Entre les cimes, Bo-Ra a laissé tomber sa tanière pour la forêt et ses rivières. Elle a fuit les armes, avec dans les poches son téléphone et accroché à un mousqueton autour de son pantalon les clés de sa maison. Dans sa main usées par les vieilles batailles, elle tient un baladeur. Elle espère que tiendront encore ses fragiles écouteurs. Elle n’est pas toujours douce avec les objets, mais elle est parfois obligée de les entortiller pour que la sonorité et les voix puissent être écoutées.
Dans la forêt, il n’y a que ce qu’elle est venue chercher : l’accalmie. Depuis ces derniers temps, ça pèse de compter les revoyures, de revoir les visages sur lesquels elle avait fait des ratures, de retrouver les traces de quelques raclures : alors elle fait ce qu’elle fait de mieux. Elle s’engouffre dans la nature. Ici, il n’y aura pas de désagrément, il n’y aura pas de traces des minois d’antan. Il n’y aura que les arbres et les odeurs sylvestres comme calmant. Il n’y aura pas besoin de penser aux jours d’avant. La forêt est synonyme de renouveau et elle ne veut plus que le passé la rattrape encore. Elle ne veut plus avoir à faire d'efforts. Dans ces terres sauvages, elle aime bien grimper en hauteur et se prélasser en haut des troncs. Elle veut simplement se noyer dans la végétation.
A l’entrée d’une clairière, son corps vient chercher un arbre pour se reposer. Elle pose sa cage thoracique contre ce dernier et profite de la nuée de feuilles déposée tout autour pour l’encadrer. Dans l’ombre elle préfère se camoufler. La panthère se met à souffler longuement : enfin elle peut se détendre, se reposer. Elle prend un écouteur qu’elle dépose aux abords de son lobe pour écouter la nature et le chant des oiseaux à moitié. Dans l’autre oreille, elle écoute un enregistrement de méditation guidée. Cependant, plus les minutes passes, plus elle est frustrée. Alors elle délaisse l’écoute et libère ses cornées pour n’écouter que la musique que seuls les arbres peuvent chanter.
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Sam 13 Mai - 23:41
C'était une forêt qu'elle ne connaissait pas, alors Kayla commença par faire du repérage. Sous forme de chouette, elle avançait doucement, d'arbre en arbre, évitant au mieux de rentrer dans le territoire d'un autre animal, en particulier capable de l'atteindre. Le but étant d'éviter de tomber sur le piège d'un chasseur, ou un être qu'il ne faut pas, quand elle aura défini un chemin pour courir et grimper sous forme humaine.
Ceci jusqu'à atteindre une clairière. La chouette avait déjà fait pas mal de chemin en partant de Regalia et ne connaissait pas les lieux, il valait mieux ne pas aller trop loin non plus. Maintenant rentrer. "Houou, hou, hououououououou" Elle tourna sa tête à 150° pour voir un mâle de son espèce à quelques arbres de là. Bon sang ils sont discrets quand ils ne chantent pas... Et c'était cette période de l'année. Une femelle devait se trouver dans les parages, que l'anima ne voyait pas en tournant la tête partout. Si elle était arrivée jusqu'ici sans encombre, c'était qu'elle s'était assez bien débrouillée mine de rien, mais elle resta prudente en retournant à sa chambre d'hôtel pour refaire le parcours, mais sous forme humaine.
Habillée d'une veste légère rouge, d'un t-shirt blanc sans motif, d'un jogging, et d'un petit sac noir contenant son appareil photo, la détective s'aventura dans la forêt pour y faire son sport quotidien et surtout faire ce qu'elle aime le plus, grimper sur des trucs, prendre des photos et écouter de la musique en paix. Chose qu'elle évita d'ailleurs de faire pendant la partie course, ce serait ennuyeux de rater un bruit suspect indiquant qu'elle devait fuir dans l'autre direction.
Clairière atteinte en un seul morceau, la prochaine étape consistait à trouver le meilleur endroit où s'installer. C'était évidemment en hauteur, donc elle s'approcha d'un arbre pour mieux faire un bon en arrière en voyant qu'il était déjà pris. "Oh, euh, désolée, je ne vous avais pas vue." Ne l'ayant pas du tout prévue, Kayla resta plusieurs secondes là sans vraiment réagir, en profitant pour observer la personne inconsciemment.
"Erm... Je vais aller à un autre arbre..." Reprenant ses esprits, elle commença à se tourner pour se diriger vers un autre arbre avant de s'arrêter. Peut-être que la personne déjà présente depuis avant voulait plus de tranquilité ? "... Mais si ça vous dérange, je peux aller plus loin ? Je ne connais pas vraiment les lieux cela dit..." Pour la défense de ses capacités sociales très basses, la jeune anima chouette n'avait pas du tout prévu de sociabiliser avant tard le soir, et quand elle n'est pas préparée c'est compliqué.
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Mer 17 Mai - 10:07
la forêt m'a pris dans ses bras
Le calme est regagné. Les paupières commencent à s’affaisser. Le sommeil ne revient pas, mais elle atteint presque cet état. Elle en a bien besoin Bo-Ra, trouver la détente, d’atteindre la léthargie. Sa musculature finit par parfaitement épouser le sol et l’écorce pour se reposer. La forêt l’enlace pour faire taire les ennuis, pour que tous les questionnements, les bourdonnements cessent de jacasser : mourront les ignorants et les sauvages dans l’oubli.
Alors que la panthère rêvasse et somnole déjà depuis quelques minutes sous la cime d’un arbre, elle sort de la mer de tranquillité en découvrant un minois inconnu. Dans sa quiétude, de surprise elle est dépourvue. Les iris jetés contre celle aux cheveux de blé, elle ne réagit pas en premier lieu, laisse le silence s’écouler pour observer l’inconnue. Le félin sort de son presque somme en s’étirant longuement avant de cacher un bâillement avec ses quelques doigts.
Des arbres, il y en a des milliers. Ils ne sont pas sa propriété pense la chasseuse emprisonnée dans ses pensées. La forêt, sa bien-aimée, elle la connaît bien. Elle ne connaît pas tout d’elle, mais elle arrive à s’orienter, à se faire un chemin au milieu des branchages et des chemins forestiers.
- Ce n’est pas grave. La forêt est à tout le monde.
La forêt n’est pas un espace privé. Il suffit d’éviter les vieux pièges oubliés sous les feuillages. Il suffit d’oublier les coups de fusil quand reviendra la saison de la chasse et des orages. La forêt est apprivoisé par une populace gourmande de verdure et de calme : mais il y a toujours à la recherche de la chaire les porteurs d’armes. - Non ça va… Si tu veux je peux te montrer la forêt. Il y a de jolis coins. Des coins comme celui-là, il y en a pleins...
Bo-Ra, c’est plus qu’une habituée. Elle s’y est enracinée. Elle a commencé à y loger. Elle a tout lâcher pour y vivre et pour se satisfaire de ce calme qui n’est pas suffisant pour faire cicatriser toutes les cicatrices que l’épiderme a trouvé, mais la panthère sait que ça ne va pas la tuer.
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Lun 22 Mai - 21:34
L'absence de réaction de la personne qui était déjà allongée au pied de l'arbre à "l'apparition" d'une inconnue dans son "territoire" pourrait être destabilisant en temps normal. Cela rassurait la jeune chouette, cela signifiait qu'elle ne l'avait à priori pas dérangée. Néanmoins, c'était l'habitude ? Ou une absolue confiance en les autres ? Ou en soi ? Kayla ne pouvait pas s'empêcher de réfléchir au sens des réactions des autres.
"Erm... Je ne voudrais pas vous..." Elle s'arrêta avant de finir. Refuser les interactions était le réflexe qu'elle avait développé tout au long de sa vie, et les habitudes sont difficiles à perdre. Surtout quand elle veut vraiment refuser quand on lui propose des sorties en groupe ou dans des lieux bondés. Mais ici, dans la forêt, un lieu calme, avec une inconnue qui avait l'air totalement capable de lui briser la nuque d'un simple mouvement ? C'est moins de 5 personnes, ça passe.
"...Tout bien considéré, j'aimerai bien voir d'autres endroits aussi beau. Accepteriez-vous de me montrer ?" Le vouvoiement était sa marque de fabrique avec les inconnus. Kayla se fiche bien de comment on lui parle tant que ce n'est pas condescendant, mais elle a bien appris à d'abord commencer en vouvoyant, au cas où l'interlocuteur soit un vieux débris. Encore une habitude difficile à perdre.
"Vous êtes de Regalia je suppose ? Vous avez l'air de vous sentir chez vous, vous passez beaucoup de temps dans la forêt ?" Introvertie ne signifie pas timide, en particulier moins il y a de son et de gens en ce qui la concerne. Couplé à sa curiosité, elle peut vite être lourde. "Ah, oh, désolée, se présenter. Kayla, je passe dans la forêt pour me détendre et prendre des photos."
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Dim 28 Mai - 0:31
la forêt m'a pris dans ses bras
Si Bo-Ra vient de lui proposer, ce n’est pas pour refuser une fois que son corps se réveille au milieu des cendres encore chaudes que son presque somme allumé. Alors elle mime un oui avec le visage : elle n’a pas beaucoup besoin de parler Bo-Ra. Elle n’est pas de celles à hurler de rire, à prendre toute la place, elle est le silence, l’ombre qui se pavane dans les sombres espaces. La panthère noire est un peu mystérieuse, elle garde beaucoup ses mots et ses histoires, simplement parce que personne n’aimerait écouter les états d’âmes, voir le cafard.
- Je ne suis pas originaire d’ici, mais je m’y sens comme chez moi. Oui. J’y vis. Et t’as l’air d’une citadine. Tu viens d’où ?
Les citadins, ils arrivent à se perdre parfois, ou ils laissent traîner des déchets dans ce lieu qu’ils ne respectent tous pas. Les citadins, ils viennent pour se reposer, pour s’évader : un peu comme elle, à la recherche de la liberté sur cette forestière parcelle. La blonde, elle a l’air un peu perdue dans cette forêt qu’elle ne connaît pas. Ça fait un peu penser à Maxine égarée entre deux sentiers, à Sasha. Pourtant, la nouvelle venue est un peu différente cette fois, elle n’a pas l’air de vouloir lui hurler dessus. Elle a l’air un peu plus calme, alors le félin est toujours un peu détendu.
- Je m’appelle Bo-Ra. Je comprends… La forêt est parfaite pour se reposer. J’avoue que si je suis venue vivre ici c’est pour le cadre de vie.
Le félin commence à se déplacer et sonde l’âme de Kayla pour s’en lécher les babines, mais elle ne mordra pas. Les oiseaux et les félins, ça ne fait pas toujours bon ménage, mais le prédateur s’abstient d’un nouveau carnage.
- Suis-moi.
Une fois redressée, l’aînée prend la tête de la balade. Elle enroule les écouteurs qu’elle glisse dans la poche de son pantalon, et prend la route vers le premier sentier : un chemin coloré par la terre, les roches et quelques bouts de bâtons. Une main dans la poche, elle arpente cette marche en lançant quelques regards à Kayla, le visage placide elle exprime que les chasseurs ne sont pas tous de grands lauréats, parce qu'elle en fait parti Bo-Ra.
- Est-ce que tu viens souvent ici ? Si c’est le cas, fais toujours attention où tu mets les pieds. Il y a toujours des pièges oubliés, sous les feuilles ou les débris des végétaux.
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Mar 30 Mai - 23:05
Les yeux de la chouette s'illuminèrent avec la réponse positive de sa maintenant guide. Elle allait pouvoir faire une balade dans la forêt plus longue et découvrir plus de lieux. Peut être prendre plein de photos. "J'habite à Lunapolis depuis presque un an, pour le travail. C'est..." Épuisant est le premier mot qui lui vint. Le second fut éreintant. Le troisième bruyant. Elle prononça le quatrième. "... Animé. Je suis originaire de..." Nouveau blanc. C'était quoi son origine ? Kayla n'en avait aucune idée. Ce n'était heureusement pas la première fois qu'elle y pensait. "... Babel. C'est un peu moins animé. Mais citadine de bout en bout... J'imagine que je cherche un lieu plus calme que j'appelerai 'chez moi'."
La citadine fit tout de même un pas en arrière quand Bo-Ra se leva. Il semblerait que la chouette était attirée par les prédateurs ces derniers temps. Bon, ce n'était pas comme si elle allait se faire bouffer par quelqu'un de civilisé, mais quand même... Commencer par ne pas prendre le risque serait tout de même un bon départ. Elle acquiessa et suivi la guide. Un tout petit peu moins excitée puisque, ne pouvant s'empêcher de penser à beaucoup de possibilité, elle imagina qu'elle pouvait finir en casse-croûte et qu'on ne retrouverait certainement jamais ses restes. Mais clairement, Kayla psychotait inutilement.
"Ah." Encore mieux, des pièges encore présents dans la forêt, oubliés par ceux les ayant posés. "C'est la seconde fois... Et j'espérais plus dans le futur..." La première fois, elle avait suivi une piste pour un footing. Cette fois, elle avait tenté l'aventure. La citadine le regrettait presque. "... Et il y a des accidents de temps en temps ?" Une fois que tu es dans l'ambiance, difficile d'en sortir.
Son angoisse s'arrêta immédiatement en observant mieux les alentours. Elle sortit de son sac à dos son appareil photo pour une prendre une, ayant presque oublié sa peur quelques secondes plus tôt. Les enfants, il suffit de détourner leur attention pour leur oublier leurs problèmes. "Donc vous vivez ici ? Quelle chance. J'espère qu'un jour j'aurai les moyens pour vivre près de toute cette beauté." Et ce calme. Surtout le calme.
