haklyone
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How much will I lose before losing breaking the habits I know?



 
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How much will I lose before losing breaking the habits I know?
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Mar 19 Sep - 11:53
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How much will I lose before losing breaking the habits I know?


Un parc.

Lys continuait sa recherche du parc. Son téléphone dans la main, ses yeux se portant sur son écran toutes les trente secondes, son pas franc et décidé. C’était qu’à Régalia, des parcs, il y en avait plein ! Son regard partout sauf sur lui-même, l’écureuil se battait parfois entre sa blouse bicolore et les proches de son pantalon noir. Il se ressassait, inquiet, la douleur contenue sur les traits de son patron au travail ou lors de son dernier stream. Pour cette raison il avait décidé de le croiser « purement par hasard ». Peut-être pourrait-il ainsi l’aider un peu.
Aidé d’un unique post de Jayson sur l’un de ses réseaux sociaux, le pâtissier cherchait désespérément le lieu correspondant au paysage de la photographie du bullmastiff. S’il souffrait, cela ne devait pas être très éloigné de chez lui, aussi le rouquin restait proche de son lieu de travail pour ses recherches. Quand soudain, il eut un éclair de génie : les berges du canal ! Il s’y précipita pour enfin apercevoir une silhouette familière.

Sa chemise reprisée par ses mains, le portable débarrassé de toute application en arrière plan, un air faussement détendu : il était prêt ! Lys s’avança en direction de Jayson, sa démarche plus rigide qu’il ne l’aurait voulu. Comme à chaque fois dans ce genre de situation, la peur d’être démasqué déformait son visage d’une gêne palpable. Il hésita un instant, débuta de lever son bras, avorta son geste, inspira un grand coup. Puis, en essayant d’être le plus naturel possible, il héla le quadragénaire :

« Hey, Jayson ! » Il trottina presque jusqu'à lui et balbutia : « Q-Quel hasard de te voir ici, mh… J-J’étais dans le coin et je voulais me promener avant de rentrer à Lunapolis… »

De toutes ses forces, le pâtissier tentait de se retenir. Ne lui demande pas trop vite comment il va, c’est suspect. Son sourire gêné s’agrandit. Tu l’as vu pas plus tard que hier. Ne joue pas le vieil ami perdu de vue.

« Euh… »

Sous une pression qu’il s’infligeait lui-même, l’écureuil était indécis. Au bout du compte, les mots s’enchaînèrent tous seuls :

« Est-ce que tu vas bien ? Tu profites du soleil ? »

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Jayson Wymer
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Jayson Wymer
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Jeu 21 Sep - 18:51
Il a suffi d'un mot de travers.

D'un mot, pour qu'un coup éclate dans le coin de sa mâchoire.

Il n'y a pas vraiment de traces réellement visibles. Sa peau sombre, couverte de barbe ou de cicatrices, n'affiche plus que difficilement les marques. Le bleu se verra peut-être d'ici quelques jours, au fur et à mesure que le sang sera évacué. Sa main passe le long de ses lèvres, ses mâchoires, sous ses doigts, la douleur familière.

Son regard est hagard. Perdu dans ses pensées, les souvenirs, le tracé de cette vie, tant remplie et si vide, son dos retombe contre le sol, la douleur vive mord sa cuisse, Jayson grimace et étire les jambes. Ses bras s'étendent, le contact avec la terre n'est d'aucun réconfort, mais l'ancre. L'ancre, dans le présent. Ses paupières mi-closes, trahissent la lassitude qui l'écrase, est-ce l'âge ? Le pids de l'expérience, de toute cette violence qui ne cesse jamais, de ces souffrances qui s'éternisent.

Il supporte tout ça, de moins en moins.

Il en a assez, de lécher les plaies purulentes pour parfois, être remercié d'une parole assassine, d'un mépris qui gicle, la haine, le bouffe comme de l'acide. Cette fosse et tout ce qu'elle renferme, éveille la colère et progressivement, un véritable rejet. Dans son esprit pourtant si pacifiste, se dressent des plans irréalistes, son esprit d'artiste, dessine au travers des fantasmes, des scènes de massacre. Faire sauter, ce nid de vipères, repaître tous ces prédateurs, de leur propre chair. Il connaît les noms, des personnes à dénoncer, comme tout le monde, il sait où se rendre pour les trouver, mais rien, n'est et ne sera jamais fait, et quand ce ne sera pas eux, ce sera d'autres.

Ils sont intouchables. Et pourtant, si facilement remplaçables. Est ce le comble de l'humain ou de l'animal, d'avoir à s'abreuver de sang, de prendre plaisir, au mal infligé ? Cruauté bestiale, à moins que ce ne soit, au sein même de la soi disante humanité, que se logent les plus terribles rages.

Jayson se sent impuissant et pis que cela, a l'impression que tous ses efforts sont vains. Ses gestes, sont méprisés, l'on prend de haut sa gentillesse, si vite vue, comme un signe de faiblesse. Que croient ils ? Qu'il est plaisant, de se soumettre ? Qu'il n'a pas d'effort à faire, pour panser la plaie d'un criminel, pour apaiser la souffrance, d'un qui en tabasse un autre pour ensuite passer, à son adversaire ?

Il se demande, Jayson, que faire ? Que faire.

Car hier soir, ce n'était qu'un gosse parmi tant d'autres, un gamin au bras ensanglanté, qui l'a frappé quand Jayson lui a demandé, n'en as tu pas assez ? Peut être avait-il été agressif, peut-être avait-il faire preuve de dureté, mais Jayson s'était senti si fatigué, en pensant sa plaie. Ce n'était pas la première, ce ne serait pas sa dernière, jusqu'à le gosse, soit suffisamment fracassé pour ne plus y retourner.

S'il savait. Que certaines plaies mettent si longtemps à se soigner.

Sa sciatique le lance, elle le poignarde, ça part de la hanche, ça traverse sa cuisse, c'est le nerf à vif. On lui a dit, qu'il faudrait opérer, mais Jayson retarde l'échéance, il a peur de se faire ouvrir, il a peur de la longue période, d'hospitalisation puis de remédiation, il a déjà tant fait de rééducation. Ses mains se posent sur son ventre, il respire lentement, écoute les bruissements du vent.

Jusqu'à ce qu'une voix familière le tire hors de ses pensées. Surpris, Jayson cligne des paupières, réalise qu'il vieillit parce qu'il passe son temps à radoter les mêmes idées, par réflexe, il veut s'assoir. La douleur revient dans le bassin, ses yeux se plissent, son souffle se retient, il endure en silence ; profite de ces quelques secondes, pour étendre une jambe, replier l'autre, s'appuyer sur ses mains, essayer de trouver une posture plus confortable.

_ Ah Lys ! Viens, viens !

Il invite chaleureusement, malgré le sourire crispé ; il préfère se rallonger en reposant ses mains sur son torse cette fois. Ses yeux se sont fermés, il sent son coeur taper violemment contre ses paumes.

_ Fouh… Désolé je suis crevé aujourd'hui. Je me sens vieux et usé.

Il reconnaît, le regard ailleurs, un sourire plus faible sur les lèvres. Puis il se reprend, ses yeux, s'éveillent.

_ Ouais, la chaleur me fait du bien, j'en profite avant que les jours ne se fassent plus court !

Avoue t il en entrouvrant les paupières pour lui adresser une oeillade malicieuse, le visage éclairé d'un sourire.

_ Et toi, comment est-ce que tu vas ? Tu as vu de belles choses, durant ta promenade ?

Demande t il en toute sympathie.

_ Moi, faudra que je finisse de réserver l'hôtel… Tu sais dans 2 semaines, on part fêter la réussite d'Ashe, au bord de la mer ! Tu veux travailler sur ces jours ou prendre quelques jours de congé ?


Jayson Wymer
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Ven 22 Sep - 15:27
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C’est avec une joie sincère que Lys répondit à l’invitation de son patron à s’asseoir à côté de lui. Ses yeux curieux observaient le corps de Jayson, cherchant les signes de douleur dans sa posture ou ses expressions. Un rictus amusé parcourut les lèvres du rouquin suite à quoi il répondit aussitôt :

« J’imagine. En vieillissant nous dormons moins mais nous sommes également plus vite fatigués. Ça n’a aucun sens ! »

Le plus au bord possible du banc, le pâtissier avait un équilibre presque précaire. Similaire à un funambule qui n’oserait plus avancer, Lys crispait ses muscles de crainte de faire un geste brusque pouvant heurter son interlocuteur. Son regard était rivé sur le sol pavé, son esprit encore un peu gêné du « hasard » qu’il avait créé. Non pas qu’il en avait honte, non ; il ne s’en rendait pas suffisamment compte. Il était juste mal à l’aise dans son mensonge toutefois il savait que, comme à chaque fois, cet embarras partirait en vivant l’instant face à lui.

« Je n’ai rien vu de spécial. Je p-profitais, il bégaya sur ce bobard, du soleil, tout comme toi. »

La question suivante le plongea dans une intense réflexion. Son menton posé sur son poing droit, la main gauche soutenant son coude, l’écureuil regarda en direction du ciel.

« Je ne sais pas trop, je ne suis pas très familier avec Ashe et compagnie… » Il tourna la tête vers Jayson, l’air circonspect. « D’un autre côté, je ne peux pas faire tourner ton salon de thé seul, je n’ai pas ton talent pour les breuvages. » Il croisa les bras et tendit ses jambes, la mine sérieusement embêtée. « Je pense que tu seras bien accompagné alors je n’ai pas à m’inquiéter… Et je m’en voudrais de me reposer à rien faire… »

D’un seul coup il leva son menton, ses traits illuminés soudain. Lys dévisagea son voisin.

« Mais ça va aller, avec euh… je veux dire, tu as pris rendez-vous pour ta sciatique ? J’espère que ça ne t’empêchera pas trop de profiter de l’événement. »

Et voilà, tout comme prévu : à vivre l’instant présent, l’écureuil avait fini par atterrir sur le sujet qui l’avait fait venir. Cette réalisation lui avait donné chaud toutefois ; ses joues légèrement rosies trahissaient le malaise de son guet-apens.

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Jayson Wymer
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Mar 31 Oct - 8:58
La remarque malicieuse de Lys lui arrache un rire bref et rauque.

La joie persiste sur ses lèvres, en un sourire radieux, ça fait du bien un peu de compagnie. Il a l'impression d'avoir trouvé enfin, une position confortable, à moins que son attention ne soit seulement détournée, quoi qu'il en soit, c'est un peu de répit dont il compte bien profiter.

_ La chaleur te fait du bien, à toi aussi ? Comment tu vis l'hiver ? Je crois que certain.es hibernent plus ou moins ou font des dépressions saisonnières… J'ai de la chance là dessus, je suis assez tranquille, les saisons me vont toutes. L'hiver, la saison du chocolat ou du vin chaud, des marrons, du pain d'épices et plein de bonnes choses !

Jayson lâche un soupir envieux à ces mots, on le verrait presque remuer la queue sous l'enthousiasme. Gourmand comme il est, il aime chaque saison pour le lot de saveurs qu'elles apportent.

_ J'ai hâte de voir quelles spécialités nous pourrions préparer ensemble. On pourra commencer à y réfléchir.

Une de ses paupières s'entrouvre, dans un geste pesant, découvrant l'oeil brun. Le regard du vieux chien, pétille d'une joie sincère bien que l'on devine que quelque chose ne va pas : c'est au coin des yeux, les rides qui s'étirent, c'est sous la paupière, les cernes qui se creusent. C'est une mauvaise passe et Jayson ne sait pas vraiment à qui en parler ou vers qui se tourner. Mais se changer les idées, c'est déjà bien, ça fait, déjà du bien.

_ Mes breuvages ? Ah, si ce n'est que ça, je peux préparer à l'avance des sachets pour les thés ! Et crois moi, je pense que confectionner tes pâtisseries, c'est bien plus dur qu'actionner la machine à café ou faire fondre le chocolat dans du lait…

Pouffe Jayson.

_ J'ai confiance en toi. Si jamais ça peut te rassurer, on pourra revoir ensemble comment préparer tout ça. Puis tu ne seras pas tout seul, il y aura Daiam et peut-être d'autres ! Mais je ne veux pas te forcer.

Ses yeux se referment.

_ Peut-être que quelques jours de repos pourraient te faire du bien. Comment tu occuperais tes journées ? Il y a des choses que tu aimerais faire ?

Il demande. Il n'a pas oublié leurs dernières conversations. Mais l'homme espère ne pas mal s'y prendre : Lys veut toujours, plaire, bien faire, qu'il se plie aux moindres demandes. Les plus franches, comme celles qu'il pense déduire. Jayson ne peut pas nier que cela a pu l'aider plus d'une fois : comme ce moment où il tenait un plat brûlant et que Lys s'est empressé de le récupérer avec ses maniques, cette fois où il peinait à ramasser un objet à terre et que Lys s'est penché pour le ramasser…

Jayson se sent parfois déchiré, entre l'envie qu'il se préserve, qu'il pense à lui, et de profiter de l'aide si gentiment offerte. Il ne veut pas l'encourager dans cette voie, mais réalise qu'il lui est difficile de voiler ses besoins et que Lys a un flair incroyable pour percevoir, tout ce qu'on pourrait attendre de lui. Car Lys est un funambule, qu'un courant d'air, une pichenette ou un regard, suffit à faire basculer dans ces habitudes si difficiles à se défaire. Elles donnent probablement du sens à sa vie. Jayson pense souvent à ses mots, notamment au plaisir qu'il pouvait en tirer, même si, il passait toujours derrière, toujours après.

La question de Lys le prend de court, mettant fin à sa réflexion. Il bat des paupières, quelques secondes décontenancé, avant de rougir de honte. Ses yeux s'évadent vers l'herbe qu'il caresse de la paume de la main, toujours allongé sur le sol.

_ Euh eh bien… Non, je n'ai pas encore repris rendez-vous…

Il avoue, penaud, dans une petite moue dubitative. Sa main récupère sa vapoteuse, qu'il approche de ses lèvres sans l'allumer.

_ On m'a parlé d'opération… Je n'ai pas encore trouvé le courage de repasser sur le billard. De reprendre les médicaments et tout le reste.

Reconnaît-il en fermant les yeux.

_ Il ne fait pas bon de vieillir, crache-t-il dans un rire sans joie. L'aigreur, dans la voix. De toutes ces années gâchées et que celles qui lui restent, ne seront pas un fleuve tranquille. Il ne s'attendait pas, à ce que son corps le lâche.

_ J'ai beau avoir été dans le métier, j'ai la trouille de me faire tripatouiller. Un vrai gosse, avoue-t-il en tirant une bouffée de sa vapoteuse parfum tarte tatin. Les odeurs artificielles, sont celles qui s'impriment le mieux dans ses narines, il a souvent le besoin de couper son flair sensible, de tous ces parfums.

_ Tu as déjà été opéré, toi ?

Jayson Wymer
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