce qu'on voulait faire quand on était grand tu vois.

Les mots de Dyomyre prêtent à sourire, ça arrache les rires cassants, parce que se moquer d'Hélias a toujours un saveur particulière. Il est vraiment chiant. Heureusement que c'est pas une diva, t'imagines l'enfer ?
Simion s'imagine ce qu'aurait du être les journées à supporter Hélias et ses mauvaises humeurs, se laisse tomber sur le côté avec Zébulon et roule sur le dos tout en le lâchant, le laisse finalement libre de ses mouvements. Je pense que j'aurais balancé aux médias qu'il se pissait encore dessus.
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